Titre : Gonfler de sa beauté, gonfler de désir
Auteur :
anadyomedeFandom : Everworld
Pairing : David/Senna
Disclaimer : Tout appartient à K. A. Applegate
Rating : PG
Liste - Thème : 2 - 4. Rire
Note : Je vais avoir besoin d'un petit tag pour ce fandom !
Son rire est aussi glacé que l’hiver. Elle enroule ses cheveux entre ses doigts mais ses yeux, eux, ne sourient pas.
Pourtant, elle ne regarde que moi.
C’est une drôle de fille, Senna. Une de celles qu’on ne reconnaît même pas au détour d’un couloir tant elle peut paraître anodine, et qui soudain explose de beauté. S’illumine. Une de ces filles aux pieds de qui on se jetterait sans hésiter.
Elle vient à peine de prononcer son nom que déjà j’ai l’impression de n’avoir cherché qu’elle. Son bras a frôlé le mien. Son rire s’est cogné dans mon ventre, comme un oiseau que j’aurais avalé et qui dès lors se débattrait.
« Tu es David, n’est-ce pas ? »
J’ai hoché la tête. Elle m’a dévisagé.
« Le nouveau. »
J’ai continué d’approuver.
Et puis ce sont ses doigts qui se sont posés sur ma poitrine et alors je me suis senti gonfler, gonfler de sa beauté, gonfler de désir ; comme le plus parfait des abrutis, j’ai eu envie d’attraper cette petite main blanche et de ne plus jamais la lâcher.
Et puis elle a rompu le contact et c’est comme si les murs s’étaient écroulés.
Soit. Je ne suis pas vraiment romantique. Je ne suis pas quelqu’un qui tombe amoureux d’un rire et je ne me retourne pas lubriquement comme ce porc de Christopher - le plus bel imbécile jamais porté sur terre - lorsqu’une jolie fille croise mon chemin.
Mais Senna… Senna, c’est quelque chose. Croyez-moi qu'à cet instant-là, elle valait le détour.
Elle fait un pas en arrière et elle dit :
« Eh bien, je suis heureuse de te rencontrer, David. On pourrait peut-être aller boire un verre, un de ces jours ? Qu’en penses-tu ? »
Ses cheveux ondulent sur sa poitrine. Les lèvres entrouvertes, elle semble un peu perdue, décontenancé par sa propre assurance. Un rire, encore, pour tenter d’évacuer le doute de mon refus.
A nouveau, je veux le serrer, ce rire, et le garder à tout jamais. Je dis oui, bien sûr, j’écris son numéro sur le premier papier qui me tombe dans les mains. Je déchire une partie de mes exercices de mathématique pour figer son écriture. Je m’en voudrais, la semaine prochaine, parce qu’il me manquera la moitié des résultats mais pour l’instant, je m’en fiche. Je suis satisfait.
Elle repart.
On dirait que personne d’autre dans ce couloir n’a remarqué ce qui vient de se passer. Ou alors peut-être juste ce gars-là, Jalil, je crois, qui fixe le sol où se trouvait Senna en crispant la mâchoire. Jaloux, certainement, et je lui envoie un sourire auquel il ne répond pas.