Voila une ptite OS qui m'a été demandé par MC ! Grace à elle que j'ai écrit cela et je n'étais pas supposé à posté, mais finalement j'ai eu de fortes recommandations de le faire, alors j'espère que vous aimerez !
Bonne Lecture !
Le Remède (merci à MC pour le titre)
- Non mais, Shibuyan, tu peux me le dire tu sais, si y’a de quoi qui va pas...
C’était au moins la quatrième fois que Shota me demandait comment ça allait. Et pour la énième fois j’avais envie de lui balancer en pleine figure de me foutre la paix. Mais encore une fois j’allais prendre une grande inspiration afin de me calmer et j’allais lui répondre calmement. Par contre, je ne dus pas attendre assez longtemps puisque ma voix sortie rêche et dure pour mon ami.
- Oui ça va! Arrête un peu de me le demander, tu me fatigues !
Selon le visage de Shota, je savais que j’avais été trop raide. Mais je n’y pouvais tout simplement rien. Il me harcelait presque pour que je lui dise ce qui n’allait pas et je ne voulais pas lui dire. Je savais que j’avais une tête d’enterrement, mais je ne voulais pas la changer. J’étais bien avec cette tête et personne ne me ferait changer d’idée! Même pas lui! En fait, peut-être lui, mais ça il ne devait pas le savoir. Lorsque je vis mon ami s’éloigner pour aller parler aux autres, j’eus un pincement au cœur et un certain regret. J’avais été injuste avec lui. Ça ne voulait pas dire que je n’allais pas bien que je devais l’engueuler pour autant. Même si c’était spécialement de sa faute que je n’allais pas bien. Mais je savais que c’était une raison complètement absurde. Je n’avais pas à lui en vouloir, puisqu’il ne savait pas qu’il me blessait. S’il avait su, j’étais certain qu’il aurait tout fait pour arrêter de me blesser et c’était en plein cela qui faisait en sorte que je ne lui disais rien. Pour ne pas qu’il se pli en quatre pour ma volonté à moi. Je ne voulais pas lui dire qu’il me faisait mal à toutes les fois qu’il s’éloignait de moi. Je ne voulais pas non plus lui dire que son rapprochement soudain avec Tacchon me déchirait. Je savais que si je lui disais, il allait arrêter tout cela que pour moi et je ne voulais pas. Je désirais que Shota soit heureux. Qu’il ne fasse rien pour moi, mais qu’il fasse selon ce qui lui plaisait. Parce que je le savais. Shota avait un grand cœur. Une personne en or. Il pensait toujours à tout le monde avant lui. J’avais vu de nombreuses fois des gens exagérer et profiter de lui sans qu’il ne s’en rendre compte. Et à chaque fois ça me mettait hors de moi! À chaque fois j’avais tenté de raisonner Yasu et de lui faire comprendre qu’il se faisait exploiter par des gens qu’il appelait ses amis. Mais lui à chaque fois m’avait regardé avec son grand sourire et ses yeux rieurs et avait tout simplement haussé les épaules. Ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Et c’était pour cette raison que je ne lui disais rien. Je savais qu’il aurait été assez gentil pour répondre à mes attentes même si ce n’était pas ce qu’il voulait. Je ne le voulais pas. Si un jour j’avouais à Shota mon amour pour lui, il m’aurait avoué son amour pour moi bien avant. Alors voilà pourquoi maintenant j’avais une humeur exécrable, que j’avais toujours le goût d’envoyer promener tout le monde et que j’envoyais paître même mon meilleur ami, pour qui j’avais des sentiments plus forts que de la simple amitié.
Voilà où j’en étais maintenant. Condamné à regarder Shota s’amuser avec les autres alors que moi je ruminais de sombres pensées dans mon coin. Bien sûr, j’aurais pu me forcer et m’amuser avec les autres. Mais j’en avais tout simplement pas la force. Je restais donc dans mon coin et je faisais la gueule. Les autres s’inquiétaient, je les envoyais promener et ils retournaient à leurs affaires. C’était une roue qui tournait. Presque une routine.
Après la journée, Shota arriva tout heureux vers moi. Il semblait avoir complètement oublié déjà que je l’avais revirer le matin même.
- Shibuyan! Tu viens avec nous, on va prendre un verre.
- Non tente pas…
Ma réponse avait été claire et expéditive. Elle n’incitait pas à la discussion. Par contre, j’avais à faire à Shota et lui n’hésitait pas à insister, même quand ça ne s’y prêtait pas.
- Allez Shibuyan. On va avoir du fun ! Ça va te faire du bien de sortir un peu !
Je poussai un soupir titanesque. Qui avait bien pu m’affubler d’un ami aussi tenace? Et qui m’avait fait tombé amoureux de lui qui plus est! Je le regardais, avec son air complètement innocent. Il était encore habillé, comme à son habitude, avec plein de couleurs différentes. Cette fois, en plus, il s’était amusé à contraster avec les textures. Il avait donc un t-shirt vert fluo, une veste sans manche avec une panoplie de couleurs et une capuche avec de la fourrure toute aussi colorée, des pantalons amples dont le fond lui arrivait aux genoux carottés rouge et noir et des bottes en laine de mouton. Il était dur à manqué. Malgré tout, je l’aimais tel qu’il était. Coloré, énervé, plein de vie et tenace, même si ce dernier trait de caractère pouvait parfois m’exaspérer au plus au point. Je le regardai finalement avec des yeux qui étaient plus qu’ennuyés de devoir répéter et je lui redis que je n’étais pas intéressé. Cette fois il dû comprendre puisqu’il n’insista pas. Il me souhaita alors bonne soirée et tourna les talons pour rejoindre les autres. Finalement lorsque je les vis partir, j’eus un pincement au cœur, encore. Bien sûr, j’aurais aimé aller avec eux. J’aurais voulu aller boire un coup. Mais une fois saoul, qu’est-ce qui aurait pu arriver? Juste à y penser, j’eus peur. Je ne pouvais tout simplement pas me laisser aller en compagnie de Shota. Je ne voulais pas lui annoncer dans un moment de faiblesse mon amour pour lui. Il n’en était pas question! Je me renfrognai donc et rentrai chez moi à contrecoeur, seul.
Lorsque mon téléphone cellulaire sonna, il était deux heures du matin dépassé. J’eus un sacré sursaut lorsque je l’entendis et me demandai qui pouvait bien m’appeler à une heure pareille. J’étais assis sur le sol dans mon salon, le dos appuyé contre mon sofa, la guitare sur mes genoux, un crayon sur l’oreille. Des feuilles étaient éparpillées sur la table du salon. Je tentais d’écrire une chanson, mais le résultat était plutôt catastrophique. Alors lorsque mon téléphone sonna, je fus surpris, mais content d’avoir enfin une diversion. Je décrochai à la deuxième sonnerie. Lorsque je répondis, j’entendis à l’autre bout du téléphone des bruits courants d’un endroit bondé de gens. J’entendais des conversations mélangées à de la musique. Je me doutais que la personne qui m’appelait était dans un bar. Je criai un peu plus fort dans l’appareil pour que cette personne m’entende, mais je n’obtins aucune réponse. C’était un peu comme si la personne avait accroché un bouton de son téléphone et m’avait appelé sans faire exprès. Je soupirai d’ennui et raccrochai. Je n’allais pas me faire niaiser toute la nuit! Je déposai alors mon téléphone sur la table basse et relu ce que j’avais écrit. Je constatai que c’était une horreur et m’apprêtait à en faire une boulette pour la jeter à la poubelle que mon téléphone retentit à nouveau. J’empoignai alors fermement mon téléphone et répondit d’une voix un peu moins aimable que la première fois.
- Allo ?
Une faible voix me répondit cette fois.
- Shi…Shibuyan?
Je reconnu immédiatement cette voix même si elle était enrouée par l’alcool.
- Shota? T’es où?
- Shibuyan?
Il semblait saoul mort. Je le sentais dans la façon qu’il appelait mon nom.
- Est-ce que t’es tout seul?
- Oui…me répondit-il d’une voix éteinte.
Il n’était pas supposé être avec les membres? Pourtant je l’avais bel et bien vu partir en compagnie de Ohkura, Murakami et Nishikido. Où étaient-ils? Ils n’avaient quand même pas laissé Shota tout seul, saoul, dans un bar! Je m’énervai.
- Shota, dis-moi tu es où, je vais aller te chercher.
- Non…je suis correct.
Sa voix était hésitante et il semblait complètement perdu. Je ne perdis pas un instant. Je me levai et me dirigeai vers la porte. Alors que j’enfilais simultanément mes souliers et une veste, je continuai de parler avec mon ami.
- Ne bouge surtout pas, j’arrive!
- Non…dérange pas…Shibuyan…
Sa conversation était de plus en plus décousue ce qui ne fit qu’accentuer mon inquiétude pour lui. Je savais qu’il était un grand garçon et qu’il s’était saoulé plus d’une fois, mais c’était plus fort que moi. Je m’inquiétais pour lui dès qu’il était seul et dans un état de faiblesse. Je sortis alors de la maison et je lui répétai que j’arrivais.
- Bon j’arrive dans quelques minutes. Ne bouge pas.
Je n’attendis pas de réponses de sa part, je raccrochai et j’embarquai dans ma voiture. Je savais d’expérience dans quel bar les gars avaient l’habitude d’aller. S’ils n’avaient pas changé leurs routines, j’allais le trouver rapidement, sinon, ça allait être un peu plus long. Mais j’étais près à faire tous les bars de la ville s’il fallait. J’irais chercher Shota et le ramènerais en sécurité! C’était moi où je me prenais pour un héro? Il fallait que je soigne ce côté protecteur, ce n’était pas bon.
Finalement, j’arrivai au bar en question dont je doutais où les gars étaient sortit et j’entrai sans hésitation. Lorsque le doorman me vit, il me reconnu et me désigna un coin du bar. À une table, presque complètement affalé, Shota était là, à moitié endormi. Je soupirai et roulai les yeux vers le plafond. Un vrai enfant. Je ne pouvais pas le laisser seul deux minutes qu’il faisait des bêtises. Je cherchai des yeux aux alentours mais ne vis personne d’autre qui correspondait au signalement de Tacchon, Ryo ou Hina. Ceux-là j’allais leur passer un savon lorsque je les verrais. C’était quoi cette idée de laisser Shota tout seul! Je me dirigeai d’un pas décidé vers lui et me plantai devant la table où il s’était échoué. Il leva la tête péniblement et posa ses yeux sur moi. Son sourire d’enfant s’agrandit.
- Shibuyan. T’es venu.
- Ben sûr que je suis venu. Voir que j’allais te laisser comme ça…Bon aller, jte ramène.
J’empoignai l’un de ses bras et le levai de son siège. Il obtempéra sans trop de résistance. Je le mis alors sur ses pieds et ramassai sa veste qui traînait sur sa chaise. Il tanguait un peu, mais tenait tout de même le cap. Je lui attrapai le bras et le forçai à marcher. Il me suivit docilement, ayant tout de même un peu de difficulté à mettre un pied devant l’autre. Lorsque nous sortîmes à l’extérieur, je tentai de lui mettre sa veste. Je me battis un peu avec lui, mais réussis finalement à lui faire enfiler. Nous nous dirigeâmes donc vers ma voiture et je l’assis du côté passager. J’embarquai ensuite et démarrai. Je ne me demandai même pas si j’allais le porter chez lui ou si je l’amenais chez moi. Mon subconscient prit la décision à ma place et je conduisis ma voiture en direction de mon appartement. Ce ne fût que rendu à ma porte que je réalisai ma bêtise. Je poussai un profond soupir, mon énième de la soirée et j’entrai chez moi avec mon fardeau. Tant pis. Il était maintenant trop tard pour reculer. Je l’aidai alors à enlever ses chaussures et sa veste. Je l’amenai ensuite vers mon sofa et l’aidai à s’asseoir dessus. Il s’affala un peu tout croche sur celui-ci. Je m’attendais vraiment à ce qu’il s’endorme en moins de deux. Voyant qu’il semblait à l’aise dans cette position un peu incongrue, je le laissai comme ça en attendant de ramasser le salon. En effet, tout mon bric à braque de création était resté pêle-mêle dans le salon. J’empoignai donc ma guitare pour la remettre sur son trépied. J’attrapai ensuite le crayon qui était tombé par terre pour le remettre dans son espace de rangement et j’entrepris ensuite de ramasser les feuilles qui étaient éparses sur la table basse. Ce fût à ce moment que j’entendis la voix de mon ami. Mon cœur arrêta presque de battre tellement je sursautai. J’étais tellement convaincu qu’il s’était déjà endormi que je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il parle.
- Tu écrivais?
Je le regardai. Ses yeux étaient mi-ouverts et me fixaient. J’hochai la tête en guise de réponse. Il sourit faiblement.
- Ça doit être triste ce que tu écris…
Il avait eu de la difficulté à dire cette phrase. Sa bouche semblait pâteuse de l’alcool qu’il avait bu. Ce qui me fit penser à lui tendre ma bouteille d’eau qui était restée par terre. Son sourire s’agrandi de plus bel et prit la bouteille. Il en avala deux ou trois gorgées. Lorsqu’il eut terminé, je le questionnai.
- Pourquoi tu dis que ça doit être triste ce que j’écris?
- Parce que Shibuyan est triste ces temps-ci.
Je fronçai les sourcils. Pourquoi disait-il cela sur ce ton? Ce n’était pas un reproche. C’était plutôt une constatation, mais une constatation qui semblait le peiner. Il semblait triste pour moi, parce que j’étais triste. C’était tout lui ça, s’inquiéter pour tout le monde. Je recommençai à ramasser mes feuilles tout en lui parlant.
- Mais non, ne t’inquiète pas pour moi. Je ne suis pas triste. Et anyway, ce que j’écrivais, c’était juste de la bullshit. Rien de bon à conserver.
- Je suis sûr que c’était bon.
Je m’arrêtai dans ma besogne et le regardai. Ses yeux noirs contrastant avec ses cheveux blonds me fixaient le plus sérieusement du monde. Je m’apprêtais à lui répondre une connerie, comme je faisais chaque fois que je voulais me défiler de quelque chose qui me troublait, mais il continua sur sa lancée.
- C’est tellement toujours bon ce que tu écris, Shibuyan. J’aimerais avoir autant de talent que toi.
Je fronçai les sourcils. Autant de talent que moi? Et lui alors! De nous deux, c’était lui qui écrivait les plus belles mélodies et les plus belles paroles. J’adorais toujours ce qu’il faisait et c’était plutôt moi qui aurait voulu être aussi talentueux que lui. Peut-être me faisait-il un petit coup de dépression à la suite de sa cuite? Je m’assis à ses côtés sur le sofa et le regardai dans les yeux.
- Non Shota. Tu ne veux pas être comme moi. C’est toi le meilleur pour écrire des paroles et des mélodies. Tu le sais très bien. Tu n’as rien à envier à personne, tu m’entends. Rien du tout!
Il me sourit. Ce fût sa réponse. Un sourire sincère. Il me regardait de ses yeux doux et me souriait tendrement. Ça faisait fondre mon cœur. Je serrai les poings pour m’empêcher de m’approcher de lui. Une bouffée intense de désir m’avait submergé et je n’étais pas en droit de profiter de la situation. Alors je résistai. Je lui souris à mon tour et voulu me lever pour aller porter les papiers à la poubelle, mais une main se posa sur mon bras. Je me retournai prestement vers mon ami. Sa main était chaude et son sourire tout aussi réconfortant.
- Tu es si gentil Shibuyan.
- Moi ça? Je suis pas gentil…
- Si, tu es gentil. Le plus gentil garçon que je connais!
Il avait vraiment dû prendre une sacrée cuite pour me dire quelque chose du genre. Moi? Gentil? On avait vu mieux en tant que gentillesse incarnée…
- Tu es attentionné. Tu es toujours là pour moi. La preuve, c’est que tu es venu me chercher ce soir.
- J’étais pas pour te laisser seul…
- Oui, tu aurais pu. Tu aurais pu me répondre que tu ne voulais pas sortir en plein milieu de la nuit pour venir me chercher.
Je l’entendais me dire ça et c’est vrai que jamais il ne m’était passé par la tête de lui dire non. Mais ça ne faisait pas de moi quelqu’un de gentil pour autant. J’étais sympathique avec lui. Ça aurait été n’importe qui d’autre et probablement que je l’aurais envoyé promener.
- Je ne t’ai jamais remercié.
- Pour quoi ça?
- Pour être si fin avec moi.
- Tu n’as pas besoin de me remercier. Tu m’endures chaque jour, c’est bien assez…
Me remercier? Me remercier pour quoi au fait? Qu’est-ce que je pouvais bien faire qui pouvait l’inciter à vouloir me remercier? Lui aussi était toujours là pour moi et moi non plus je ne l’avais jamais remercié!
- Mais je voudrais te remercier…
- Puisque je te dis que tu n’as pas besoin! Moi non-
Je fus coupé net dans ma phrase. Pendant que je parlais, Shota avait bougé et tout à coup avait grimpé sur mes genoux. Il était maintenant à cheval, sur mes cuisses, face à moi, son visage à peine à quelques centimètres du mien. J’en eus le souffle coupé. Mais qu’est-ce qu’il lui prenait? Avait-il bu à ce point?
- Je tiens vraiment à te remercier...murmura-t-il dans un souffle, ses yeux rivés aux miens.
- Sh-Shota…je pense que-
- Arrête de penser Shibuyan…
Ce fût à ce moment que je sentis ses lèvres sur les miennes. Elles étaient un peu asséchées par l’alcool, mais elles étaient chaudes et tentatrices. Son souffle sentait l’alcool et je pouvais presque dire qu’est-ce qu’il avait bu pendant la soirée, mais malgré tout, son baiser m’enivrait. Mon cerveau semblait fonctionné à cent milles à l’heure. Est-ce que je devais l’arrêter? Il n’était pas vraiment dans son état normal et la moindre des choses, en tant qu’ami, était de l’arrêter. Par contre, je n’étais pas quelqu’un dont la logique passait avant tout. J’étais plutôt du genre un peu bum et je dépassais un peu des lignes. Ce fût pourquoi j’appréciai le baiser autant que Shota voulu m’en donné. Lorsque ses lèvres quittèrent les miennes après un long moment, j’eus le désir de le prolonger. J’aurais pu mettre ma main derrière sa nuque et clouer sa bouche à la mienne, mais je n’aurais pas été juste envers lui et j’aurais profité de la situation plus que je ne le faisais déjà. Donc lorsqu’il s’écarta de mes lèvres, je le laissai faire. Mes mains n’avaient d’ailleurs pas quittées le sofa. J’avais résisté à la tentation de les faire remonter sur ses cuisses qui se trouvaient à ma portée et d’atteindre ses hanches et ensuite son dos. J’avais réussi à me contrôler parfaitement. Alors lorsque Shota me regardait de ses yeux profonds et que ses doigts caressaient mes joues doucement, j’étais fier de moi. J’avais su résister! Par contre, lorsque mon aimé me chuchota ces paroles, mes barricades menacèrent de céder.
- C’était bon.
Comment pouvait-on résister à ça? Comment moi, qui rêvais depuis si longtemps de ces lèvres, pouvais-je ne rien dire ou ne rien faire suite à cette réflexion. Non d’accord, je vous l’accorde, ce n’était pas tant la phrase, mais plutôt le regard qui venait avec qui me faisait me tortiller les entrailles. Son regard était complètement aguicheur. Ses beaux yeux noirs brillants semblaient me dévorés tout cru. Il se mordit la lèvre inférieure ce qui ajouta au spectacle. Pour m’aider à résister, je fermai les yeux. S’en était trop. Comment pouvais-je ne pas tout simplement lui sauter dessus alors qu’il me faisait le grand jeu? Je pris une profonde inspiration et tentai de reprendre le contrôle. Lorsque je rouvris les yeux, il était toujours là, à me regarder avec ce regard, son regard et à vouloir me dévorer avec ces lèvres, ses lèvres. J’avalai ma salive difficilement.
- Est-ce que je peux encore?
Sa voix en était une d’un petit enfant qui demande à avoir un biscuit avant dîner, sachant très bien qu’il va se faire dire non. Par contre, je n’avais aucune intention de dire non. Je voulu ouvrir la bouche pour lui dire quelque chose, mais aucun son ne sortit. Je ne fis que le regarder, telle une truite, la bouche ouverte, le souffle coupé, le cœur allant à toute vitesse, cognant contre ma poitrine. Il dû prendre mon inactivité pour un oui, puisqu’il s’approcha à nouveau. Ses lèvres se déposèrent sur les miennes tendrement et j’appréciai une fois de plus le baisé. Celui-ci s’approfondi et rapidement je sentis la langue de Shota venir léché à petite dose mes lèvres. Je compris ce qu’il désirait et entrouvris la bouche pour laisser place à ma langue qui vint rejoindre la sienne. Celles-ci se trouvèrent, avides l’une de l’autre. Notre baiser devint haletant, presque suffoquant, mais aucun de nous deux ne semblaient vouloir y mettre fin. J’aurais voulu que celui-ci dur encore et encore. N’y tenant finalement plus, mes mains qui s’étaient accrochés tout ce temps au sofa, vinrent se déposer sur les cuisses de mon ami. Je sentis celui-ci frissonner et je me demandai si c’était de désir ou de sursaut. Par contre, lorsque je commençai à remonter doucement sur ses hanches puis dans son dos, il ne broncha pas, mettant encore toute son attention sur nos lèvres soudées l’unes à l’autres.
Alors que je caressais avidement le dos de mon aimé, celui-ci écarta ses lèvres des miennes, m’arrachant un grognement d’insatisfaction. Je l’entendis rire, tandis que ses lèvres papillonnaient sur ma joue et descendaient le long de ma mâchoire jusqu’à ma jugulaire. Lorsque je sentis ses dents frôler la peau sensible de mon cou, mes mains se resserrèrent dans son dos afin de l’étreindre un peu plus contre moi. Ce fût à ce moment que je remarquai sa virilité tendue dans son pantalon. J’en eus des frissons qui me parcoururent de la tête aux pieds et j’étouffai ma surprise dans les cheveux de mon ami. Je ne m’attendais pas à ce que Shota ait du désir à ce point pour moi. Certes il m’avait embrassé et bien sûr maintenant il en était à me dévorer la clavicule, mais jamais j’aurais pensé que j’aurais pu l’exciter au point de le faire bander. Et pourtant, c’était bien ce qui se passait en ce moment. Il n’y avait aucun doute que c’était son membre que je sentais contre mon bas ventre tandis que ses mains avaient glissés jusqu’à mon dos, sous mon chandail. Ses doigts glissèrent sur ma peau et s’amusèrent à dessiner chaque muscle de mon torse. J’en faisais autant avec son corps. Mes doigts ne pouvaient se tannés de parcourir son dos si musclé. Rapidement même, j’eus une envie irrésistible d’aller faire valser son chandail plus loin, ce que je ne tardai pas à faire. Par contre, je dus l’écarter un peu de moi pour me permettre de glisser son chandail sur son torse. Il leva les bras en l’air et j’enlevai rapidement son chandail. Ses yeux croisèrent les miens à nouveau pendant la manœuvre et encore une fois ils me surprirent tellement ils étaient emplis d’un désir que je n’aurais jamais soupçonné. Tellement, qu’encore une fois une bouffée intense de désir me submergea. Par contre, cette fois, je ne me retins pas et j’enfouis mon visage dans son torse et me mis à parcourir de baisers chaque parcelle de peau que j’arrivais à atteindre. Rapidement j’entendis Shota souffler bruyamment. Je semblais lui procurer quelques sensations plaisantes, ce qui ne faisait qu’accentuer mon désir de le voir gémir encore plus. Par contre, lorsque mes mains tentèrent de se rendre à la boucle de sa ceinture, les siennes vinrent à leur rencontre et les empêchèrent d’atteindre leur but. Il ramena mes mains de chaque côté de ma tête et vint m’embrasser. Lorsqu’il requitta mes lèvres, il glissa jusqu’à mon oreille afin de me souffler une phrase qui fit battre le sang un peu plus fort à mon cœur et un peu plus bas.
- Je t’ai dis que c’est moi qui voulait te remercier, alors ne bouge pas.
Il finit sa phrase en léchant mon lobe d’oreille et en continuant son chemin jusque dans mon cou. Ses mains avaient recommencées à parcourir mon torse et rapidement mon chandail subit le même sort que le sien. Lorsque je fus débarrassé de ma couche de vêtements superflus, Shota me regarda un instant, ses mains caressants mon torse. Il semblait tout simplement profiter de la vue. Lorsqu’il eut terminé son examen, ses yeux revinrent se fixer aux miens et ses mains partirent explorer vers le bas. Tout en ne quittant pas mon regard, ses mains s’affairèrent sur ma boucle de ceinture. Lorsqu’elles enfin en vinrent à bout, elles entreprirent alors d’ouvrir mon pantalon. Ça ne prit pas de temps que mon jean fût ouvert et qu’une main plongea à l’intérieur de mon sous-vêtement pour retrouver la chaleur de mon membre qui était gonflé à son maximum. Cette même main caressa un instant du bout des doigts mon membre qui aurait gémit d’impatience s’il avait pu et se décida finalement à le sortir de sa prison de tissu pour lui permettre de prendre de l’expansion un peu plus à l’air libre. Lorsque ce fût fait, tout en ne quittant pas mes yeux, Shota empoigna fermement mon pénis et effectua de longs mouvements. C’était divin. Un gémissement quitta mes lèvres et un sourire agrandit celles de mon ami. Après avoir effectué plusieurs va et vient qui ne faisaient que me rendre un peu plus fou, Shota descendit de mes genoux et s’installa par terre, entre mes jambes. Je le regardai faire, subjugué. Ses yeux avides me regardaient toujours. Je pouvais voir son visage, si près de mon entrejambe ainsi que sa main enroulée autour de mon membre. La vision était presque trop belle. Par contre, Shota ne s’arrêta pas là. Il continua de s’approcher inexorablement de ma verge jusqu’à ce que ses lèvres viennent en contact avec celle-ci. Ce ne fût qu’à ce moment que ses yeux quittèrent les miens. Ses paupières se fermèrent alors qu’il avalait littéralement mon membre. Mes mains se posèrent d’elles-mêmes sur sa tête, mes doigts s’enroulant dans ses cheveux blonds bouclés. Je le regardais s’affairer et la vue qui s’offrait à moi était la plus belle qui m’est été offert de voir. Shota titillant, léchant, dévorant mon pénis était une chose que j’avais désirée dans mes rêves les plus fous. Mais maintenant que ça arrivait vraiment, je voyais à quel point mon esprit était faible et que mon imagination n’était pas à un centième près d’arriver à ce que c’était réellement. Le plaisir que Shota me procurait en ce moment était bien au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer ou ressentir dans ma vie. Lorsque la vision idyllique fût trop intense, je fermai les yeux et penchai ma tête vers l’arrière jusqu’à venir la déposer sur le dossier du canapé. Je me concentrais sur chaque lampée et sur chaque bruit obscène que Shota produisait en me procurant un plaisir digne du paradis. Malheureusement, ce plaisir ne faisait que s’accentuer et bientôt je savais que ce serait déjà la fin. Je ne pouvais pas me retenir éternellement. Je voulais bien tenter de résister le plus longtemps possible, mais Shota semblait passé maître dans l’art de faire perdre la raison et j’étais à deux doigts de l’explosion. Lorsque mes doigts se crispèrent d’eux-mêmes dans les cheveux de mon aimé et que mon dos s’arqua, Shota raffermit sa prise sur mon membre et redoubla d’ardeur sur sa succion. Je ne pus retenir le cri qui sortit de ma bouche ni les frissons qui me parcoururent de la tête au pied faisant frémir mon corps en de légers soubresauts incontrôlables lorsque j’atteignis le paroxysme et que j’éjaculai dans la bouche de mon ami qui ne laissa aucune goutte s’échapper. Alors que Shota en était encore à récupérer les dernières gouttes, mon corps sembla perdre toute sa vigueur et je me retrouvai complètement affalé sur le sofa, vidé de toute énergie. Mes yeux restèrent fermés, n’ayant plus la force d’ouvrir mes paupières. Je sentis Shota se lever et venir se blottir contre moi. J’ouvris paresseusement les yeux pour apercevoir son corps musclé se coller au mien tandis qu’il passait ses bras autour de mon torse. J’amenai mon bras autour de ses épaules et raffermis ma prise pour l’étreindre un peu plus contre moi. Je l’entendis soupirer et sentis tous ces muscles se détendre contre moi. Ça ne prit que quelques minutes pour que je m’endorme.
Lorsque je me réveillai, j’étais encore dans la même position et Shota était encore blottit contre moi. Je regardai l’heure et il était rendu quatre heures du matin. Je me dis qu’on serait beaucoup mieux dans mon lit, mais en même temps je n’osais pas déplacer mon ami tellement il semblait bien dormir. Par contre, arrangés comme nous l’étions, nous aurions un torticolis dans l’heure. J’entrepris donc de me lever et d’emporter mon aimé avec moi. Par change, il ne pesait pas lourd et avait un sommeil de plomb. Je pus donc le déplacer jusque dans mon lit, avec peine et misère disons le. Je le déposai sur mon lit et ramenai les couvertures sur son corps à demi nu. Je me couchai par la suite à ses côtés, l’enserrant contre moi à nouveau et me rendormi en un temps record.
Lorsque je me réveillai à nouveau, une faible lumière transperçait mes stores et entrait dans ma chambre paresseusement. Je regardai l’heure sur le cadran et vis qu’il était dix heures dépassé. Je me frottai les yeux, tentant d’émergé du sommeil. Lorsque les événements de la veille me revinrent en mémoire, je m’assis carré dans mon lit. Où était Shota? Je tournai la tête en tous sens, mais ne vit personne à part moi dans ce lit. Est-ce que j’avais rêvé tout ça? Était-ce mon imagination qui m’avait fait inventer pareil rêve érotique? Mais ça semblait si réel! Ça ne se pouvait pas que j’aie pu ressentir autant de plaisir dans un rêve, c’était quasi impossible. J’avais l’impression de sentir encore les lèvres de Shota sur ma peau. Était-ce vraiment un songe? Alors que je tentais de déceler la vérité, j’entendis, au-delà de ma porte de chambre close, un bruit de vaisselle. Je tendis l’oreille et m’aperçu que quelqu’un s’affairait dans ma cuisine. Alors, ce n’était pas un rêve. Shota avait bel et bien passé la nuit ici. Et nous avions bel et bien fait des choses ensembles. Pour en avoir le cœur net, je devais tout simplement sortir de cette chambre et me diriger vers la cuisine! Par contre, je n’en eus pas le loisir. Lorsque je m’apprêtais à me lever, la porte de ma chambre s’ouvrit sur un Yasuda, torse nu, plateau repas dans les mains. Lorsqu’il me vit le regarder fixement, il eut un sursaut.
- Oh ! Shibuyan, tu es réveillé! Ohayo!
- Ohayo, lui répondis-je d’une voix enrouée.
- Bien dormi?
Il était enjoué, comme à l’habitude. Il était donc toujours comme ça? Même le matin?
- Hmmm, fut tout ce que je réussis à articuler comme réponse. Nous n’étions pas tous aussi plein de vie si tôt le matin.
Shota déposa alors devant moi le plateau repas qui contenait un petit déjeuné complet digne d’un hôtel. Café, jus d’orange, toast, bacon, œufs, tout y était! Où avait-il prit le temps de tout préparer ça?
- T’es levé depuis quand?
- Depuis…un petit bout de temps là. Assez longtemps pour te préparer ton petit-déjeuner.
- Tu aurais dû me réveiller, je t’aurais aidé.
- Mais non, ça me fait plaisir. Fallait bien que je te remercie!
À ses dires, je faillis bien m’étouffer avec ma boucher d’œuf que je venais de mettre dans ma bouche. Il me semblait avoir déjà entendu cela…
- Me remercier? Pourquoi?
- Ben pour être venu me chercher hier soir!
- Hmm…
J’hochai la tête. Est-ce qu’il se souvenait de la soirée qu’on avait passé? Il ne semblait pas du tout réagir différemment. Peut-être ne se souvenait-il de rien? Pourtant, il n’avait pas eu l’air si affecté par l’alcool pendant notre petite...aventure. Tout à coup, alors que je prenais une gorgée de café, son téléphone cellulaire sonna. Il le sortit de sa poche et répondit d’une voix enjouée.
- Allo !
- …
- Salut Tacchon! Oui bien dormi. Et toi?
- …
- hahah on aurait pas dû boire autant hier ne?
- …
- Oui oui…tout est parfait.
- …
- Merci beaucoup Tacchon. Je t’en dois une.
- …
- Ok. Mais tout de même. Bye. Bonne Journée à toi aussi.
Et il raccrocha. Je continuai de le regarder, attendant qu’il me donne des détails sur sa conversation, ce qui ne venait pas. Je dû finalement aller à la pêche.
- C’était Tacchon?
- Ouais.
- Il voulait quoi?
- Savoir comment j’allais.
- Ahh…
J’allais abandonner à en savoir plus, qu’il ouvrit la bouche à nouveau pour ne rien dire, la referma, marqua une pause et finalement la rouvrit.
- Il voulait savoir si j’avais eu ce que je voulais.
- Hein?
Je ne comprenais pas de quoi parlait mon ami. Je n’étais pas certain de savoir c’était quoi exactement ce qu’il avait voulu. Par contre, la question s’échappa de mes lèvres sans que je n’aie pu la retenir.
- Et est-ce que tu as eu ce que tu voulais?
Il me regarda avec des yeux coquins. Un sourire se dessina sur son visage.
- Hmm…oui. Mais pas tout à fait encore.
Je laissai tombé ma fourchette qui tomba bruyamment dans mon assiette. Shota se mit à rire de son rire enfantin. Il semblait vraiment se foutre de ma gueule. Ce fût à ce moment qu’il s’approcha de moi jusqu’à venir parler dans le creux de mon oreille.
- Alors dépêche toi de manger vite et de reprendre des forces.
Il déposa un baiser chaste sur ma joue et retourna en chantonnant dans la cuisine. J’engouffrai tout ce qu’il y avait dans mon assiette, n’y laissant aucune graine. Je sentais que j’allais en avoir besoin.
Fin
Voilà ! C'était mon premier essai à écrire avec Subaru et Yasu, mais je trouve que c'est particulièrement un beau couple ^^ Et d'ailleurs, comme vous aurez remarqué, j'aime bien penser à un Yasu un peu agace...:P
Un ptit comment est toujours lovely !