Ce jour-là j’aurais bien aimé apprécier le rythme des vagues, admiré la mousse blanche, sentir la douceur de l’eau sur ma peau. Jusqu’à ce jour, je me voyais pourtant voguer au gré de la mer, parfois me laissant bercer par son tempo parfois danser avec elle. Mes visions étaient douces, j’avais peur mais me concentrais à être sereine.
Ce jour-là, la mer me pris d’assaut. Agressive, déchaînée, elle me pris tout, me pris toute entière. Tout mon sang froid, tout mon calme, toute ma volonté. Elle ne me laissa que mon cri, un cri qui m’était étranger. Elle me prit mes muscles, mon souffle, mon énergie. Tout ce que je pouvais encore désirer était d’y survivre. Survivre à la tempête, garder la tête hors de l’eau.
Pris dans les vagues, j’en avais oublié ce pourquoi j'avais entrepris ce voyage. À travers la tourmente une tite voix tentait de me rappeler pourquoi j’étais là, pour qui. Mais à peine avait-elle terminé son murmure que déjà j’avais oublié.
Je me débattais, déterminée à survivre. J’y arrivais de moins en moins, de plus en plus persuadée d’y laisser ma peau. J’ai bien cru que je n’y arriverais jamais.
Heureusement, un rock me soutenait et m’empêchait de couler au fond. Malgré tout, les vagues étaient plus grandes que moi.
Pourquoi avais-je perdu mon temps à vivre le moment présent puisque j’y étais forcé sans effort aucun et que je ne pouvais faire autrement, même en me concentrant, que de craindre la prochaine vague.
Soudain, une voix forte et très nette vint me rejoindre au beau milieu de la tempête. Alors que je me débattais comme une poule pas de tête, la voix me pressa d’agir efficacement. Elle me guida de quelques conseils et malgré mon désespoir, je me sentais plus efficace. C’était sûrement la voix d’une déesse toute puissante.
À ce moment j’avais tout donné et nous n’étions pas sauvé. C’est la tite voix constante, celle qui fût toujours près de moi, qui me rassurai en me disant qu’elle allait bien. Même si ces paroles me réconfortaient, j’me demandais bien de qui elle parlait. Et malgré être convaincu d’y laisser ma peau, quelque chose en moi n’était pas inquiète car j’avais confiance en la tite voix. Je savais qu’elle était là pour me protéger.
Tout à coup, une force suprême surgit de nul part me prit et dans un mouvement ultime, je sortis de l’eau. Il y eu une chaleur, c’était le fameux anneaux de feu, j’aurais jamais cru me réjouir de sa présence. Ce qui me rendait heureuse n’était pas tant la brûlure que le fait qu’elle annonçait la fin de la tempête. C’est à ce moment bien précis que je me souvins qui « elle » était.
J’ouvris enfin les yeux, il faisait jour depuis peu. « Elle » était là, celle que j’ai tant attendu, celle pour qui j’avais entrepris ce voyage.
Pardonnes-moi Maiika de t’avoir oublié l’instant de ton arrivé. Même si j’avais su que la mer serait aussi déchaînée ce jour-là, je n’aurais pu faire autrement.
Bienvenue ma p’tite tornade, je vais faire tout en mon pouvoir pour te guider du mieux possible sur ton chemin et que peu importe ce qui arrive, je serais là pour toi.