Jun 16, 2008 05:09
Je préviens de suite
C'est pas un lemon, yuri ou autre
C'est une histoire que j'ai écrite y'a un moment... y'a des blancs, et y'a pas vraiment de fin...
J'ai écrit les derniers mots le 31 décembre 2006, j'y ai jamais retouché...
la fin me convenait tel quel. Parce que ce n'en était pas une (pas douée pour les fins... Mes histoires n'ont jamais de fin)
Cité sous tension
Le père est alcoolique. Il fume énormément. Et bat sa femme.
Florian voit ça tous les jours ; C’est devenu banal et anodin chez lui, pour lui.
Tous les soirs, depuis que sa mère a quitté le domicile, il sort, traîne avec sa bande de potes. Il se roule des pétards, passe la nuit à rôder avec 10 copains. Tout le monde les craint.
Il n’a aucun remord à frapper les gars pour les racketter. Il ressent juste du dégoût lorsqu’il voit un garçon lever la main sur une fille.
1er nov.
Il fume avec deux de ses meilleurs potes. Un camion de déménagement s’arrête devant eux.
- C’est bien ici, le 44 ?
- Ouais.
- C’est bon ! C’est là !
Ils voient descendre de la voiture qui suit le grand camion 4 personnes. Des parents, apparemment bourgeois sur les bords, et deux ‘jeunes’. Un gars, qui va directement vers eux.
- Salut.
- Salut.
- J’emménage. J’peux intégrer votre groupe ? Je m’appelle Thomas.
- Pourquoi pas ? Et c’est qui la meuf ?
- Ha, c’est ma sœur.
- Tu nous la présentes ?
Il n’a pas l’air emballé.
- Elle a rien à voir avec moi. Ensuite…me parlez pas de vos problèmes avec elle.
- No problème mec.
Il se retourne.
- CERISE !
Elle se retourne et avance. Elle le regarde.
- Oui ?
- Voilà des potes à moi.
Elle les regarde avec un sourire malicieux.
- Coucou !
Il lui donne une claque derrière la tête. Florian sent son corps entier se révolter. C’est comme ça qu’ont commencé les violences de son père face à sa mère. Quelques claques quand elle ne disait pas ce qu’il voulait entendre. Avant les coups et les bleus.
- Aïe !
- T’es pas avec tes copines ! Tu parles pas comme ça !
- Elle nous a salué. Où ça merde ?
Thomas regarde Florian. Il se lève. Ils sont de taille égale, même si Florian est légèrement plus grand, malgré une coiffure proche de la boule à zéro. Momo soupire.
- Bon. On va se le fumer, ce joint ?
- Thomas ! Viens nous aider !
- J’arrive ! Allez Cerise.
- Non. Je vais me chercher des copines.
- On y va !
Il la saisit par le bras. Mais elle n’avance pas.
- T’as trouvé des potes. Je vais me trouver des copines.
Il la gifle. Florian les sépare violemment.
- Tu lèves pas la main sur elle !
Le jeune homme les regarde, étonné. Florian s’éloigne, entraînant Cerise avec lui. Les deux autres s’approchent de Thomas.
- Il supporte pas qu’on frappe une meuf. T’inquiètes. Si tu la frappes pas, il dira plus rien.
- Thomas !
- J’arrive !
Florian s’arrête près des lavabos extérieurs. Il les met en route, et pose de l’eau sur la joue de la jeune femme.
- C’est froid, mais t’auras pas de bleus.
- Merci.
Il pose sa main encore trempée, à l’endroit où il a frappé, sur la tête.
- Il t’a fait très mal ?
- Non, ça va.
Il l’embrasse sur le front.
- Je suis presque toujours en bas. S’il te frappe encore, tu descends.
- Il va pas changer tu sais.
- Il changera.
- Ne dis pas des choses que tu ne peux pas tenir.
Ils se regardent dans les yeux. Florian a l’impression d’y voir sa mère. Sa fierté, malgré ce qu’elle endure. Une partie de méfiance au moindre geste. Mais une affection intense envers celui qui la frappe.
- Tu me rappelles ma mère.
- Pour ?
- T’as les mêmes yeux. Et tout ce qui est caché derrière.
- …ton père la frappait ?
- Oui.
Elle baisse la tête.
- Désolée.
Florian, assit sur la barre, la regarde, à moitié absorbé.
- T’y es pour rien tu sais…et elle est vraiment belle…
Il s’approche et l’embrasse à nouveau sur le front. Elle ne dit rien.
- …Cerise, c’est ça ?
- Oui.
- Si t’as un problème, je t’emmène dormir ailleurs.
- T’en fais pas. Ça n’arrivera pas.
- Cerise !
- J’y vais !
Elle court et entre dans le bâtiment. Florian rejoint aussitôt ses potes.
- Alors ?
- Elle va éviter les bleus. J’ai mis de l’eau froide.
- Il est un peu violent, non ?
- Ouais.
- Dis-nous comment tu la trouves, Cerise ?
- Elle ressemble à ma mère.
Les deux gars se taisent. Ils savent ce que Florian a enduré.
- Elle a exactement la même attitude. J’ai pas pu aider ma mère. Je vais me rattraper en m’occupant d’elle.
Un mois plus tard…
1er déc.
Florian et Cerise sortent dehors. Les autres sont chez Thomas.
- Il fait doux aujourd’hui !
- Mm…ça va. Un peu frais quand même.
Il se met à lui frictionner doucement le dos. Elle se crispe.
- …ça va pas ?
- Si. Tout va b…
Il se glisse derrière elle et soulève son pull.
- Hé ! J’ai froid !
Il le rabaisse aussitôt. Ses mains tremblent. Elle a le dos couvert de bleus.
- Pourquoi tu m’as rien dit ?
- Parce que ça te regardait pas.
Il la retourne violemment.
- T’es conne ou quoi ? Je veux pas qu’il te touche !
Il l’embrasse sur la joue, près des lèvres.
- Il doit pas. T’as compris ?
- J’ai rien à te dire ! C’est mon frère !
Il la gifle fort. Et s’arrête, étonné et horrifié par son propre geste.
- Désolé. Je…
Elle ferme les yeux.
- Moi aussi. J’aurai dû te tenir au courrant. Je t’avais dit que je le ferai.
Il l’embrasse à nouveau, plus doucement, sur la joue.
- Pardon.
Il l’embrasse sur la bouche. Elle répond à son baiser. Avec cependant un peu d’appréhension. Il sourit, les yeux encore clos.
- De quoi tu as peur ?
- …que mon frère l’apprenne.
Il rouvre subitement les yeux. Elle le regarde en rougissant.
- J’aurai pas dû te dire ça…
- Tu penses qu’il se fâcherai contre moi ? J’ai pas peur de lui.
- Mais moi si.
- T’y es pour rien. Pourquoi il se fâcherai contre toi ?
Elle baisse la tête.
- Il considère ça comme un vol. Je lui vole un pote.
- Je m’en occupes.
Il lui sourit.
- Laisse-moi parler.
Ils montent chez Cerise. Thomas les voit arriver.
- Vous voilà enfin !
- Tom, je peux te demander un truc ?
- Lequel ?
Il a un grand sourire, quelque peu gêné cependant.
- Tu vois pas d’inconvénient à ce que je sorte avec ta sœur ?
Les potes de Florian dans l’appartement se mettent à siffler.
- YOOOO ! Il se décide enfin à l’avouer ! En bonne et due forme !
Thomas regarde Cerise. Elle rougit violemment. Avec un petit sourire aussi gêné. Mais son regard a changé. On a même l’impression qu’il retient ses poings.
- Tu lui as demandé Cerise ?
- Non. Il me l’a demandé tout à l’heure. Je lui ai dit qu’il fallait que tu donnes ton accord. En bonne et due forme.
- …pas de problème.
Tout le monde lève son verre en hurlant. Florian tend sa main à Cerise.
- On se tient la main ?
Elle rougit violemment. Et lui donne. Ils sourient. Thomas regarde Cerise. Elle a peur. Mais ne le montre pas. Seul Florian le sent. La main qui se crispe.
++++
Le lendemain matin. Florian vient sonner à la porte. Thomas ouvre.
- Salut ! Tu entres ?
- …Cerise est prête ?
Le sourire du garçon s’évanouit un instant.
- …encore quelques minutes. Elle se prépare.
Ils s’asseyent. Florian sourit.
- Tu sais, j’avais peur que tu refuses. Elle voulait pas répondre sans ton accord.
- Tu passes à la soirée de demain ?
- Sans problème ! Je te l’ai promis ! T’es mon pote !
La porte s’ouvre. Florian se lève. Cerise sort, coiffée avec des mèches sur le visage.
- Bonjour…
Il ferme les yeux et lui écarte les mèches. Il l’embrasse. Puis rouvre les yeux. Il a un sursaut. Elle a un bleu énorme au niveau de la pommette.
- …que… ?
- Elle s’est vautrée hier. Elle a bu une canette d’alcool, et elle a fini dans un sale état. Tu penses pas qu’elle devrait rester là aujourd’hui, le temps de dessaouler ? Tu penses comme moi, Cerise, non ?
Elle a déjà son petit sac sur le dos, plus rempli que d’habitude. Elle entoure Florian de ses bras. Et pose la tête sur son torse. Elle a peur. Cette fois, réellement.
- Je veux aller faire un tour quand même. Je serais de retour de bonne heure.
- …bon.
Ils sortent. Florian l’entraîne chez lui. Son père est en déplacement.
- Fais-moi voir.
Elle enlève totalement les mèches. Le bleu lui prend presque la moitié de la joue.
- Comment il a fait ?
- Un punch un peu trop fort.
Elle sourit tristement, puis se jette dans ses bras en pleurant.
- J’ai cru qu’il allait me tuer ! Je veux plus retourner là-haut !
- Tu y retourneras pas. T’as prit des affaires. Tu vas dormir ici. Avec moi.
- Oui…
Il la câline fort. Elle n’a pas osé s’enfuir avant. Et s’il n’avait pas été là, il aurait continué.
- Plus jamais il ne te frappera.
Ils passent la journée chez lui. Elle dort beaucoup. Il reste assit sur son lit, à lui frôler la joue. Elle sursaute pendant quelques minutes, prostrée. Puis se détend peu à peu.
- Je vais voir Thomas. Je le retiens en bas. Vas chercher tes fringues.
- Ok.
Elle monte et commence à fourrer des affaires dans son sac. Au bout de 5minutes, Thomas se lève et commence à rentrer Florian la regarde.
- …où tu vas Thomas ?
- Faut que j’aille chercher un pull.
- J’y vais.
- Laisse.
Il monte rapidement, jusqu’à son appartement. Il ouvre la porte. Cerise cache subitement le sac.
- Thomas ! Je te cherchais !!
Il la regarde, étonné. Elle fait de grands gestes.
- J’allais rentrer, mais j’ai croisé Lola ! Tu sais comment elle est ! J’ai pas pu refuser ! On s’est pas vu depuis si longtemps ! Quand j’ai voulu t’appeler, je me suis rendu compte que j’avais pas mon portable ! Je suis désolée ! Je…
Il lui frôle la joue. Elle recule d’un bond. Thomas semble déçu. Il s’approche et lui frôle une nouvelle fois la joue.
- Tu m’as fait peur. Je me demande où t’étais.
Il l’embrasse doucement sur la bouche.
- Une de ces peurs…
Il la serre fort dans ses bras. Ce qui la surprend.
- t’es la plus idiote des filles ! Tu m’as fait peur ! J’ai cru que t’avais perdu !
- J’avais…pas mon portable…
- Je sais. Il chargeait. Qu’est-ce que tu faisais, là ?
- Je cherchais un débardeur.
- Ok. Je redescend.
- J’arrive.
Il sort. Il hésite. Il ferme à clé. Cerise se retourne.
- Thomas ? Que…
- C’est rien. Juste une précaution.
- Ouvre-moi !
Elle cogne fort. Il pose les mains sur la porte.
- Calme-toi. Cerise…je t’aime.
Elle sursaute.
- Moi aussi. Mais j…
- Plus que comme une sœur.
Elle cherche un moyen de sortir. Des yeux.
- Alors pourquoi tu me frappes ?
- Pour que personne ne t’enlève à moi. Tu es si belle…je ne veux pas que Florian t’éloigne de moi.
- On habite dans le même immeuble ! Tom, si un jour j’allais habiter chez lui, tu pourrais me voir tous les jours !
- Tu piges rien !!!
Elle recule, malgré que la porte la sépare de son frère.
- Tu ne signifies rien pour lui !!
- Mais…
- Tout au plus un coup à tirer ! Ou à faire tourner entre potes ! Pas pour moi. T’es unique. Je t’aime.
Il descend. Cerise appelle Florian.
- Allô ?
- Florian, c’est moi. Il…m’a pas fait de mal. Mais il m’a enfermé. Je peux pas ressortir…
Il voit Thomas arriver.
- Oui. Où ça ? …c’est mon père. Dans le placard ? Ok !
Il raccroche.
- Je dois vérifier si sa blouse est toujours dans le placard. Max, emmène Thomas dans le parc. Je vous rejoins.
Il lui fait un clin d’œil. Ils s’éloignent. Frank regarde Florian.
- Alors ?
- Il l’a enfermé.
- On va la chercher. Tu l’emmènes chez moi. On habite à l’étage en dessous. Il viendra pas chercher.
- Vite.
Ils montent. La clé sous le paillasson. Ils ouvrent. Cerise se jette dans les bras de Florian.
- Je veux plus te laisser !
Il faut que t’ailles chez Franck le temps qu’il fouille mon appartement. Franck habite en dessous de moi.
Cerise s’est enfin prise en main. Depuis une semaine, elle vit le grand amour avec Florian.
- Ouf ! …Florian ?
Elle entend du bruit dans la chambre. Elle entre.
- …F…
Il est avec une fille. Ils sont nus. Elle sort subitement et monte jusque chez Thomas.
- Cerise ?
Elle entre. Sans même le regarder.
- Allez ! Pourquoi t’es là ?
Elle entre dans sa chambre et claque la porte. Thomas entre doucement. Elle est assise devant son bureau. Elle pleure, mais semble en colère.
- Chaton…
Il passes ses bras autour de ses épaules. Et la câline, posant la joue contre son cou.
- Je suis là. Vas-y. Raconte-moi.
- Tu avais raison. Je suis rien pour lui. Il m’a trompé.
- …mon pauvre bébé.
Il la serre fort.
- Là. Je vais m’occuper de toi. Comme je…comme j’aurai dû le faire.
- Oui.
Il l’embrasse sur la bouche.
- Tu n’as plus rien à craindre, il ne t’arrivera rien.
On frappe à la porte. Mais Thomas ne bouge pas d’un pouce.
- Plus jamais. Je ne veux plus te voir pleurer.
- Pourquoi il…
- Je vais voir qui c’est.
Il referme la porte de la chambre, avant d’ouvrir.
- Oui ?
Florian est à bout de souffle, débraillé.
- Cerise ! Elle est là !?
- Pourquoi ?
- Dis-moi juste si elle est là !
Il le frappe d’un coup.
- Tu l’as fait pleurer ! Tu l’as trompé !
- CERISE !
Elle le regarde.
- Cerise ! On peur discuter ! Je sais que j’ai mal agi, mais…
- Non.
- Elle ne parle plus avec toi. Tu ne t’en approcheras plus.
Florian entre dans la maison sans attendre plus. Il rentre dans Cerise. Elle recule, mettant un bras devant son visage. Il avance jusqu’à ce qu’elle soit contre le mur. Il se colle à elle.
- Il faut qu’on discute Cerise. Parle-moi vraiment. Pas ce que ton frère veut entendre. Je te protège.
- …je veux entendre tes explications.
Sa voix est faible, près des sanglots.
- …fais qu’elles soient convaincantes. Fais que je rentre avec toi.
- Cerise ! Qu’est-ce que tu racontes ?!
Florian arrête Thomas quand il essaie de toucher sa sœur.
- Tu lui as dit, à ta sœur, que c’est ta petite amie qui s’est retrouvée dans mon pieu ? Et que le repas qu’on a partagé toi et moi, t’avais mis du crac dedans ? Que je captes pas avec qui j’étais ?
- Comme si elle allait te croire !
- …je t’ai vu le préparer. J’ai vu le crack…dans la part de Flo…
- Cerise… ?
- Parce que…j’en ai mangé un bout avec lui, quand tu regardais pas…
Les bras de Florian se lacent autour des épaules de la jeune femme.
- J’lui ferai plus confiance Cerise. J’mangerai plus avec lui, jamais.
- Flo…
- On va trouver notre coin de Paradis à nous. J’te promets, on…
Il se tourne doucement, puis se met à reculer. Cerise le suit, inquiète.
Flo… ?
Thomas les suit, avec deux pas d’écart. Cerise comprend soudainement. Ses poils se hérissent, mais ses bras l’entourent et s’agrippent avec le plus de force à lui.
- Hé, là c’est la…Florian !
Florian est stoppé par la grille du balcon. Il se penche et serre plus fort Cerise.
- Moi j’suis prêt à mourir pour toi. Mais je peux pas te tuer comme ça…j’ai peur que tu m’en veuilles…
Elle regarde Thomas, puis sourit.
- J’ai rien à regretter si je suis avec toi.
Dans l’ambulance, Florian agonise. Cerise est entre la vie et la mort.
- Hé, m’ sieur…
- Ne parle pas. Tu dois…
- Si elle se réveille, dites-lui…que je suis désolé de pas avoir réussi à la sauver…et d’avoir été le seul à mourir.
fic perso