Titre : United States of Tara
Type : série américaine. Comédie dramatique
Année : 2009
Durée : 3 saisons de 12 épisodes de 26 minutes. Série achevée.
Avec Toni Collette, John Corbett, Keir Gilchrist
Synopsis :
Tara Gregson est une épouse et une mère de deux adolescents de la classe moyenne aisée d’une suburb américaine. D'apparence normale, elle souffre en réalité d'un trouble dissociatif de l'identité. C’est-à-dire que dans une situation de stress, sa personnalité ordinaire passe au second plan et c’est l’une de ses personnalités secondaires multiples qui se manifeste. Elle semble devenir alors une personne complètement différente et adopte des comportements qu’elle n’aurait jamais en temps normal. Son entourage gère au quotidien la situation.
Malgré le sujet et contrairement à ce que suggère ce résumé, cette série est d’abord très drôle, et Allociné la présente comme une comédie.
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Les différentes personnalités de Tara sont les suivantes :
- Alice, une femme au foyer très old-fashioned 50’s (mise en plis, jupe aux genoux, rouleau à patisserie et moralisme)
- T., une ado provoc’ et un peu nymphomane
- Buck, un vétéran de la guerre du Vietnam, male et hétéro
Vous pouvez imaginer les possibilités de comique de situation.
C’est une série bien écrite, avec des dialogues réussis et un scénario vraiment prenant. Le fil rouge est l’enquête menée par Tara et son entourage pour tenter de découvrir l’origine de son trouble psychique, qui résiderait peut-être dans un traumatisme survenu dans sa jeunesse. Il y a un petit côté polar, avec fausses pistes et impasses. La preuve que c’est passionnant, c’est une des rares séries que j’ai regardé sans qu’il n’y ait rien à slasher (le fils de Tara est gay, mais je ne trouve pas le perso très intéressant à mon goût).
Malgré tout, le sujet étant celui des troubles psychiques profonds, c’est aussi parfois sombre, mais jamais vraiment triste, l’humour rééquilibre et préserve une certaine légèreté.
La série vaut aussi rien que pour le jeu de Toni Colette (quelle femme !) qui est une actrice incroyable. Elle incarne dans chaque épisode, en plus de Tara elle-même, une ado, une bourgeoise rigide, et un homme assez âgé, et ce de façon à chaque fois totalement convaincante. Souvent pour accompagner le passage au changement de personnalité, Tara se retire dans sa chambre et se change (vêtements, maquillage) pour mieux épouser ce nouveau moi. Mais parfois, sous un coup de stress violent et imprévu, le passage d’une personnalité à l’autre se fait brusquement et nous la voyons basculer sous nos yeux.
Avec son questionnement sur la folie et ses origines, sur la psychanalyse et la possibilité de la guérison, sur les profondeurs insondables de l’esprit humain, je trouve que The United States of Tara atteint une véritable dimension philosophique, sans jamais tomber dans la prétention. (D’autres que moi ont exploré beaucoup mieux la question (entre autre dans le dernier hors-série du Monde sur les séries).