Titre : Au fur et à mesure...
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Stephenie Meyer.
Pairing : Alice/Jasper
Rating : G
Catégorie : Fic
Note : Cadeau pour
aylala qui commence à dater. Mais mieux vaut tard que jamais... enfin j'espère.
Au fur et à mesure...
Depuis qu’ils s’étaient retrouvés dans le bar, il y a trois jours, Alice et Jasper n’avaient cessé de marcher. Jasper était taciturne… soucieux aussi. Il ne lui avait posé que quelques questions alors qu’elle mourait d’envie de lui en poser des dizaines sur tout ce qui lui avait échappé dans ses visions. Elle n’osait pas, cependant. Son compagnon de route l’intimidait un peu. Alice n’avait pas pour habitude de voyager avec de vraies personnes. D’ordinaire, c’était surtout ses visions qui l’accompagnaient. De plus, elle se sentait gênée par ce qu’elle avait vu de son passé et de leur avenir. Elle le trouvait joli garçon et savait que leur relation allait aller plus loin, que leur route ne se séparerait plus désormais et elle avait peur. Elle ne savait pas trop quoi faire ni quand tout cela allait réellement changer.
Il ouvrait la marche et elle le suivait en lui indiquant la bonne direction. Ils ne se touchaient jamais, même si Alice aurait bien aimé lui tenir la main. Leur rythme de marche était assez tranquille. Ils ne couraient pas pour ne pas avoir besoin de se nourrir plus que nécessaire mais ils progressaient bien grâce aux visions d’Alice.
A l’aube de quatrième jour, alors qu’ils avaient décidé de passer par la péninsule Olympique pour gagner du temps, ils furent contraints de trouver refuge. Ni l’un ni l’autre n’avaient prévu que le soleil serait aussi fort en cet hiver. En effet, la région où ils se trouvaient n’avait guère de forêt pour qu’ils puissent se cacher en attendant le coucher du soleil.
- Je ne pensais pas qu’il allait faire aussi chaud, s’excusa Alice.
- Moi non plus, je ne suis jamais allé plus haut que le Texas, je ne savais que les hivers étaient si doux par ici.
- Nous ferions mieux de ne pas trop attirer l’attention sur nous.
- En effet, nous pouvons trouver une chambre en attendant que la nuit tombe.
Leurs joues prirent à chacun une teinte légèrement rosée, témoignant de leur gêne.
- Je veux dire pour se cacher, clarifia Jasper.
Alice sourit discrètement. En parfait gentleman qu’il était, elle se doutait bien que ses pensées étaient dénuées de sous-entendus, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de rougir.
- Bien évidemment. Mais nous n’avons pas d’argent.
Jasper stoppa net et resta songeur un moment avant de s’excuser devant la jeune vampire et de filer aussi vite que le vent pour revenir avec quelques jolis billets verts.
- C’est pour la bonne cause.
Elle sourit et en essayant de se faire le plus discret possible, ils pénétrèrent en plein cœur de la ville à la recherche d’un hôtel. Ils ne tardèrent pas à en trouver un. Apparemment, ce devait être l’un des plus prestigieux de la ville, mais Japser avait volé assez d’argent pour qu’ils puissent y passer la journée.
- Pour la journée ? Vous ne voulez pas y passer la nuit ? S’étonna la réceptionniste.
Bien que confuse par leur beauté, la jeune femme était bien tenace. Jasper qui avait pris la conversation en main, en tant que jeune homme, se retrouva assez désarmé. Alice voyait bien que malgré le contrôle des émotions, la jeune femme devant eux n’en démordrait pas.
- Ce que nous essayons de vous dire c’est que nous en avons besoin tout de suite, intervint Alice. Nous avons voyagé toute la nuit et avons vraiment besoin de nous reposer. Evidemment, nous la garderons peut-être pour la nuit, si le temps ne nous permet pas de repartir.
La jeune réceptionniste n’était pas convaincue. Ses supérieurs devaient être assez stricts et elle était assez futée pour voir qu’ils avaient de l’argent.
- Nous en avons une de libre. Elle est exposée plein sud et donc vous aurez le soleil dans la chambre. C’est parfait pour un jeune couple.
Discrètement, elle baissait les yeux pour regarder leurs mains et perdit un peu de ses couleurs en ne voyant aucune alliance. Jasper cacha bien vite ses mains et Alice se maudit de ne pas y avoir pensé avant. Elle sentit d’ailleurs son compagnon utiliser son charme pour arriver à obtenir la clé de la chambre. A coup sûr, la jeune femme devant eux les prenait pour deux jeunes amants en fuite.
- Les gens sont têtus par ici. J’ai bien cru qu’elle ne nous donnerait jamais cette clé.
Alice eut un petit rire. En tant que sudiste, Jasper aurait dû comprendre l’attachement de cette jeune femme aux traditions. Il ne faisait pas bon laisser deux personnes, apparemment pas mariés et ni même fiancés, dormir dans la même chambre.
Gêné par le soleil qui filtrait à travers les vitres, Jasper tira vigoureusement les rideaux, les plongeant ainsi dans l’obscurité quasi-totale, puis il prit place sur le bord du lit et se statufia.
- Tu as soif ? S’enquit doucement Alice pour essayer de lancer la conversation.
- Non, pas trop. Et vous ?
- Non plus.
Alice n’osa pas lancer un autre sujet. Apparemment, son compagnon n’avait pas décidé de parler. Elle se sentait de plus en plus mal à l’aise dans cette chambre, bien qu’elle tentait de rester impassible. Même si elle avait confiance en ses visions, elle savait que ce n’était pas une science exacte. Et si elle s’était trompée ? Elle avait vu que son destin était lié à celui de Jasper Withlock, mais elle n’avait pas pris en compte son désir à lui. Pour la première fois, elle douta profondément d’elle-même.
Dehors la pluie avait redoublé d’intensité et martelait les vitres. Alice les avait vus coincés dans cette chambre d’hôtel pendant deux jours et une nuit. Soudain, elle sentit son corps se détendre et put enfin constater du don de Jasper.
- Merci, murmura-t-elle. Ça doit être pratique comme don.
- Peut-être pas autant que d’entrevoir l’avenir mais ça a ses avantages. Comment avez-vous su ? Lui demanda-t-il au bout d’un moment. Nous ne nous sommes jamais rencontrés alors comment…
Alice haussa les épaules. Même elle n’avait pas de réponses à cette question.
- Je l’ignore. En fait, j’ignore beaucoup de choses. Je t’ai vu un jour et j’ai su que c’était toi que je cherchais.
Elle devinait aisément qu’il ne comprenait pas grand chose, elle-même trouvait cela difficile à croire maintenant qu’elle l’exprimait à haute voix.
- Je sais seulement que nos futurs sont liés.
- Ça signifie que je n’ai pas le choix ?
- Non ! Enfin si ! L’avenir n’est pas quelque chose d’inchangeable. Rien n’est définitivement écrit tant que ça ne s’est pas passé.
Alors qu’Alice se mélangeait les pinceaux dans ses explications, Jasper se tourna vers elle et la dévisagea un long moment, comme s’il voulait lire en elle.
- Parlez-moi de vous. Qui êtes-vous ?
Alice s’était attendue à beaucoup de questions, mais pas à celle-ci. A dire vrai, elle ne savait pas. Autant elle pouvait connaître son futur, autant son passé était un étrange trou noir, inconnu et inaccessible.
- Je m’appelle Alice, je peux entrevoir l’avenir et ça s’arrête là.
Elle ne pouvait pas en dire plus car elle n’en savait pas plus. Jasper le comprit et ne posa plus de question. Il regarda comme si les réponses n’étaient que silencieuses.
Elle était belle, mutine. Son charme était magnifique car elle n’en avait pas conscience. Elle n’était pas vieille, ni dans sa première vie, ni dans sa deuxième, Jasper pouvait le sentir. Elle n’avait pas d’expérience. Jasper ressentait ses doutes, ses angoisses, malgré un visage serein et sa peur qu’elle essayait d’étouffer. Alice ne voulait pas être abandonnée de nouveau, être seule encore, seule avec ses visions. En un sens, Jasper pouvait comprendre sa solitude. Elle n’était pas seulement physique, l’un et l’autre étaient surtout prisonniers dans leur tête.
Jasper l’observait. Elle semblait ailleurs. Elle n’avait rien de commun avait Maria et il avait envie de la protéger, de la prendre dans ses bras. On aurait dit une petite chose fragile. Pris d’une envie soudaine et poussé par une force invisible, Jasper avança sa main pour effleurer la sienne. Elle sursauta violemment et se dégagea. Jasper s’en voulut aussitôt.
- Pardon.
- Non, ce n’est pas ça, je…
Elle l’avait blessé. Elle put le lire sur son visage.
- J’ai été surprise, s’excusa-t-elle. Ce n’était pas désagréable, cependant.
- Qu’est-ce qu’on est censé faire maintenant. D’après vos visions.
- Le soleil devrait nous coincer ici pendant deux jours, soupira-t-elle.
Jasper ne broncha pas. Bien que les vampires n’aient pas la même notion du temps que les humains, Alice trouva le reste de la journée vraiment long. Elle faillit même taper du pied mais se ravisa à temps. La lueur à travers les rideaux baissait d’intensité annonçant le crépuscule naissant. Peut-être pourraient-il partir et voyager cette nuit même s’ils devraient sans doute se cacher de nouveau demain aux premiers rayons du soleil.
- Vous connaissez vraiment toute mon histoire ? Demanda soudain Jasper.
- Peut-être pas tout dans les moindres détails, mais je pense avoir vu l’essentiel.
- Vous connaissez donc Maria.
C’était une affirmation alors elle ne prit pas la peine de lui répondre.
- Vous pouvez savoir si elle était en colère à mon départ ?
- Oui, elle l’était. Elle le sera encore plus quand elle apprendra que tu es avec moi. Elle le saura dans une dizaine de jours maintenant.
Jasper laissa un sourire étirer ses lèvres. Il semblait presque soulagé de ne plus être le jouet d’une telle créature. Il lui posa encore des questions et Alice se sentit rassuré que sa curiosité soit enfin piquée. Il lui demanda ce qu’ils cherchaient désormais, quel était leur but.
- Je sais que ton don ne te permet pas de te nourrir de personnes humaines. Je sais que tu sens leurs émotions et que tu te sens coupable de te nourrir de leur sang. Je ne désire pas non plus tuer des gens. Mon désir m’a donc fait voir une famille de vampires. Ils sont… végétariens, en quelque sorte, sourit-elle. Ils ne se nourrissent que d’animaux sauvages. Je n’arrive pas à arrêter leur localisation. Ils semblent beaucoup voyager entre l’Alaska et la région de Seattle, mais je les ai aussi vus traverser le Canada et s’installer dans la région des Grands Lacs. D’après mes visions, nous devrions les trouver d’ici un an. Tout dépend s’ils arrêtent leur choix avant ou non.
- Quand vous dites une famille… combien sont-ils ?
- Cinq. Leur chef s’appelle Carlisle Cullen.
Il essaya de ne pas assouvir sa curiosité à propos de cette famille maintenant. Il lui demanda si elle pouvait se concentrer sur des gens de sa connaissance. Il était curieux de savoir comment s’en était sorti Peter et Charlotte, sa compagne. Après plusieurs minutes de concentration, Alice lui annonça qu’ils voyageaient beaucoup et rencontraient des couples avec qui ils liaient connaissance mais ne s’attardaient jamais longtemps avec eux. Ils étaient toujours ensemble et heureux.
- Je suis contente que tu me poses enfin des questions. J’avais peur que tu me prennes pour une dingue.
- Je suis mal placé pour faire cela, sachant que j’ai le pouvoir d’agir sur l’humeur des autres.
La nuit passa sans qu’ils ne s’en rendent compte, tellement ils étaient captivés par leur conversation. Alice finit par supplier Jasper d’abandonner le vouvoiement qui faisait maintenant déplacer et surtout la gênait de plus en plus. Quand le soleil commença à pointer ses premiers rayons, ils discutaient toujours, pas dérangés le moins du monde de devoir passer encore une journée enfermée. Personne ne vint les déranger et le soir, ils décidèrent de quitter enfin l’établissement. Ils réglèrent la note et ignorèrent les regards bizarres que leur lançaient les employés.
Jasper lui reprit la main quand ils se remirent en route, mais c’était différent cette fois. Alice sourit, heureuse que ses visions de leur avenir commun restent inchangées. Quand Jasper osa enfin l’embrasser, elle sut qu’elle l’avait enfin trouvé, que c’était ça avait toujours été lui, son but.
- Maintenant, trouvons la trace des Cullen au plus vite.