Un rêve de gare
Fandom : Inception
Genre : pré-slash, pré-canon
Censure : G
Personnages : Arthur et Eames
Date : 10 Janvier 2011
Disclaimer : Pas à moi
Résumé : Une première rencontre comme une autre ou presque...
Notes : Écrit pour le prompt : Rencontres par hasard du
bingo_fr. Merci à
brisby-pops et
shakeskp pour leur béta <3
Un rêve de gare
Arthur avait beau avoir un petit pécule relativement confortable sur trois comptes en banque cryptés dans trois paradis fiscaux différents, il y avait des choses qui n’avaient pas changé malgré son confort financier.
Arthur détestait prendre l’avion. C’était quelque chose contre lequel il ne pouvait rien faire. C’était le lot de tous les pilotes. Il avait passé des années depuis son adolescence dans les forces armées de la CIA, il savait autant piloter un Faucon Noir, que tirer avec un fusil d’assaut à des kilomètres de sa cible. Que ce soit en rêve ou pas. Une chose sur laquelle le gouvernement n’avait pas lésiné, persuadé que pour savoir faire ce qu’ils voulaient, il fallait qu’ils sachent l’accomplir dans la réalité.
Arthur aurait préféré être aux commandes de l’Airbus ou du Boeing qui était censé les transporter d’un point A à un point B.
Alors Arthur adorait l’Europe. Parce qu’il pouvait prendre le train dès qu’il voulait aller quelque part. Même la voiture parfois pour passer d’une gare à une autre. (Ça aidait aussi qu’il n’ait pas à présenter son passeport en franchissant les frontières.)
Après une rencontre avec Miles et Mal à Paris, dans un café de Montmartre, ils en étaient venus à des conclusions folles sur les rêves mais moins que la mission confiée par le département d’Extraction de la NSA que Cobb lui avait proposé dans son email codé. Être indépendant avait ses avantages.
Il se tenait sur les quais de la gare du Nord, sa besace de cuir sur l’épaule, son caban de laine noir Givenchy fermé autour de son écharpe Hermès pour se protéger du froid de décembre. La lumière grise filtrait entre les grandes vitres et structures métalliques à la Eiffel et Arthur brûlait d’envie de les croquer sur son carnet de notes, mais non. Il n’avait pas le temps. Le train pour Prague venait d’entrer en gare pour se remplir à nouveau de passagers.
Arthur souleva son sac de voyages pour le poser en hauteur et s’installa dans son siège de première classe rouge sombre, son exemplaire du Monde sur la petite table. Il prit une grande inspiration. Quinze heures de train l’attendaient et il n’avait guère envie de se mettre à travailler pour n’en émerger qu’à Prague.
Le train allait quitter la gare quand un nouveau passager s’assit dans le siège en face de lui. Arthur le dévisagea d’un coup d’œil. La trentaine tout juste atteinte, des cheveux intentionnellement ébouriffés, un costume Hugo Boss froissé et le souffle court de quelqu’un qui a couru de peur de rater son train.
Arthur l’avait catalogué, analysé. Il referma les yeux pour écouter Miles Davis jouer dans ses oreilles.
Ce ne fut que bien plus tard que ses conclusions se trouvèrent chamboulées Il était en train de prendre des notes stratégiques sur son carnet, bien à plat sur la tablette, son code mélangeant cyrillique et gaélique empêchant quiconque de comprendre de quoi il s’agissait.
Il leva les yeux distraitement et se figea brusquement. En face de lui l’homme gribouillait sur son carnet à dessin, un texte en anglais, dans la plus belle imitation de l’écriture d’Arthur qu’il avait jamais vue.
Arthur se redressa et croisa le regard espiègle de l’homme en face de lui. Arthur se contenta de l’observer, la main sur son arme braquée sous la petite table vers cet étranger. Il haussa un sourcil interrogateur et Arthur tira la glissière vers l’arrière pour se préparer à tirer dans un silence qui aurait pu paraître terrifiant à n’importe qui d’autre.
L’homme leva légèrement les mains en signe de reddition.
-Je vous prie de m’excuser. Je ne pouvais pas m’en empêcher. C’est une écriture très particulière que vous avez là.
Un fort accent britannique qu’Arthur n’arrivait pas à identifier comme authentique à 100%.
-Je ne voulais pas attirer votre méfiance.
-Juste mon attention, répondit Arthur.
L’homme lui sourit et Arthur enclencha la sécurité de son revolver avant de le ranger dans sa poche. Il n’était inutile d’attirer l’attention. Le train était bondé et la prochaine gare n’était pas avant plusieurs heures.
-Quelle perspicacité !
-Que de condescendance dans votre voix, dénonça Arthur.
-Eames, se présenta-t-il en tendant la main.
-Arthur.
Et la suite ne fut qu’aventure, rivalité, rêves et petits noms sur un air de chanson française.
FIN, le 6 mars 2011.