Les murmures du passé - Dogs - n°5
Titre: Le seul regret
Auteur: drakys
Thème: les murmures du passé
Fic n°5
Fandom: dogs
Personnages/Couple: mihai-centrique, ian, mihai/milena
Rating: PG-13
Disclaimer: miwa shirow
Notes: SPOILERS! centré sur la première histoire du volume one-shot. 7 drabbles reliés.
Les retours aux endroits imprégnés de mauvais souvenirs ne sont jamais heureux et pourtant, ils ne sont pas toujours malheureux. Pour Mihai, c'est revenir à une histoire qui n'a pas eu de fin autrefois et qui en trouvera certainement une cette fois-ci: une bonne, une mauvaise, il ne pourrait pas le prévoir.
Il n'est pas certain de ce qui l'attend quand il descend du train et qu'un voyageur derrière lui brise ses pensées par son empressement à débarquer. Il n'a pas encore envie de s'avouer les raisons qui l'ont poussé à revenir, outre cette lettre que Kiri lui a envoyée.
Il n'est pas certain de ce qui l'attend quand il se rend au cimetière. Mais l'unique chose qu'il désire, c'est la réponse à sa question. À cette seule question qui le tourmente depuis trop longtemps et qu'il doit absolument poser à Ian.
Pourquoi as-tu tué Milena?
Il ressemble à un fantôme quand il le voit. Pâle, ses cheveux, ses vêtements, même son sourire. Il se demande ce qu'il reste en lui du Ian d'autrefois. Du garçon au regard triste, au regard vide, qui cherchait quelque chose à quoi se raccrocher.
Quelque chose que Mihai n'a pas su être pour lui.
Mihai a l'impression de se briser plus encore après les coups de feu, en le voyant glisser, mourant, dans la neige immaculée qu'Ian tache de son sang. Il ne veut plus de réponse, il ne désire plus qu'il vive mais c'est un vœu qu'il sait sera déçu très vite. Le sourire du garçon, de son garçon est triste quand il admet.
"J'étais jaloux de Milena, elle était gentille."
L'ex-assassin sent les larmes lui brûler le coin des yeux et il les retient en raidissant la mâchoire et en serrant les dents trop fort pour être capable de supporter la suite.
Les aveux de Ian sont exactement ce qu'il ne veut pas entendre. Pas parce qu'ils le choquent, mais parce que Mihai les connaissait, enfermés dans son cœur, dans son âme: enfermés si loin en lui qu'il avait jusque là refusé de les voir ou de les comprendre.
Ça ne rend en rien plus supportable de l'entendre dire:
"Je t'aimais, tu as été plus un père pour moi que mon père lui-même. Je ne suis qu'un gamin qu'il a eu avec une pute, je n'ai jamais su qui était ma mère."
Ça ne rend en rien plus supportable de l'écouter mourir.
"Peut-être que j'aurais pu appeler quelqu'un comme Milena ma mère...", dit-il doucement avec un sourire doux, un sourire que Mihai regarde les poings serrés.
Il voudrait lui dire ne meurs pas, mais les mots seraient des insultes. Mihai voudrait ne pas avoir à entendre la suite, il la devine trop bien. La connaissait déjà avant de revenir, d'arriver au cimetière et quand les mots, l'ultime aveu passe les lèvres d'Ian, il sait qu'il pleurera.
"Mais je ne la voyait que comme la femme qui t'éloignerait de moi."
Mihai ferme les yeux une seconde à peine et lui retourne son regard.
Quand Ian l'appelle père, Mihai n'arrive plus à le regarder comme il lui admet comment ce mot l'effraie. Comment il n'a jamais voulu se considérer comme tel parce qu'il n'a jamais pu croire qu'un assassin comme lui avait le droit d'être une personne normale.
Il lui admet sa propre stupidité de n'avoir jamais voulu ouvrir les yeux sur sa propre frayeur. Celle de n'avoir jamais voulu s'admettre qu'il était terrifié de le perdre. Une larme lui chatouille la joue comme Ian devient enfin son fils.
Que sa voix rauque jure et lui reproche d'être resté le pire des cœurs tendres.
Le plus dur, ce n'est pas de se rappeler la première fois qu'il lui a mis une arme dans les mains ou la première fois qu'il l'a vu tirer. Ce n'était pas des choses anormales pour lui: au contraire, elles étaient part intégrante de ce que son travail d'assassin établissait comme normalité.
Le plus dur, ce n'est pas de le regarder mourir, impuissant à le sauver.
Le plus dur, c'est de regretter de ne s'être jamais avoué qu'il aurait pu l'appeler son fils, même en voyant bien qu'Ian aurait voulu l'appeler papa.
C'est bien le seul regret que Mihai s'accorde.
(23 mai 2007)
Auteur: drakys
Thème: les murmures du passé
Fic n°5
Fandom: dogs
Personnages/Couple: mihai-centrique, ian, mihai/milena
Rating: PG-13
Disclaimer: miwa shirow
Notes: SPOILERS! centré sur la première histoire du volume one-shot. 7 drabbles reliés.
Les retours aux endroits imprégnés de mauvais souvenirs ne sont jamais heureux et pourtant, ils ne sont pas toujours malheureux. Pour Mihai, c'est revenir à une histoire qui n'a pas eu de fin autrefois et qui en trouvera certainement une cette fois-ci: une bonne, une mauvaise, il ne pourrait pas le prévoir.
Il n'est pas certain de ce qui l'attend quand il descend du train et qu'un voyageur derrière lui brise ses pensées par son empressement à débarquer. Il n'a pas encore envie de s'avouer les raisons qui l'ont poussé à revenir, outre cette lettre que Kiri lui a envoyée.
Il n'est pas certain de ce qui l'attend quand il se rend au cimetière. Mais l'unique chose qu'il désire, c'est la réponse à sa question. À cette seule question qui le tourmente depuis trop longtemps et qu'il doit absolument poser à Ian.
Pourquoi as-tu tué Milena?
Il ressemble à un fantôme quand il le voit. Pâle, ses cheveux, ses vêtements, même son sourire. Il se demande ce qu'il reste en lui du Ian d'autrefois. Du garçon au regard triste, au regard vide, qui cherchait quelque chose à quoi se raccrocher.
Quelque chose que Mihai n'a pas su être pour lui.
Mihai a l'impression de se briser plus encore après les coups de feu, en le voyant glisser, mourant, dans la neige immaculée qu'Ian tache de son sang. Il ne veut plus de réponse, il ne désire plus qu'il vive mais c'est un vœu qu'il sait sera déçu très vite. Le sourire du garçon, de son garçon est triste quand il admet.
"J'étais jaloux de Milena, elle était gentille."
L'ex-assassin sent les larmes lui brûler le coin des yeux et il les retient en raidissant la mâchoire et en serrant les dents trop fort pour être capable de supporter la suite.
Les aveux de Ian sont exactement ce qu'il ne veut pas entendre. Pas parce qu'ils le choquent, mais parce que Mihai les connaissait, enfermés dans son cœur, dans son âme: enfermés si loin en lui qu'il avait jusque là refusé de les voir ou de les comprendre.
Ça ne rend en rien plus supportable de l'entendre dire:
"Je t'aimais, tu as été plus un père pour moi que mon père lui-même. Je ne suis qu'un gamin qu'il a eu avec une pute, je n'ai jamais su qui était ma mère."
Ça ne rend en rien plus supportable de l'écouter mourir.
"Peut-être que j'aurais pu appeler quelqu'un comme Milena ma mère...", dit-il doucement avec un sourire doux, un sourire que Mihai regarde les poings serrés.
Il voudrait lui dire ne meurs pas, mais les mots seraient des insultes. Mihai voudrait ne pas avoir à entendre la suite, il la devine trop bien. La connaissait déjà avant de revenir, d'arriver au cimetière et quand les mots, l'ultime aveu passe les lèvres d'Ian, il sait qu'il pleurera.
"Mais je ne la voyait que comme la femme qui t'éloignerait de moi."
Mihai ferme les yeux une seconde à peine et lui retourne son regard.
Quand Ian l'appelle père, Mihai n'arrive plus à le regarder comme il lui admet comment ce mot l'effraie. Comment il n'a jamais voulu se considérer comme tel parce qu'il n'a jamais pu croire qu'un assassin comme lui avait le droit d'être une personne normale.
Il lui admet sa propre stupidité de n'avoir jamais voulu ouvrir les yeux sur sa propre frayeur. Celle de n'avoir jamais voulu s'admettre qu'il était terrifié de le perdre. Une larme lui chatouille la joue comme Ian devient enfin son fils.
Que sa voix rauque jure et lui reproche d'être resté le pire des cœurs tendres.
Le plus dur, ce n'est pas de se rappeler la première fois qu'il lui a mis une arme dans les mains ou la première fois qu'il l'a vu tirer. Ce n'était pas des choses anormales pour lui: au contraire, elles étaient part intégrante de ce que son travail d'assassin établissait comme normalité.
Le plus dur, ce n'est pas de le regarder mourir, impuissant à le sauver.
Le plus dur, c'est de regretter de ne s'être jamais avoué qu'il aurait pu l'appeler son fils, même en voyant bien qu'Ian aurait voulu l'appeler papa.
C'est bien le seul regret que Mihai s'accorde.
(23 mai 2007)