Titre : Toi partout
Auteur :
anadyomedeFandom : Harry Potter
Couple : Narcissa/Lucius
Thème : #14 : Musique
Rating : PG
Disclaimer : Evidemment, tout est à notre très chère J.K. Rowling !
« Tu danses ? »
Narcissa a levé la tête vers cette voix un peu trop sûre d'elle-même, un peu trop hautaine, avec la ferme intention d'envoyer profondément voir ailleurs son interlocuteur. Et puis non. Elle a croisé son regard et il lui a sourit alors elle en a fait de même.
Lucius Malefoy.
« Je ne sais pas.
- Tu devrais. »
Autours d'eux, tout le monde danse.
« Figure-toi que j'ai perdu mon cavalier quelque part dans la salle. »
Lucius a ricané très doucement et s'est installé sur une chaise à côté d'elle sans même lui demander son avis :
« Tu as dû lui faire peur.
- J'ai l'air si méchante ?
- Regarde-moi un peu. »
Elle s'est approché de lui jusqu'à sentir son parfum aux effluves mordants :
« Alors ? »
Son souffle partout. Ses grands yeux gris. Il esquisse un geste à peine perceptible mais elle a reculé. Cligne des yeux, se détourne. Il a sa main autours de ses épaules.
« Qui est-ce que tu cherches dans cette foule, Mademoiselle Black ?
- Personne.
- Menteuse. »
Souriant à moitié, elle s'est resservit un verre de jus de citrouille :
« Et toi, où est ta cavalière, Monsieur Malefoy ? Tu étais si fier, pourtant, de cette petite brune aux gros seins. T'en serais-tu déjà lassé ?
- Oui. Elle était encore plus idiote que ce qu'elle ne semblait. C'est dire.
- En effet... »
Elle sent une drôle de petite douleur au creux de son ventre. Quelque chose qui sautille, qui se creuse une place à coup de pelle. Cette peau brûlante contre la sienne et lui tout entier à côté d'elle, elle voudrait s'en dégager pour que ça cesse. La musique est tellement forte qu'elle en fait vibrer les murs et lui donne mal à la tête.
« Jalouse ? »
Cette fois, elle sourit pour de vrai. La petite douleur est remontée presque jusqu'à sa gorge, faisant trembler son cœur au rythme de chacun de ses mots.
« Tu aimerais tellement, non ? »
Et puis l'affolement. L'affolement sous sa forme la plus brutale, la plus dangereuse, qui s'explose jusqu'au bout des doigts, qui résonne, emprisonne.
Lucius, cette fois, s'est penché jusqu'à ce que ses lèvres frôlent les joues de la jeune fille. Il respire son odeur à elle. Il l'attire tout près, trop près, elle ne peut plus s'en dégager, elle est comme attachée, collée à sa chaise. Ses lèvres. Encore. Ses lèvres qui frôlent son oreille, son front, ses paupières, ses lèvres qui s'amusent à éviter les siennes.
Elle ne bouge pas. Elle respire à peine.
« Figure-toi - il susurre tout contre son oreille - que pas plus tard que hier, j'ai surpris une conversation très intéressante.
- Ah oui ? »
Elle est parfaitement consciente que sa voix tremble, qu'au milieu de toute cette musique, elle est presque imperceptible. Pourtant, Lucius a hoché la tête :
« Il paraît que tu me désires… ? »
Elle en aurait pleuré.
Et lui s'est retiré. Il s'est levé et il l'a regardé en souriant, il l'a regardé rougir, puis blêmir, puis à nouveau rougir. Et lorsqu'elle a voulu parler, il l'a devancé :
« Lève-toi, Black ! »
Ça en a presque été insultant. Elle s'est redressée. L'a fusillé du regard.
« Va te faire foutre, Malefoy.
- Oh, je ne crois pas. Pas sans toi.
- Tu…
- Lève-toi, a-t-il coupé, viens danser, sinon, je me verrai dans l'obligation de te forcer. »
Qui a pu être aussi stupide pour parler d'elle et de Lucius au milieu d'un couloir ? Elle voudrait les tuer. Toutes. Toutes ces idiotes qui racontent n'importe quoi n'importe où. Elle voudrait les assassiner.
Elle ne sent plus qu'une grosse boule d'arrogance dans son ventre. Parce qu'il lui donne des ordres, parce qu'il est devant elle et qu'elle est humiliée.
« J'aimerais te voir me forcer à danser ! Laisse-moi tranquille.
- Je vais faire semblant de ne pas avoir entendu ta dernière phrase. »
D'un geste brusque, il a repoussé la chaise sur laquelle Narcissa est assise. Son verre est tombé, il s'est brisé à ses pieds, mais la seconde d'après, elle n'a plus été par terre, elle en a presque crié.
Il l'a soulevé comme on soulève un enfant. Et il a sourit encore lorsqu'il l'a remise debout, bien contre lui. Maintenant, il la tient serrée, il ne la lâche pas. Il s'en fiche qu'elle se tortille, qu'elle le maudisse, il s'en fiche à un point qu'elle n'imagine pas. Son chignon s'est défait et c'est encore plus joli, ses cheveux longs qui ondulent, ses joues qui rougissent de colère et ses yeux bleus qui s'agrandissent.
« Tu l'entends, cette musique ? Il faut que tu danses, au moins une fois. Tu en meures d'envie, toi aussi, ça se voit, ça étincèle de partout en toi. Alors viens ! »
Elle glisse sur ses talons en le suivant, elle pense à sa coiffure, à son mascara qui commence à couler parce qu'il fait bien trop chaud dans cette pièce, et au même temps, elle se dit que cette musique, cette valse, elle la connait, elle l'a déjà entendue quelque part, si seulement elle pouvait se rappeler !
Il a posé une main sur sa taille. Elle lève la tête. Il lui sourit toujours, il est beaucoup plus grand qu'elle.
« Embrasse-moi. »
Et tout ce qui se tord dans son ventre, elle n'y fait plus attention. Tout ce qui tremble, tout ce qui hurle, cette sensation qui la mord partout alors qu'il la touche, et son odeur, et son sourire, sa voix, son rire, le mouvement de ses lèvres lorsqu'il murmure, son souffle, lui, partout, partout dans cette pièce et même en-dehors, lui tout entier, avec son regard qui brûle en se posant sur elle, tout ça, ça ne lui fait plus du tout mal, plus du tout peur.
« Et après ?
- Après quoi ?
- Après ce baiser ? »
Il a posé ses lèvres sur les siennes. Les a mordillé, les a caressé du bout de la langue, encore et encore, il l'a serré très fort. Puis il s'est retiré :
« On va continuer de danser. »