Vacances danoises (8) - Christianshavn

Sep 18, 2016 10:55

Séparé du reste de la ville par un grand canal, Christianshavn s'étale sur un ensemble d'îles artificielles elles-mêmes sillonnées de canaux. C'est un quartier essentiellement résidentiel mais très varié, mélangeant de vieilles zones urbaines, des zones industrielles et portuaires réaménagées, une base navale, un opéra ultramoderne et toutes les fortifications sud-est de la ville, dont une grande partie est occupé par une sorte de squat géant, la fascinante et délicieuse "ville libre de Christiania".
Visite le mardi 4 août 2015, en commençant par l'église Notre-Sauveur et son étonnant clocher en spirale, immortalisé par Jules Verne au début du Voyage au centre de la Terre.





A la sortie du métro, on tombe directement sur de jolis coins de ville au bord de l'eau.
Christianshavn a été fondée au début du XVIIe siècle comme une ville indépendante, marchande surtout, séparant Copenhague d'un nouveau réseau de fortifications.
L'inspiration est clairement néerlandaise avec ses maisons à pignons et ses canaux.









Non loin de là, Notre Sauveur remplaça en 1695 une premiere église temporaire bâtie en même temps que la ville.
La majeure partie du décor, et notamment le clocher spiralé de Lauritz de Turah, datent du milieu du XVIIIe s.



Montée au clocher, en passant devant les superbes rouages de l'horloge.



Vers le nord, le regard file vers le dôme de Frederikskirke et le port de Copenhague...



Côté est, on aperçoit l'orée de Christiania, les grands espaces verts qui s'étendent de l'autre côté des fortifications et jusqu'à l'Øresund.





Au-delà de la plate forme qui surmonte la première partie du clocher, un bel escalier de cuivre s'élève en spirale autour de la flèche...



...et se rétrécit peu à peu jusqu'à se fondre dans la structure qu'il enlace.



Dans le Voyage au centre de la Terre, c'est là haut que le jeune héros vient apprivoiser son vertige avant de partir à l'aventure.





Retour sur le plancher des vaches et visite de l'église elle-même, très belle avec son autel baroque gardé de grands anges blancs et son monumental orgue de bois sculpté, le tout encore une fois très bien mis en valeur par une décoration d'ensemble assez sobre.

















Quelques rues plus loin...



...changement radical d'ambiance en entrant dans Christiania



En 1971, sur le terrain d'une caserne désaffectée, une communauté autogérée à modèle libertaire est fondée, vouée à un bel avenir. Malgré une histoire mouvementée, des rapports complexes avec les autorités de Copenhague et les regards voraces des entrepreneurs immobiliers sur cette magnifique enclave indépendante au coeur de la ville, la commune libre existe toujours, tant bien que mal, 45 ans plus tard.



Voitures, armes et (depuis 1979) drogues dures y sont bannies, mais sur Pusher Street, les vendeurs de cannabis s'alignent comme les étals de fruits et légumes au marché pour le plus grand plaisir des touristes. Ils furent longtemps là à visage découvert mais se trouvent aujourd'hui dans un étrange mélange d'officialité et de clandestinité, ce petit commerce local étant au centre des débats sur la survie de Christiania.
Dans cette partie de la ville, les photos sont interdites, les vendeurs cagoulés, les stands drapés de camouflages militaires, l'ambiance, du coup, très particulière.



C'est à voir, mais le plus agréable se trouve par derrière, dans l'entrelacs de ruelles, de jardins, de maisons improbables et d'anciens bâtiments squattés qui fait l'essentiel de la commune. Au plus près du centre, on trouve pas mal de boutiques et de restaurants, puis peu à peu l'ambiance se fait plus intime, plus privée, puis carrément sauvage sur les anciennes fortifications. Bientôt, on atteint un grand lac au bord duquel s'éparpillent des maisons aux formes fantaisistes, et sur lequel naviguent inlassablement quelques petits voiliers de bois.











(Oui, oui, c'est bien le clocher en spirale de Notre Sauveur, qu'on aperçoit au fond à gauche)







Il y a de quoi se balader pendant des heures, avec mille détails à découvrir, mais j'ai encore pas mal de choses à voir et je finis par me forcer à ressortir, un verre de smoothie fraîchement mixé à la main..
L'avertissement est pourtant clair !



En l'occurrence, l'enfer ne se présente pas trop mal du côté du quartier de Holmen, au nord de Christianshavn



Je pousse jusqu'à l'opéra...





...avant de me poser sur la terrasse ponton d'un salon de thé pour reprendre quelques forces.
Un superbe musée de sculpture m'attend en centre-ville, mais cette visite-là sera pour le prochain épisode !

voyages, lieux : danemark, églises, photos, parcs & jardins

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