Effet

May 24, 2009 21:53

Titre : Effet
Auteur : Vicodinaddict
Disclaimers : rien n'est à moi etc
Spoilers : aucun
Résumé : fic écrite pour le concours sur le forum docteur-house.niceboard.com/

A lire avec :http://www.deezer.com/track/905530

Est-ce que si on l'avait fait,
On se ferait l'effet
Que l'on se fait chaque fois

Cinq secondes. C'est le temps qu'il lui faut pour reconnaître le son de ses talons sur le sol. Le temps qu'il lui faut pour qu'elle identifie le claudiquement de la canne au détour d'un couloir. Elle anticipe. Il fonce.

Duels de mots et de regards. La tension est palpable, dans leurs moindres gestes, dans la moindre esquisse, la plus fine pensée, le plus court échange. Un ballet d'motions, leurs sens sont affûtés, leurs paroles toujours porteuses de bien plus que des mots.

Elle n'a pas besoin de se tourner, Il l'observe. Chaque fois qu'elle se détourne, elle est consciente qu'il la suit du regard.

Il se perd souvent dans ses pensées. Loin de tout il ne devine pas la présence, le regard inquiet qui se pose sur lui chaque fois qu'il baisse la garde.

Dès qu j'te vois, j'sais que c'est toi
Dès que tu me vois, tu sais que c'est moi

Il la reconnaît dans la foule des soirées, son regard est aspiré par ses formes irrémédiablement reconnaissables. Elle passe son temps à le chercher, à espérer poser les yeux sur un visage marqué et si bien connu. Il se cache pour l'admirer à loisirs, elle se fond parmi les gens pour l'apercevoir.

Elle sent son regard perçant et inquisiteur posé sur elle. Différent des autres : insistant, puissant, un lien invisible qui les attirent l'un vers l'autre. Un regard circulaire ne lui apprend pas ou il se cache. Son regard passe sur des visages sans couleurs, un sourire, un hochement de tête, mais elle est déjà ailleurs.

Elle se sent plus assurée, plus belle que jamais sous ce regard qui la laisse nue. Alors elle abandonne, lui laisse le loisir de la suivre à sa guise, au fil de ses pas. Dans ces moments la, elle n'est jamais seule.

La musique change, les flûtes de champagne passent entre ses mains, le temps s'écoule, la soirée se termine. Elle frissonne soudain, le lien s'est brisé. Elle ne sent plus sa présence. Il a quitté la soirée.

Ce vous ce je ce tu
Qui joue avec le feu

Il a failli lui échapper plusieurs fois. Tu. Objet de rapprochement, signe distinctif de changement. Mais elle n'est pas prête et il retombe aussi vite qu'il est apparu dans un coin sombre de son esprit.

« Ce n'est pas ta faute » « Tu n'es pas seul »

Il s'accroche au vouvoiement, dernier rempart contre cette intimité qu'il n'est pas sûr de vouloir. Pas sûr de mériter.

« Vous n'êtes jamais loin. » « Je peux compter sur vous. »

Tu. Lien infiniment petit vers un de ses instants trop rares ou les portes s'ouvrent et tout est permis. Cette unique nuit, symbole de leur passion. Inviter le 'Tu' dans leur jeu rouvrirait la boite de Pandorre.

Dès qu j'te vois, j'sais que c'est toi

Regards échangés. Innombrables et pourtant uniques. Fenêtres de l'âme, les yeux révélent ce que l'esprit refuse de nommer. La plupart du temps, on y voit que du feu. Pourtant.

Elle sent un frisson parcourir son dos. Sa main se resserre un peu plus sur sa canne. Le tableau est habituel. Mais leurs corps parlent pour eux. Les mots ne sont plus qu'une facade derrière laquelle ils se faufilent, biens heureux de ne pas avoir à réfléchir sur le sens même de leurs réactions. Ils les ignorent même. La plupart du temps.

Elle ne veut pas songer au passé. Il ne veut pas s'y frotter. Mais.

L'electricité. Deux contraires s'attirant. Des étincelles planquées derrière des gestes et des regards qui trahissent. Même leurs joutent verbales s'y mélent. Les mots fusent, pas de répit. Ils se cherchent, sans cesse, sans hésitation, sur des terrains bien distincts.

J'avoue ce jeu me tue

Si tu me dis adieu

Ils s'attirent pour mieux se repousser. Regards évités pour ne pas voir se refléter l'inconnu. Le trop connu. S'aventurer est trop risqué.

Regards baissés pour ne pas voir les dégats causés. Manque de force, manque de courage. Ils restent en surface pour ne pas risquer de perdre l'équilibre. Ne pas tomber.

Malgré tout, garder ce lien. Ténu, fragile. Une intimité qui n'en est pas une. Prendre soin sans en avoir l'air, d'une relation indéfinie.

Les limites sont repoussées. De plus en plus loin. Toujours plus.

Je ne résiste plus
J'ai vu dans ton regard
Des remords disparus

Un regard. Peu importe l'endroit, l'heure.

Au détour d'une conversation.

Elle laisse son regard glisser sur lui, elle détaille son visage, puis elle remarque qu'il ne parle plus. Il la fixe. Son coeur rate un battement. Elle déteste quand il la regarde ainsi, elle ignore ce qu'il a derrière la tete. Son corps est tendu. Elle ne lache pas ce bleu glacé qui la pénétre. Peut etre que. Au diable ce qu'elle s'est promis, au diable la limite.

Il sent sa gorge se serrer. Soutenir son regard est difficile lorsqu'elle le fixe comme ca. Il remarque à peine qu'il retient sa respiration. Il ne sait plus de quoi ils parlaient. Il se mord la lèvre, incapable de réfléchir.

Je rentre, il est trop tard

Cinq secondes. Le temps de cligner des yeux et le répit est terminé.

Douche froide.

Leurs regards se fuient, l'un des deux se détournera rapidement, laissant l'autre avec un arrière goût d'inachevé.

Il fixera son dos s'éloignant, les sourcils froncés. Elle fermera les yeux, tachant de calmer les battements de son coeur.

Fausse alerte.

Si on l'avait fait, toi et moi.

End

one shot, house md, fic

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