Un an de films - 2019

Jan 31, 2020 22:22

Côté cinéma, l'année avait commencé sur les chapeaux de roue... puis le trop-plein de travail de l'été, le voyage au Portugal de septembre et les grèves du début de l'hiver ont sévèrement réduit mes occasions de me faire une toile.
Au total, tout de même 39 films, dont je retiendrai particulièrement :

- Sibel, de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti. Très beau film féministe, sauvage, rebelle, poétique et subtil en même temps, porté par le magnifique personnage de cette jeune turque muette en butte à l'hostilité croissante de son village, arpentant obstinément la montagne à la recherche d'un loup...
- Us, de Jordan Peele. Délicieusement dérangeant et ambigu, dont on peut filer des métaphores et discuter à l'infini.
- Parasite, de Joon-ho Bong, qui maintenant que j'y pense n'est pas sans certaines similitudes avec le précédent : l'intrusion des autres, dérangeants et dangereux, dans une famille en apparence parfaite, le mélange d'humour et de noirceur, la mise à sac des apparences, le basculement vers la violence et la folie.
- Les oiseaux de passage, de Ciro Guerra et Cristina Gallego. Thriller, western, épopée, drame social... un film superbe sur la naissance des cartels de la drogue en Colombie, où la poésie se mêle à la violence avec beaucoup de puissance.
- Bacurau, de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. Insolite et jubilatoire mélange de western, de drame social et de science fiction.
- Le château de Cagliostro, de Miyazaki - pas vraiment un film de l'année, puisque le premier de l'auteur, mais ressorti en salles au mois de juin. Le sens poétique, l'imagination débridée, y sont déjà présents, mais mêlés à un joyeux humour loufoque à la City Hunter, pas toujours très fin mais très drôle.





Janvier

Qui a tué lady Winsley ? (Hiner Saleem, 2019 - Turc, français, belge)
Comédie policière délicatement rétro et pleine de charme... qui est aussi un film social sur le difficile statut des kurdes en Turquie.
Wildlife, une saison ardente (Paul Dano, 2018. Américain)
La lente fracture d'un couple des années 60, vue par le regard de son fils adolescent. Fin et sensible - même si le sujet n'est pas de ceux qui me passionnent.
In my room (Ulrich Köhler, 2019. Allemand, Italien)

Fiction apocalyptique intimiste où un looser consternant finit tant bien que mal par s'apprivoiser lui-même dans la solitude et la survie. Assez fascinant, beaucoup plus original et subtil que bien des films partant d'un même sujet.
L'heure de la sortie (Sébastien Marnier, 2019. Français)
Un professeur confronté à sa classe de rebelles surdoués et résolument hostiles devine derrière leur attitude un inquiétant mystère. Un conte noir malheureusement assez maladroit, plein de grosses ficelles, qui m'a finalement plus agacée que troublée.

Février

Green Book (Peter Farrelly, 2019. Américain)
La Favorite (Yorgos Lanthimos, 2019. Américain, britannique, irlandais.)

L'irrésistible ascension d'une petite demoiselle pauvre, ingénue et humiliée, vers le lit de la reine et la fortune. Où était-ce dès le départ une garce manipulatrice ? Difficile à dire tant les personnages sont ici ambigus. Cruel, beau et passionnant !
Arctic (Joe Penna, 2019. Islandais.)
Comme un seul homme (Eric Bellio, 2019. Français. Documentaire)
L'aventure éprouvante mais révélatrice du Vendée Globe, filmé en caméra subjective avec tous ses moments de doute, ses souffrances et ses apothéoses.
Vice (Adam McKay, 2019. Américain)
C'est vraiment pour accompagner une amie que je suis allée voir ça, le dévoilement des magouilles politiciennes me laissant en général assez froide. Mais finalement, le machiavélisme du personnage est loin de me déplaire - même s'il paraît que j'aurais plutôt dû être indignée. Oups ?

Mars

Santiago, Italia (Nanni Moretti, 2019. Italien. Documentaire)
Les étendues imaginaires (Siew Hua Yeo, 2019. Singapourien, français, néerlandais)
Sibel (Çağla Zencirci, Guillaume Giovanetti, 2019. Turc, allemand, français, luxembourgeois)


Mary Stuart, reine d'Ecosse (Josie Rourke, 2019. Américain, britannique)
Pour le sens historique, on repassera. Pour le reste... on tient là un film assez séduisant, très esthétique, avec des ressorts dramatiques parfois un peu faciles mais efficaces.
Ma vie avec John F. Donovan (Xavier Dolan, 2019. Canadien)
Certaine déception que ce film un peu confus, pas toujours bien écrit, dont je ne retire au final pas grand chose, d'un réalisateur qui sait être tellement plus fort et troublant !
Le Silence des autres (Almudeno Carracedo, Robert Bahar, 2019. Espagnol. Documentaire.)
Grâce à Dieu (François Ozon, 2019. Français, belge.)
Boy Erased (Joel Edgerton, 2019. Américain.)

Avril

Us (Jordan Peele, 2019. Américain)


Liz et l'oiseau bleu (Naoko Yamada, 2019. Japonais.)
Joli, délicat, assez mièvre et un peu chiant.
Les Oiseaux de passage (Ciro Guerra, Cristina Gallego, 2019. Colombien, danois, mexicain, français.)

Mai

Jessica Forever (Caroline Poggi, Jonathan Vinel, 2019. Français.)
Intrigant petit film d'auteur, un peu maladroit, sans doute naïf, mais avec une absolue résolution qui en fait un objet à part, touchant et beau. On se laisse captiver ou on déteste : j'ai été plutôt séduite.
Dieu existe, son nom est Petrunya (Teona Strugar Mitevska, 2019. Macédonien, belge, français.)

The Dead don't die (Jim Jarmush, 2019. Américain.)
Du grand n'importe quoi, assez drôle et très sympathique mais au final un peu vide. Jim Jasmush est capable de tellement mieux !
Douleur et gloire (Pedro Almodovar, 2019. Espagnol.)
Enfin, le grand retour de Pedro ! Un beau film intimiste sur la dépression, la jeunesse envolée, la force créatrice égarée, les amours perdues, la souffrance physique et l'addiction.

Juin

Le château de Cagliostro (Hayao Miyazaki, 1979, ressorti en 2019. Japonais.)


Greta (Neil Jordan, 2019. Américain, irlandais.)
Film noir vénéneux et ambigu... auquel il manque un petit quelque chose pour captiver entièrement, mais qui vaut pour le face à face entre ses deux actrices, l'inquiétante Isabelle Huppert et la délicieuse Chloé Grace Moretz.

Juillet

Parasite (Joon-ho Bong, 2019. Sud-coréen.)


Wonderland, le royaume sans pluie (Keiichi Hara, 2019. Japonais.)

Août

Yuli (Iciar Bollain, 2019. Espagnol.)
Vita & Virginia (Chanya Button, 2019. Britannique, irlandais.)
Je m'attendais à quelque chose de plus superficiel et ai du coup été assez agréablement surprise par ce biopic d'écrivaines, qui soulève au passage quelques questions intéressantes  quoiqu'un peu convenues sur la littérature, la vocation artistique et la condition féminine.

Octobre

Port Authority (Danielle Lessovitz, 2019. Américain.)
Downton Abbey (Michael Engler, 2019. Britannique.)
Damned ! La série est finie et il reste des personnages célibataires ! Si on faisait un film pour leur trouver l'amûr ? On pourrait même inventer une vague intrigue politique pour ancrer le contexte et dramatiser les choses. Mais enfin, pas besoin de se payer un scénariste pour autant, hein ! De toute façon, c'est Downton, les gens iront le voir. Bon, eh bien en effet, les gens sont allés le voir...
Bacurau (Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles, 2019. Brésilien, français.)


Portrait de la jeune-fille en feu (Céline Sciamma, 2019. Français.)

Sur une île battue par le vent, superbe tête à tête entre deux jeunes femmes, l'une venue peindre l'autre, l'autre rétive à tout apprivoisement. Un film sensible, sauvage et sensuel, porté par une très belle photo et une atmosphère captivante.

Novembre

Hard Paint (Filipe Matzembacher, Marcio Reolon, 2019. Brésilien.)
Un film touchant sur la difficulté à être soi, les ravages de l'homophobie, la tentation du virtuel et la solitude, mêlant le réalisme à une esthétique très sensuelle et séduisante.
Retour à Zombiland (Ruben Fleisher, 2019. Américain.)
Der Samurai (Till Kleinert, 2014. Allemand.)

Rêverie surréaliste sanglante à déconseiller aux âmes sensibles mais à recommander aux amateurs de bizarreries cinématographiques dérangeantes... dont je fais partie !

Décembre

Star Wars - l'ascension de Skywalker (J. J. Abrams, 2019. Américain.)
Sans doute un peu confus et critiquable sur plusieurs points... mais la relation entre Kylo Ren et Rey est toujours aussi accrocheuse, certaines scènes ont un sacré panache, Adam Driver est toujours formidable et ma foi, j'ai eu ce que je venais chercher !
Los silencios (Beatriz Seigner, 2019. Colombien, brésilien, français.)

Côté séries :

The 100 (Saison 5. Tout cela n'a jamais été d'une grande subtilité mais cette saison devient franchement assez lourde et les personnages perdent pas mal de leur intérêt. Avec une fin assez fourbe pour donner malgré tout envie de voir la suite !)
The Last Kingdom (Saison 3. La série reste fidèle à elle-même, toujours entrainante malgré quelques défauts.)
Mad Men (Saison 1, abandonnée au bout de 2 épisodes. Sans doute intéressant pour qui se sera accroché, mais tout m'a horripilée et je n'ai pas tenu.)
The Umbrella Academy (Saison 1. Le gros coup de coeur de l'année !)
The Walking Dead (Saison 8. Lassant, mais ça repart plutôt bien sur la deuxième partie de la saison.)
Stranger Things (Saison 3, les enfants ont grandi mais je suis toujours aussi enthousiaste !)
Glow (Saison 3, abandonnée au bout de quelques épisodes. S'enlise dans des histoires de coucheries et de couple emmerdantes au possible, pas inspiré : la grosse déception de l'année)

listes : films, cinéma

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