Spiral - Kanone & Eyes - X2:06 : Attends un peu

Dec 28, 2007 13:07

Titre: le lapin blanc
Auteur: azalee_calypso
Fandom: Spiral
Table et prompt: X2:06 : Attends un peu
Personnage(s)/Pairing: Eyes, Kanone, Kiyotaka et d'autres au passage.
Rating: PG (vagues sous-entendus de violence et shounen-ai, ambiance troublante ou en tous cas j'ai essayé)
Disclaimer: A Shirodaira Kyou, Eita Mizuno, Square Enix, Gan Gan Comics, etc, et je sais pas quoi pour l'anime.
Notes: Plutôt basé sur le manga, comme d'habitude : mention de persos apparaissant uniquement dans le manga. Complètement incompréhensible et pas du tout aussi bien que ça devrait l'être vu la source d'inspiration, mais bon ; c'est peut-être n'iimporte quoii~ mais c'est toujours ça :D


Eyes court derrière Kanone, comme toujours.

Attends, dit-il dans un murmure ou un cri, il ne sait pas très bien ; attends !

Nous sommes en retard, répond la voix de Kanone dans le lointain, en retard, très cher. En retard pour quoi, veut demander Eyes, mais le sol s'ouvre sous ses pieds et il tombe sans fin.

Tard, résonne la voix de Kanone tout autour de lui.

Eyes touche le fond, quelque chose de solide en tous cas. Il fait noir tout autour de lui, mais la seule raison pour laquelle cela le dérange est qu'il ne peut pas voir Kanone.

Trop tard, beaucoup trop tard.

Où es-tu ? appelle-t-il dans le noir, mais l'écho de son cri traverse les éclats de voix et ne laisse que le silence.

- Aah, où es-tu, excellente question.

Eyes ne sursaute pas et prend sans surprise l'iris que lui tend Kiyotaka avec un sourire charmeur. La fleur est d'un violet intense, le costume de Kiyotaka d'un blanc éclatant, les deux couleurs bien visibles au milieu de l'obscurité. Eyes n'arrive pas à se souvenir pourquoi cela devrait être étrange.

- Où est-il ? demande-t-il avec insistance.

- Où est-il, répète Kiyotaka, d'où vient-il, reviendra-t-il ? La réponse dépend de la question ; quelle est donc la question ?

Kiyotaka fait une pause dans sa tirade comme pour lui permettre de répondre, mais ne s'y attend pas. Il sourit encore et reprend tout naturellement :

- Il est une très bonne question, n'est-ce pas ?

Eyes baisse les yeux sur l'iris, fragile et frissonnant entre ses mains. Il hoche la tête en silence.

- Qui est-il donc ? continue Kiyotaka avec curiosité.

- Un des nôtres, répond Eyes, mais ça ne répond pas du tout. Qui sommes-nous ?

- Ah ha, qui êtes-vous, en effet, enchaîne Kiyotaka avec gravité et un sourire immense étiré d'une de ses oreilles à l'autre. Qui êtes-vous, où allez-vous, combien de vies allez vous encore prendre ?

Il tend la main et claque des doigts.

Eyes entend encore l'écho de la course effrénée de Kanone, se rappelle qu'il doit le suivre, il le doit, mais il n'arrive pas à bouger. Kiyotaka sourit, soudain juste à côté de lui.

- Combien encore ? souffle-t-il. Pourquoi ?

- Kanone, laisse échapper Eyes. Je dois rejoindre Kanone.

Kiyotaka sourit toujours, figé, minces yeux pâles plantés dans les siens sans le regarder.

- Pourquoi ? répète-t-il dans un murmure.

Eyes ouvre la bouche, mais il est seul à nouveau, avec juste encore l'écho infini des pas de Kanone - tout proche, et il se remet à courir dans le noir.

Il referme la bouche sans avoir rien répondu ; il n'a pas de réponse de toutes façons, que des questions.

Un tapis d'iris s'étend sous ses pieds, dans toutes les directions, sans fin. Au bord du chemin invisible qui le traverse, une femme se tient debout, immobile. Quand il s'arrête devant elle, elle le regarde fixement et exhale un nuage de fumée de cigarette en disant, l'air de ne parler à personne en particulier :

- Ca ne sert à rien. C'est lui qui décide. Tout est prévu.

- Kanone, dit Eyes, entre deux inspirations rauques.

- Je ne sais pas où il est, dit la femme. Et je ne pourrais pas te le dire ; je ne fais que regarder.

La main d'Eyes se crispe sur le creux dans sa poitrine, contracté et douloureux.

- Kanone, répète-t-il, le souffle court.

La femme hausse une épaule et pointe sa cigarette dans une direction, comme au hasard. Eyes a l'impression que c'est de là qu'il vient, mais elle secoue la tête avec un mince sourire amer, et souffle un nouveau nuage de fumée épaisse.

- Kiyotaka est là-bas, dit-elle finalement, pour l'instant en tous cas. Tout revient toujours à Kiyotaka. Il saura où est celui que tu cherches ; mais quant à savoir s'il te le dira...

Eyes sait ça, mais quand la femme disparaît au milieu de sa fumée, il se remet à courir de toutes façons.

Il arrive près d'une longue, longue table, avec des dizaines de chaises vides et de tasses de thé froid et d'assiettes de biscuits intacts. Kiyotaka le salue en soulevant un chapeau immense et ridicule à son intention, lui dédie un de ses sourires charmeurs, lui fait prendre place et s'assied sur ses genoux.

- Il faut bouger, explique-t-il. Thé ?

Il est reparti la seconde d'après, installé sur le siège d'à côté, avec une tasse fumante et un sourire sucré tandis qu'il enfonce la tête de son petit frère dans une théière qui n'en finit pas de déborder.

En face, il y a un garçon aux cheveux ébouriffés couleur d'herbe (et d'espoir sauf que non, bien sûr que non). Son sourire est aussi poli et suave que celui de Kiyotaka, aussi carnassier en-dessous. Il regarde Eyes renverser l'une après l'autre trois tasses de thé brûlant qui n'étaient pas là jusqu'ici, puis rit, tranquille, et change de siège.

Il ouvre la bouche pour boire à une tasse vide, remue les lèvres en silence mais Eyes a l'impression de l'entendre dire :

- Où est-il ?

Eyes rabaisse les yeux et c'est du sang qui coule sur ses mains, épais et chaud. Il se lève dans un bond et n'entend plus que les éclats de la porcelaine qui se brise, se brise, se brise.

Et puis un rire, et toujours des pas.

Eyes recommence ou continue de courir derrière l'ombre de Kanone. La silhouette lui envoie un sourire éclatant par-dessus son épaule, tourne brutalement et disparaît, l'entraîne dans un labyrinthe de ronces et de roses qui ressemblent à des iris.

Les fleurs sont rouges, mais au fur et à mesure qu'il avance la couleur dégoutte de leurs pétales et ruisselle sur le sol, et il ne s'arrête pas pour voir ce que c'est. Les fleurs sont blanches par en-dessous, évidemment, un blanc pur.

Il trébuche sans voir sur quoi, et quand il relève la tête le labyrinthe a disparu dans le noir et Kanone le regarde fixement.

- A mort, souffle une voix à son oreille, pas exactement la voix de Kiyotaka cette fois mais presque. A mort, les enfants tueurs, à mort.

- A mort, répète Kanone en face de lui. A mort, hurle-t-il, les yeux exorbités et vides.

Autour de lui, à des années-lumière de distance, Kousuke et Ryouko et Rio se pressent et se serrent les uns contre les autres, regards effrayants et effrayés et mains tremblant sur leurs revolvers, bombes, couteaux. Ils se rassemblent autour d'Eyes sans vraiment le voir, et un souffle de Kanone les fait frémir comme des feuilles dans le vent, une chiquenaude les envoie valser au sol, sans défense, château de cartes écroulé.

- A mort, murmure Kanone, doucement. Mourons ensemble, Eyes, ensemble.

Ses mains se referment autour de la gorge d'Eyes, ses doigts courent sur la peau diaphane et soulignent sa pomme d'Adam.

Il ne serre pas, mais quand Eyes se réveille en sursaut, yeux écarquillés et coeur battant la chamade, il a toujours le souffle court.

02:06 attends un peu, spiral: kanone/eyes

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