[FIC] - MERLIN

Dec 17, 2009 21:49

Lié au monde, lié à l'autre
Prompt lancé par shakeskp : Si tu crois que je vais marcher sur l’eau pour tes beaux yeux
Fandom : Merlin (série télévisée de 2008)
Genre : gen, SLASH.
Censure : G
Personnages : Arthur, Merlin.
Mots : 1 274 mots
Date : Décembre 2009
Disclaimer : Merlin est l’exclusive propriété de ses auteurs, créateurs et de la BBC.
Note : Tout comme la série je prends quelques libertés avec la légende, le mythe et le dessin animé ;p. A vos risques et périls.
Note : Spoilers Saison 1
***

Personne n’aurait pu prévoir la tempête de neige qui allait éclater. Sauf peut-être Merlin mais quand il était question de partir chasser, il n’y avait aucun moyen de dissuader Arthur de sortir. Alors Merlin s’était préparé à passer quelques jours bloqué dans le froid et le blizzard.

Ca n’y avait pas coupé. Maintenant le blizzard était si fort que les chevaux refusaient d’avancer. Merlin n’en pouvait plus, il sentait le gel s’infiltrer jusque dans ses os et il savait qu’Arthur qui avançait devant lui en lui coupant un peu le vent, devait en souffrir bien plus que lui.

« Arthur !
-Je cherche un abri ! Surtout ne t’éloigne pas ! »

Merlin aurait pu lever les yeux au ciel s’il n’avait pas eu aussi froid. Il se concentra autant qu’il put et sentit le vent lui parler. Les murmures lui donnaient une direction. Merlin soupira quelques mots et le cheval d’Arthur s’emballa assez pour suivre le chemin. Il était inutile d’essayer de convaincre Arthur que Merlin connaissait le chemin vers un endroit sûr par ce temps et les plaintes que Merlin avait formulé jusqu’aux premiers souffles du blizzard.

Merlin descendit de son cheval dès que celui de son roi se stoppa. Il se saisit des deux brides et tira les deux montures jusque dans la grotte malgré les protestations.

« Merlin !
-Nous n’avons pas le choix !
-Et si un ours a eu la même idée que toi ? Je suis sûr que tu seras le premier à lui demander ton hospitalité ? » lança Arthur.

Merlin ravala les commentaires qui lui montèrent à la gorge. Arthur secoua la tête et laissa les flocons tomber à ses pieds. De la glace était agglutinée dans certaines de ses mèches humides et le teint pâle d’Arthur avait pris une teinte rosée à cause du froid.

Merlin le regarda longuement avant de s’éclaircir les idées en inspectant le fond de la grotte. De nouveau un courant d’air, chaud et accueillant.

« Arthur !
-Quoi encore !
-Il y a quelque chose au fond de la caverne. »

Dans la seconde, Arthur avait brandi son épée par instinct et repoussa Merlin derrière lui. Le sorcier aurait du se sentir insulter. Il n’était pas un enfant sans défense ! Arthur avança arme en avant et tous deux trébuchèrent au bout d’un moment, roulant dans de l’herbe fraîche, sous un soleil de printemps éblouissant, l’odeur de fleurs des champs tout autour d’eux.

« Qu’est- ce que…
-Un portail ?
-Parfait. De toutes les personnes avec qui je devais me trouver perdu dans le temps et dans une région inconnue, il fallait que ça tombe sur toi, soupira Arthur sans grande méchanceté.
-Merci. Je connais cet endroit. »

Le lac scintillait devant eux et les oiseaux chantaient dans les arbres.

« Arthur ?
-Quoi ?
-Entrez dans le lac.
-Si tu crois que je vais marcher sur l’eau pour tes beaux yeux, tu te trompes, répondit Arthur avec une grimace.
-Nous ne sommes pas là par hasard. J’en suis convaincu.
-Et comment sais-tu cela ? »

Merlin le fixa en se mordant la lèvre pour ne pas répondre. Ce n’était pas le moment.

« D’accord. D’accord. Mais si j’attrape la mort, ce sera de ta faute. »

Merlin retint un sourire, heureux de voir la confiance qu’avait le futur roi en lui. Arthur ôta sa veste et tendit son épée à Merlin et pénétra dans l’eau. Merlin déglutit, la dernière fois qu’il avait vu Arthur entrer dans une si grande étendue d’eau, il avait failli en mourir et il n’était pas prêt à faire de nouveau face à un tel malheur. Il espérait vraiment ne pas se tromper.

Mais d’un coup, Arthur se mit à effectivement marcher sur l’eau et Merlin savait qu’il n’y était pour rien. Sur ses gardes malgré tout, il surveilla les moindres pas de son roi. Et quand la main brisa la surface paisible du lac à quelques enjambées du prince, Merlin était prêt à la faire exploser en un millier de morceaux de cristal d’eau. Elle brandissait fièrement l’épée que Merlin n’avait pas vu depuis si longtemps. Elle était toujours aussi éblouissante, rayonnant de puissance et de beauté. Une arme digne des rois. L’arme d’Arthur, le cadeau de Merlin.

« Merlin ? » lança Arthur, méfiant.

Merlin hocha la tête pour l’encourager maintenant sûr de lui et de leur bien-être. Arthur s’agenouilla sur l’onde translucide. Merlin sentit une énorme bouffée de tendresse l’envahir en observant Arthur. La tête légèrement penché en avant, la main tendue, l’évidente humilité d’un homme face à un honneur qu’on lui faisait.

Arthur referma la main sur la poignée de l’épée et la brandit à son tour vers le soleil. Lentement la main disparut sous l’eau mais Merlin n’y prêtait pas attention. Ses yeux rivés sur le futur roi, il se retint de s’agenouiller tellement Arthur était beau et royal à cet instant.

Jusqu’à ce qu’il ne sente la magie de la dame du lac disparaître. Alors Arthur émit le cri le moins masculin que Merlin aurait pu imaginer et disparut sous la surface de l’eau le temps d’une respiration.

Émergeant d’un eau froide, Arthur secoua la tête, comme un chien mouillé, y ressemblant aussi avec une telle coiffure et Merlin éclata de rire. Le prince lui hurla dessus le temps d’une nage tout en grâce et en puissance parce qu’Arthur Pendragon ne faisait jamais rien à moitié. Sauf tomber dans l’eau.

Le fou rire le reprit encore plus fort. Jusqu’à ce qu’il se sente soulever et il ravala autant ses rires que l’eau glacée du lac dans lequel Arthur venait de le jeter.

« On fait moins le malin maintenant ? sourit Arthur avec toute la prétention et la fierté des premiers jours ou Merlin avait fait sa connaissance, debout au dessus de lui sur le rivage.
-C’est déloyal, sire.
-Je pourrais te faire décapiter pour avoir ri de moi sans m’avoir porté secours. » annonça Arthur d’une voix rauque et intense, le visage penché vers celui de Merlin.

Aujourd’hui encore, Merlin ne savait toujours pas ce qui l’avait possédé à cet instant. Mais quand il saisit la nuque d’Arthur et plaqua ses lèvres contre les siennes, Merlin sentit que le monde reprenait enfin une course normale, presque naturelle.

Le Destin.

Arthur finit par se dégager avec un long frisson que Merlin savait ne pas devoir au froid. Il fixa longtemps ses yeux dans ceux de Merlin jusqu’à ce qu’un bruit ne brise le charme. Un chant d’oiseaux.

Merlin leva à son tour les yeux vers le ciel. Bleu, sans nuage, les remparts de Camelot si hautes qu’elles cachaient le soleil.

« Comment diable avons-nous atterri là ? » s’exclama Arthur.

Merlin fronça les sourcils devant la note de fausse surprise dans la voix d’Arthur et haussa les épaules. Il lui arrivait encore de faire de la magie sans s’en rendre compte. Un peu plus loin les chevaux attendaient, désorientés mais en bonne santé. Arthur lui tendit la main, l’autre fermement accroché à la fusée de son épée. Merlin la détailla, heureux de la revoir à sa vraie place.

« Excalibur, interrompit Arthur.
-Pardon.
-Excalibur. C’est ainsi qu’elle s’appelle. Il est normal de la présenter à celui qui va aller de ce pas, faire chauffer de l’eau pour notre bain, ainsi que préparer tout ce qu’il faut pour la polir et la soigner aussi bien que son maître, ronronna Arthur avec amusement.
-Si un jour, vous ramenez une licorne dans les écuries, ne comptez pas sur moi pour m’en occuper, râla Merlin parce que c’était ce qu’on attendait de sa réponse.
-Mais oui, Merlin. »

Il y avait encore beaucoup de choses passées sous silence et dont apparemment, ni lui, ni Arthur n’allaient discuter dans les temps à venir mais Merlin ne s’en inquiétait pas. Le Destin était en marche.

FIN

Titre inspiré de Muse - New Born.

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