9 décembre - Nouveauté - Death Note

Dec 09, 2010 12:58

Titre : Le monde morne
Auteur : Anders Andrew
Jour/Thème : 9 décembre/Nouveauté
Fandoms : Death Note
Personnages/Couple : Near/Mello à sens unique + Matt
Rating : Tout public
Warnings éventuels : shonen ai léger
Disclaimer : Les personnages appartiennent au scénariste Tsugumi Ôba et au dessinateur Takeshi Obata
Participation au vote de fin de mois : Non
...

Pour Near, tous les jours à l’orphelinat se ressemblent.
Certes, on essaye de varier les animations. Le lundi, c’est football, le mardi, c’est poterie, le mercredi, c’est promenade dans la forêt qui jouxte la Wammy’s house. Le jeudi, il y a des conférences d’artistes célèbres; le vendredi, les plus âgé ont quartier libre, tandis que les plus jeunes peuvent regarder des films jusque tard le soir.
Le samedi, c’est repos, chacun fait ce qu’il veut ou presque, et le dimanche, il y a la messe à la chapelle, puis L fait sa petite intervention en fin d’après-midi.
S’il pleut, les activités de plein air sont reportées, et à la place, les enfants font des jeux d‘intérieur. Si c’est l’été, la piscine est rouverte, pour pouvoir se baigner.
Cependant, Near ne pratique pas ces choses. Elles sont optionnelles, et il n’a pas besoin de s’encombrer l’esprit avec ça. Il préfère encore résoudre des puzzles et des casse-têtes dans sa chambre.
Sauf le dimanche. Il ne va pas à la messe, mais il est toujours le premier arrivé pour écouter L parler, via un ordinateur que Roger, le directeur, pose sur la table.
Near aime écouter L raconter ses enquêtes. C’est une façon comme une autre de s’entraîner à résoudre des affaires. Et puis ça donne lui donne un prétexte pour observer Mello pendant que celui-ci est entièrement concentré sur le récit du génial détective au visage inconnu.
Near ne pose jamais de questions à L. Il se contente de réfléchir sagement dans sa tête, sans sourire ni ignorer pour autant ce qui entoure.
Par exemple, il est parfaitement au courant de l’antipathie que Mello nourrit à son égard. Cela ne le gêne pas. Cela le gênerait si ce qu’il éprouvait pour Mello avait besoin d’être réciproque. Mais ce n’est pas le cas. Tant que Mello fait attention à lui, rien qu’à lui, la situation lui convient parfaitement.
Il ne se rappelle pas de grand-chose avant son arrivée à l’orphelinat. Mais cela ne le dérange pas plus que ça. Les autres enfants discutent, essayent de se souvenir du visage de leurs parents.
Lui s’en moque. Pour sa part, et bien que sachant que la véracité de cette assertion est impossible, il n’a jamais eu de parents.
Il est né pour être lui. Pour être L. C’est la seule chose qu’on lui ait jamais enseigné. Et malgré son affection étrange pour Mello, il ne peut lui laisser la place.

Aujourd’hui, il regarde par la fenêtre. Les autres sont sur le terrain de foot et s’échangent un ballon à coups de pieds, en criant et en s‘invectivant. Il voit la tignasse blonde de Mello, et au fond, ça le réconforte un peu, faisant naître une chaleur douce dans son bas-ventre…comme l’étreinte d’une mère. Chose qu’il n’a jamais connu.
Il continue de regarder le match d’un œil vague, seulement intéressé par les cheveux dorés qui brillent sous le soleil automnal, dans un mouvement souple dû au vent.
Un bruit attire son attention. Une vieille voiture, une deux chevaux, se gare dans l’allée, dans un crissement de graviers. Un homme en sort, ainsi qu’un petit garçon emmitouflé dans un duffle coat crème.
L’arrivée d’un nouvel orphelin n’est pas une nouveauté.
Mais les cheveux du nouveau venu sont…rouges.
Comme le sang.
Les joueurs de foot accourent pour souhaiter la bienvenue au nouveau. Sans savoir pourquoi, Near se sent angoissé, opressé. Il dévore Mello du regard : il est vêtu d’un short et d’un t-shirt noir, qui laisse apparaître ses bras et ses jambes, et porte des chaussettes de sport ainsi que des chaussures à crampons. Il s’approche à grandes enjambées du roux et, après une seconde d’hésitation, lui ébouriffe les cheveux d’un air amusé. La couleur semble lui plaire.
Le nouveau lève la tête: il plonge le regard droit dans les yeux de Near. Ce dernier y décèle une pointe d‘ironie. Une aiguille lui perce le cœur, et il perd conscience, s’écroulant contre le rebord de la fenêtre.

A l’infirmerie, on s’occupe de lui. Roger est venu le voir. « Sûrement une petite anémie, rien de très sérieux », a dit le docteur.
- Pourquoi ?, croassa le numéro un de la Wammy’s, avec tout ce qu‘il y a de désillusion dans son être meurtri.
- Pourquoi quoi ?, interrogea doucement le rouquin, toujours vêtu de son manteau et de ses moufles, comme s’il s’apprêtait déjà à repartir. Il était là, et Near ne savait pas pourquoi, mais une explication irrationnelle lui vînt immédiatement : il venait le narguer.
Le jeune alité serra les lèvres, incapable de traduire sa sensation par les mots. La douleur s’était un peu estompée, mais à chaque fois qu’il regardait l’autre enfant, avec ses grands yeux bleu clair aux airs candides, il se sentait poignardé au niveau de la poitrine. Comme une trahison dans Shakespeare.
La voix de Near était aussi légère qu’un souffle quand il prononça :
- Pourquoi toi ?
Matt sourit, incertain mais sûr de lui.
- Je ne sais pas de quoi tu parles.
Et pour cela, Near le haït immédiatement.
Un sentiment qu’il n’avait jamais éprouvé auparavant.

death note, decembre 10

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