Spirou et Fantasio ; Spirou/Fantasio ; 32. Ça s'appelle de l'amour au début, et ça ne fait pas mal

May 15, 2006 14:06

Titre: Recommandation
Auteur: drakys
Fandom: spirou et fantasio
Pairing: spirou/fantasio
Rating: G
Disclaimer: éditions dupuis
Notes: le stress, ça rend parano. pour moi en tout cas. XD
Thème: 32. Ça s'appelle de l'amour au début, et ça ne fait pas mal


Fantasio essayait de faire un peu trop de choses à la fois et consulter des inscriptions sur un bout de papier, avancer et tenter avec difficulté de maintenir son portfolio d'aplomb se révéla être une tâche trop colossale pour sa réputation de maladresse. Trop occupé à consulter les directions, il ne remarqua pas que quelqu'un venait en sens inverse.

"Arghhh!", s'exclama le blond avec la douche de café.

"Désolé!", fit aussitôt son tortionnaire.

"Vous pourriez pas regardez où vous allez, pauvre crétin protozoaire!?", cria presque Fantasio en regardant sa chemise ruinée et son veston tachée. "Je vais avoir l'air de quoi, maintenant que vous avez bien allégrement bousillé mes vêtements! Vous croyez que je suis ici en touriste", commença-t-il, furieux.

Le blond releva la tête, sourcils froncés et il pointa l'autre homme d'un doigt accusateur.

"Non môssieu le terroriste ébouillanteur, il se trouve que j'ai une entrevue dans cinq minutes! Et là j'ai l'air d'un vrai-"

Il s'interrompit en voyant l'air profondément contrit du rouquin qui se tenait devant lui. Il eut un pincement au cœur et pensa fugitivement que la crise cardiaque serait la cerise sur le sundae de sa journée pourrie.

"-imbécile", murmura Fantasio à voix basse, comme subjugué par l'expression de l'étranger.

Il baissa la tête, ce qui lui permit d'aviser son portfolio et d'arrêter de voir son visage. Le premier était trempé, parce que son réveille-matin n'avait pas sonné à temps et qu'il n'avait pas retrouvé dans ses affaires une enveloppe plastifiée pour le mettre avant de partir. Si son réveil avait sonné, s'il avait eu assez de temps...

S'il n'avait pas la poisse qui lui collait à la peau! Fantasio ferma les yeux et se pinça l'arête du nez. Il releva la tête et tendit son paquet au rouquin resté muet, avec encore au visage un bel air de culpabilité.

"Tenez-moi ça, juste une seconde", demanda-t-il.

Le jeune homme s'empressa de le délivrer de son bagage et il le suivit des yeux en le voyant marcher jusqu'au mur le plus près. Il sursauta en le voyant s'y taper la tête.

"C'est loupé", grinça Fantasio après un coup. "Encore loupé", gémit-il en se retapant le crâne contre le mur. "Pauvre idiot", il se tapa la tête. "Stupide", il se tapa la tête. "Stupide!"

Le rouquin l'agrippa par le poignet pour le tirer en arrière avant qu'il ne se fracasse à nouveau la crâne. Fantasio lui jeta aussitôt un regard noir et il faillit ciller en constatant l'air furieux sur les traits de l'autre homme.

"Ça va pas!?", l'admonesta le rouquin en le relâchant. "Vous n'avez pas une entrevue où aller?

- Qu'est-ce que ça peut bien vous faire à vous, môssieu le kamikaze du café?"

Le rouquin osa lui sourire, ce que Fantasio trouva particulièrement irritant puisqu'il l'insultait!

"Je travaille ici", commença-t-il et le blond eut envie de disparaître dans le plancher.

Suivant sa chance habituelle, il devait probablement être sur le comité chargé d'évaluer son dossier d'appliquant et ses photos. Il allait perdre le sourire, il allait d'abord perdre le sourire et ensuite lui dire d'aller voir ailleurs s'il y était.

"Je peux vous prêter une autre chemise", continua plutôt le jeune homme, le prenant pour surprise. "Et j'irais ensuite m'excuser de vous avoir mis en retard."

Fantasio cligna des yeux. Il devait y avoir une erreur, ce rouquin devait avoir un quelconque but secret, comme de le tuer s'il le suivait. Ou de lui arracher les ongles d'orteil pour s'en faire un collier, quelque chose de louche et bien glauque qui paraîtrait le lendemain dans un journal qu'il ne pourrait pas lire, pour cause d'être mort dans d'atroces douleurs.

"Ça vous va?", sourit le jeune homme en lui remettant son portfolio.

"Euh", hésita le blond en lorgnant du côté de la sortie, pensant vaguement à s'enfuir.

Le rouquin lui fit un de ces regards qui n'acceptent pas non comme réponse et il hocha la tête automatiquement, gêné d'avoir même osé hésiter la moindre petite seconde. Il lui emboîta le pas et s'arrêta, mal à l'aise, sous le cadrage de la porte du bureau que le jeune homme ouvrit.

"Entrez", insista le rouquin en allant fouiller dans un sac de sport. "Je devrais en avoir une là-dedans, elle va peut-être être un brin fripée par contre...", s'excusa-t-il en lui lançant un regard qui avait l'air sincèrement désolé.

Fantasio commença à douter de sa santé mentale et il prit la chemise qu'on finit par lui tendre sans un mot. Il la regarda comme si risquait de lui exploser entre les doigts et cligna des yeux, regardant soudainement autour de lui.

"Où je peux, euh-"

Le rouquin ferma la porte du bureau, restant pour y faire face.

"Allez-y."

Le blond hésita et alla poser le portfolio sur le bureau, enlevant son veston ruiné. Tournant le dos au jeune homme, il déboutonna nerveusement sa chemise. Il eut une seconde l'impression qu'on l'observait et se retourna brusquement pour voir quelqu'un tomber du plafond pour l'attaquer à la scie-mécanique.

Mais il réalisa seulement que le rouquin faisait toujours face à la porte.

Il secoua la tête, se forçant à se raisonner qu'il n'avait pas à faire à un tueur assoiffé de sang. Il se changea néanmoins rapidement et reprit son portfolio.

"Merci", murmura-t-il.

Le rouquin lui sourit, un de ces sourires qu'il ne comprenait tout simplement pas. Il le regarda aller fouiller sur son bureau et attraper un bloc-notes et un crayon.

"Suivez-moi", demanda le jeune homme en lui faisant signe de le suivre. "Ne vous inquiétez pas", lui dit-il, le rendant encore plus mal à l'aise par la gentillesse qui détonnait avec ses soupçons stressés.

Fantasio hocha la tête, incapable de croiser son regard. Ce n'était que de la nervosité. Il était nerveux à cause de l'entrevue, c'était ça les papillons dans son estomac et son cœur qui battait plus vite que d'habitude. Le rouquin les arrêta devant une porte et lui fit signe d'attendre. Il griffonna rapidement quelque chose sur le bloc-notes, arracha le papier, le plia et le lui tendit.

"Donnez-leur ça et vous n'aurez pas de problème", sourit le rouquin.

"Merci", fit Fantasio en le regardant s'éloigner. "Hey!", le rappela-t-il avant qu'il ne disparaisse au bout du couloir.

L'autre homme s'arrêta.

"Votre nom?", voulut savoir le blond. "Vous ne m'avez pas dit votre nom!

- Spirou!", répliqua le rouquin avec un grand sourire.

"...Pas- pas comme- comme le Magazine?", souffla Fantasio d'une toute petite voix.

Il n'avait plus envie de disparaître dans le plancher, il avait plutôt envie d'exploser de honte. Il eut l'impression de créer une nouvelle teinte de rouge pour son visage, peut-être du fantasirouge ou du rougeasio, quand le célèbre jeune homme éclata de rire.

"Oui. Et sur la note dans votre main, j'ai écrit de vous engager, si vous voulez tout savoir.

- Pourquoi!?"

L'autre homme eut un sourire énigmatique et la théorie du tueur maniaque flotta à nouveau à la surface de l'esprit de Fantasio.

"Parce que."

(15 mai 2006)

***
Et comme mon patron, joyeusement en vacances toute la semaine, ne m'a laissé qu'une charge de travail ridicule... Je me permets une pub perso, pour ceux qui voudraient (peut-être) me demander un (ou des) drabble(s).

thème 32, spirou et fantasio

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