[Avatar, le Dernier Maitre de l'Air] #1.21 Nouveau chaque matin

Jun 25, 2019 22:43

Titre : Sous un jour nouveau
Fandom : Avatar, le Dernier Maitre de l'Air
Personnages : Katara, Aang et Zuko
Rating : K
Disclaimer : Ni l'univers d'Avatar, ni ses personnages ne m'appartiennent, malheureusement !
Résumé : La guerre vient de se terminer et il est étrange de s'y faire pour des adolescents qui ont toujours vécu avec elle.

Zuko cligna des yeux et fixa le ciel bleu quelques instants, comme hébété. Le soleil brillait et réchauffait l’air de ses rayons. Des chants d’oiseaux étaient audibles et bien qu’il y fût habitué, ce son lui paraissait presque incongru ces derniers temps. Depuis que son père, Ozaï, avait été vaincu et de ce fait, que la guerre était terminée. Elle était terminée. Et lui était devenu Seigneur du Feu la veille seulement.
Le jeune homme n’arrivait toujours pas à s’y faire.
Il écarta les draps qui le recouvraient et se leva. Cela aussi était étrange, suite à son mode de vie qu’il avait eu ces derniers temps en tant que banni aux côtés du groupe de l’Avatar, plus frugale que celle au palais. Cependant, cela n’était pas véritablement en cause dans ce qu’il ressentait, l’impression diffuse de se détacher de la réalité, comme si une barrière ouatée se dressait entre elle et lui. La guerre était déjà là lorsqu’il était né, il était né dans la guerre et avait grandi avec elle. C’était donc plus étrange, alors que toute sa vie avait été rythmée par cette dernière, que celle-ci eût soudain cessé. Ils avaient tout fait pour et lui-même y avait contribué, il avait été là lorsqu’elle s’était achevée mais la sensation demeurait.
C’était tout un pan de sa vie qui se tournait avec elle.
Il ne réagit pas lorsqu’il entendit des pas s’introduire dans sa chambre. Ses amis avaient assisté à son intronisation et à sa promesse de paix au reste du monde, qu’il comptait organiser avec Aang. De grands chantiers s’annonçaient. Les temps seraient difficiles encore un temps. Il s’agissait de restaurer une confiance qui n’existait plus depuis un siècle, une confiance que lui-même n’avait jamais connue, et une complicité que toutes les mémoires n’avaient plus. Pour autant, le jeune Seigneur ne se décourageait pas, même si c’était très différent de ce qu’il avait connu jusqu’à présent. Jamais il ne se serait attendu à de telles responsabilités, surtout aussi tôt - il ne comprenait toujours pas pourquoi son oncle Iroh avait refusé ce titre qui lui revenait pourtant de droit, après que son frère le lui eut volé.
- Hey Zuko ! Tu dors debout ?
- Sokka ! Espèce de…
Zuko se retourna brusquement, surpris, pour voir Suki disputer Sokka qui protestait vainement, dépité. Derrière eux apparaissaient Katara qui jeta un regard exaspéré à son frère et Toph, qui ne prêta même pas attention au couple et exprima le mécontentement de son ventre. Il sourit, amusé malgré lui. Chaque nouveau matin, depuis la fin de la guerre, ils se réunissaient après le réveil. Cela restait un besoin, même si ce n’était pas tant nécessaire - mais les liens qu’ils avaient créés étaient solides, endurcis par les épreuves partagées ensemble. Pourtant, cela aussi prendrait bientôt fin, lorsque viendrait le moment de leur départ. Cela aussi lui faisait drôle, ne plus les voir tous les jours. Depuis près d’un an ils avaient composé sa vie, d’abord parce qu’il les poursuivait, après parce qu’il s’était associé à eux, se liant même d’amitié avec eux. Voir leurs chemins se séparer après un tel vécu était curieux mais c’était la vie. La leur devait se faire ailleurs et lui devait régner là. Toute chose avait une fin et une autre prenait le relais. Jusqu’à la mort.
A moins que celle-ci ne fût également une autre aventure ?
Il s’extirpa de ses pensées lorsqu’il sentit qu’on lui secoua l’épaule. Son regard tomba dans celui de Katara.
- Eh bien, tu n’es pas très réveillé ! s’exclama Sokka d’un ton joyeux.
- Sokka, arrête.
- J’étais juste dans mes pensées, se justifia le jeune homme avec un sourire. Où est Aang ?
Il savait, rien qu’en les regardant, qu’ils partageaient tous la même impression - sauf Aang, qui était un cas à part. Car tous avaient grandi dans l’ombre de la guerre et en avaient plus ou moins ressenti les effets durant leur enfance. Katara et Sokka en avaient subi les horreurs quand lui-même était élevé dans la glorification de cette dernière, dans une bulle protégée et intouchable, jusqu’au drame du conseil de guerre lorsqu’il avait été pris de plein fouet par la réalité. Toph… il était difficile pour lui d’en juger, il n’en savait que peu sur sa vie. Elle en avait été impactée, forcément. Et puis, ils y avaient participé, tous. Toute leur vie avait été calquée sur cette dernière, dressée comme une toile de fond.
Pour eux aussi, chaque nouveau matin prenait une saveur particulière, presque irréelle.
Mais ils faisaient semblant de rien et profitaient de cette paix retrouvée et de ces instants ensemble, avant que chacun ne se séparât pour reprendre le cours de sa vie auprès des siens. Cependant, jamais ils n’oublieraient ni les autres ni leurs liens ou les moments vécus. C’était bien trop fort pour cela.
- Lui aussi a décidé de faire sa marmotte, répondit Sokka avant de se faire reprendre par sa petite amie qui le fusilla du regard. Quoi ? C’est vrai ! Il dort encore !
- Ces derniers jours ont été éprouvants pour lui, rétorqua Katara d’une voix douce. Laisse-le se reposer ; il en aura bien besoin pour les jours à venir.
Zuko acquiesça silencieusement, en accord avec ses propos. Aang parut cependant déterminé à les détromper car il apparut à cet instant précis. Ils ne tardèrent pas à prendre place autour de la table comme ils en avaient pris l’habitude et les discussions allèrent bon train. Irrémédiablement, ces dernières glissèrent vers les prochains départs, les leurs ; et à ce qui s’ensuivrait pour leur groupe. La page se tournait définitivement.
- Nous pouvons toujours nous voir de temps à autre, lâcha alors Suki d’une voix timide. Quelque part où nous réunir, de temps en temps, qui parle à tout le monde et où nous pourrions tous nous rendre.
- C’est une bonne idée ! s’exclama Katara, ravie. Mais où ?
- Certainement pas chez vous, il y fait trop froid, répliqua Toph avec une grimace, ne désirant pas mettre les pieds dans le pays de la banquise.
Surtout qu’elle marchait pieds nus. Ces derniers étaient d’autant plus importants pour elle qu’ils facilitaient sa connexion avec la terre, ce qui lui assurait une perception différente de la vision, et elle ne comptait pas les perdre aussi bêtement. Mettre des chaussures pour l’occasion était donc inenvisageable. Cela durerait trop de temps et elle serait totalement aveugle !
Alors que tout le monde réfléchissait et proposait des endroits divers et variés, Zuko finit par suggérer :
- Le salon de thé de mon oncle ?
Tout le monde se tut pour se tourner vers lui. C’était la première proposition qu’il faisait.
- Ton oncle a ouvert un salon de thé ? s’écria Sokka, surpris.
Zuko acquiesça.
- Oui, à Ba Sing Se. Il venait d’en ouvrir un lorsque nous… lorsque nous…
Il s’interrompit brusquement, gêné. Tous comprirent qu’il faisait référence à l’épisode de la caverne et ils n’insistèrent pas. Ils sentaient sa culpabilité et ne souhaitaient pas la raviver. C’était derrière eux désormais, surtout après toute l’aide qu’il leur avait apportée ensuite.
Zuko toussa et reprit, pas plus désireux de glisser sur ce sujet de conversation-là :
- Je crois que ça le titillait depuis un moment, surtout lorsque nous nous sommes installés dans la cité et avons décidé de nous y intégrer - enfin, surtout lui je l’avoue. Cela fait longtemps qu’il est grand amateur de thé. Avec la fin de la guerre, comme il n’a pas repris la succession, il a décidé d’y retourner pour reprendre son affaire.
- C’est une très bonne idée ! appuya Aang, ravi. Ba Sing Se parle à tout le monde. En plus cela nous permettra de revoir Iroh et la cité est accessible assez facilement. Et pas de neige là-bas, glissa-t-il, amusé, à l’adresse de Toph.
Elle renifla dédaigneusement mais refusa de répondre sur ce point. Elle acquiesça cependant en signe d’approbation, fière que le choix semblât se porter sur la capitale du Royaume de la Terre. C’était bien un détail dont elle seule se souciait.
Tout le monde accepta joyeusement, ravis de l’idée. Et puis, profiter du thé de ce dernier était un avantage plus qu’estimable. Heureux de cette alternative, ils reprirent la discussion avec bonne humeur.
Chaque nouveau matin se révélait sous une lueur nouvelle et plein d’espoir.
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