07 janvier - l'auto stoppeuse fantôme - original

Jan 07, 2012 21:17

Titre : Tes faiblesses
Auteur : anadyomede
Jour/Thème : 07 janvier - L'auto stoppeuse fantôme
Fandom : Original
Personnage : Elise, Luce, Alex.
Raiting : PG
Disclaimer : Eh bien tout à moi.
Participation au vote de fin de mois : Non.

« C’est une histoire de merde, a déclaré Alex.

- Tu en as une meilleure, peut-être ? »

J’aimerais qu’elle arrête de sourire. J’aimerais lui mettre la main devant la bouche et serrer très fort pour tout enfouir. Elle le sait aussi parce qu’elle s’est légèrement tournée vers moi en prononçant ses mots et qu’à ses doigts, la cigarette a tremblé. Tellement lentement qu’aucune cendre n’a glissé.

« Ton frère te connaît. Les auto-stoppeuses, tu les laisserais crever sur la route. »

C’est moi qui l’ai dit. Et ça m’a presque mise en rage, je ne sais pas pourquoi, de la voir lever le sourcil et regarder Alex une nouvelle fois. Ou peut-être que je le sais. Il va hausser les épaules et dire oui d’accord, il va appeler Xavier, lui raconter cette histoire idiote d’auto-stoppeuse qu’on vient de ramasser sur la route, apeurée et fatiguée, et qu’on aurait la gentillesse de ramener à l’autre bout du pays.

En voilà une bonne raison de ne pas venir ce soir, n’est-ce pas ? On est vraiment, vraiment désolé. Mais peut-être que j’ai envie d’y aller, moi, à cette soirée. Peut-être que j’ai envie d’utiliser cette robe noire que je viens d’acheter, d’abîmer mes chaussures trop chères pour être ainsi crevées et finir avec son frère.

Elle le fait exprès.

Je pourrais la tuer, dans ces moments-là. Quand elle éparpille ses cheveux blonds et qu’elle dessine son innocence dans toute la pièce, fuyant mon regard, piétinant joliment l’idée que oui, je couche avec ton frère, tu sais. Je te le vole, alors. Et je m’en fiche. Sa main se crispe. Je le connais bien, je le connais différemment de toi et tu ne le supportes pas.

Mais je crèverai pour Luce. C’est très bête. Je ferai n’importe quoi pour elle, je la sortirai de partout où elle s’enfonce, je la trainerai loin des hommes si je le pouvais, loin d’elle-même surtout mais ce ne sera jamais assez.

« Elise ?

- Hm. »

Une main qui se lie à la mienne. L’odeur de la cigarette brûlante que je prends, que j’arrache, qui me donne mal à la gorge.

C’est une fête comme il y en aura d’autres : dans une maison au bord du lac, avec de la musique trop forte, du vin que je fais glisser entre mes lèvres jusqu’à ce qu’on dépose un voile sur ma mémoire et des étoiles dans le ciel. Ce n’est pas tellement grave. C’est des amis de Xavier, j’irai demain peut-être.

Ce soir on ouvrira une bouteille de vin rouge. On finira à trois heures du matin à fouiller tous mes sacs pour retrouver un vieux paquet de cigarettes oublié et on allumera la télé. Alex jettera toujours des regards vers Luce comme un idiot au souffle court mais elle, elle ne bougera pas.

J’ai mal au ventre. Ses doigts serrés aux miens.

« Je suis la plus gentille, ai-je dit. Je prends en pitié l’auto-stoppeuse et vous deux, vous râlez. »

J'ai eu le rire de Luce étouffé contre mon épaule en guise de merci.

janvier 12, original

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