Les Errants
Genre : UA(prend un tournant différent de la série TW Saison 1), angst, fluff, aventure, slash.
Fandom : Torchwood (principalement, pourra éventuellement nécessiter par la suite une connaissance de Doctor Who jusqu'à la saison 3 mais n'est pas indispensable)
Date : Décembre 2007/Avril 2008 (Ce post étant sa première publication)
Censure : G pour ce chapitre
Mots : 1 463 mots
Personnages : L'équipe de Torchwood
Résumé : A son retour au Hub, le Capitaine Jack Harkness ne s'attendait pas à un tel accueil. L'aventure ne fait que commencer pour les membres de Torchwood 3.
Disclaimers : Torchwood et Doctor Who sont les exclusives propriétés de leurs auteurs, Russell T. Davies et de la BBC.
NOTE : Cette histoire se place après la saison 1 de Torchwood et la saison 3 de Doctor Who. Oubliez les saisons 2/3 de Torchwood et 4+specials de Doctor Who.
« Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile. […] En vertu de ce raisonnement et cette intention divine concernant la naissance du temps, le Soleil, la Lune et les cinq autres astres, ceux qu’on appelle Errants, sont nés pour définir les nombres du temps et en assurer la conservation. » Platon, Timée.
Prologue
Quand Jack avait quitté le Docteur sur la place, il ne s’était pas attendu à trouver le Hub dans cet état. Il n’avait qu’une hâte, c’était de les revoir. Parce qu’après tout ce qu’il s’était passé pendant l’Année-qui-ne-fut-pas, ce que Saxon leur avait fait, il ne pouvait pas penser à autre chose.
Il se souvenait encore de l’écran qu’on l’avait forcé à voir. A chaque fois que Saxon tirait, embrochait, torturait son corps jusqu’à ce qu’il meure, il faisait passer la vidéo en boucle sous ses yeux. C’était devenu l’un des passe-temps favoris de ce psychopathe. Il avait mal pour le Docteur. Il avait perdu quelqu’un qui lui était cher et le dernier espoir qu’un jour, il ne soit plus le seul de sa race mais il éprouvait aussi de la joie et du soulagement à le savoir hors d’état de nuire.
Il ôta son manteau et le suspendit au porte-manteau sur le coté. Son bureau était impeccable. Les dossiers étaient rangés par ordre d’importance, les affaires en ordre. Seuls les couinements colériques de Myfanwy faisaient office de fond sonore et Jack bénit le fait qu’il ne soit pas à son goût ou toutes les frustrations du ptéranodon auraient été dirigées sur lui.
Il se laissa aller en arrière sur son siège et regarda le plafond bas de son bureau. Qu’ils rentrent vite et qu’ils rentrent entiers était, pour le moment, la seule chose qui lui importait.
***
Le bruit de l’alarme se déclencha quelques jours plus tard, le faisant sauter de son siège et courir vers la porte coulissante comme un gamin le jour de Noël. Il voyait ça d’ici. Les regards étonnés, le sourire de Tosh, les exclamations de Gwen, les vacheries d’Owen et les yeux de Ianto.
Il sourit encore un peu en entendant leurs voix approcher et résonner. Sa respiration était haletante et il aurait bien couru vers eux s’il ne lui restait pas une once de fierté quelque part, dans un coin. Il sautillait presque sur place.
Et alors ils apparurent.
Gwen avait perdu quelques centimètres de sa tignasse brune, Owen portait sa veste en cuir vintage qui ne cachait pas très bien le bandage de son épaule, Tosh avait un gros pull à col roulé et des cernes qui auraient fait pâlir un mort. Ianto avait apparemment oublié son costume au placard, portant un pull en laine gris anthracite sur un jean noir dont la couleur aurait presque pu aller de paire avec l’hématome en voie de guérison qui ornait sa joue.
Gwen semblait en grand débat avec Owen. Tosh s’opposait à ce que disait Owen pour une fois avec véhémence et Ianto les fit cesser de quelques paroles autoritaires dissimulées sous son ton agréable. Ils avaient l’air éreinté, la mine amaigrie et …
- Les enfants ! Papa est rentré! s’exclama-t-il en écartant les bras.
Quatre regards se braquèrent sur lui et le fusillèrent du regard. Jack faillit reculer devant une telle animosité. Le silence était pesant, tendu et les yeux furieux. Jack était totalement pris au dépourvu. Il s’était attendu à des reproches mais pas à ÇA. Puis de la même manière qu’ils l’avaient pris pour cible, ses équipiers se dispersèrent sans même lui accorder un autre regard et reprirent leur conversation.
- C’est tout ? S’indigna-t-il.
Depuis combien de temps était-il parti ? Des semaines ? Non plutôt quelques mois. Ok, ils avaient le droit de lui en vouloir, mais il y avait des limites ! Il les observa, tournant sur lui-même. Myfanwy se posa aux pieds de Ianto et le poussa de son bec. Il sourit et lui gratta le crâne avec affection.
Jack s’approcha de lui, une boule dans la gorge. Il ne devait pas repenser à l’Année-qui-ne-fut-pas. Ce n’était qu’un vague rêve. Une illusion.
- Ianto ?
Il leva la tête vers lui et le regarda. La colère avait disparu des yeux bleus de Ianto mais pas le reproche. Jack se dit qu’il aurait mieux fait de laisser un mot avant de partir. Il en préparerait un pour la prochaine fois. C’était toujours une question de secondes avec le Docteur.
- Dans un moment, Monsieur.
Ianto prit son sac et alla le déposer à l’entrée du bureau de Jack. Il décrocha le téléphone qui se mit à sonner dans les secondes qui suivirent son entrée.
- Oui. Non. Le Capitaine est indisponible pour le moment. Non la mission a été abandonnée dès la nouvelle de l’arrestation du premier Ministre, Monsieur. Si vous voulez bien m’excuser, il nous reste encore beaucoup de travail.
Ianto raccrocha le téléphone, soupira et se saisit du premier dossier sur le bureau de Jack que ce dernier n’avait même pas pris la peine d’ouvrir. Jack attendit. Sa patience était réellement mise à rude épreuve. Ianto sortit un stylo de sa poche et gratta quelques mots sur les nombreuses feuilles de la pochette.
Il pourrait résister à se jeter sur lui, à poser les milliers de questions qui se bousculaient dans sa tête. Il se mordilla nerveusement la lèvre. Puis brusquement, il se rappela. C’était lui le boss !
- Ianto, déclara-t-il avec insistance.
Le jeune homme se retourna vers lui, les sourcils haussés en signe de surprise. Il s’appuya contre le rebord du bureau et referma le dossier avant de le reposer à sa place.
- Monsieur ?
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est quoi cet accueil ?
Ianto se fit plus sérieux et Jack regretta une seconde d’avoir repris son rôle de patron.
- Vous n’espériez tout de même pas une fête après avoir tout quitté pour partir avec le Docteur, Monsieur ?
- ...
- La moindre des choses aurait été de prévenir. Vous ne pensiez quand même pas que nous ignorerions les vidéos du CCTV. Il s’en est fallu de peu que les autres les visionnent également. Vous pouvez vous estimer heureux que j’aie mis la main dessus avant, sinon vous pouvez être certain que vous seriez déjà criblé de balles à l’heure qu’il est. L’activité du Rift a enregistré un pic très important que Tosh n’arrive toujours pas à expliquer.
- C’était une urgence ! riposta Jack avec véhémence.
- Quitter votre poste sans laisser la moindre instruction pour partir avec un alien répertorié ? Excusez-moi, je n’avais pas vu l’urgence. Je tâcherai de m’en souvenir.
Jack fronça les sourcils en colère. Il avait compris, ce n’était pas la peine d’en rajouter.
- Cependant, la prochaine fois que vous disparaissez - parce qu’aucun de nous n’est dupe, il y aura une prochaine fois - si vous ne signalez pas votre départ et une raison valable pour celui-ci, vous serez relevé de vos fonctions, Capitaine.
- La dernière mutinerie m’a coûté une vie.
Ianto sourit légèrement avant de reprendre son sérieux.
- Vous avez été irresponsable, puéril et inconsidéré, si nous prenons en compte les événements ayant précédés votre départ.
Jack avait l’impression de faire face au conseil des Agents, sa mère et le Docteur en même temps. Son statut de patron de la boîte en prenait un coup, à tel point qu’il ne savait même plus s’il existait toujours à ce stade.
- C’est bientôt fini ?
- Je pense que les autres n’ont même pas encore commencé, Monsieur. Ils m’ont juste laissé le privilège d’entamer les hostilités.
- Mieux vaut toi qu’Owen, plaisanta Jack.
- Ne tirez pas trop vite de conclusions quand à la personne qui pourrait vous rendre la vie infernale au sein de la base, sourit poliment Ianto.
Jack déglutit presque.
Tout ça ne présageait rien de bon pour la suite, quelle que soit l’identité de la personne en question. Ianto pouvait toujours glisser de l’arsenic dans son prochain café et il était probable qu’Owen lui en fournisse avec joie.
- Ceci étant, bon retour parmi nous, Monsieur, sourit Ianto.
- Tu es un sadique, bouda-t-il.
- Vous me connaissez mieux que ça, Jack.
- Pardonné ? demanda-t-il séducteur.
- Pas dans l’immédiat, Monsieur.
Jack sourit un peu et s’approcha lentement. Il ne voulait pas présumer de sa chance. Il tendit la main vers la joue de Ianto et caressa l’hématome du bout des doigts.
- Si ça peut jouer en ma faveur, c’était vraiment très dur, murmura-t-il le plus sincèrement du monde.
Ianto resta silencieux et parfaitement impassible.
- J’ai vraiment cru ne jamais vous voir, continua-t-il.
Il y eut un long silence durant lequel aucun d’eux ne bougea d’un pouce. Il n’y avait que les bruits de la base autour d’eux et les rires des filles pour leur rappeler qu’ils n’étaient pas seuls.
- Nous n’étions convaincus ni de votre retour, ni du nôtre, répondit Ianto.
Jack perdit toute sa réserve et toute sa fierté. Il serra le corps amaigri et presque fragile de Ianto contre lui. Ce ne fut qu’au moment où les bras de Ianto se refermèrent autour de son dos qu’il respira de nouveau naturellement.
À suivre…
(Les posts de chapitres se feront tous les lundis dans la mesure du possible.)