Fortunate Son
Genre : UA, angst, fluff…
Fandom : Supernatural
Date : Février-Mars 2008
Censure : PG
Mots : 12 850 mots
Personnages : Dean et les autres
Résumé : Dean a perdu ses deux parents dans un incendie quand il avait quatre ans. Mis à part quelques cauchemars et l’impression bizarre de solitude qui l’accompagnait parfois, sa vie était plutôt agréable. Jusqu’à cette lettre, à la veille de ses 26 ans.
Disclaimers : Supernatural appartient à Eric Kripke et à CW.
Notes : Merci à
calliopel pour sa bétalecture.
Partie 1***
Dean faisait le piquet près des bâtiments de l’Université de Droit. L’intérieur de l’Impala sentait bon le cuir, l’air passait d’une fenêtre à l’autre, les discussions des étudiants pour musique avec Journey en fond sonore.
Il s’ennuyait gravement, si bien qu’il en était à comptait les blondinettes et les premiers de classes qui passaient sous ses yeux comme il comptait les voitures bleues quand il partait en voyage avec les Harvelle.
Trente-quatre blondes et douze premiers de classe jusque là. Il s’était rapproché depuis la veille et il devait bien avouer qu’il n’avait pas vraiment la voiture qui allait avec la filature. Il n’avait qu’entraperçu Sam et ne l’avait même pas bien vu. Une petite blonde, encore une, lui avait donné l’emploi du temps de Sam autour d’un verre dans le bar près du campus.
Mignonne, gentille et avec une tolérance à l’alcool limitée. Dean l’avait raccompagnée à son dortoir en tout bien tout honneur, non sans s’inquiéter pour Jo si elle se faisait accoster par un type comme lui sorti de nulle part. Dean avait toujours su mentir et apparemment avait toujours un talent certain pour faire gober n’importe quoi à n’importe qui. De l’agent de service sociaux à l’étudiant en journalisme ayant besoin d’un tuyau sur le droit de l’image pour l’un de ses articles.
La cloche sonna et Dean sortit de la voiture. C’était maintenant ou jamais. Il ne lui restait que trois jours avant de reprendre le travail. Sa main tournait et retournait la petite carte sur laquelle il avait écrit ses coordonnées. Il était nerveux comme jamais il ne l’avait été de toute sa vie.
Il le vit sortir du bâtiment, faire signe à deux autres élèves visiblement pressés. Sam était grand, avait une tignasse de cheveux bruns sur la tête, des vêtements relativement banals pour un fils de riche.
Dean décolla ses fesses de la voiture et s’avança, avalant la boule dans sa gorge.
-Samuel ?
Le jeune homme se retourna vers lui. Le regard était hautain, ennuyé mais irisé des mêmes nuances de vert que le sien.
-Qu’est-ce que vous me voulez ?
-Je m’appelle Dean et…
-J’ai des tas de choses à faire donc…
-Samuel Matthew Peyton, né Winchester, interrompit Dean.
-Comment est-ce que vous savez ça ? cracha presque Sam.
-Je m’appelle Dean Winchester et nous sommes frères.
Il ne lui répondit pas et Dean sentit sa nervosité augmenter en lui. A quoi est-ce qu’il s’attendait d’abord ? Débarquer dans la vie de ce gamin sans prévenir. Il restait impassible à dévisager Dean comme pour chercher à le juger, le cataloguer et l’assassiner juste après.
-Et alors ?
-Écoute, je ne veux pas t’emmerder. Je voudrais juste… je n’sais pas… en savoir un peu plus sur toi.
-Qu’est-ce que ça peut bien…
-Un café. C’est tout ce que je te demande. Après c’est à toi de voir ok ?
Sam lui lança le même regard entre exaspération et ennui le plus total et Dean se dit que c’était une très mauvaise idée d’être venu au final.
-D’accord.
Dean sourit à s’en faire mal, son angoisse envolée. Sam sembla se détendre légèrement.
-Ok. Euh… Tu veux aller où ?
-Y a un Diner au coin. Leur café n’est pas trop mal.
-Ok, je te suis, répondit Dean. Juste… une seconde.
Dean courut jusqu’à la voiture, ferma la vitre et verrouilla les portières avant de suivre son petit frère vers ce café.
***
Ils étaient assis depuis cinq bonnes minutes et ils ne s’étaient toujours pas adressés la parole. La nervosité de Dean était remontée en flèche et continuait de grimper sans s’arrêter plus le silence s’étalait.
-Alors ? T’étudie quoi comme droit ?
-Criminel.
-Tu sais déjà où tu veux entrer après ?
-Harvard.
-Évidemment.
-Euh… Dean c’est ça ?
-Ouais.
-Pourquoi tu es là ?
Dean soupira.
-Non parce que si tu t’attendais à de grandes effusions sentimentales et des retrouvailles idylliques, tu te trompes. Je ne vois pas pourquoi ça devrait compter pour moi d’avoir un frère que des parents visiblement incapables ont également abandonné.
Dean redressa la tête si brusquement qu’il entendit ses os craquer.
-Quoi ? gronda-t-il.
-Tu as peut-être eu une enfance pourrie en passant de famille d’accueil en famille d’accueil, mais ce n’est pas mon cas et je ne vois pas pourquoi je voudrais en connaître plus sur une famille qui ne voulait pas de moi à la base. Un père probablement alcoolique, une mère trop jeune et dépassée…
-Tu ne sais pas de quoi tu parles, coupa Dean
-Et tu viens de découvrir que tu as un frère plein de pognon. C’est plutôt sympa pour toi. Et puis qui me dit que tu es vraiment qui tu prétends être.
Dean se leva de sa banquette, la rage au creux de l’estomac.
-Tu sais, gamin, je m’attendais vraiment à autre chose. Tu n’es qu’un sale gosse de riche, égoïste et salopard, comme tes « parents » d’ailleurs, d’après ce que j’ai pu constaté, gronda Dean.
-Hey !
-Tu ne sais strictement rien, alors tu la fermes !
Dean regarda Sam prendre du recul, visiblement surpris.
-J’aurai jamais dû venir, dit-il en se passant une main nerveuse dans les cheveux.
-Je ne…
-Je suis venu parce que je m’inquiétais, parce que j’ai eu le malheur de porter de l’importance à un frère qui n’en vaut apparemment pas la peine. J’espère que tu accordes plus d’importance aux gens autour de toi que ça. Je regretterai presque de t’avoir sorti de ce putain de feu. Tu ne le mérites pas.
-Mais de quoi tu…
Dean leva la main brusquement pour lui couper la parole. Il marqua une pause d’une seconde peut-être mais il la ressentit comme un poids écrasant sur ses épaules.
-Tu sais quoi ? Je vais te laisser retourner à ta vie pitoyable.
Dean sortit un billet de sa poche et le jeta sur la table.
-Adieu Sam.
Et Dean sortit en claquant la porte, la fureur au creux du ventre aussi importante que la déception et la tristesse dans ses veines.
***
Dean jeta le reste de ses vêtements dans son sac avec colère. Dehors, le jour se couchait. Il ne pourrait pas partir avant le petit matin. Il n’était pas encore assez sûr de la voiture pour partir de nuit. Il devrait lui faire passer un contrôle dès qu’il retournerait au garage.
Dean se laissa tomber sur le lit et se prit la tête entre les mains. Il ne pouvait pas arrêter de penser une seule seconde à Sam. Sam et ses réactions totalement aberrantes. Comment pouvait-on penser comme ça ? Qu’est-ce que les Peyton avaient bien pu raconter à Sam toutes ses années pour faire de lui ce qu’il était aujourd’hui ? Un petit con doublé d’un abruti.
Dean attrapa l’oreiller et l’envoya valser contre le mur de toutes ses forces. Il aurait voulu avoir sa caisse à outils et être au garage. Il aurait pu passer ses nerfs et arrêter de ruminer ça. John et Mary ne méritaient pas tout ce que Sam avait dit. Dean ne se souvenait pas très bien mais il savait. Il savait qu’ils avaient été aimés. Il avait des preuves, un garde-meuble plein dans le Kansas et des cartons dans sa chambre. Personne n’avait le droit d’en dire du mal, d’eux comme de Bill, Ellen et Jo. Personne.
Il s’essuya rageusement les yeux et prit une inspiration un peu tremblante. Il fallait qu’il se calme. Il se leva, alla dans la salle de bain. Il se passa de l’eau froide sur le visage plusieurs fois et se sentit un peu moins sur les nerfs.
Il s’essuya le visage. Il jeta la serviette dans la baignoire. Il observa la chambre autour de lui. Miteuse. L’envie de rentrer chez lui le frappa de plein fouet. Peut-être allait-il prendre la route dans la seconde finalement.
On frappa à la porte et Dean respira un grand coup avant d’aller ouvrir, ce n’était pas la peine d’effrayer la pauvre réceptionniste. Il passa un t-shirt et défit la chaînette de la porte avant de l’entrouvrir.
Il se figea de surprise et fronça les sourcils après avoir repris ses esprits.
-Hey.
-Sam.
Le jeune homme ne lui répondit pas mais Dean le vit se tortiller un peu sur place, les mains dans les poches.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
-Tu as laissé tomber ça tout à l’heure.
Sam lui tendit la carte et Dean haussa les sourcils. Il avait donc raté sa sortie aussi dramatique que théâtrale en laissant ses coordonnées sur la table. Plutôt mal joué. Dean secoua la tête et ouvrit la porte pour laisser Sam entrer. Il la referma et regarda Sam détailler la pièce.
-Désolé pour le côté spartiate de l’endroit, princesse.
Sam se retourna vers lui et fronça les sourcils.
-Pourquoi tu es là Sam ? demanda Dean.
-Pour… euh… je voudrais m’excuser.
-Oh.
-Ouais.
Dean soupira et lui fit signe de s’asseoir. Dean se laissa tomber sur le lit en face de lui et attendit.
-J’avais jamais vraiment réfléchi à tout ça en fait.
-Plutôt exhaustif comme absence de réflexion sur le sujet vu ce que tu m’as sorti tout à l’heure.
-Hey ! Tu m’as pris au dépourvu ok ? Tu aurais fait quoi toi ? Si un type venu de nulle part débarque et te sort qu’il est ton frère ?
-J’en sais rien. Ca m’est jamais arrivé, répondit Dean avec un sourire.
-Au moins on sait qu’il n’y en a pas d’autres, soupira Sam.
-Ca a l’air de te traumatiser.
-Écoute, quand j’étais gosse, les gamins me traitaient comme de la merde. C’est eux qui m’ont appris que j’étais adopté.
-Comment ils pouvaient savoir ça ?
-Parce que ce que préfèrent les riches en dehors de l’argent et des apparences, c’est critiquer les leurs le plus possible.
-Sympa, grimaça Dean.
-Ouais, un rêve, reprit Sam.
-Et tu as demandé aux Peyton.
-Oui. Puis plus tard je les ai entendus parler.
-L’escalier ou le pas de la porte.
-L’escalier, c’est toujours plus discret pour espionner, sourit Sam légèrement.
-Amateur.
-Bref, quand tu entends ce que tu croyais être des parents aimants, te sortir qu’ils t’ont adopté juste pour faire bien parmi leurs amis pleins de bébés, ça a de quoi te refroidir.
-Bande de salopards.
-Ouais.
-Je suis désolé, dit Dean sincèrement.
-Pourquoi ? S’étonna Sam.
-J’aurai dû faire quelque chose.
-Oh ! Tu es un des ces frères surprotecteurs pleins de culpabilité à revendre !
-La ferme.
Ils se sourirent et Dean se sentit mieux que jamais.
-Alors ?
-Ouais ?
-Tu fais quoi toi ?
-Je travaille dans un garage.
-Ah ? s’étonna Sam, Où ça ?
-Lincoln.
-Tu viens du Nebraska ?
-Ouais.
-Ca fait du chemin.
-Un peu oui.
-Tu devais vraiment avoir envie de me voir, répondit Sam doucement en baissant la tête.
Dean sourit. Ce n’était pas un mauvais gamin finalement. Dean se leva, passa à côté de Sam et lui ébouriffa vigoureusement les cheveux en se dirigeant vers le frigo.
-Bière ?
-S’il te plaît, répondit Sam en remettant ses cheveux correctement.
Dean lui tendit une bouteille et retourna s’asseoir un peu plus près.
-Tu as quel âge ? finit par demander Sam.
-26 ans.
-Sérieux ?
-Ouais.
-Merde.
Dean but une longue gorgée. Leur maladresse lui semblait tellement naturelle, cette manière qu’ils avaient de tourner autour de sujets sûrs et ordinaires, sans savoir à quoi s’attendre. Il sourit.
-Je t’avais oublié.
-Quoi ?
-Je t’avais en quelque sorte effacé de ma mémoire depuis… tu sais… l’adoption.
-Oh.
-J’ai redécouvert ton existence la semaine dernière.
-Ouch.
-Ouais. C’est pour ça. J’aurais dû me rappeler avant, j’aurais peut-être pu t’aider.
-C’était pas si mal en fait. Juste…
-Solitaire ?
-Oui, acquiesça Sam.
-Qu’est-ce qui s’est passé avec nos… enfin…
-John et Mary.
-John et Mary, répéta Sam.
Dean ôta les plaques de son cou et les lui lança. Sam passa lentement ses doigts dessus et Dean sourit. Il avait fait la même chose.
-Il y a eu un incendie dans ta nurserie quand tu avais à peu près six mois, commença Dean.
Sam releva la tête et l’écouta religieusement.
-Mary était là. John et moi, on vous a rejoint. Je ne sais plus très bien, il faisait chaud. John t’a mis dans mes bras et je t’ai sorti de là.
-Vraiment ?
-Ouais.
-Et John et Mary ?
-Ils s’en sont pas sortis.
Sam se mordit la lèvre une seconde.
-Je pensais…
-Je sais ce que tu pensais. Tu me l’as dit, lui dit Dean.
-Je suis désolé. Vraiment.
-Je sais, t’en fais pas pour ça. Je comprends un peu mieux maintenant pourquoi t’as réagi comme tu l’as fait.
-Et après ? demanda Sam.
Sam tendit les plaques à Dean qui les récupéra, laissant leurs doigts se frôler. C’était Sam. Vivant et réel pas comme dans ses cauchemars. Dean les repassa autour de son cou.
-Après tu es parti pour la Californie avec les Peyton et moi pour le Nebraska avec les Harvelle. Il y a quelques jours, un vieil ami de John a pris contact avec moi pour qu’on récupère les affaires de nos parents. C’est là que j’ai vu une photo du jour de l’incendie et que je me suis rappelé. Deacon pensait que tu avais été adopté avec moi.
-Loupé.
-En beauté.
-Tu as tout repris ?
-Non, la plupart est encore dans le garage au Kansas.
-Kansas ? Je croyais que tu vivais à Lincoln ?
-Oui mais tout est dans un garage que possédait John à Lawrence au Kansas. Là où nous sommes nés.
-Ok.
-Ça et ma voiture.
-La relique ?
-Hey ! C’est un classique ! Hérétique ! Une voiture de collection !
Sam éclata de rire devant son air scandalisé et Dean le regarda attentivement en souriant. Il allait apprendre à tout connaître de Sam. Il se le promettait.
-Alors ? Tu apprends le droit pour aller travailler avec ton père adoptif ?
-Tu rigoles. Il fait dans le droit d’affaires. Je fais dans le criminel. Je veux pouvoir dormir la nuit en sachant que je travaille pour défendre des gens, pas pour remplir les poches de milliardaires véreux.
-Choix judicieux, Sammy.
Ils se regardèrent brusquement, comme si le surnom avait eu l’air de revenir de loin alors qu’il était sorti si naturel de la bouche de Dean. Ils se sourirent légèrement et commencèrent à parler. Il était temps de savoir qui était leur frère.
***
Ce fut le téléphone de Sam qui les réveilla. Dean se frotta les yeux et essaya de réveiller assez de neurones pour recommencer à être humain. Une main surgit à ses cotés et récupéra l’objet du délit sur la table de nuit.
Dean se retourna et regarda Sam entrouvrir les yeux. Les vêtements de Sam étaient froissés, ses cheveux aplatis d’un coté de son visage, ébouriffés de l’autre. Dean ne se gêna pas pour en rire. Il se leva pour aller vider sa vessie et revint après s’être lavé mains et visage.
Un peu plus alerte, il retourna près du lit.
-Toujours vivant, princesse ?
-Quelle heure il est ?
-8h30.
-Merde !
Sam bondit du lit et courut vers la salle de bain.
-Y a un problème ?
-Je suis censé être en cours depuis une demi-heure !
-C’est pas grave, quelqu’un te passera les cours.
-Je ne connais personne qui ferait ça.
-Daphne semble pourtant t’avoir dans le collimateur.
-Qui ? demanda Sam, les sourcils froncés et la brosse à dents neuve de Dean au fond de la bouche.
-La petite blondinette aux lunettes fines.
-Tu connais ma classe ?
-Hey, fallait bien que je me renseigne.
-Mais t’es un membre de l’Inquisition ou quoi ? Mes parents, mes camarades de classe ! Tu fais partie de la mafia ?
-Non mais je suis plutôt fort pour me frayer un chemin quelque part.
-Du genre ?
-Du genre qu’il me serait utile d’avoir un avocat dans ma famille.
-Merde.
-Bienvenue dans la famille, Sammy.
-La ferme !
-Hey ! Un peu de respect pour ton ainé tu veux !
Sam ressortit de la salle de bain, essayant de remettre en place ses cheveux emmêlés.
-Tu pourrais avoir une brosse quand même.
-Pourquoi faire ? T’as l’impression que je suis une fille ?
Sam leva les yeux au ciel et continua de passer ses doigts dans ses cheveux.
-On a discuté jusqu’à quelle heure hier soir ?
-J’en sais rien. Mais on a fini les bières vers 4h00.
-Merde.
-Au fait, c’était qui ?
-De quoi ?
-Ton téléphone.
-Merde j’avais oublié.
Dean secoua la tête et changea de t-shirt. Il se laverait plus tard.
-Fait chier, entendit-il grogner derrière lui.
-Quoi ?
-Mes parents organisent une réception pour je ne sais quoi et ma présence est obligatoire.
-Sales cons.
Sam hocha vaguement la tête et regarda l’écran de son téléphone pendant quelques longues secondes. Dean soupira et le bouscula un peu d’une épaule.
-Allez dépêche-toi, princesse. Je te dépose à ton cours.
-Merci.
Dean démarra l’Impala et reprit la route.
-Plutôt agréable finalement.
-Pas touche hérétique. Elle est à moi, plaisanta Dean.
-Ca va, mord pas.
-C’est quand ?
-Quoi ?
-La réception ?
-Demain soir. J’ai vraiment pas envie d’y foutre les pieds.
-Je peux te déposer si tu veux.
-Hein ?
-Los Angeles c’est un peu sur mon chemin pour rentrer à Lincoln.
-Tu rentres déjà ?
-Je dois bosser dans deux jours.
-Ok.
-Donc on fait quoi ?
-De quoi ?
-Je t’emmène ou pas ?
-Ce ne sera pas la peine, Kelly envoie toujours James pour m’y conduire.
-Excuse-moi, j’avais oublié ta condition, plaisanta à moitié Dean.
-Dean.
-T’inquiète pas, princesse. Je ne suis pas offensé.
-Arrête avec les princesses !
-T’es une chochotte. C’est toi qui me l’as dit.
-N’importe quoi ! Je peux te botter le cul quand tu veux !
Dean éclata de rire. Il aurait bien aimé voir ça.
-Plus tard, p’tit tigre. Te voilà à destination.
Sam parut surpris et regarda autour de lui.
-Ah oui.
La maladresse revint brusquement et s’installa. Dean soupira discrètement et ébouriffa les cheveux de Sam comme il l’aurait fait pour Jo quand elle était petite.
-Je passe te prendre à une heure. On ira se faire un hamburger avant que je parte.
Sam lui sourit.
-Ok.
Dean le poussa de l’épaule.
-Allez, va apprendre quelque chose d’utile pour une fois.
-Imbécile.
-Princesse.
Sam sourit en coin et claqua la porte derrière lui avant de disparaître dans le bâtiment principal. Dean prit une grande inspiration. Il était heureux. Sam était génial, un peu princier par moment mais vraiment super quand on apprenait à le connaître et Dean ne doutait pas une seconde qu’il l’adorerait vite.
Il sourit, fit un clin d’œil à deux petites minettes qui le regardaient de l’autre côte de la rue et démarra en trombes. La journée commençait bien. Il fallait qu’il appelle Jo. Il avait des choses à penser, et d’autres à raconter.
***
Jo l’avait traité d’abruti au téléphone. Ash s’était encore accordé un sursis grâce à de nouvelles prouesses informatiques et Dean hésitait entre le terme « génie » et « débile » pour le qualifier. Jo avait pourtant été sincèrement heureuse pour lui quand il lui avait parlé de Sam mais sa nouvelle idée lui paraissait complètement idiote et risquée.
Ca il ne pouvait pas le nier mais il avait toujours été un peu barge alors, un peu plus ou un peu moins. Ash l’avait soutenu à fond, ce qui aurait dû l’inquiéter, peut-être. Dean haussa les épaules et appuya sur le frein brusquement.
L’Impala fit un dérapage contrôlé qui la gara à quelques centimètres d’une voiture rouge visiblement neuve et tout juste sorti du garage. Il ouvrit la porte, apprécia le grincement métallique avec délectation et sourit comme un maniaque en la claquant derrière lui. Il réajusta le col de sa veste de cuir usé.
Il avait enfilé son jean troué aux genoux et une chemise correcte et claire par-dessus un débardeur blanc. Il était impeccable. Ou presque. Il passa les grandes portes, tendit son invitation falsifiée au cerbère dans l’entrée et passa devant lui comme s’il possédait l’endroit.
Règle n°1 : Ne jamais se laisser intimider, être toujours en terrain conquis.
Il navigua entre les invités VIP avec aisance et ce brin d’insolence qui lui était propre. Après tout, il était ici chez lui non ? Ou presque. Il sourit, attrapa une coupe de champagne au vol sur un plateau et avala une poignée de petits fours, probablement plus chers que sa paye de l’année, en un temps record.
Il sourit et fit de grands signes vers le jardin. Les yeux verts s‘écarquillèrent quand ils le reconnurent et Dean n’en sourit que plus.
-Dean ! Qu’est-ce que tu fous là ?
-Je suis venu sauver mon petit frère des griffes de Jonathan et Jennifer Hart.
-Dean ! s’exclama Sam. Tu es complètement fou !
-A ton avis qu’est-ce qui les effraierait le plus, que je sois bisexuel ? Délinquant ? ou Multimilliardaire.
Dean sourit. Sam avait l’air d’apprécier son intervention, ce sourire incrédule sur les lèvres et déjà Dean pouvait voir les Peyton s’approcher de lui.
-Samuel ? Tu ne nous présente pas ? Fit la voix rauque de Tomas Peyton.
Dean vit Sam froncer les sourcils. Il n’aimait pas qu’on fasse disparaître le sourire des gens qu’il aimait. Dean tendit la main.
-Je peux te le présenter. C’est John Dixon, des services sociaux, déclara Kelly.
-Vraiment ? Ceci est une soirée privée, Monsieur Dixon, gronda Tomas.
-A vrai dire, je suis invité et je ne suis pas des services sociaux, sourit Dean en buvant sa coup de champagne d’un trait.
-Qui êtes-vous ?
-C’est Dean Winchester, répondit Sam avec un rire au fond de la voix.
-Winchester. Ce nom me semble familier.
-Il devrait. Je suis le frère de Sam, sourit Dean.
-Comment ?
-Oui Sam. Votre fils. Celui que vous avez adopté pour vous faire bien voir, vous vous souvenez ? Ben manque de peau, il a un frère et c’est moi.
-Sortez.
-Voyons, Monsieur Peyton, ce n’est pas très aimable de traiter vos invités de la sorte, dit Dean en sortant son carton.
-Espèce de…
-Et puis en tant que frère de Sam, je fais presque partie de la famille non ? sourit Dean, conscient de tous les regards portés sur lui.
-Samuel ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? s’énerva Kelly.
Sam écarquilla les yeux.
-Oh ne t’inquiète pas belle-maman, Sam n’était pas au courant, j’ai voulu faire ma petite surprise. D’ailleurs, ça me choque de te voir me traiter de la sorte après les regards que tu m’as lancé la dernière fois qu’on s’est vu.
-Sécurité ! Brailla Tomas.
Dean éclata de rire.
-Et moi qui n’est même pas pu te montrer le tatouage que je me suis fait faire en prison, beau-papa, rit Dean en faisant mine de vouloir baisser son pantalon.
Sam lui attrapa la main et se mit à courir vers la sortie. Dean était mort de rire. Le pauvre Peyton avait les yeux qui lui sortait presque des orbites tellement il était en colère. Ils rejoignirent l’Impala à toute vitesse et sautèrent dans l’habitacle.
Dean démarra sur les chapeaux de roues et déguerpit du parking en quelques secondes. Dans la voiture, il n’y avait que leurs rires qui résonnaient.
-Tu es complètement…
-Fou ? Tu l’as déjà dit, Sammy.
-Mais…
-Et puis ça valait le coup ! Non mais tu as vu leur tête ! riait encore Dean.
Ils continuèrent de rire et de parler de la réaction des convives jusqu’à ce que Dean ne se gare sur le parking d’un petit Diner à l’extérieur de la ville.
-Oh Seigneur… se calma Sam.
Dean le regarda avec affection. Voilà, c’était à ça que devait ressemblait son frère et pas à la chose qu’il avait rencontré le première jour. Jo n’était jamais aussi sombre que Sam ne l’avait été à ce moment-là, même quand son moral était au plus bas.
-Alors ?
Sam le regarda et Dean se sentit héroïque à cet instant.
-C’était génial.
-Ah et dire que personne ne croyait en mon idée, fit Dean en feignant la consternation.
-Y avait de quoi !
-Hey ! protesta Dean en frappant Sam sur l’épaule de son smoking.
-Tu as vraiment fait de la prison ? se soucia brusquement Sam.
-Non, rit Dean.
-Donc tu n’es pas tatoué ?
-Nope. Malgré les divers encouragements de mon patron.
-Ok.
-Je ne suis pas multimilliardaire non plus, ni délinquant. Bien que je sois connu pour avoir fait usage d’usurpation d’identité et des faux papiers. Ca s’arrête à peu près là, princesse.
-Cool.
-Quand à la bisexualité, on en reparlera quand tu seras un homme, Sammy.
Dean éclata de rire en se recevant une main sur la poitrine.
-Merci, lui dit Sam au bout d’un moment de calme.
-Mais de rien.
-C’est la meilleure semaine que j’ai jamais eu.
-Content d’avoir pu rendre service.
Sam lui sourit. Dean lui ébouriffa les cheveux.
-Allez viens princesse, je te paye à bouffer.
Sam sortit de la voiture et le suivit jusque dans le snack. C’était aussi une très bonne semaine pour Dean.
***
-Dean ! Ton putain de téléphone ! s’écria Jo par la fenêtre de leur appartement.
Dean courut sous la fenêtre juste à temps pour rattraper son portable jeté du haut de l’appartement.
-Hey ! Fais un peu attention ! J’ai payé ce truc une fortune !
-T’as qu’à arrêter de l’oublier. C’est devenu un vrai standard ! J’en ai marre.
Dean tourna le téléphone dans ses mains pour vérifier qu’il n’ait rien. Il regarda l’écran et sourit. Un message de Sam. Il courut jusqu’au garage, il le lirait plus tard. Ses deux dernières semaines avaient été complètement folles. Jackson avaient hérité de deux nouvelles petites merveilles à retaper pour l’un de leurs plus gros clients. Un collectionneur qui aimait prendre soin de ses petits jouets.
Il avait terminé de travailler sur une vieille Mustang et avait aidé sur une Ford GT-40. Il allait enfin pouvoir travailler sur l’Impala. Jackson avait bavé sur le capot pendant six jours avant de s’en remettre. Dean pouvait voir les doigts qui le démangeaient à chaque coup d’œil. Jackson avait envie de passer sous le capot.
Dean avait reçu une bonne prime pour le traitement rapide de la Mustang. Le client n’était pas un radin à son plus grand plaisir. Il avait invité Jo, Ellen et Bill à dîner. Il n’avait pas arrêté de parler de Sam. Il avait repris contact avec Deacon.
Il avait Sam plusieurs fois par jour au téléphone et il en était heureux. Si au début les conversations téléphoniques avaient été aussi maladroites que leurs premières discussions, ça avait changé depuis.
Sam lui envoyait des photos idiotes de ses professeurs dans des positions bizarres, avait laissé Daphne lui parler timidement au téléphone une fois. Sam semblait plutôt bien s’entendre avec la petite blonde et s’était rapproché des autres membres de son groupe.
Dean était content. Les choses semblaient enfin tourner rond pour Sam. Ils n’avaient pas reparlé des Peyton depuis la soirée de laquelle ils avaient fui et Dean n’en avait que faire, du moment que Sam était heureux, il était ok avec tout le reste.
-DEAN !
-J’arrive !
Il rangea le téléphone dans la poche de son jean de travail et répondit aux beuglements de Jackson. Il allait pouvoir travailler sur son bébé dans les prochaines heures, une fois qu’il aurait fini avec le reste.
***
Il ne vit pas le temps passer. Il allait travailler, remonter dîner avec Jo ou elle descendait le rejoindre au garage pour repartir travailler sur l’Impala. Vingt-deux ans passés dans l’humidité d’un garage sans voir le jour avaient détérioré le véhicule plus qu’il ne l’avait pensé au premier coup d’œil et après des milliers de kilomètres de route.
Il était encore sous la voiture quand on vint tapoter contre la portière. Dean glissa à l’extérieur et s’arrêta net. Ellen lui sourit, un paquet à la main. Dean fit une grimace.
-C’était ce soir hein ?
Ellen rit et lui fit signe de la suivre. Dean soupira, il était vraiment tête en l’air ces temps-ci. Il s’essuya les mains et rejoignit Ellen à la table de travail. Elle lui tendit un cheeseburger et s’installa de manière à pouvoir le regarder manger. Dean essaya de se retenir de dévorer son sandwich sans succès.
-Jo m’a dit que tu travaillais souvent tard ces temps-ci.
-J’ai besoin de vérifier que la voiture est sure si elle veut que je l’emmène en cours avec pour frimer comme d’habitude, répondit Dean après avoir avalé sa bouchée.
-Elle dit aussi que…
La sonnerie du portable de Dean les interrompit. Dean le sortit de la poche de son jean. Un texto de Sam. Dean sourit. Il le lirait plus tard.
-Excuse-moi.
-Elle dit que Sam t’appelle souvent.
-Ouais.
Le regard d’Ellen le fit presque grincer des dents.
-Arrête. Je sais ce que je fais.
-Bébé, je m’inquiète juste un peu.
-Je sais. Sam est bien. C’est mon frère. Jo faisait pareil avant de venir habiter avec moi.
-Je sais. Je me souviens des factures téléphoniques.
-Sam a besoin de moi.
-Je sais. Je ne voudrais pas que tu souffres s’il y a un problème avec les Peyton ou quoique ce soit d’autre.
-T’en fais pas. Je suis invincible.
-Je connais ta véritable identité, super-héros, sourit tristement Ellen.
-Je sais ‘Ma, sourit Dean.
-Tu m’appelles s’il y a un problème.
-Ca marche. Maintenant raconte-moi cette histoire avec l’explosion dans la cuisine. Qu’est-ce que Bill à encore fabriqué ? demanda Dean en mordant dans son deuxième cheeseburger.
-J’ai cru que je l’aurai tué ! s’exclama Ellen en levant les yeux au ciel.
Dean éclata de rire aux bons endroits et se dit qu’il avait bien de la chance.
***
Le semestre touchait à sa fin et Dean pouvait enfin dormir le matin quand il était en congés dans la semaine. Aucun besoin d’amener Jo à l’université. Un jour, il lui achèterait une poubelle, la retaperait dans les règles de l’art et lui jetterait les clés à la figure. Il n’aurait plus besoin de faire le taxi. Plus jamais. Il y avait des limites. La dernière fois, il s’était presque fait molester par une camarade de Jo.
Il ne savait pas encore très bien comment il avait pu en ressortir indemne. Il avait cru y perdre la vie. Alors quand la sonnette se mit à résonner dans sa tête de bon matin pendant son vendredi de repos, Dean crut qu’il allait mordre. Jo avait encore dû s’enfermer dehors en allant chercher des beignets pour le petit-déjeuner.
Il rejeta les couvertures violement et se leva. Il allait étriper cette petite et ni Ellen, ni Bill ne pourraient lui en vouloir. Il ouvrit la porte de sa chambre à la volée et se précipita vers la porte. Il l’ouvrit brusquement à en faire grincer les gons et s’arrêta net.
Raté.
-Sam ?
-Hey ! répondit-il timidement.
Dean se poussa et le laissa entrer. Il fronça les sourcils et scruta Sam des yeux. Il avait l’air en bonne santé, semblait plutôt content malgré de grosses cernes sous ses yeux. Donc pas de problèmes. Seulement la seule présence de Sam dans son salon n’était pas normale.
Il s’approcha et se dit, devant le courant d’air sur son corps, qu’il devrait peut-être enfiler un t-shirt par-dessus son caleçon. Il secoua la tête, alluma la machine à café et sortit une bouteille de lait du frigo, laissant Sam faire l’autopsie de son salon/cuisine.
-Sympa, conclut Sam avec un petit sourire.
-Alors ? Tu vas bien ?
-Ouais. Pourquoi ?
-Tu viens de Stanford ?
-En quelque sorte oui.
-Hey, y a un souci, s’enquit Dean en venant poser la main sur l’épaule de Sam.
-Non pas vraiment.
-Alors qu’est-ce que tu fais là ?
Sam fit une brève grimace et Dean se rattrapa.
-Hey ! Je suis content de te voir hein. Te méprends pas. Je suis même très content mais je suis juste un peu… surpris… surtout à euh… 8h42 sans avoir eu mes trois cafés de rigueur, rassura Dean avec un sourire.
Sam se détendit et hocha la tête.
-C’est vrai que t’as une sale gueule.
-Hey ! Tu me prends au réveil, gamin.
-Princesse !
-C’est toi la princesse. Je suis le beau prince toujours sex, contra Dean avec une moue séductrice.
-Avec un caleçon rose ?
-Je ne sais pas programmer la machine, dit-il en haussant les épaules.
Il y eut un silence confortable. Sam s’assit au comptoir et Dean leur servit un grand mug de café chacun.
-Ton semestre s’est bien terminé ? T’es en vacances ?
-Oui. Major de promotion en tous cas pour ce semestre.
-Ça c’est mon Sammy ! déclara fièrement Dean en lui ébouriffant les cheveux.
-Arrête ça.
-Tu vas où ? New York pour les vacances ? Mexique ?
-Non pas vraiment j’ai pas mal de choses à faire avant la reprise.
-Comme quoi?
Sam sortit une feuille de papier froissée de sa poche. Dean la récupéra et la lut attentivement.
-Ça veut dire quoi ? grimaça Dean.
-J’ai eu une grande discussion avec mes parents.
-Et ?
-Ils me renient.
-QUOI !?
-Je ne veux pas d’eux, ils n’ont jamais vraiment voulu de moi, plutôt que de se pourrir la vie, on va mettre fin à notre relation.
Dean jeta presque son mug dans l’évier.
-Salopards ! C’est pas un contrat professionnel. On y met pas un terme comme ça. Connards, je vais leur montrer moi !
-Hey ! Dean, du calme. Je suis d’accord avec ça.
Dean le dévisagea longuement. Sam hocha les épaules nonchalamment. Dean n’y croyait pas des masses.
-Qu’est-ce que tu vas faire ? s’inquiéta Dean.
-Je quitte Stanford. Je ne peux plus me le permettre.
-Je vais les tuer.
-Je suis transféré à l’Université du Nebraska.
-Quoi? s’étonna Dean, pris au dépourvu.
-Je me suis fait transféré à Lincoln.
-Tu es sérieux ?
Sam hocha la tête avec un sourire sincère. Dean était un peu perdu.
-Euh, ok… si c’est ce que tu veux.
-Je pensais que je pourrais squatter ici pendant un temps, en attendant de trouver un job et un appart’, tu sais.
-Oui bien sûr ! Je… euh, c’est soudain mais ouais ! A 100%. T’es le bienvenu, Sammy.
Dean sourit en grand. Oh oui, finalement c’était une bonne chose.
-Va falloir mettre ton nom en bas.
-T’auras qu’à rajouter Sam ça suffira.
-… Le facteur te connaît déjà ? Tu te l’ais faite en montant ?
-Non. J’ai changé de nom.
-J’ai besoin de m’asseoir… j’ai besoin d’un whisky…
-Dean…
Dean s’appuya contre le dossier du canapé. Sam se leva et se planta devant lui, déterminé et sûr de lui.
-Tu as plus été une famille pour moi en quatre mois que mes parents pendant 22 ans. Je veux dire. D’après ce que tu m’as raconté, John et Mary m’ont plus aimé en six mois que Kelly et Tomas pendant toute ma vie. Alors oui, je serais plus fier de m’appeler Winchester que Peyton. Y’a pas photo.
Dean le regarda longuement, cherchant une trace de doute. Il n’y avait aucune. Sam avait vraiment pris le temps de réfléchir avant d’agir. Il passa un bras autour des épaules de Sam et le serra contre lui longtemps.
-T’es chez toi, Sam. Je suis là pour un bon moment. Tu pourras plus me supporter dans une semaine, essaya de plaisanter Dean.
Sam s’écarta un peu et lui ébouriffa les cheveux à son tour. Dean le repoussa légèrement, en grognant. C’était une question de principe.
-Où sont le reste de tes affaires ?
-Les livreurs devraient arriver demain. Je n’étais pas sûr de pouvoir rester ici.
-Abruti ! Allez pousse-toi qu’on te trouve un truc à manger, fit Dean en claquant sa main sur la hanche de Sam.
-Dean, grogna une voix ensommeillée.
Ils se retournèrent brusquement. Jo écarquilla les yeux en les voyant. Dean se serait tapé la tête contre le mur d’affliction.
-Voilà pourquoi je te demande de mettre autre chose que tes sous-vêtements et cette chemise pour dormir, soupira-t-il dans sa barbe.
Sam et Jo se fixaient d’un regard bovin qui aurait pu être hilarant dans d’autres circonstances. Dean se passa une main dans les cheveux.
-Sam, c’est ma petite sœur, Jo. Jo, c’est mon petit frère, Sam. Sam va rester avec nous.
-Euh, salut.
-Salut, répondit Sam vaguement embarrassé.
-Tu pourrais peut-être te vêtir un peu plus, Jo ?
-Euh, ok.
La petite blonde disparut quelques instants avant de revenir dans un pyjama décent, visiblement neuf et inutilisé. Dean se mit à rire et passa un bras autour des épaules de Sam.
-Bon, qui veut des beignets pour le petit-déjeuner ? Je meurs de faim.
Dean sourit face aux deux regards encore désarçonnés. La vie allait devenir vraiment intéressante maintenant.
FIN
Il m'a fallu un petit moment pour écrire et terminer Fortunate Son. Pendant tout ce temps, je m'étais créée ma propre petite OST pour cette fic, alors je me suis dis que je vous en ferais profiter dès que je l'aurai posté en ligne. Voilà qui est fait. Cover, liste des chansons, lien plus bas
01 - CCR-Fortunate Son
Le réveil de Dean
02 - Fall Out Boy - The Carpal Tunnel of Love
Il se gara devant le bâtiment d’Anthropologie de l’Université.
03 - Fall Out Boy - Sugar, We're Going Down
"-Papa et Maman devraient pas tarder, va prendre ta douche, tu sens le cambouis et l’essence." lui ordonna Jo.
04 - Fall Out Boy - Dance, Dance
Il descendit à la station, un vieux sac sur le dos.
05 - Metallica - The Unforgiven
Dean regarda la coupure de presse fixement. C’était impossible.
06 - Chris Lennertz - The Library
Il sonna la porte d’une immense maison à colonnades d’un blanc presque aveuglant.
07 - Dishwalla - Counting Blue Cars
Dean faisait le piquet près des bâtiments de l’Université de Droit.
08 - Dishwalla - Every Little Thing
Ils étaient assis depuis cinq bonnes minutes et ils ne s’étaient toujours pas adressés la parole.
09 - Cary Brothers - Ride
Dean jeta le reste de ses vêtements dans son sac avec colère. Dehors, le jour se couchait. Il ne pourrait pas partir avant le petit matin.
10 - Cary Brothers - Something
Ce fut le téléphone de Sam qui les réveilla. Dean se frotta les yeux et essaya de réveiller assez de neurones pour recommencer à être humain.
11 - The Who - Baba O'Riley
Règle n°1 : Ne jamais se laisser intimider, être toujours en terrain conquis.
12 - Dishwalla - Find Your Way Home
Jo avait encore dû s’enfermer dehors en allant chercher des beignets pour le petit-déjeuner.
13 - Dishwalla - Collide
S'il devait y avoir un générique de fin ce serait ça XD
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