Titre : Saveurs de la nuit
Auteur :
solhaken Jour/Thème : 4 février - Saveur - "Tu tombes à pic !" - Original
Fandom : original
Personnage/Couple : 'Shiva et Maynooth (note pour 'Shiva : bien que le nom soit le même ce n'est pas le même perso que dans certaint textes postés précédemment.)
Rating : R
Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois: je ne sais pas.
Faire le fanfaron en marchant avec Maynooth dans la forêt était une chose. Evoluer seul en plein milieu de la nuit en attendant que le félin trouve leur proie en était une autre bien différente et ‘Shiva se surprit à regretter cette sortie nocturne. Il avait sincèrement cru pouvoir fournir cet effort. En soupirant il se laissa glisser au sol et s’adossa à un tronc, il pouvait aussi attendre ici que le grand félin revienne tout simplement le chercher. La tête appuyée contre l’écorce il essaya de mettre à profit ce moment de calme pour faire le trie dans ses pensées.
- Tu ferais mieux de dormir... lança mentalement le félin.
- Mêles toi de ta chasse et cesse d’écouter mes pensées !
‘Shiva senti le félin changer brusquement d’humeur et se couper de lui. Il soupira, il n’avait pas voulu être aussi sec et il ne pouvait plus s’excuser maintenant que Maynooth s’était isolé. Secouant la tête avec agacement ‘Shiva se mit en devoir de lister les problèmes qu’il devait régler sur ce monde ou sur l’autre. Et pour commencer il allait lui falloir trouver une explication à l’attentat dont il avait était victime un mois plus tôt. Qui lui avait tiré dessus n’était pas la principale question. La véritable énigme était la raison d’un tel acte et le moyen utilisé pour parvenir à l’atteindre. Avait-il été victime d’une attaque personnelle ? Ou d’un complot plus vaste visant le royaume et son monarque ? Mais pour le moment sa seule préoccupation aurait du être de guérir... Pas de gérer sa sœur en pleine crise d’adolescence ou sa belle mère qui elle, faisait une crise d’autorité...
Au fond il trouvait que ces divers points avaient un arrière goût amer... Son roi l’écartait pour un temps afin qu’il se repose. Soit... Mais était-ce vraiment la bonne raison ? La guerre était fini et lui, ‘Shivanor de Laniker, n’était rien de plus et rien de moins qu’un seigneur de guerre. La victoire tant attendu avait une étrange saveur. Après avoir tant travaille pour la paix, celle-ci signifierait elle qu’il n’avait plus sa place ? Qu’il était... dépassé ? Il soupira et baissa la tête. Peut-être bien... après tout il l’avait dit lui-même. Il n’était pas certain d’être capable de s’adapter.
Lassé par le cours de ses pensées ‘Shiva commença à se relever en épargnant sa jambe droite du mieux qu’il pouvait. Il retint une exclamation de douleur avant de se figer, il n’était pas seul. Sa main se porta machinalement à sa ceinture et au poignard qui aurait du s’y trouver. Mais il était sur terre, sur un monde où les gens ne se défendent pas eux-mêmes et s’en remettent systématiquement à d’autres. Finalement la peur avait un goût plus amer que le doute.
- Maynooth... murmura t-il sans même songer au fait que le félin puisse ne pas l’entendre.
L’homme laissa finalement échapper un rire ironique. Il se souvenait, plus de deux ans auparavant, avoir dit à son père qu’il fallait faire abattre par les garde chasse les chiens sauvages qui erraient dans ses forêts. Le sous bois dans lequel il se trouvait n’offrait aucune protection, pas même un arbre assez solide auquel grimper.
- Je peux aussi manger du chien pour ce soir... lança la voix familière.
- Heureux de te l’entendre dire... Tu tombes à pic vieux frère !
- Je sais, il aurait été ironique de voir une bande de chiens galeux réussir la où on échoué les plus grands...
La forme familière du grand félin surgit prés de lui. Maynooth se coucha sur le sol pour que ‘Shiva puisse monter sur son dos.
- Nous chasserons un autre soir...Ta jambe va mal... Et ton esprit presque autant...
Le Familier se releva souplement, le visage enfouit dans son épaisse fourrure ‘Shiva songeait que cette escapade nocturne avait la même saveur que celles qu’il fait à huit ans et que même à trente ans, prés tout ce qu’il avait vécut il n’y avait pas de lieux où il se sente plus à sa place qu’ainsi, le visage enfouit dans la douce fourrure alors qu’il sentait les muscles puissants jouaient sous la peau.