Kilomètres au compteur... et Millenium dans le collimateur.

Aug 12, 2010 22:58

Paris, me revoilà - et la boucle se referme. Une impression de décalage un peu étrange, en rentrant à la maison après tant de lieux et de gens - de routes, de villes et villages, d'églises et de châteaux, de chambres, de maisons, de restaurants, de fous rires, de créatures étranges...
Ce long mois aurait pu n'être qu'un rêve, merveilleusement riche et bien trop vite évaporé.

Un rêve qui a laissé...

3 600 km  et des poussières au compteur d'Hermione.

Plus de 600 photos, dont la majorité reste encore à trier et retoucher, et dont une nouvelle fournée arrivera très bientôt.

Et qui fut évidemment ponctué d'un bon nombre de livres. Dont ce fameux best seller dont tout le monde parle, dont tout le monde m'avait dit tant de bien, et que j'avais fini par me faire offrir. Et au sujet duquel je voulais absolument laisser une note sur ce journal...



Stieg Larsson : Millenium. (Actes Sud)
J'avais plus exactement commencé la trilogie en partant en Bretagne, et il m'aura quand même fallu quatre semaines pour en venir à bout. Ce fut rude.
Car, oui, le scénario de fond est original et diabolique à souhait. Oui, le personnage de cette tête à claques de Lisbeth Salanders est intéressant, attachant, et agréablement différent.
Mais.
A environ 150 pages près, ce qui sur 600 fait quand même assez peu, le  premier tome est, disons-le, chiant à mourir. L'intrigue, sans doute nécessaire pour poser la suite, n'en reste pas moins franchement plate, et le peu de suspens noyé sous ces foutues tartines indigestes de journalisme économique.
Les deux tomes suivants ne m'ont pas fait regretter d'avoir tenu bon... mais auraient grandement gagné à ne pas mettre 200 à 300 pages pour démarrer. Voire, pour enfin péniblement passer la première vitesse.
Pour ne rien gâcher, le tout est consciencieusement écrit à grands coups de truelle. La faute en incombe parfois, sans doute, à la traduction, mais le fait est que M. Larsson n'a pour tout style que celui du journaliste balourd, peut-être talentueux pour trouver l'information, mais qui ferait bien de céder sa transmission à une autre plume.
Et enfin... la chose est liée, me direz-vous, tout ceci a la fâcheuse tendance à ressembler bien moins à un roman, qu'à une lourde démonstration féministe engagée, dans laquelle chaque personnage, chaque élément de l'intrigue, sert à un but didactique bien précis. Oh que les gros mâles machos sont des vilains salauds. Oh que les femmes doivent apprendre à se battre, avec leurs amis les hommes gentils pas machos, contre les méchants machos pas beaux.
J'exagère un brin, mais franchement...

Malgré cette avalanche de défauts, l'ensemble réussit quand même à rester accrocheur. Je ne me serais pas farci les presque 2000 pages, sinon - mon masochisme a ses limites. Et ces défauts sont bien dommages, car sous la plume d'un écrivain de talent, Millenium aurait réellement mérité cet engouement planétaire qu'il a déclenché.
Quoique, soyons réalistes, sous la plume d'un écrivain de talent, il aurait fort bien pu n'avoir aucun succès...

'Fin, si quelqu'un a encore envie de les lire après ce post, je les prête volontiers.

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