Titre : Ceux qui n'ont pas de tripes (
Those Lacking Spines)
Auteur :
Gexegee (
ggmoonycrisco)
Fandom : Kingdom Hearts II
Rating : PG-13
Disclaimer : Kingdom Hearts est le crackbaby de Disney et Square Enix. La fic appartient à Gexegee, seule la traduction est à moi.
Résumé : Immunisés contre un étrange parasite grâce à leurs apparences viriles, Xaldin, Vexen et Lexaeus partent à l'aventure pour sauver le reste de l'Organisation XIII du pire des cauchemars : les fanfictions stupides.
Notes : [SPOILERS POUR KHII.] J’ai été un peu embêtée par ce chapitre parce que les références culturelles qui ne sont pas forcément accessibles pour des francophones foisonnent. Sachez au moins que la majorité d’entre elles viennent
de ce film.
Crossposté @
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Chapitre deux : Smells Like Teenage Wasteland
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« Je déteste faire le rabat-joie, mais comment allons-nous nous atteindre Fandom Hearts ? lança Lexaeus tandis que nos trois héros se rendaient vers la zone d’arrimage dans les sous-sols du château. Nous pourrions utiliser nos pouvoirs de téléportation, mais c’est une longue route, et à travers plusieurs dimensions, en plus.
- Bonne remarque. Le temps que nous soyons de l’autre côté de Fandom Hearts, nous serions épuisés. » Xaldin fronça les sourcils tout en plaçant sa main sur son menton. « Nous ne ferons pas le poids face à des hordes de Sans-cœur et de Sans-foie si nous sommes déjà affaiblis par le voyage. »
Vexen secoua la tête. « Ne vous inquiétez pas, messieurs. Nous pouvons utiliser un Moyen de Locomotion en Confiserie Gélatineuse. »
Il y eut une pause.
« Tu veux dire un vaisseau gummi, fit Lexaeus en lui lançant un coup de coude.
- Non, je veux dire un Moyen de Locomotion en Confiserie Gélatineuse, insista Vexen. Je refuse de l’appeler un vaisseau gummi. Il y a quelque chose de terriblement non-menaçant dans ce nom. Ça me donne l’impression d’être moins qu’un homme.
- Vaut mieux pas, ricana Xaldin. Nous devons avoir confiance en notre masculinité, et ce quoi que nous rencontrions dans les mondes de Fandom Hearts - la gêne ne fera de nous que de meilleures cibles pour les Sans-foie, et je ne tiens pas à perdre mes… vous savez et finir allongé par terre à chuchoter tendrement dans l’oreille d’un autre.
- Nous aurions vraiment dû prendre des photos d’eux tant qu’on y était, » fit Vexen en changeant de sujet. Ça aurait donné de quoi faire un charmant chantage pendant des années.
- Non. » Lexaeus secoua la tête. « Je ne voudrais pas être celui qui approcherait le Supérieur au sujet de ses sentiments si particuliers pour Xigbar.
- Je ne voudrais pas être là quand Saïx se réveillera avec des bigoudis dans les cheveux, » ajouta Xaldin tandis que le trio s’approchait d’un impressionnant vaisseau gummi noir et argent - de type défensif, vu communément en patrouille autour d’Illusiopolis. Ce vaisseau en particulier était nommé le V.G. Existentialiste. Notez l’utilisation intelligente d’un terme philosophique par la narratrice dans le nom du vaisseau. Xaldin leva la main et la rampe d’accès descendit pour que tous trois embarquent à l’intérieur.
- Celui-ci sera parfait. Nous pouvons le piloter à travers le passage de Fandom Hearts, puis nous téléporter dans les mondes que nous atteindrons. Nous sommes sûrs de trouver les… vous savez de nos collègues quelque part là-bas, c’est ça, Vexen ?
- Vraisemblablement, répondit Vexen. Je vais voir si je peux trouver quelque chose avec l’ordinateur de bord. On ne sait toujours pas comment les… vous savez que les Sans-foie volent sont utilisés.
- Peut-être que c’est similaire aux Sans-cœur… des sortes de monstres ? » supposa Lexaeus.
Il y eut une autre pause, sans doute pour que tous trois freinent cet enchaînement de pensées.
« Tout ceci est remarquablement freudien, » fit Xaldin en secouant la tête de dégoût.
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La porte pour Fandom Hearts était placée de manière voyante au centre d’une gigantesque ceinture d’astéroïdes au milieu de nulle part, juste quelques degrés en dessous du Grand Chapiteau, à six années lumière du Pays des Lamas juste après avoir passé Camelot, puis à gauche à l’intersection de l’Amérique Latine et de la Forêt de Sherwood, puis la deuxième étoile à droite - pas à gauche, c’est Bourg-les-canards. Elle ne ressemblait à rien si ce n’est une grosse dimension flottant dans l’espace, blanche avec des barreaux violets qui la protégeait des vaisseaux envahisseurs, et un énorme Trou de Serrure en son centre, du genre à pousser n’importe quel Porteur de la Keyblade digne de ce nom à se pisser dessus par anticipation de le sceller. Merci beaucoup, la narratrice n’a pas besoin d’écrire un drabble au sujet de cette image ou d’une quelconque interprétation métaphorique de celle-ci.
Le V.G. Existentialiste s’approcha à une allure soutenue, et l’ordinateur de bord put enfin à récupérer des données utiles concernant Fandom Hearts - et, plus important, à orchestrer un paquet de technologies magiques que la narratrice est trop paresseuse pour décrire, ce qui permit à Vexen de relever un signal depuis un monde derrière la porte.
« L’ordinateur détecte la présence de Similis dans un monde juste derrière la barrière de Fandom Hearts, dit Vexen, l’air content. Mais je ne peux pas dire si c’est un des nôtres. »
Le vaisseau continua son approche d’une allure paresseuse, pour finalement arriver à une courte distance de l’immense trou de serrure qui séparait les deux dimensions. Lexaeus gardait un œil attentif sur l’écran de l’ordinateur. « En voilà un Trou de Serrure impressionnant sur la porte de Fandom Hearts, commenta-t-il. Est-il scellé ? »
Vexen secoua la tête. « Non, non. N’importe qui peut accéder à Fandom Hearts. C’est d’en sortir avec nos cerveaux et le contenu de nos estomacs intacts qui sera difficile.
- Qu’en est-il de ce monde de l’autre côté ? » Xaldin lança un coup d’œil à l’écran de l’ordinateur, à la recherche du moindre indice. « Qu’est-ce qu’il a trouvé pour l’instant ?
- Pas grand-chose, » fit Vexen en secouant la tête. « Juste la présence d’au moins un Simili et de beaucoup d’autres individus. Je n’ai pas encore fait de scan pour les te- hum… »
Xaldin sourit. « Tu l’as presque dit, pas vrai ?
- Pas du tout, lança Vexen. Et en tout cas, il semble que ce monde est plutôt grand, et juste de l’autre côté du Trou de Serrure. Nous serons forcés d’atterrir là avant de pouvoir aller ailleurs.
- Peu importe. Nous devons chercher les… vous savez de nos camarades de toute façon, dit Lexaeus avec optimisme.
- Nous sommes assez proches, dit enfin Xaldin, en se levant avec un sourire triomphant. Laissons le vaisseau ici, Vexen, nous nous téléporterons en bas et en finirons avec tout ça.
- Tu veux laisser le vaisseau à la dérive en gravité zéro ? Fantastique idée, lança Vexen. Je n’aime pas l’air de ces données. Ce n’est pas un monde ordinaire où nous allons… Je reçois toutes sortes d’énergies négatives hostiles et une énorme concentration de Sans-foie.
- Quel autre choix avons-nous ? répliqua Xaldin. S’il le faut, active les moteurs DEM et laisse le vaisseau dériver où bon lui chante. Nous sommes pressés par le temps, là.
- Les moteurs DEM ? soupira Vexen. Je déteste ces trucs ! Ils sont si… »
Lexaeus s’éclaircit la gorge. « Je vais descendre sur le monde pour un premier repérage maintenant. Si ça ne vous dérange pas, résolvez votre problème et rejoignez-moi. Ça devrait être splendide.
- Oh, très bien. » Vexen écrasa un bouton rouge à l’air important étiqueté ‘DEM’, et les lumières du vaisseau commencèrent à clignoter en rouge et vert.
« Préparez-vous, messieurs, à la plus dangereuse mission que nous, de l’Organisation XIII, ayons jamais eu à entreprendre pour le sauvetage de nos compagnons, les avertit Xaldin, en se retroussant les manches. Car nous sommes sur le point d’entrer dans… FANDOM HEARTS.
- Oui, on sait, lui rappelèrent Vexen et Lexaeus tandis que tous trois disparaissent à travers des portails noirs.
- Vous deux ne seriez pas capable de reconnaître une transition dramatique même si elle vous mordait le derrière, » râla Xaldin.
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Le moteur DEM - abréviation de ‘Deus Ex Machina’ - a été développé il y a quelques temps par les plus brillants Similis scientifiques de tout Dark City - c’est-à-dire Vexen et Zexion après une nuit de beuverie. Ironiquement, le dispositif lui-même fut créé en tant que fragment d’un Plot Device Pourri pour sauter un paquet de paragraphes ennuyeux de l’histoire que vous êtes en train de lire en ce moment. Il était d’abord censé être une arme pour affronter leurs ennemis, à savoir des hordes et des hordes de Sans-cœur de plus en plus cruels qui assaillaient la ville. Mais il devint apparent après quelques usages que le moteur DEM rendait les choses presque un peu trop faciles.
Et donc, plutôt que d’être complètement délaissés, les moteurs DEM furent démontés et installés à la place dans quelques exemplaires des vaisseaux gummi des Similis, y compris le V.G. Existentialiste, peut-être en cas d’une situation comme celle-ci.
Ou peut-être était-ce juste un autre Deus Ex machina.
Malgré les plaintes de Vexen, dès que Xaldin eut terminé son dramatique speech, les moteurs DEM tournèrent à plein régime, créant un vortex à l’arrière du vaisseau qui ouvrit un long chemin depuis le V.G. Existentialiste à travers le temps et l’espace lui-même, à travers le grand Trou de Serrure de Fandom Hearts et jusqu’à un planétoïde massif en pleine croissance, à quelques années-lumière du Trou de Serrure.
Grâce à quelques autres termes scientifiques et leur téléportation, quand nous revîmes nos trois protagonistes, ils étaient revenus à l’existence… ou plutôt, ils étaient revenus à la non-existence… bon, hmm. Comment vais-je formuler cela ?
Ils apparurent au milieu d’une prairie luxuriante. Voilà. Ça suffira.
Immédiatement après leur atterrissage, il fut très visible que ce n’était pas le genre de mondes auxquels ils étaient habitués. Il y avait eu des changements dans la garde-robe de nos héros. A la place des manteaux noirs, ils portaient des habits plus ‘terrestres’ qui s’accordaient à leurs personnalités.
Xaldin avait obtenu une fine paire de lunettes sophistiquées et un beau costume de coutil, le genre souvent porté par les bibliothécaires et les professeurs d’université has-been qui n’ont rien d’autre à se raccrocher que leurs beaux costumes et le fait que leurs étudiants sont en train de dépenser plein d’argent et DOIVENT donc rester assis en face d’eux et les écouter plusieurs heures par semaine.
Les cheveux de Vexen avaient été ramenés en arrière en une queue de cheval, et il soupira devant le cliché stéréotypique du scientifique qu’il avait été forcé d’adopter - une blouse blanche par-dessus un de ses costumes.
Lexaeus avait pensé qu’il aurait l’air bizarre dans une tenue de jogging géante, et portait donc à la place la tenue d’un leader d’un gang de motards - veste en cuir, jeans déchirés, et une paire de lunettes d’aviateur.
« Jolis déguisements, messieurs. Il ne faudrait pas que les autochtones nous voient dans nos manteaux noirs. Nous aurions six mille Porteurs de la Keyblade amateurs qui nous suivraient dans l’espoir d’être embarqués dans une grande aventure. » Xaldin parlait du ton de quelqu’un qui déjà tout vu et tout fait, en examinant le guide du monde qui était apparu entre ses mains.
« Comment s’appelle cet endroit, Xaldin ? demanda Lexaeus, en tordant le cou pour lire le guide.
- D’après le guide et cet immense et dramatique logo ici au centre de l’écran, ce monde se nomme… »
DESTINED SANCTUARY PEAK HIGH SCHOOL ACADEMY GRAMMAR SCHOOL
« Ce doit être l’école susnommée, fit Lexaeus en montrant un grand bâtiment à l’architecture impossiblement prétentieuse à proximité.
- C’est une blague, grogna Vexen. Tout d’abord, même en mettant de côté ce nom ridiculement éculé, on ne peut pas avoir une ‘high school academy grammar school’. ‘Lycée’ et ‘académie’ font déjà stupide ensemble, mais une ‘grammar school’ est pareille à une école primaire, donc pour les enfants de 6 à 12 ans, pas les adolescents. Ensuite, et surtout - pourquoi quiconque voudrait vivre dans un monde qui n’est rien d’autre que le lycée encore et encore ? Et pourquoi quiconque pourrait vouloir l’invoquer dans Fandom Hearts ?
- Il paraît que les années de lycée sont les trois meilleures de votre vie, fit Lexaeus en haussant les épaules.
- Qui dit ça ? grogna Vexen. Si ces quatre années sont censées être le pinacle de ma vie, je pourrais aussi bien sauter sous un train.
- Tu n’as pas vraiment apprécié le lycée, n’est-ce pas, Vexen ? » demanda Xaldin.
Plutôt du genre à garder rancune, Vexen secoua la tête. « Je ne suis jamais allé au lycée. Il y est allé. Et il l’a détesté. Des joueurs de foot losers, qui dépensaient tout l’argent de leur bourse dans d’incessant évènements sportifs agressifs pour simples d’esprit, qui volaient le matériel de chimie et les devoirs des bons élèves, des adolescentes stupides qui geignaient et pleurnichaient sur le drame qu’était leur vie… ‘Even ! Even ! Oh mon Dieu, tu ne croiras jamais ce que Sacha m’a dit !’ Et la nourriture… Ne parlons pas de la nourriture.
- Bon, je suis navré d’entendre le passé scolaire traumatisant de ton double, fit Xaldin en ouvrant la quatrième de couverture du guide, qui s’était astucieusement transformée en un petit écran radar. Mais concentrons-nous sur notre problème actuel. Le signal du Simili devient de plus en plus fort.
- Ce doit être l’un des nôtres - peut-être Huit, Douze, ou Treize ? » Lexaeus semblait optimiste à cette idée.
« Peut-être. Le signal vient de l’intérieur du bâtiment. De plus, il y en a un second, plus faible, que le guide ne peut identifier. Lui aussi se trouve dans le bâtiment. » Xaldin ferma le livre et se dirigea vers l’imposante école.
« Préparez-vous, messieurs, suggéra Lexaeus en le suivant de près. J’ai entendu des rumeurs sur ce genre de mondes. Cela pourrait s’avérer une tâche très difficile… »
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« Oh, merde, dit dédaigneusement Lexaeus quelques minutes plus tard, debout dans une des salles communes. C’est encore pire que je ne le pensais. C’est un collège.
- Des collégiens, renifla Vexen avec dégoût. Ils pensent qu’ils sont géniaux juste parce qu’ils sont techniquement adolescents.
- Restez près de moi, messieurs, le signal devient encore plus fort, » leur dit Xaldin, même s’il était visiblement perturbé par cette fosse à purin insipide et bavarde d’angst adolescente et de spectacle oiseux. Autour d’eux, des nuées d’élèves étrangement familiers étaient absorbés par leur train-train habituel - et, étonnamment, pas très scolaire. C’était surtout des drames en coulisse, des geignements dépressifs, des bagarres, des couples troubles, des triangles (et des polygones de toutes formes et toutes tailles) amoureux ridiculement compliqués, la troublante religion du culte de la popularité, et qui s’assit à côté de qui pour le déjeuner alors qu’ils avaient dit qu’ils s’asseiraient à côté de quelqu’un d’autre et qu’est-ce qu’ils sont MECHANTS.
« HEY ! Qu’est-ce que vous faites sur notre territoire ? »
Une voix terriblement stéréotypée tira nos trois héros de leur contemplation étourdissante, et ils se retournèrent pour voir un garçon de première, qui soit faisait de son mieux pour donner l’impression que ses vêtements ne lui allaient pas, soit présentait une sorte de cours de mode. Seifer croisa les bras et examina les trois adultes, Fuu et Rai (Fuujin et Raijin, pour les puristes de FF8) juste derrière lui. Dans une tentative pour s’habiller en punks urbains, ils avaient tous l’air d’avoir sorti leurs habits d’une poubelle, ou sinon d’avoir plongé dans une benne, ou encore d’avoir tout simplement mis tout ce qu’ils avaient sous la main, assorti ou pas. Il y avait beaucoup de motifs camouflage… ou des taches de sauce spaghetti. Difficile à dire.
« Qu’est-ce que des adultes comme vous font ici ? Z’allez pas vous en tirer comme ça, à vous balader dans nos halls ! dit Seifer en se désignant du pouce.
- Il a raison, vous voyez ! ajouta inutilement Rai.
- Pédophiles, » accusa succinctement Fuu. Comme d’habitude.
« Qui es-tu pour te pavaner comme si les lieux t’appartenaient, gamin ? renifla Vexen.
- Quoi, tu me connais pas ? J’m’appelle Seifer - je suis le chef du comité disciplinaire de DSPHSAGS, et on est les plus grosses racailles du campus ! » Seifer prit une pose dramatique. « Et personne nous cherche ! Même pas des adultes qui se prennent pour des durs !
- Qui sont pas censés traîner dans les salles communes le midi, vous voyez ! » Rai prit une redoutable pose derrière Seifer.
« Contraire au règlement, indiqua Fuu.
- Ouais, on a botté plus de fesses et séché plus de cours qu’aucun autre bouseux ici ! Ça fait bien deux mois qu’on n’est pas allé en cours, pas vrai les gars ? se vanta Seifer.
- Ouais, en zappant chaque cours, vous voyez !
- Mauvais taux de participation.
- Question, fit Vexen en levant un doigt.
- Quoi, le vieux ! répondit Seifer en se tournant furieusement vers lui.
- Si vous n’avez pas été en cours depuis des mois, qu’est-ce que vous faites encore là ? demanda Vexen d’un ton calme et contemplatif. Vous réalisez bien que la plupart des lycées ont des règlements sur l’absentéisme ? Ils n’ont pas besoin de s’encombrer de vous aussi longtemps si vous manquez systématiquement tous vos cours et errez dans les couloirs comme un gang de hooligans.
- Ce que je voudrais savoir, ajouta Xaldin, c’est pourquoi vous venez vous montrer ici puis loupez vos cours. Vous faites l’effort de vous lever, de vous brosser les cheveux, de vous laver, et apparemment, de choisir des vêtements parmi une pile de chiffons avant de venir ici… et vous n’allez pas en classe. Votre échec complet en tant qu’humains productifs me laisse sans voix. »
Lexaeus approuva rapidement ses camarades. « Et encore mieux, vous venez à l’école et semblez travailler comme une sorte de brigade d’application du règlement. Votre logique est incompréhensible et stupide. N’y a-t-il pas un autre endroit où vous pourriez gaspillez vos pathétiques petites vies ? Un centre commercial ? Un parc de loisir ? N’importe où qui soit un tant soit peu vaguement plus intéressant qu’un lycée ? »
Il y eut un long moment silencieux pendant que Seifer, Fuu et Rai prenaient le temps de se demander ce qu’ils faisaient vraiment là.
Finalement, le silence prit fin quand Seifer éclata : « Ah, et puis MERDE ! Vous feriez mieux d’avoir une vraiment bonne raison d’être ici, où je préviens le principal tout de suite !
- Ouais, hein, vous êtes là pour chercher vos enfants, vous voyez ? »
- Jour des Parents, » dit brièvement Fuu.
Il ne fallut qu’un rapide coup d’œil entre eux pour conforter cette histoire. « Le Jour des Parents, approuva Xaldin sans temps mort. Nous venons faire des présentations pour le Jour des Parents.
- Ah ouais ? Mme Larxene n’a rien dit sur le Jour des Parents ! menaça Seifer.
- Mme Larxene ? » Les yeux de Lexaeus s’écarquillèrent. « Qui donnerait un diplôme d’enseignant à cette femme ?
- On se demande la même chose, vous voyez, fit Rai en haussant les épaules.
- Gestion du stress, opina Fuu.
- Arrêtez de changer de sujet ! » Seifer donna une tape sur l’arrière du crâne de son sous-fifre. « Bon, Jour des Parents ou pas, vous avez intérêt à filer droit ! Et faudrait mieux que je vous vois dans une classe, parce que sinon je saurais que vous avez menti et je vous latterai le cul !
- Tu ne vas pas en classe, observa Vexen.
Cette fois, un Seifer cassé et désillusionné, réalisant l’inanité de ses manigances, était en train de sangloter sur sa jeunesse perdue dans un coin tandis que Fuu et Rai essayaient maladroitement de le réconforter.
« J’adore écraser le mental de ces petits prétentieux. » Vexen semblait un peu plus à l’aise dans cet environnement et fit craquer ses phalanges avec un sourire satisfait.
« Très bien, reprit Lexaeus en ouvrant le guide du monde et en jetant un coup d’œil à l’écran sur le dos de la couverture. Peut-être était-ce une conversation plus utile qu’on ne le pensait. Larxene est dans ce monde. Nous devrions la localiser et s’assurer de sa condition.
- Non, pas nécessairement. Ce pourrait être juste l’invocation de ce monde de Larxene, lui rappela Xaldin. Le signal que nous avons ne sera pas celui de Larxene si ce n’est pas la vraie.
- Oui, mais dans tous les cas nous devrions chercher d’où vient ce signal, répéta Lexaeus. Allons enquêter. Plus vite nous partirons d’ici et mieux cela vaudra. Il pourrait y avoir des Sans-foie en train de se rassembler en ce moment même. »
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Dans leur quête intrépide pour la source du signal, Xaldin, Vexen et Lexaeus ne pouvaient guère profiter de la pléthore d’intrigues excitantes se déroulant autour du réfectoire à l’instant même. La narratrice est persuadée qu’ils auraient eu le cœur brisé en sachant cela. Enfin, pas le cœur exactement … oh et puis merde.
A la table la plus proche du mur était assise la jeune Kairi Tsukihimemiyakage, une excellente élève de seconde, particulièrement douée dans les matières artistiques, et qui tenait à ses propres opinions sans suivre les tendances. Cela, bien sûr, faisait d’elle la plus grosse et la plus moche des loseuses de toute l’école aux yeux de ses pairs. La jeune Kairi ne s’en souciait pas, cependant - passant des déjeuners solitaires au bout de la ‘table des nuls’, à dessiner dans son carnet de croquis et écouter des livres-cassettes.
Les deux meilleurs amis de Kairi s’appelaient Hayner Kugiyama et Pence Teriyaki-Smith. Hayner était un nerd qui n’était pas un mauvais dessinateur non plus. Ses hobbies incluaient la danse et manger des tater tots. Ce jour-là, Hayner avait emprunté une feuille de papier à Kairi et dessinait des ligres. Pence était un élève étranger, légèrement déficient en vocabulaire et avec un adorable manque de connaissances sur les coutumes du pays où Destiny Sanctuary Peak High School Academy Grammar School se trouvait, quel qu’il puisse être. Il étudiait un dictionnaire de japonais, sans raison particulière.
« J’espère que je ne vais pas rater l’exam de littérature tout à l’heure, dit kairi, en se frottant les yeux derrière ses épaisses lunettes et en prenant une pause pour siroter son chocolat.
- Fichtre, Kairi. Tu es tellement forte en littérature. Tu vas faire des merveilles, okay ? fit Hayner d’un ton nasal bizarrement familier.
- Hai Kairi-chan, tu étudies domo domo domo beaucoup ! » assura Pence.
Egalement assis à la table des nuls se trouvait un petit de quatrième maladroit nommé Vivi Kokoyimajima. Il avait toujours son chapeau, bien que le code vestimentaire de l’école l’interdise. C’était une vague connaissance du groupe de Kairi mais il passait toutes ses pauses (entre deux coups de la partie d’échec qu’il disputait par correspondance avec un détenu du pénitencier à l’autre bout de la ville) à fixer désespérément la table voisine.
« Hey Pence, gros lard ! Tu veux des tots ? lança Hayner en tendant un paquet.
- Hai, Hayner-sempai! Watashi wa vouloir tots domo tout plein, minna-san ! fit Pence en tendant la main en réponse. Oi Vivi-chan, tu veux des bons tots kawaii dono ?
- Ah ! Uh, non merci, Pence, » soupira tristement Vivi en continuant de la contempler.
‘La’ désignait Naminé Yukimoratachi, la fille la plus populaire de l’école, capitaine des pompom girls et résidente permanente de la ‘table des VIP’, fort à propos placée à quelques mètres de la table des nazes. Présentement occupée à envoyer des SMS sur son téléphone portable, elle était une petite chose superficielle avec une tignasse blonde et cette attitude minaudière typique des pompom girls. Elle ne remarquait pas que Vivi la fixait, tout comme elle ne remarquait pas un certain nombre d’autres choses : son objectif principal dans la vie pour le moment était de trouver la robe parfaite pour le bal de ce soir. Et il fallait que ça ait l’air PARFAIT avec son petit copain et sa couleur de cheveux absolument spectaculaire !
Le petit copain quelque peu improbable de Naminé était Riku Ginpachikun, qui, jusqu’à ce qu’il commence à sortir avec Naminé, avait été plutôt connu comme le goth rebelle à problèmes standard de l’école. Il continuait à s’habiller tout en noir et à porter du mascara noir sur les bords de ses yeux turquoise - les vieilles habitudes sont dures à perdre, après tout. Riku démontrait une nouvelle fois la distraction de Naminé, étant donné que ses parents, ses amis, et toutes leurs grand-mères respectives savaient qu’il était un cas flamboyant d’homo refoulé, s’accrochant à un semblant de relation avec Naminé pour préserver un tout petit peu de respect au sein de la communauté estudiantine.
Il passait ses pauses déjeuner à fixer les fesses de tout jeune homme passant par là.
Présentement se trouvait dans son collimateur les fesses musclées de l’improbable meilleur ami de Riku, le capitaine de l’équipe de football - les Flying Wuggles - de Destiny Sanctuary Peak High School Academy Grammar School, un superbe jeune homme nommé Sora Wanahakaruugi. Il ne fallait pas longtemps pour se douter que Sora était le capitaine de nombreux autres sports d’équipe et possédait les plus charmants cheveux et les dents les plus blanches de l’école. Mentionnons également que Sora était plus bête qu’un caillou, ratait tous ses examens, et malgré les rumeurs sur sa virilité, était en fait le petit puceau à cervelle d’oiseau le plus innocent et le plus naïf du monde. Plus vingt points pour la référence à un certain film Disney.
Tout en lançant et rattrapant un ballon de foot américain devant lui, Sora s’approcha de ses amis et sourit comme un idiot. « Les gars, vous auriez dû voir le super touchdown que je j’ai marqué à la partie d’hier ! L’entraîneur a dit que ça a sauvé notre partie - on était complètement cuits dans la quatrième mi-temps…
- Quart-temps, fit Riku en prenant le temps d’interrompre son matage pour le corriger, de la voix la plus séductrice possible.
- Huh ?
- Quatrième quart-temps.
- Vieux, c’est moi le capitaine de l’équipe de foot, dit sèchement Sora. Pas besoin de t’y croire.
- Peu importe, répondit sombrement Riku devant la répartie. C’est l’heure des cours, de toute façon. »
En se levant de son tabouret pour se diriger vers la classe d’expression artistique de Mme Larxene, il aperçut la bénéficiaire de la bourse d’étude de la société honorifique nationale du président du sénat, Olette Yuuuki, en train de coller des affiches colorées pour le Bal de promo du Flirt Printanier de ce même soir. Sa paupière se crispa nerveusement et il arracha brusquement l’affiche, la déchira en petits confettis qu’il envoya impitoyablement dans les cheveux d’Olette.
« HEY ! cria Olette tandis qu’il continuait sa route. Riku, pauvre crétin ! Ouais, genre, personne ne va reconnaître la référence à ce film pour ados ! Ce que tu peux être MALIN ! »
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Mme Larxene avait d’épaisses cernes sous ses yeux bleus, un paquet de cheveux blonds fatigués, des lunettes cerclées d’écailles de tortues, et une voix qui donnait l’impression qu’elle se gargarisait avec des mégots de cigarettes et de la vodka chaque matin. C’était une femme extrêmement apathique - bon dieu, elle était sortie de l’université avec un doctorat en philosophie. Elle aurait dû en faire du chemin, avec ce diplôme ! Mais non, c’est seulement quand vous vous retrouvez dans le monde réel que vous apprenez que personne ne connaît John Stuart Mill ou Aristote, et que ça n’intéresse personne, et que vous allez devoir vous taper un boulot mal payé dans l’éducation, peu importe ce à quoi vous aspiriez.
Et bon dieu ce qu’elle pouvait détester les gamins.
Alors que les élèves remplissaient lentement la salle, elle était assise sur son bureau avec une jupe bien trop courte, un chemisier blanc dont les boutons menaçaient d’éclater autour de sa poitrine, et un soutien-gorge de dentelle noire bien visible. Elle était en train de flirter sans gêne avec le père d’un élève, et on pouvait entendre, « …dans le placard à balais, personne n’ira regarder là… » et « …allez, bébé, tu peux jouer avec maman pendant la prochaine heure de cours… »
Pendant ce temps, conformément au plan, Xaldin, Vexen et Lexaeus s’étaient assis sur de minuscules chaises inconfortables le long du mur de la classe de Mme Larxene, tandis que Riku et les autres élèves arrivaient. Xaldin et Vexen tentèrent de regarder par-dessus l’épaule de Lexaeus, occupé à analyser les signaux relevés par le guide.
- Alors ? chuchota impatiemment Vexen.
- Non, fit Lexaeus en secouant la tête et en pointant du doigt l’un des affichages sur l’écran. Le signal de Simili que nous avons perçu ne vient pas de Larxene.
- En tout cas, elle envoie bien un certain type de signaux, » commenta Xaldin tandis que Mme Larxene s’asseyait sur les genoux d’un infortuné père et commençait à lui caresser les cheveux en murmurant quelque chose à propos de vilains garçons. De l’autre côté de la pièce, un infortuné élève s’enfonçait dans sa chaise et pensait très fort à des lapins en chocolat et autres choses joyeuses.
« Mais pas de ceux que nous cherchons. Ce doit être l’invocation de Larxene dans ce monde, et la vraie est toujours quelques part ailleurs, expliqua Lexaeus.
- Dans ce cas rester assis là pour la Journée des Métiers est une perte de temps ! siffla Vexen. Nous devrions traquer le signal à sa source !
- Patience, Vexen, le prévint Xaldin. L’agaçante petite andouille de toute à l’heure pourrait bien préparer quelque chose - nous aurions l’air suspect à traîner dans les couloirs de cet endroit tous seuls, et la dernière chose dont nous avons besoin est de causer du désordre.
A l’autre bout de la pièce, Kairi préparait innocemment son cahier à spirales pour y écrire tout ce qui serait dit, tandis que Sora et Riku discutaient en murmurant.
« Je parie que tu ne peux pas faire de Kairi la fille la plus populaire de l’école, lança Riku.
- Quoi ? Bien sûr que je peux, banane, répondit pompeusement Sora. Quelle limite de temps ?
- Jusqu’au début du bal de ce soir, sourit Riku.
- Bien - et qu’est-ce qu’on parie ?
- Un baiser.
- Quoi ?
- Je veux dire… une beigne. Je te botterai les fesses si tu rates, rattrapa agilement Riku. Parce que je ne suis pas gay ou rien du tout.
Sora leva un sourcil. « Qui a dit que tu l’étais ?
« Personne. Parce que je le suis pas. Ouais. Complètement hétéro. J’adore les poulettes. Vivent les seins.
- Bien, bien, tout le monde la ferme ou je réinstaure les châtiments corporels - et j’adore les fessées, fit Mme Larxene, en détournant son attention du pauvre papa vers sa classe. Finissons-en rapidement, j’ai envie d’une clope. Bienvenue à la Journée des Métiers. Aujourd’hui nous amenons tous vos parents minables pour qu’ils puissent nous mentir sur leurs boulots stupides et alimenter vos espoirs et vos rêves d’échapper à vos existences de classes moyennes banales, pathétiques et avilissantes, jusqu’à ce que vous claquiez 100 000 munny dans une fac et découvriez que votre diplôme n’a aucune valeur et ne vous permet guère que de devenir retourneur de steaks senior à Graisse & Go, et rien d’autre. Ceux d’entre vous qui ne lâcheront pas l’affaire pour finir héroïnomanes sous un pont pourront peut-être embêter des têtes à claques au boulot et en faire des stagiaires réduits esclaves pour servir des cafés pendant tout l’été sans absolument aucune rémunération. »
Les élèves accueillirent son introduction avec des visages blêmes. Une fille dans le rang du fond entama une crise existentielle.
Mme Larxene se rassit sur son bureau et croisa les bras impatiemment. « Bien, qui veut commencer ? »
Mais avant que quiconque ait pu commencer à mentir sur son boulot stupide, quelqu’un frappa à la porte.
« Bordel ! J’essaie d’ENSEIGNER ici ! grogna Mme Larxene en claquant des doigts. Vivi ! Ouvre-moi cette foutue porte ! »
Le pauvre garçon fut brutalement tiré de sa rêverie où il invitait Naminé au bal de la soirée pour aller tourner la poignée de la porte et laisser entrer un grand, sombre, mystérieux et magnifique étranger. Xaldin, Vexen et Lexaeus le reconnurent immédiatement.
C’était un homme superbe avec le bronzage et le physique d’un dieu du surf californien, des yeux jaunes de la couleur de l’or, de longs et luxuriants cheveux noirs et argents ramenés dans une queue de cheval sur son épaule, et une cicatrice délicate soulignant sa joue gauche. Un cache-œil fin et stylisé recouvrait son œil droit. Il portait un jean et un T-shirt de la marque Abercrombie & Fitch sous son tablier noir de concierge, et le tablier lui aussi était de marque et bien plus cher qu’il n’aurait dû. Ses traits étaient doux, et c’était assurément la représentation la plus adorable et efféminée de Xigbar qu’ils aient jamais vue. Donc bien sûr, quelque chose n’allait vraiment pas.
Tandis que toutes les élèves filles dans la salle (et Riku) s’immobilisaient pour fixer rêveusement Xigbar, le plus joli concierge du quartier de Destiny Islands School, le petit écran d’ordinateur à l’arrière du guide du monde commença à biper.
« ‘Scusez-moi de vous déranger, bébé, fit Xigbar alors que la narratrice se laissait un peu emporter par son accent, j’passais dans l’coin pour ramasser vos… poubelles, ma belle.
- Vous pouvez ramasser plus que ça si vous voulez, mon grand » répondit Mme Larxene en s’éventant le visage et en décroisant les jambes sans subtilité, faisant signe vers la poubelle à côté de son bureau, pleine à ras bord de papiers anonymes et de bouteilles de gnôle vides.
De magnifiques mèches de cheveux shampooinés avec Pantène Pro-V dansant devant ses yeux, Xigbar traversa la salle, et lança un coup d’œil à nos trois héros avec un indiscutable petit sourire quand il passa devant leurs chaises.
Il partit un moment après, et les hormones dans la pièce commencèrent à revenir à des taux normaux. Mme Larxene s’éventa encore et s’éclaircit la gorge. « Ho ho ho… Et maintenant ! Distractions sexy mises de côtés, on va faire un tour de table et voir ce que chacun fait pour se payer sa bibine et ses putains. On commence par vous là-bas, au bout.
- Je suis la présidente d’une banque, répondit la mère que Larxene avait désignée. Et je trouve votre commentaire sur la bibine et les putains très offensant.
- C’est votre coupe de cheveux que je trouve très offensante, dit Larxene avec un petit geste de la main. On enchaîne.
- Je collecte des ordures pour vivre.
- J’entraîne des sauveteurs.
- Je poinçonne des tickets.
- Je travail à plein temps dans un bureau et ça me rend trop fatigué pour faire quoi que ce soit quand je rentre à la maison à part regarder de la télé-réalité et manger de la couenne de porc.
- Je suis sexothérapeute.
- Et il reste vous trois, fit Larxene en souriant à nos héros. Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?
- Nous filons des concierges, » annonça Xaldin tandis que tous trois se levaient et se précipitaient à la poursuite de Xigbar.
La porte claqua derrière eux, et après un silence inconfortable, Riku leva la main. « Mme Larxene, je peux avoir un stage avec eux ? »
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« Ce sont des données fascinantes, vraiment, disait Vexen, surtout à lui-même, tandis que le trio se dépêchait à travers les couloirs de l’école à la recherche de l’effrayant Xigbar. Je n’arrive pas à croire que je n’y ai pas pensé plus tôt ! Maintenant je sais précisément ce qu’il se passe quand un Sans-foie prend des… vous savez.
- Alors explique, le pressa Xaldin. Qu’est-ce qui a bien pu arriver pour rendre Xigbar si… si…
- Joli, proposa Lexaeus.
- Oui. Urgh.
- Ah, mais ce n’était pas Xigbar, sourit Vexen. Vous vous souvenez du signal inhabituel que nous recevions ? Ça venait de lui. C’était ses… vous savez.
Lexaeus et Xaldin s’arrêtèrent, puis regardèrent Vexen avec un immense désarroi lisible sur leurs visages.
« Ses quoi ? demanda Lexaeus.
- Quand un Sans-cœur consume le cœur de quelqu’un, il se transforme en Sans-cœur, tandis qu’en même temps un Simili est créé, d’accord ? Et bien, quand un Sans-foie vole les… vous savez de quelqu’un, ils se transforment en un être que j’appellerai le Uke. Leurs… vous savez sont transférés dans Fandom Hearts, où ils deviennent un être entièrement distinct. Je l’appellerai un Seme, expliqua Vexen. Le concierge que nous avons vu est le Seme de Xigbar. Contrairement aux Uke, qui sont inoffensifs, faibles, pleurnichards, efféminés et pathétiques, les Seme sont exceptionnellement attirants, sexuellement survoltés, dominateurs, et dans la plupart des cas, très antipathiques.
- Si nous battons le Seme, Numéro Deux redeviendra-t-il normal ? demanda Lexaeus à Vexen, plein d’espoir.
- Je ne suis pas sûr. Mais quoi qu’il en soit, nous devons le suivre, fit Vexen en serrant le poing. Tout comme nous sommes des Similis du plus haut niveau, les Seme seront les Sans-foie les plus évolués. Les détruire, d’une façon ou d’une autre, sera primordial dans notre mission.
- Quelque chose ne va pas, dit Xaldin en coupant la tirade d’exposition de Vexen et en montrant le traceur du signal. Le signal du Simili est de retour, et on dirait que le Seme de Xigbar se dirige vers lui.
- Vraiment ? Où est-il ? demanda Lexaeus d’un ton pressé.
- Il semble que le Seme quitte le bâtiment, répondit Xaldin en montrant le signal. Il va vers un immeuble résidentiel en face de l’école.
- Alors nous n’avons pas de temps à perdre. Nous allons le piéger là ! » Lexaeus regarda autour d’eux pour s’assurer que personne ne regardait, puis ouvrit un portail de ténèbres et tous trois y entrèrent.
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L’appartement était sombre, un paysage de désolation et une vraie poubelle - des journaux chiffonnés, des emballages de nourriture pré-cuisinée, d’innombrables boites vides de glace à l’eau de mer Ben & Jerry’s et des paquets de cigarettes étaient éparpillés dans la pièce en de grosses piles. Les meubles étaient crasseux, abîmés et poussiéreux, et l’unique source de lumière provenait d’une ampoule cassée se balançant étrangement d’avant en arrière au milieu du plafond. La TV était allumée sur une combinaison floue de plusieurs chaînes, projetant des ombres bleues sur le mur.
La porte d’entrée d’ouvrit et le Seme de Xigbar se fraya un chemin, portant un gros sac poubelle plein de papiers (et les bouteilles de gnôle vides de la classe de Mme Larxene). Il sourit à la silhouette prostrée sur le canapé et vida le sac sur une pile d’ordures, fouillant jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait - un simple trombone.
Il sourit encore tout en s’approchant de la TV et de son antenne à l’air compliqué - et la narratrice implique par là un système bien plus compliqué qu’une antenne standard, avec toutes sortes de prises et de fils et de bitoniaux à bidouiller. Le Seme déplia le trombone et le plaça délicatement entre deux fils, et l’écran TV revint subitement à la vie avec une sorte d’étrange écriture alien.
Au bout d’un moment, l’ombre d’un visage apparut parmi les symboles et parla.
« XIGGY-KUN. OÙ EN EST TA MISSION ?
- Ça roule ma poule. » Xiggy-kun s’agenouilla devant l’écran (en trébuchant sur des détritus) et courba la tête avec respect. « J’me suis fait mon trou dans l’école, et, genre, personne se doute de rien, sérieux, mon vieux.
- LE SUJET REPOND-T-IL A NOS EXPERIENCES ?
- Ouais, vieux, mais alors trop, quoi. » Xiggy-kun lança un coup d’œil par-dessus son épaule en direction de la forme sans défense sur le canapé et lui lança un petit sourire. « Il a essayé de se faire la malle quand on a laissé nos potes se lâcher sur le château, mais ils l’ont rattrapé…
- AUCUNE TRACE D’ACTIVITE SUSPECTE ? DE TENTATIVE POUR FAIRE ECHOUER NOS PLANS ?
- Nan, pas que je sache, vieux, ricana Xiggy-kun. J’me suis un peu inquiété en voyant Trois, Quat’ et Cinq traîner à l’école, mais j’me suis dit qu’vous aviez dû les invoquer dans c’monde ou quequ’chose, nan ? »
Il y eut un long moment de silence.
« TROIS, QUATRE ET CINQ !
- Um, bein, ouais, vieux, fit Xiggy-kun en se grattant sa superbe tête. Vous les avez pas… envoyés ici ?
- BEN TIENS ! » La voix, puissante et sinistre, éclata à l’autre bout de la ligne et Xiggy-kun se crispa légèrement. « XALDIN EST UN GORILLE HIDEUX ET POILU, VEXEN EST UN VIEUX AIGRI, ET LEXAEUS EST UNE GROSSE MONTAGNE DE MUSCLES STUPIDE ! PENSES-TU VRAIMENT QUE JE POURRAIS ENTACHER MON MAGNIFIQUE FANDOM HEARTS AVEC DE TELS IMMONDICES !
- Heu, bein, non, fit Xiggy-kun en haussant les épaules d’un air contrit. Alors c’est que… ils sont pas d’ici ?
- ÇA VEUT DIRE QU’ILS SE SONT ECHAPPES DU CHATEAU ! ET ÇA VEUT DIRE QUE MAINTENANT CERTAINS SE DRESSENT CONTRE MON MAGNIFIQUE PLAN DE DOMINATION COMPLETE DE L’UNIVERS TEL QU’ON LE CONNAIT !
- Eh vieux, calmos, répondit Xiggy-kun avec de grands gestes des mains. Pas la peine de paniquer, mec ! J’m’en occuperai moi-même !
- AURAIS-TU OUBLIE QUE TU ES SENSE TRAVAILLER SUR L’EXPERIENCE ! NOUS NE POUVONS NOUS PERMETTRE QU’IL RETOMBE DANS LES MAINS DE L’ENNEMI ! IL EST UN DES ETRES LES PLUS POPULAIRES DE FANDOM HEARTS - ET SI NOUS ECHOUONS A LE CONVERTIR A NOTRE CAUSE, LES RETOMBEES SERONT SI TERRIBLES QU’ELLES POURRAIENT DETRUIRE NOTRE PLAN TOUT ENTIER !
- T’inquiète, vieux, c’est presque bon, assura Xiggy-kun d’une voix paniquée. Il sera prêt dans deux heures, et puis voilà. Pendant ce temps, j’irai à l’école pour éclater les Similis. C’est cool comme ça ?
Après un long moment de silence fulminant, la voix parla. « TRES BIEN. MAIS NE ME FAIS PAS DEFAUT, XIGGY-KUN ! J’AI INVESTI MON TEMPS ET MON ENERGIE POUR FAIRE DE TOI UN MAGNIFIQUE BISHONEN PLUTOT QUE D’EFFACER TOUTE TRACE DE TON EXISTENCE, ALORS TU FERAIS MIEUX DE NE PAS ME FAIRE DEFAUT.
- No prob’, Grande Maîtresse Fangirl, » sourit Xiggy-kun, et quelques secondes plus tard, le signal s’éteignit.
Il se leva, s’étira les bras et se tourna vers la silhouette sur le canapé - une créature déprimée, sale, pâle, squelettique et anguleuse dans des vêtements streetwear usés, en train de se remplir la bouche de crème glacée d’un air absent. Ses coudes étaient saillants, son nez montrait des restes de poussière de cocaïne, et il semblait se trouver dans les derniers stades d’une sévère dépendance aux drogues - apparemment, ceci est sexy pour certaines personnes illusionnées de Fandom Hearts. C’était la coquille pathétique d’un homme, puant la fumée, le déodorant et la détresse la plus totale et complète.
« Bon, t’as entendu ça mon vieux ? La Grande Maîtresse Fangirl veut que tu sois paré avant ce soir ! Et tu sais c’que ça veut dire ? »
La silhouette leva lamentablement la tête, laissant voir des yeux fatigués et injectés de sang, et des traces de larmes sur ses joues. « Tu vas enfin me libérer de cette terrible et misérable non-existence ?
- Nan, sourit Xiggy-kun. On va faire grimper ton niveau d’angst, Aku-chan. »
Axel lança à Xiggy-kun un regard évasif et laissa replonger sa tête dans les coussins du canapé. « Super. »
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DANS LE PROCHAIN CHAPITRE :
Xaldin, Vexen and Lexaeus affrontent Xiggy-kun pour sauver leur… wow, Axel est vraiment dans un sale état. Est-ce que cela en vaut encore la peine ?
Et QUI est la Grande Maîtresse Fangirl ? QUEL est son plan ! VAIS-JE vous le dire maintenant ! NON ! ALORS ARRETEZ LES QUESTIONS !
EXCUSES ET DIVERS :
Riku, tu n’es pas gay. JE LE SAIS.
Axel, je suis désolée de te faire souffrir ainsi.
Langues anglaises, japonaises et espagnoles, pardon.
Je n’ai jamais vu Napoleon Dynamite. Demandez-moi un de ces quatre et je vous dirai pourquoi JE REFUSE DE VOIR CE FICHU FILM.