Stoker (Park Chan-Wook, 2013)

May 19, 2013 17:54






Un homme vient de mourir, laissant derrière lui, dans une belle maison entourée d'un grand parc, une veuve un peu trop fragile et une fille en fin d'adolescence. Une veuve encore très belle, une fille aux apparences austères, qui ne parle guère mais observe... et surtout écoute.
Le jour des funérailles, le jeune frère du défunt fait son apparition et ne tarde pas à s'installer auprès des deux femmes. Madame le trouve très à son goût, mademoiselle s'en méfie comme de la peste. A-t-elle raison ou bien tort ? Tout dépend du point de vue.
Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'une sacrée dose de mystère l'entoure, ce jeune oncle trop séduisant...



Il y a dix ans, j'étais ressortie d'Old Boy enthousiaste et un brin traumatisée - de Stoker, je reviens enthousiaste et jubilante, avec ce sourire jusqu'aux oreilles que me valent les films vraiment bons, et parfaitement tournés pour me faire plaisir.

Tout y est.

Une histoire au fond assez classique, mais d'une belle portée symbolique et que l'art du réalisateur tourne en petit bijou étrange, cruel et dérangeant, sans oublier d'y adjoindre une touche d'humour bienvenu.
Une mise en scène très soignée, qui joue sur les effets de cadrage et accorde une grande attention aux détails et aux sons, en parfait accord avec le propos du film.
Des personnages troubles, tordus, attirants, aux relations ambiguës, incarnés par un excellent trio d'acteurs.
Quelques scènes mémorables, dont un superbe et sensuel duo (duel ?) de piano sur une composition de Philip Glass.
Et, surtout, un scénario impeccable qui ménage un suspense croissant, qui suggère sans jamais trop en dire - et laisse finalement au spectateur le soin de déterminer quel genre de film, exactement, il vient de voir. Thriller psychologique ? Film d'horreur ? Film fantastique - où la dimension fantastique n'est qu'une touche infime, un possible parmi d'autres ?
Il y a un peu de tout ça, dans Stoker, qui joue des codes, des références, nous manipule avec brio pour s'épanouir sur une fin impeccable, ouverte sans être frustrante et délicieusement amorale.




En somme, un gros coup de cœur, que je recommande très vivement !

cinéma

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