Une petite recommandation pour la route !
Jean Ray est un auteur belge qui écrivait dans les années... 1930 à 1960, on va dire, pour faire large.
Je n'ai pas lu beaucoup de nouvelles de lui - et j'ai la ferme intention de réparer ce manque ! - mais en attendant, je vais faire une petite recommandation, sur "Malpertuis" qui est un de mes livres fantastiques préférés, et sur "Les derniers contes de Canterbury" que j'ai lu cet été.
"Malpertuis" commence alors que Cassave, un vieillard à héritage rend l'âme. Autour de lui, sa famille, ses proches, certains plus louches que d'autres, la plupart appâtés par l'argent. Et quand le testament dit que tous ses héritiers potentiels devront vivre dans la même maison, que le dernier vivant aura l'héritage...
Jean-Jacques, le narrateur, est un adolescent, le plus jeune de la famille ; aussi, le plus innocent, et celui qui, au début, sait le moins de choses. Car il y a des choses à savoir. Pas - ou pas seulement ! - des secrets de famille, mais aussi des choses étranges, qui concernent Cassave, ou bien la maison elle-même, ou ses habitants, qui ne sont pas forcément tous humains.
J'adore les révélations qu'on a au fur et à mesure, mais je n'en dirai rien de plus, même sous cut ; que personne ne se fasse spoiler par ma faute !
Dans "Les derniers contes de Canterbury", le narrateur se retrouve dans la taverne où se sont rencontrés autrefois les pèlerins qui ont narré "Les Contes de Canterbury". Il y a Chaucer lui-même, des pèlerins, et ils veulent leurs histoires. Il y a aussi des fantômes, attirés par la lumière ou autre chose, des personnages de fiction, certains même vivants comme notre narrateur...
Tous vont raconter des histoires. C'est du fantastique, au sens le plus large du terme, mais extrêmement varié. Il y a là des histoires sans le moindre surnaturel, qui racontent juste des crimes terribles, en mode horreur ou humour noir ; il y a aussi du grandiose et du sordide, du tragique et du drôle, on touche, selon les histoires, au mythe ou à la science-fiction. Quand aux personnages, ils peuvent se croiser, qu'ils soient dans les histoires ou dans la taverne, et les histoires sont plus liées qu'on ne pourrait le croire... même si, contrairement à "Malpertuis" ce n'est pas tellement sous la forme de grandes révélations, plutôt de petits détails troublants et fascinants.
Le style est vraiment spécial, avec des bouts de tournures dee viux français, de belge, d'argot, d'anglicismes, mais c'est très très évocateur.
Et la plupart de ses bouquins ont l'air épuisés... bon, il faudra que j'aille faire un tour dans les bibliothèques, moi ! Et en attendant, vous aussi, vous pouvez. :-)