9. Mars - Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif. - La PM

Mar 09, 2011 10:06

Titre : Délicieuse catastrophe
Auteur : Tidoo
Fandom : La Passe-Miroir
Jour/Thème : 9 Mars, Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif (+ à contre-sens)
Personnages, couple : Thorn et Ophélie
Rating : K+.
Disclaimer : La Passe-Miroir est une oeuvre orginale de Christelle Dabos qui m'a gentiment autorisée à emprunter ses personnages.
Participation au vote : Soyons fou ! Oui !!
Notes : Comme souvent, je ne suis pas sûre que ce soit très clair si on ne connait pas l'univers. Heureusement, vous pouvez vous renseigner facilement ici : http://www.la-passe-miroir.com/

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Avait-elle seulement conscience de ce qu’elle faisait ? Non, bien évidemment non.

Thorn prit sur lui de n’afficher aucune émotion, le regard concentré sur ses chiffres, la main vigoureusement fermée sur sa plume, il continuait d’écrire comme si de rien n’était, comme s’il était seul, comme si elle n’avait pas eu la très, très mauvaise idée de partir à sa recherche et l’incroyable mauvais goût de le retrouver.
Il avait tout prévu pourtant. Il avait disparu sans un mot, veillé à ne laisser aucune trace, refusé de donner l’ombre d’un signe. Rien.

Et elle était quand même là. Devant lui, ou plutôt derrière, à lui tourner autour comme une bête curieuse, seulement vêtue d’une maigre chemise de nuit et de son insupportable écharpe.

Avait-elle idée des efforts qu’il avait fournis pour réussir à s’éloigner d’elle ? Non, bien sûr que non.

Ophélie s’avança et il sentit son cœur faire une embardée. C’était bien le moment ! Comme si la situation n’était pas suffisamment pénible et complexe quand il devait la gérer seule, maintenant en plus, il fallait qu’elle vienne fourrer son nez dans ses affaires et sème la pagaille dans ses plans. Parce que, bon, très bien, elle l’avait retrouvé par un horrible coup du sort, mais puisqu’il était maudit, il comprenait. Les malédictions, la malchance, la poisse, tout ça, c’est la même tambouille. C’était logique finalement qu’elle réapparaisse un jour.

Sauf qu’elle aurait pu avoir le bon goût de ne pas insister ! Après tout, il n’avait rien à lui offrir. En plus de son délicieux caractère asocial qu’elle connaissait si bien, de ses manies incorrigibles de tout contrôler, son physique disgracieux et ses obsessions récurrentes, il devait ajouter un acharnement des dieux contre lui et une infirmité inguérissable. Non franchement, il ne valait rien comme mari. Et il n’avait cessé de le lui redémontrer.

Mais croyez-vous qu’elle aurait écouté ? Non, bien sûr que non !

Elle revenait, elle s’accrochait, et elle le rendait fou par sa présence. Toute les nuits, elle s’invitait dans son antre, avec cette facilité et cette ingénuité qui lui étaient propres. Elle ne savait même pas l’effet qu’elle avait sur lui. Elle était pleine de bonne volonté, de sentiments sympathiques, prête à tout pour l’aider… Ah la belle ironie ! Elle s’infiltrait dans son monde comme l’eau au fond de cette cave. Il pensait avoir tout calfeutré et pourtant, il y avait cette humidité perpétuelle dans l’air qui finissait invariablement par ruisseler devant la porte. La comparaison ne pouvait être meilleure. Ophélie, un prénom d’eau.

Et pourtant, alors qu’il prenait place dans son fauteuil, juste en face d’elle pour une de ces ridicules séances d’apprentissage qui n’aboutirait pas, il trouvait l'analogie absurde. Il avait lu quelque part (et il savait très bien où avec son incorrigible mémoire qui n’oubliait rien) qu’offrir son amitié à qui veut l’amour, c’était comme donner du pain à un assoiffé. Et en cet instant, en la voyant recroquevillée sur son coussin, sa chemise de nuit trop fine remontant sur ses jambes pour découvrir ses mollets, sa naïveté et sa gentillesse transpirant à chaque respiration, il aurait juré qu’elle était une boulangerie à elle toute seule. Et qu’il n’avait jamais bu de sa vie.

mars 11, fic candidate

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