Ce n'était qu'un jeu (9/?)

Mar 05, 2010 12:25

Titre : Ce n'était qu'un jeu
Auteur : winry_th
Déviance : Bill/Tom
Avertissement : Soft pour le moment, mais vous me connaissez XD
Démenti : De la fiction, rien que de la fiction (dommage)
Résumé : Les jumeaux décident de faire une blague d'un genre assez douteux aux deux Gs. Attention à ne pas devenir l'arroseur arrosé...
Commentaire : Illustration faite par moi. Vous pouvez la trouver en plus grand et sans la phrase sur Deviantart

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Bill sortit de sa douche, se sentant déjà infiniment mieux. Leur apparition au PHOOSON festival s’était bien passée. Il regrettait le fait qu’ils aient dû jouer en playback, mais l’organisation du festival ne leur avait pas vraiment laissé le choix. Cependant, les fans étaient bien présents et le groupe avait donné le maximum, comme s’il s’était agi d’un live. C’était la raison pour laquelle Bill avait été heureux de se débarrasser de ses vêtements qui collaient à sa peau moite de transpiration pour se glisser sous le délicieux jet d’eau chaude.

Il attrapa une serviette et s’essuya sommairement avant de l’enrouler autour de sa taille et de s’approcher du miroir. La buée le recouvrait entièrement et il passa sa main dessus afin de pouvoir voir son visage. Son maquillage n’était pas complètement parti alors il attrapa un coton et de l’eau démaquillante pour finir le travail.

C’est le moment que choisit Tom pour entrer dans la salle de bain. Il se stoppa dans l’encadrement de la porte et croisa le regard de Bill à travers le miroir, marquant une légère pause. Bill arqua un sourcil, demandant ainsi silencieusement ce que lui voulait son frère.

« Hum… je… je pars devant. Tu me rejoins dans la chambre des Gs quand tu es prêt? »

« Ah pourquoi ? Je suis pas présentable, tu trouves ? » plaisanta Bill en se retournant vers Tom.

« Ben pas trop quand même… t’es juste légèrement à moitié à poil, quoi » répondit Tom en souriant.

« Pfeu, je suis sûr que ça leur plairait, » fit Bill avec un grand sourire narquois, plaçant une main sur sa hanche et prenant une pose de mannequin.

« Ouais, enfin bon si tu veux les achever, vas-y, » dit Tom en riant, « mais je te rappelle qu’on en a encore besoin pour demain. »

« Bon très bien, » répondit Bill avec un faux soupir, se retournant vers le miroir pour se démaquiller, « il n’y aura que toi qui pourra profiter de mon corps de rêve, dans ce cas ! »

Bill avait dit ça pour plaisanter mais se rendit compte quelques secondes plus tard du sens que pouvait prendre ses paroles. Il rougit en voyant que Tom ne répondait rien.

« Enfin je veux dire… » tenta-t-il de se corriger, croisant le regard de Tom dans le miroir.

« Ouais ouais t’inquiète, j’avais compris… Bon ben… j’y vais. » La voix de Tom semblait étrangement plus aigüe qu’à la normale.

« Ok, » dit Bill en se reconcentrant rapidement sur son propre reflet, signifiant ainsi à son frère que la discussion était close et qu’il pouvait partir.

Il imbiba son coton et se pencha par-dessus le lavabo pour mieux voir ce qu’il faisait dans le miroir. Il se rendit cependant compte que Tom était encore là. Il l’entendait respirer, mais même sans cela, il pouvait sentir son corps se couvrir de frissons sous la sensation d’être observé. C’est alors qu’il prit conscience de sa position : penché en avant, les fesses en arrière et le dos légèrement cambré tandis que sa serviette s’accrochait à ses hanches de façon précaire. Le sang afflua à ses joues alors qu’il réalisait qu’il devait avoir l’air un peu débauché. Le pire, c’est que cela faisait plusieurs longues secondes et qu’il n’entendait toujours pas Tom s’éloigner.

Bill se retourna pour dire quelque chose, n’importe quoi, afin de rompre la tension, mais les mots moururent sur ses lèvres avant même qu’il ne sache ce qu’il allait dire.

Tom n’était plus là.

***

Quelques minutes, plus tard, Bill frappait à la chambre que se partageaient les Gs. Le groupe avait décidé de fêter la fin de la tournée ce soir là car ils ne prenaient l’avion pour Los Angeles qu’en toute fin de matinée le lendemain, contrairement à leur vol de retour en Allemagne du surlendemain qui partait aux aurores, limitant leur possibilité de faire la fête comme ils l’entendaient. Cette soirée-là n’aurait cependant rien de déluré. Aucun d’eux n’ayant envie de sortir, ils avaient décidé de regarder un film en descendant une bière… ou dix.

Bill s’était dépêché de finir de se préparer, se doutant qu’il serait le dernier arrivé. Il avait rapidement enfilé un bas de jogging en coton légèrement trop grand et qui lui tombait sur les hanches ainsi que son vieux T-shirt Green Day qui lui allait encore, bien qu’il fût devenu un peu court et exposait le bas de son ventre. Il se tordit les mains en attendant qu’on lui ouvre, légèrement anxieux, se demandant s’il avait imaginé la tension sexuelle entre lui et son jumeau dans la salle de bain. Il supposait qu’il ne tarderait pas à le découvrir.

Georg vint lui ouvrir la porte et lui plaça d’office une bouteille de bière dans la main. Etant le seul à avoir vingt et un ans, il avait été désigné d’office comme fournisseur officiel d’alcool. Connaissant Georg, il avait certainement pris sa tâche à cœur et ils ne manqueraient de rien.

« Rentre, Gus est en train de choisir le film, » dit le bassiste en s’effaçant de la porte pour retourner s’affaler sur le grand lit double. Apparemment il ne restait plus de chambres doubles avec des lits jumeaux dans tout l’hôtel car c’était pareil pour les jumeaux, pas que ce genre de chose les dérangeât habituellement.

Gustav était accroupi près de la télévision et passait en revue un stock de DVDs, mais Bill le remarqua à peine. Toute son attention était sur Tom, il voulait savoir ce qu’il s’était passé un peu plus tôt. Son regard croisa celui de son frère qui dévia directement vers son ventre exposé et son tatouage étoilé avant de se reconcentrer prestement sur la bouteille de bière qu’il avait lui-même en main, détaillant de façon inutile les goutte de condensation qui coulaient le long du verre teinté.

Tom l’évitait du regard. Bill n’avait rien imaginé du tout.

Le chanteur fronça les sourcils. Il n’était pas question qu’il laisse un malaise s’installer entre son frère et lui pour quelque chose d’aussi stupide. Il prit une gorgée de bière et s’approcha du lit, bien décidé à ignorer le fauteuil qui n’attendait que lui ainsi que l’étrange tension entre eux.

« Tomi, décale-toi et fais-moi une place, s’il te plait, » dit Bill le plus naturellement du monde.

Tom leva vers lui des yeux légèrement étonnés avant de s’exécuter et de se rapprocher de Georg pour que Bill puisse lui aussi s’installer sur le lit, ce qu’il fit sans tarder. Malgré qu’ils fussent trois sur le lit, Bill avait largement assez de place pour ne pas avoir à toucher Tom s’il le désirait. Mais ce n’était tout simplement pas comme ça qu’ils fonctionnaient. Les jumeaux étaient constamment en contact, même durant les interviews, que ce soit leurs pieds ou leurs bras pressés l’un contre l’autre.

C’est donc naturellement que Bill s’allongea en alignant leurs jambes, son épaule contre celle de son frère. Il fut content de constater qu’au lieu de se tendre comme il le craignait, Tom sembla se détendre à son contact. Bill prit une gorgée de bière, un petit sourire aux lèvres : aussi simplement que ça, tout était arrangé et le moment de flottement entre eux était oublié.

Gus venait enfin de trouver un film qui lui plaisait et l’avait introduit dans le lecteur DVD. Il attrapa ce qui ne devait pas être sa première bière et alla s’installer dans le fauteuil que Bill avait dédaigné, enclenchant le film. Pendant tout un moment, ils regardèrent tranquillement le film qui contenait un nombre raisonnable d’explosions et de paires de nichons.

Cependant, Bill se désintéressa rapidement de ce qu’il se passait à l’écran, ce genre de film n’étant pas vraiment sa tasse de thé. Son esprit se mit à vadrouiller et à chercher de nouvelles façons de tourmenter Georg et Gustav. Il n’eut pourtant pas à chercher bien loin, la situation actuelle pouvant être qualifiée d’idéale. Il posa sa bière sur la table de nuit et se penchant légèrement vers Tom, il chuchota discrètement à son oreille :

« Prêt à servir un petit spectacle aux Gs ? »

Tom tourna la tête vers lui, un sourcil haussé montrant sa perplexité. Bill lui fit simplement un clin d’œil et posa sa tête sur son épaule. Il posa également sa main sur son torse, se tournant légèrement sur son côté pour remonter une de ses jambes sur celles de Tom. A ce moment-là, Tom se rendit compte qu’il devait donner l’impression d’un petit couple en train de se câliner devant la télé. C’était le but recherché par Bill, bien sûr, mais le guitariste ne pouvait s’empêcher d’apprécier le corps chaud de son frère pressé contre le sien.

Il passa son bras dans le dos de Bill, le rapprochant encore de lui et Bill lâcha un long soupir de contentement. Il n’avait évidement pas pris la peine d’être discret - cela n’aurait pas servi ses plans, après tout - et c’est pourquoi Georg et Gustav se tournèrent de concert vers les jumeaux pour voir d’où venait le bruit. Voyant qu’il disposait de l’attention de son public, Bill fit courir sa main libre sur le torse de Tom, faisant des allers-retours de son ventre à ses pectoraux. Il était littéralement en train de le caresser, il n’y avait pas d’autre mot, et il fit de son mieux pour y mettre toute la sensualité dont il était capable. Apparemment il ne se débrouillait pas trop mal, pensa-t-il malicieusement quand il sentit les battements du cœur de Tom s’affoler sous sa joue.

C’est avec satisfaction qu’il vit les Gs détourner rapidement la tête vers l’écran et il se sentit particulièrement fier en observant les joues de Georg prendre une jolie teinte rosée. Le pauvre se trouvait à seulement quelques centimètres d’eux et semblait extrêmement mal à l’aise, se tortillant sur place sous le prétexte de chercher une position plus confortable. Bill se cessa pas ses caresses, curieux de la réaction physique de son frère et sachant que son mouvement attrapait la vision périphérique du bassiste. Il avait aussi conscience des regards en coin que leur lançait l’impassible Gustav. Ça se voyait qu’ils ne savaient pas comment réagir, qu’ils ne savaient pas si c’était du lard ou du cochon, si les jumeaux se foutaient une nouvelle fois de leur gueule ou bien s’ils s’apportaient simplement du réconfort.

C’était vraiment trop tripant.

Bill sentait un grand sourire venir étirer ses lèvres et celui-ci menaçait même de se transformer en petit rire. C’était vraiment trop facile, même après des semaines de ce petit jeu, leur amis marchaient encore à fond.

Pour éviter de se faire repérer par un gloussement de rire complètement en décalage avec la situation, Bill enfouit son visage dans le cou de Tom, pressant son nez contre la peau chaude en dessous de son oreille. Toute envie de rire disparut quand il inspira l’odeur de son jumeau. C’était à cet endroit qu’elle était la plus puissante, la plus chaude. Cette odeur si familière, si rassurante, lui rappela à quel point sa maison et sa famille lui manquait, combien il en avait marre d’être tout le temps sur les routes, tout le temps dans des pays étrangers.

L’humeur joueuse qui l’avait animé se transforma en une espèce de mélancolie teintée de fatigue. Il voulait rentrer chez lui, serrer sa mère dans ses bras, retrouver ses chiens, dormir dans son lit… Sa main se crispa sur le T-shirt de Tom et il inspira un peu plus profondément dans son cou, relâchant doucement son souffle sur la peau du guitariste qui se couvrit de chair de poule.

Sentant le changement d’humeur de son jumeau, Tom changea sa bière de main afin de pouvoir la poser à côté de celle de Bill sur la table de nuit. Il resserra aussitôt son étreinte autour du corps mince de son frère et de sa main à présent libre, il recouvrit celle de Bill qui triturait son T-shirt. Bill entrelaça immédiatement leurs doigts.

Ils terminèrent leur soirée étroitement enlacés, leurs doigts jouant ensemble, leurs bières complètement oubliées sur la table de nuit tandis que les G’s avaient entrepris de finir la réserve d’alcool à deux afin de s’occuper d’autre chose que du « spectacle » qu’offraient les jumeaux juste à côté d’eux.

***

Tom se leva du canapé qu’il partageait avec Gustav et Jojo de KISS FM. Il serra poliment la main des deux présentateurs qui venaient de les interviewer et se dirigea vers la salle de détente où le groupe devait attendre le feu vert pour pouvoir partir vers l’endroit où se déroulait le deuxième show « Jingle Ball » qui se trouvait être aussi leur dernière représentation en Amérique. Après, ils allaient enfin rentrer en Allemagne et se concentrer exclusivement sur le troisième album.

En entrant dans la salle de détente, il attrapa une petite bouteille d’eau sur une table et alla s’affaler sur l’un des canapés mis à disposition. Le concert n’était même pas encore commencé et il était déjà fatigué. Il prit une gorgée d’eau en regardant Georg et Gustav le suivre dans la pièce, et s’assoir tout aussi lourdement dans leurs sièges. Apparemment les vacances seraient les bienvenues pour tout le monde. Georg ferma les yeux et se pinça l’arrête du nez en soupirant.

« Ben alors mon pote, » fit Tom d’un air moqueur, « t’as besoin d’une petite cure de vitamines ? »

Georg grogna et leva les yeux vers Tom. « Nan, c’est la bière d’hier soir qui vient se venger. »

Tom ricana et but une nouvelle gorgée d’eau, manquant de s’étouffer. Il toussa un peu et s’essuya les lèvres où l’eau avait coulé. Soudain il remarqua l’absence de son frère.

« Et, mais où est passé Bill ? » demanda-t-il à ses deux amis.

« Il discute avec Jojo. Je pense que ce mec a un faible pour lui, et sans vouloir t’offenser, il avait l’air déçu d’être assis à côté de toi et pas de Bill tout à l’heure, » répondit Gustav avec un sourire en coin.

« C’est clair, je suis sûr qu’il aurait aimé être à la place de son collègue, » ajouta Georg.

« Vous délirez, les mecs, » répondit Tom en secouant la tête.

« Si ça t’aide à mieux dormir… » fit Gustav en se renfonçant dans son siège.

Quelques minutes passèrent et Tom n’arrêtait pas de fixer sa montre. Sa jambe se mit à sautiller, preuve de sa nervosité. Non mais qu’est-ce qu’il voulait à son frère ce type ? Et puis pourquoi lui il s’en souciait d’abord ? Bill était un grand garçon…

« Tu peux arrêter ça ? » demanda Gustav d’un air agacé en désignant sa jambe. « C’est dingue on dirait que t’es jaloux ou je sais pas quoi. »

Tom lui renvoya un regard noir, mais immobilisa sa jambe... pour quelques secondes.
Bien sûr, Bill pouvait se débrouiller seul, mais il restait son petit frère, et c’était son instinct de grand frère qui le faisait réagir comme ça… pas une quelconque jalousie, tenta-t-il de se persuader.

Bill pénétra enfin dans la pièce en lâchant un gros soupir.

« J’ai bien cru qu’il allait pas me lâcher ! » s’exclama-t-il en allant directement s’assoir sur les genoux de Tom qui le regarda faire, l’air un peu interdit.

« Heu… Bill… Y’a des sièges de libres, hein, » dit Georg lentement, comme s’il avait affaire à un demeuré.

« J’ai vu merci, » répondit Bill d’un air détaché, « Mais j’ai pas pu être à côté de mon chéri pendant touuuuute l’interview, et après l’autre m’a retenu, alors il faut bien que je me rattrape ! » ajouta-t-il avec un sourire malicieux.

Comprenant ce que faisait son jumeau, Tom passa un bras autour de sa taille et le serra un peu plus fort contre lui.

« Toi aussi tu m’as manqué, princesse, » dit-il d’un air tendre.

Et histoire de bien enfoncer le clou, il attrapa le menton de Bill et tourna son visage vers lui. Doucement, il posa les lèvres sur les siennes, passant sa main dans sa nuque.

Pensant que Tom ne cherchait qu’à lui faire un de leurs petits baisers habituels, Bill tenta de se reculer presque aussitôt. Cependant, Tom ne semblait pas de cet avis et il maintint la bouche de Bill contre la sienne en faisant pression sur sa nuque. Il savoura ce baiser, se délectant de la douce sensation de la bouche de son jumeau contre la sienne, leurs lèvres humides s’emboitant parfaitement. Oui, c’était parfait. Il ne consentit à relâcher Bill qu’en entendant un faible gémissement de sa part. Gémissement de plaisir ou de protestation, il n’en n’était pas certain.

Bill le regarda un instant, les yeux écarquillés et les joues roses, puis détourna le regard. Tom eut un petit sourire satisfait et jeta un coup d’œil aux Gs afin de juger de leur réaction. Ceux-ci avaient l’air complètement estomaqués, leurs bouches grandes ouvertes.

« Non mais t’es malade ? » souffla Gustav d’une voix blanche.

Tom se demanda pourquoi cette fois-ci il réagissait à ce point quand il se rappela où il se trouvait. Bon sang, n’importe qui aurait pu entrer à n’importe quel moment et le voir en train d’embrasser son jumeau à pleine bouche…

« Sérieux, Tom, là tu déconnes, » dit Georg sèchement. « Okay, c’est peut-être très drôle pour vous de jouer les petits couple ou je sais pas quoi, mais si ça se retrouve dans les journaux, vous rirez moins… enfin si David ne vous trucide pas avant. »

« Oh ça va, lâchez-le, » répondit Bill, prenant systématiquement le parti de son frère, par principe. « Vous pensez que vous arriveriez à vous retenir, vous, si vous aviez votre petite copine sur les genoux ? » ajouta-t-il avec un petit rire et en battant exagérément des paupières.

Les Gs grognèrent mais ne poursuivirent pas le sujet, sachant qu’à ce jeu-là, ils finiraient perdants. Tom remercia intérieurement son jumeau de son soutien, mais il sentait à la façon dont son corps s’était tendu contre le sien que son geste l’avait également déstabilisé.

Il faut dire que lui-même était surpris de sa réaction. Ça ne lui ressemblait pas de ne pas penser aux conséquences, de ne pas peser ses gestes. Là, il avait simplement eu l’impression de ne plus avoir de cerveau. Bill était sur ses genoux, il avait eu envie de l’embrasser, alors il l’avait fait. Point à la ligne.

Et s’il avait pu revenir en arrière, il n’était pas certain qu’il n’aurait pas recommencé.
Cette pensée inquiétante ne le quitta pas de la journée, le laissant dans un état de nervosité et de tension permanent.

Dieu merci, le concert de ce soir était en playback. C’était une chose de moins où il pouvait merder.

***

Les jumeaux et les Gs se souhaitèrent une bonne nuit dans le couloir avant de pénétrer dans les deux chambres qui leur étaient attribuées. S’ils devaient encore partager une chambre pour cause de fin de tournée et d’extinction des crédits, il y avait du mieux par rapport à la nuit précédente car chacun disposait de son propre lit une place ! Non mais quel luxe !
Il était vraiment temps de rentrer en Allemagne…

D’ailleurs, c’est ce qu’ils allaient faire le lendemain à six heure du matin, heure de départ de l’hôtel. Cela ne leur laissait techniquement que cinq heures de sommeil, mais ils savaient qu’ils pourraient dormir dans l’avion.

Tom s’approcha de son lit et se laissa tomber face en avant dans le matelas.

« Aïe, » gémit-il plaintivement.

« Quoi, tu viens de te faire agresser par ta couverture ? » plaisanta Bill en retirant ses bijoux pour se préparer à aller au lit.

« Nan, c’est mon dos. J’ai été tendu toute la journée et comme j’ai dû changer de guitare ce soir, la sangle de celle qu’ils m’ont filé était mal réglée, ça m’a niqué le dos. » Tout cela avait été marmonné contre l’oreiller, mais Bill avait parfaitement compris quand même.

« Aaw, mon pauvre Tomi, tu veux un massage ? » demanda-t-il en se rapprochant pour s’assoir sur son propre lit.

« Tu ferais ça ? » demanda Tom en relevant la tête et en levant vers son frère des yeux plein d’espoir.

« Ouais, on va rester sept heures dans un avion demain, alors il vaut mieux que tu dormes bien cette nuit et que tu n’aies pas de crampes demain, » répondit Bill en retirant ses chaussures.

« T’es vraiment le meilleur frère du monde, » dit Tom d’un air reconnaissant.

« Je sais, je sais, » fit Bill d’un air faussement modeste. « Aller, mets-toi en boxer, je suis sûr que tu vas t’endormir direct après. »

« Ok, » soupira Tom en se relevant avec fatigue. La perspective du massage lui fournit cependant l’énergie nécessaire pour se déshabiller et se placer correctement sur son lit en attendant Bill.

Celui-ci sortit de la salle de bain quelques instants plus tard, démaquillé et lui aussi en boxer.

« J’ai pas trouvé d’huile ou quoi que ce soit, alors tu devras de contenter de mes mains, » expliqua-t-il en s’approchant.

Tom rougit inexplicablement à ces mots et tenta de le dissimuler en enfonçant son visage dans les couvertures.

« Ça ira très bien, t’en fait pas. »

Bill monta à califourchon sur les fesses de Tom et plaça ses mains sur ses épaules, faisant doucement rouler la peau entre ses doigts, provoquant un gémissement de bien-être de la part de celui-ci.

« Wow, c’est vrai que t’es tendu ! Qu’est-ce que t’as fait pour te mettre dans cet état ? »

Cela n’était qu’une question rhétorique, mais Tom en connaissait cependant la réponse. Il se rappela la façon dont il avait embrassé Bill dans l’après-midi, sans pudeur, ni question. Il pensa à la façon dont cet instant était revenu le hanter tout au long de la journée, le faisant se crisper de façon régulière. Il pensa à l’envie qu’il avait eue de rééditer son geste, malgré tout.

Les mains de Bill faisaient des merveilles, parcourant son dos, malaxant sa peau, détendant les nœuds qui contractaient ses muscles, un à un.
Tom ne pouvait empêcher quelques petits gémissements de plaisir de lui échapper. De toute façon, il n’y avait que Bill pour l’entendre alors…

…enfin presque. De l’autre côté de la cloison, Georg et Gustav étaient chacun dans son lit. Ils venaient d’éteindre la lumière et était sur le point de s’endormir quand le premier bruit incongru leur parvint.

« C’était quoi ça ? » demanda Georg ?

« Hm ? » fit Gustav, déjà à moitié assoupi. « De quoi ? J’ai rien entendu. »

« Hmm, oui, juste là ! »

« Ça ! » insista Georg, se redressant légèrement dans son lit.

Cette fois, Gustav avait entendu et il pouffa de rire.

« Georg, tu es un grand garçon maintenant, alors je pense qu’il faut qu’on parle. Tu sais, parfois un monsieur rencontre une madame, et ils se plaisent bien, alors… »

« Ha. Ha. Très drôle Gus, » soupira Georg.

Un autre gémissement leur parvint, un peu plus fort.

« Je… » hésita Georg, « J’ai l’impression que ça vient de la chambre des jumeaux… »

« Hein ? Tu délires ! » s’exclama Gustav, bien réveillé pour le coup.

Georg se redressa complètement dans son lit et colla son oreille à la cloison qui les séparait de la chambre des jumeaux. Il écouta quelque instant et d’autres petits gémissements lui parvinrent, lui faisant écarquiller les yeux.

« Gus, putain, je suis sérieux ! »

Gustav colla à son tour son oreille et écouta.

« C’est bon comme ça ? » parvint la voix étouffée de Bill.
« Oh oui, putain, trop bon. T’arrête pas ! » Et cette voix était bien celle de Tom.

Gustav se détacha vite fait du mur et regarda Georg, les yeux grands ouverts.

« Tu crois quand même pas qu’ils… » fit Georg

« Franchement, je crois que je veux pas savoir, » répondit Gustav en secouant la tête.

« Nan mais à tous les coups, c’est encore pour nous faire marcher… en plus on aurait dit que c’était Bill qui était le... enfin tu sais, au-dessus, » dit Georg en rougissant. « Moi j’aurais cru que ça aurait été Tom, plutôt, tu vois… »

« Arrête de me mettre des images dans la tête, Georg ! » s’exclama Gus. « Je ne veux vraiment pas savoir, et encore moins l’imaginer ! »

« Et bien moi je veux en avoir le cœur net ! Ça commence à bien faire leurs histoires ! » répondit Georg en croisant les bras sur son torse.

« Ah ouais ? Et qu’est-ce que tu vas faire ? Tu vas quand même pas débarquer dans leur chambre… imagine si c’est vraiment ce qu’on… enfin ce que TU imagines ? »

« Et bien peut-être que ça leur foutra assez la frousse pour qu’ils arrêtent ! Ou du moins pour qu’ils soient plus discrets… » dit Georg en se levant de son lit d’un air décidé.

« Je te préviens, » dit Gustav, « si t’as besoin d’une psychothérapie après, tu viendras pas te plaindre ! »

Georg leva les yeux au ciel et enfila un bas de jogging et un T-shirt. Il se dirigea d’un pas décidé vers la porte communiquant avec la chambre des jumeaux et respira un grand coup avant de l’ouvrir.

Les mains de Bill s’immobilisèrent au milieu du dos de Tom et tous les deux tournèrent vivement la tête vers la porte en l’entendant s’ouvrir. Ils regardèrent Georg entrer dans la pièce, surpris. Celui-ci se figea dans l’encadrement de la porte, évaluant la situation.

Bill se reprit vite et un petit sourire espiègle vint étirer les lèvres. Il se pencha sur Tom pour lui déposer un petit baiser dans le cou.

« Tomi chéri, on a de la visite ! » roucoula-t-il.

Tom semblait encore trop surpris de voir Georg pour réagir. Bill se redressa, s’installant plus confortablement sur les fesses de son frère.

« Tu voulais quelque chose, Georg ? » demanda-t-il en se tournant vers le bassiste. « Si toi aussi tu veux un massage, demande à Gustav. Je suis pas le masseur officiel du groupe ! » ajouta-t-il en faisant courir sa main le long du dos de Tom en une lente caresse.

« Hum… non, je… euh, vous pourriez faire moins de bruit ? On essaye de dormir à côté, » bafouilla-t-il.

« D’accord, » répondit Bill, « Je suis sûr que Tom arrivera à se contrôler… enfin peut-être. » répondit-il malicieusement.

« Bien… euh, ok… alors bonne nuit, » les salua prestement Georg avant de tourner les talons.

« A demain, Georg ! » adressa Bill au dos de son bassiste, avant de glousser de rire une fois que la porte se fut refermée.

Tom se retourna rapidement sur le dos, manquant de renverser Bill au passage. Il le stabilisa en plaçant ses mains sur ses hanches.

« C’était quoi ce numéro ! » demanda-t-il d’un air incrédule « ‘Je suis sûr que Tom arrivera à se contrôler… enfin peut-être’, » singea-t-il.

« Non mais t’as vu sa tronche, » dit Bill en riant. « Franchement, tu vas pas me dire que çà valait pas le coup ! »

« On va voir si t’arrives à te contrôler toi, petite canaille ! » s’exclama Tom en faisant remonter ses mains sur les côtes de Bill avant d’y appliquer d’impitoyables chatouilles.

Bill cria et se tortilla sur Tom, tentant en vain de lui attraper les mains et de l’immobiliser pour arrêter ce petit supplice. Il ne pouvait empêcher de grands éclats de rire de lui échapper, incapable d’arrêter son frère. Il remua du plus belle sur lui, ses fesses se frottant sur son bas-ventre.

Tom sentit une dangereuse chaleur s’y répandre mais ne s’en préoccupa pas. Il attrapa Bill et le plaqua sur le matelas, s’allongeant sur lui pour le bloquer et le chatouiller plus à son aise. Bill ondulait sous son corps, essayant d’échapper aux doigts agiles de Tom qui le torturaient sans relâche, riant à gorge déployée.

Il tenta une contre-attaque, car après tout il n’était pas le seul jumeau chatouilleux, mais dès que ses mains se faufilèrent sur les flancs de Tom, celui-ci les attrapa et les plaqua au-dessus de sa tête. Il ne pouvait peut-être plus bouger, mais au moins, Tom ne le chatouillait plus. Bill tenta de reprendre de son souffle, s’attendant à une nouvelle attaque imminente.

Tom plongea son regard dans celui, brillant de larmes de rire, de son frère. « Petit démon, » souffla-t-il avant de joindre leurs bouches de façon impérieuse, comme il en avait eu envie toute la journée.

Bill se soumit aussitôt au baiser exigeant de Tom et leurs lèvres se fondirent ensemble, se happèrent à tour de rôle. Ils se goûtèrent, inlassablement, se délectant de la saveur de l’autre. Tom mordilla la lèvre de Bill doucement, le faisant gémir. Il envisageait d’approfondir le baiser et de forcer les lèvres de Bill de sa langue quand il sentit son frère rouler des hanches sous lui.

Bill était dur et lui aussi. Malgré l’éclat de plaisir qui lui lacéra les reins quand leurs érections entrèrent en contact, ce fut un brusque retour à la réalité.

Il roula sur le côté, mettant une distance respectueuse entre leur corps, même si son visage était niché dans le cou de Bill. Il n’osait pas le regarder.

« On devrait dormir, on doit se lever tôt, » souffla-t-il d’une voix encore rauque d’excitation.

Bill ne répondit pas, mais il le sentit acquiescer. Bill commença à se redresser, certainement pour rejoindre son lit, mais Tom ne pouvait se résoudre à le laisser partir. Il avait peur que s’il le laissait s’éloigner maintenant, une gêne s’installe entre eux. Il ne voulait pas de ça.

Sans un mot, il passa son bras autour de la taille de Bill, lui intimant de rester. Bill retomba sur le matelas et il relâcha un soupir que Tom interpréta comme du soulagement. Il remonta tant bien que mal la couverture sur eux sans lâcher son frère.

Bill se blottit contre lui, une main jouant avec une dread vagabonde.

« Je t’aime, Tomi, » souffla-t-il presque imperceptiblement.

‘Moi aussi, plus que tout,’ pensa Tom. Mais il savait que Bill avait parfaitement entendu ces mots.

fic: ce n'était qu'un jeu, pairing: twincest, rating: pg/pg13

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