Séraphine, c'est ma cousine ! Séraphine, on est voisines ! Quand je m'en vais voir ma grand-mère...

Sep 17, 2017 21:55

Titre : regarde en dessous
Auteur : regarde en dessous
Résumé : regarde en dessous
Lien vers la fic : ... parce que tu veux la lire, en plus ? Genre pour de vrai ?
Super bonus de la mort qui tue : ne manque pas la version roman photo du chapitre deux en fin d'entrée !

Tu l'auras deviné, voici la deuxième partie de ma critique sur la fanfiction l'Académie Butler de Malyam. Pendant que tu savoures la suite des folles aventures de Séraphine Gâteau et d'Audrey Bidochon au Lycée de Secours de mes couilles, je vais aller chez Monop' pour faire le plein de codéine et de Lexomil. Mon stock diminue dangereusement, j'ai peur d'entrer en crise.


Souvenez-vous, à la fin du chapitre premier, nous apprenions que suite à diverses péripéties durant l'épreuve d'histoire-géo (péripéties dont on ne connaîtra jamais la teneur car Juan Salraces boit pendant le service et est trop bourré pour s'en souvenir), Séraphine et Audrey vont être expédiées par Colissimo au Lycée de Secours. La principale difficulté étant que ni le lecteur ni nos deux héroïnes ne savent ce qu'est un Lycée de Secours.

Audrey et son imagination débordante ont bien une idée :

Le Lycée de Secours ?, répéta Audrey. C'est comme une roue de secours, mais pour un lycée ?
...
ಥ_ಥ

Regardez-moi ça, c'est extraordinaire. Première ligne du chapitre deux et je ne sais déjà plus si je suis censée lire une fanfiction ou arbitrer une partie de kamoulox. T'es sérieuse, Audrey ? C'est quoi cette réponse ? T'as fumé un platane durant la récré ou quoi ?

Preuve qu'Audrey est loin d'être la seule rastacamée du secteur, Juan Salraces, loin de l'envoyer chez la psychologue scolaire ou de téléphoner à sa maman pour s'assurer que fifille a bien pris ses médicaments pour la tête ce matin, trouve que son idiote de comparaison (qui n'a, j'insiste, absolument aucun sens à moins d'avoir fumé la touffe de chacun des Jackson Five) colle impeccable avec la description du Lycée de Secours.



OF COURSE ! DUH !

Les lycées de Blaireau-sur-Seine, ils z'ont des roues et participent tous les ans au Grand Prix de Monaco avec Satanas et Diabolo, tout va bien dans ma vie, gros bisous et bon weekend. Il faut croire qu'une fois sortis du collège, les élèves français ont cours dans une roulotte.

Tant qu'à savoir pourquoi est-ce que cette bourrique de Salraces tient à ce point à les envoyer dans un garage pour lycées romanichels, celui-ci nous explique que Séraphine et Audrey se seraient comportées comme des sagouines durant l'épreuve d'histoire-géo. 'Uiiii monsieur Salraces, ça, on le savait déjà. Est-ce qu'on pourrait avoir des détails, s'il vous plaît ?

- Je ne comprends pas, murmura Séraphine. Une seconde chance ? Et c'est quoi cette histoire de comportement ? Je n'ai rien fait de mal pendant l'épreuve !
- Une attention minimale est requise lorsque l'on passe un examen. Il ne faudrait pas se faire voler des informations pendant une guerre, n'est-ce pas ?
- Euh...
- Eh bien là, c'est pareil, conclut le CPE.
- Je ne vois pas où vous voulez en venir !
- Oh putain, moi non plus ! s'exclama Chibi Maakuro. Audrey, passe-moi la beuh ! J'suis pas assez défoncée !

J'aime beaucoup la réaction de Séraphine. J'ai eu à peu près la même devant cette explication limpide comme de la merde. Des informations ? Une guerre ? Mais qu'est-ce... que... quoââââ ? Non mais il sérieux dans son délire, lui aussi ? Qu'est-ce qui lui arrive ? Il se croit dans Call of Duty, le Salraces, ou c'est le space cake du goûter qui passe pas ?

Remarquez, vu que ce mec est à des kilomètres de ses pompes à force de ne carburer qu'à l'énergie verte (comprendre : de la weed) au point de ne plus se souvenir de son nom, je ne vois pas pourquoi ça m'étonne encore. Ah oui, je ne vous l'avais pas dit ?Juan "Smoke weed everyday" Salraces change de nom à chaque retour de ligne. Oui, comme ça, sans raison. Un coup, c'est Salraces et la seconde suivante, c'est Salinas. Au début, j'étais complètement paumée, je pensais qu'il y avait quelqu'un d'autre avec lui et les filles dans le bureau mais même pas ! C'est juste l'auteur qui s'éclate à modifier le nom de son CPE au gré de ses envies, histoire sans doute de rendre la chose encore plus chaotique qu'elle ne l'est au naturel. Et ça marche : ce chapitre est une véritable expérience sensorielle. J'en suis pas encore rendue au tiers que je commence déjà à voir la musique et entendre la couleur. Et de manière tout à fait légale, en plus. J'ai peur que la brigade des stup' débarque dans ma chambre.

Sinon, monsieur Salraces (ou Salinas, ou Saladier, ou Saltimbanque, ou Merde de chien, c'que vous voulez, on s'en fout) au lieu de planer à plus de huit mille et faire fumer des joints à Audrey alors que vous savez très bien qu'il ne faut pas. Déjà que cette pauvre fille n'a pas les fils qui se touchent quand elle est clean alors raide défoncée, elle nous fait tourner la planète dans le sens inverse ça ne vous dirait pas d'expliquer clairement à Séraphine ce qu'elle a fait de si mal à part manquer de vigilence au point de laisser Kevin, son voisin de table, découvrir le terrible secret de la recette de lapin à la moutarde de sa mémé ? Non, même pas un petit peu ? C'est dommage, je vous avoue que ça m'aurait intéressée. Et Séraphine aussi, je présume, puisque c'est un peu pour cette raison que vous allez l'envoyer faire la débile à des centaines de kilomètres de chez elle, sans l'accord de ses parents par dessus le marché. Mais bon, c'est pas grave. Vu que pour une connerie prononcée il y a dix bulles de savon qui sortent de votre bouche, vous avez dû confondre le sucre avec de la lessive en poudre. Soignez-vous bien, surtout.

Quoiqu'il en soit, le Lycée de Secours fait un bide. Audrey pas plus que Séraphine ne sont emballées par le projet. Pas parce que ça pue l'arnaque à des kilomètres à la ronde mais plutôt parce que les deux amies ont prévu de s'inscrire au lycée de Xilon sitôt leur brevet en poche (oui, alors, je vous arrête tout de suite, c'est pas la peine de me demander de situer Xilon sur une carte de France, je ne suis même pas sûre que ce soit dans notre système solaire). Même que la maman de Séraphine a déjà réservé les billets Roissy Charles de Gaulle - Aéroport interstellaire de Xilon, avec une correspondance sur la troisième nébuleuse de la constellation du Centaure, alors inutile d'insister, monsieur Salraces, c'est non ! Maintenant, cassez-vous !

Sauf que ce gros lourd de Salraces n'a nullement l'intention de se casser. A peine les filles ont-elles eu le temps de lui conseiller, poliment mais fermement, d'aller se faire cuir le cul avec ses conneries que ce relou de première revient à la charge comme un vendeur de tapis à la petite semaine. Si j'avais un doute sur la fiabilité du CPE, le dialogue qui suit m'achève de penser que cet homme n'est définitivement pas une personne fréquentable :

- Vos effectifs personnels vous seront livrés là-bas. Vous pouvez prendre vos animaux de compagnie , donc (♪ Père Cafard, raconte-nous un bobard, Père Cafard...) (Audrey eut l'air intéressé). ainsi que vos portables (... Raconte-nous deux bobards, Père Cafard ♫...), manga, baladeurs (le regard de Séraphine s'illumina) (... ♬ Nous, Séraphine, Audrey et, euh... Séraphine, on t'écoutera bien !). Ah, et les ordinateurs, dont on a effacé les mots de passe et codes parentaux dérengeant, bien sûr, acheva-t-il

Mais bien sûr, les filles ! C'est la fête à neuneu ! Prenez-donc le hamster, les mangasses, les iphones, les tablettes numériques, la marmotte qui enveloppe le chocolat dans le papier d'alu' et les ordinateurs sans codes parentaux pour visiter tous les sites pornos de la Création, ces outils pédagogiques que tout élève studieux devrait avoir dans son cartable en plusieurs exemplaires. N'oubliez pas non plus d'emporter le parasol et les skis. On sait jamais, hein. Des fois qu'on se serait trop occupé à rien foutre pour vous faire cours.
On en attendait pas moins d'elles, Séraphine et Audrey sont convaincues de la bonne foi de monsieur Salraces. C'est vrai que le CPE de ton collège qui décrit ton nouveau lycée comme une espèce de crèche pour otakus où tu passeras tes journées à lire des mangas, regarder des animes, surfer sur le net et manger matin, midi et soir des frites et des burgers à la cantine, ça ne soulève aucune interrogation et ça ne ressemble absolument pas à une tactique de pervers à bonbons. Mais naaaaaan, tout va bien bien qu'on vous dit, pas besoin d'appeler les flics ! Nous ne sommes pas du tout en précense d'un pédophile en quête de quelques jeunes filles crédules à mettre dans le coffre de sa voiture, voyons ! L'académie Butler... mon cul, oui. Ça aurait dû s'appeler Alerte enlèvement, n'agissez pas seul. Sur ce, je compose le 17. Elle me fait trop flipper, cette fanfiction, j'te jure.

J'espère que Maman Gâteau et Maman Bidochon ont leur diplôme de premiers secours. Si à quatorze ans leurs filles ne sont pas fichues de trouver bizarre que leur CPE les inscrive dans un lycée où l'on ne fait rien d'autre que lire des mangas et dresser Nestor l'aligator à donner la patte, qu'est-ce que ça va être quand elles découvriront que c'est pas le Père Noël qui met les cadeaux sous le sapin ? Il va leur falloir des séances d'électrochocs.

Ceci dit, c'est bien, je note que Lycée de Secours a tout l'air d'un établissement très tolérant : il acceuille sans discrimination les bêtes et les gens bêtes. Après tout, tout le monde sait qu'un grand dadais de quatorze-quinze ans ne peut pas se passer de son doudou à poils ou à plume sinon, il pique sa crise et refuse de faire son dodo du midi. Le Lycée de Secours, partenaire officiel de la fondation Brigitte Bardot et des Maternelles.
Niveau hygiène et sécurité, ça doit être un pur délice d'étudier dans un établissement pareil, j'te raconte pas : entre le plancher noyé sous une couche de merdes animales, les acariens, le concert des chattes en chaleur au petit matin et le personnel qui déambule dans des cages à roulettes comme à Fort Boyard après avoir appris que les vaccins de Choubidou, le chien de Jean-Mouloud, ne sont pas à jour et qu'il a probablement contracté la rage durant les vacances d'été, on doit se fendre la poire bien comme il faut au Lycée de Secours.

Et puisqu'on parle du Lycée de Secours, continuons sur cette très riante lancée car si on ne sait pas bien comment on y entre, on ne sait pas plus ce qu'on est censé y faire. Au début, je pensais qu'il s'agissait d'un établissement scolaire de la seconde spécialisé dans l'acceuil d'élèves en difficulté mais méritants, histoire de les coacher et de leur permettre d'intégrer une seconde générale... jusqu'à ce que je lise le chapitre deux en entier et réalise que dans les faits, c'est plus compliqué. Tellement plus compliqué, en fait, qu'il n'y a pas moins de trois versions différentes qui se téléscopent dans le même putain de chapitre. C'est incroyable, on dirait qu'il y a plusieurs personnes qui cohabitent dans la tête de l'auteur et qu'elles sont toutes en train de se taper dessus pour essayer de prendre le contrôle de ses mains.

L'auteur passe sa vie entière à se contredire :

→ Au début, tout va bien, le Lycée de Secours est dépeint comme un lycée lambda acceuillant en son sein généreux des élèves de troisième triés sur le volet, aux capacités scolaires limités mais particulièrement méritants, pour les aider à préparer le brevet des collèges.

→ Et puis, on apprend que l'Education Nationale est une alcoolique notoire et que suite à une nuit d'ivresse particulièrement intense, elle s'est réveillée à moitié nue sur un brancard au service des urgences et s'est dit comme ça que ce serait très LOL d'alterner brevet fastoche et brevet difficile d'une année sur l'autre. Manque de chance, cette année, c'est le brevet difficile qui est tombé et pour les punir de l'avoir échoué, Séraphine et Audrey sont expédiées au Lycée de Secours.
Je sais qu'on a rarement l'esprit clair quand on a le nez dans son propre vomis mais si ça ce n'est pas l'idée la plus conne de la galaxie, je ne sais pas ce que c'est. Outre que ça n'a pas le moindre intérêt de faire des brevets à difficulté variable d'une année sur l'autre (d'autant que Séraphine et Audrey n'étaient visiblement pas au courant), est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi ces deux andouilles sont les seules à y aller alors qu'il y en a pléthore d'autres qui ont également échoué ? Et pourquoi elles y vont tout court, d'ailleurs ? Si le but est vraiment de les aider à réussir le brevet, pourquoi Salraces ne les a-t-il pas fait redoubler afin qu'elles le repassent en version fastoche ? Je sais pas, ça me paraît plus logique mais il est vrai que je ne suis pas CPE, moi. Je suis sûre que monsieur Salraces a d'excellentes raisons de faire n'importe quoi (hormis d'avoir versé par erreur de la lessive dans son café, bien entendu).

→ Enfin, dernière version et pas des moindres, le Lycée de Secours n'est plus vraiment un lycée mais une sorte de centre éducatif fermé dans lequel Séraphine et Audrey vont être "rééduquées".
Euh, quoi ? "Rééduquées" ? Putain mais elles vont où, là ? A la Pascal le grand-frère Hight School ? Bonjour la transition : du lycée tout mignon, on vient de passer aux jeunesses hitlériennes. Qu'est-ce que je vais découvrir au chapitre trois ? Que le Lycée de Secours est en réalité un temple Inca et que Séraphine et Audrey ont été choisies par les dieux pour servir de sacrifices humains ? Que le Lycée de Secours est une succursale de l'Eglise scientologique parce que, excusez-moi, mais "rééducation" ça sonne très fort comme "lavage de cerveau" ? On va voir Tom Cruise, c'est ça ? Dis-moi, mademoiselle l'auteur, est-ce que t'arracherait les doigts de te poser cinq secondes le temps que l'hémisphère droit de ton cerveau se mette d'accord avec le gauche ? Si ça doit être le Muppet Show dans ta tête à chaque fois que tu essaies d'expliquer un truc, commence espères-tu que ton lecteur comprenne quelque chose à ce qu'il passe dans ta fic ?

Sur cette parenthèse, revenons à nos moutons. Si les promesses de monsieur Salraces suffisent à ravir le coeur d'Audrey, Séraphine est, quant à elle, beaucoup plus réservée. D'accord, elle est trop contente et tout, elle va pouvoir mettre dans sa valise ses One Piece, Fifi sa baleine à bosse domestiquée et la famille de morpions qui a élu domicile dans ses poils pubiens (elle est comme ça, Séraphine, elle aime les animaux) mais quand même, elle a la scoumoune de partir comme ça. Oh, pas parce qu'elle trouve un peu suspect que son CPE l'expédie sans son consentement et celui de ses parents dans un lycée où Naruto et la Wii U ont visiblement plus d'importance que les manuels scolaires, hein, soyons sérieux. Séraphine, elle veut bien passer pour l'intellectuelle du duo mais 'faudrait pas pousser non plus. Si elle force de trop, elle risque d'endommager le dernier neurone qui lui reste et de mourir d'une surchauffe intracrânienne. Avouez que ce serait dommage.
Ce qui rend Séraphine toute chose, c'est qu'elle ne va pas pourvoir annoncer à ses parents qu'elle n'a pas réussi le brevet de collèges.

Je ne veux pas quitter mes parents comme ça ! Il faut que je leur dise moi-même que j'ai raté le brevet !

T'es vraiment sûre qu'il n'y a rien d'autre qui te chiffonne, Séraphine ?

Je sais pas, comme le fait que le CPE de ton collège t'inscrive de force dans un lycée dont tu n'as découvert l'existence que deux secondes plus tôt ? Que le dit lycée accepte de bon coeur Hamtaro et ta collection complète de Oui-Oui au Pays des Jouets mais, malheureuse, surtout pas tes cahiers de cours ! Sait-on jamais, des fois que tu ferais des trucs dangereux pour ta santé comme étudier ou réviser pour ton brevet des collèges, ce pour quoi tu es là à la base. Que monsieur Salraces refuse que tu préviennes tes parents au prétexte qu'il va s'en charger lui-même le lendemain seulement, histoire d'être bien certain que toi et Audrey aient eu le temps de passer la frontière et de disparaître dans la nature ? Non, tout va bien dans ton monde magique, Séraphine ? T'as pas l'impression que tel que c'est parti, t'as moins de chance de te retrouver dans un lycée que d'être vendue à un réseau de prostitution ou à une filière djihadiste pour que ton CPE puisse se payer sa came ?

C'est du Séraphine tout craché, ça. Une bombe explose à l'autre bout de sa rue et tout ce qui la tracasse, c'est de savoir si elle a bien fermé le gaz.

Allons, Séraphine, vous savez bien que, si je vous ai dit de dormir dans le bus, vous le ferez.

« Parce que vous êtes un Sims, Séraphine, vous n'avez aucune personnalité. Il me suffit d'appuyer sur ce bouton pour que vous m'obéissiez au doigt et à l'oeil au lieu de vous sauver en courant de mon bureau ou d'utiliser votre téléphone portable pour appeler vos parents à la rescousse. Que dîtes-vous ? Vous voulez ramasser ce crayon ? Attendez, j'appuie sur A + bas et... voilà ! Votre jauge de bonheur est pleine ! »

Remarquez, quand bien même Séraphine aurait eu la précense d'esprit d'envoyer un texto à ses géniteurs, pas sûre que ces derniers auraient bougé leurs grosses fesses pour autant. Dans la catégorie des pires parents du monde, les Gâteau et les Bidochon sont considérés comme des demi-dieux par les services sociaux. L'aide sociale à l'enfance et le Tribunal de Grande Instance de Blaireau-sur-Seine les connaissent comme le loup blanc.

J'ai jamais vu des parents aussi peu concernés de ma vie. Tu pourrais croire que ne voyant pas leurs filles revenir alors que celles-ci sont simplement parties au collège regarder leurs notes, ces braves gens se seraient un minimun inquiétés... bah même pas ! Ils sont peace and love, les Gâteau et les Bidochon. Tellement, en fait, que sur les treize chapitres que compte cette fanfiction, à aucun moment ils n'essaieront de prendre contact avec l'une ou l'autre pour s'assurer, sinon de leur bonheur, qu'elles sont toujours en vie et en bonne santé. Ah non, hein, rien à foutre. Séraphine et Audrey, on les aime bien mais elles ont juste été conçues pour les allocs et les packs de lait gratuits chez Auchan alors qu'elles soient là ou dans la cave de leur CPE, on s'en bat les steaks. Et puis, de toute façon, on est super occupé en ce moment : on a une soirée pétanque-tuning chez Jacky le weekend prochain. On appelera les flics plus tard.

Pour vous dire à quel point ils ont en rien à branler, dans le chapitre six, Séraphine et Audrey récupèrent toutes leurs affaires et leurs animaux de compagnie. Ça veut dire qu'il y a un pauvre connard qui s'est pointé avec son utilitaire au domicile des Gâteau et des Bidochon, a embarqué le chat, la console de jeux, la télé et les vêtements de deux gamines disparues depuis des semaines et tout ça, avec la bénédiction de leurs parents qui ont laissé faire sans protester, poser de questions ou demander à ce qu'on leur rende leurs filles. Tout ceci est parfaitement normal. Tu m'étonnes qu'Audrey souffre de sérieux troubles du comportement. Les chiens font pas des chats.
Et Séraphine qui hurle à la mort parce qu'elle va pas pouvoir annoncer à ses parents qu'elle a pas réussi le brevet... Sachant que ces derniers n'ont pas été fichus en treize chapitres de lui envoyer ne serait-ce qu'une carte postale, savoir si leur fille a eu ou non son brevet des collèges doit à peu près autant les perturber que d'apprendre qu'une mouche vient de péter à l'autre bout de la Terre. Elle a dû être super sympa, la conversation téléphonique entre monsieur Salraces et Maman Gâteau :

« Allô ?
- Madame Gâteau ? Bonjour, Juan Salraces à l'appareil, je suis le CPE du collège Ayvres. Je vous appelle à propos de Séraphine.
- Elle a fait quelque chose ?
- Rassurez-vous, rien de grave. Comme vous le savez sûrement, Séraphine est aussi vive d'esprit qu'une méduse. C'est pourquoi, j'ai décidé tout seul comme un grand de l'envoyer à l'autre bout de la France dans un Lycée de Secours.
- Qu'est-ce que c'est, ça, un Lycée de Secours ?
- Euh... hum, bref. Elle doit être arrivée à l'heure qu'il est. Vous n'aurez pas à débourser à centime : le premier trimestre d'EPS étant consacré à un cycle pole-dance, Séraphine paiera ses frais de scolarité et de nourriture en montrant ses seins à des touristes japonais. Pour ce qui est de ses affaires, une camionnette passera chez vous dans les prochaines semaines pour chercher ses vêtements, ses animaux, sa totote et son doudou. Y voyez-vous un inconvénient ?
- Non, c'est parfait ! Justement, avec les vacances qui approchent, nous pensions abandonner Séraphine et le chien sur une aire d'autoroute mais puisque vous proposez de nous débarrasser gratuitement des deux, nous ne pouvons refuser. Merci beaucoup, monsieur Salraces. Si vous avez Séraphine au téléphone, dîtes lui que je ne l'ai jamais aimée et que comme la maman oiseau, je lui vomis dans la bouche. »

Ben voilà, Séra !, sourit Audrey. On va manger... DES CHIPS ! T'entends, Séra ? DES CHIPS ! C'est tout ce que te fait quand je te dit qu'on va manger des chips ? (Non, tu ne rêves pas, Audrey est prête à grimper à bord de la camionnette blanche de son CPE en échange d'un produit vendu par lot de six pour un euro cinquante chez Franprix. Il faut croire que ses cas sociaux de parents ne lui donnent que de la crotte à bouffer. Genre, littéralement.).

Pour vous situer le contexte, Séraphine est au bout de sa vie parce qu'elle ne veut pas quitter sa famille, ses amis, son chien ou que sais-je encore (alors qu'un coup de fil à la police aurait suffi à mettre fin à son cauchemar mais visiblement, ça a l'air d'être bien au dessus des capacités intellectuelles de cette pauvre Séraphine. Si vous avez un dîner de cons de prévu, merci de penser à elle) et Audrey essaie de la convaincre que, sisi, c'est trop bien comme plan parce que monsieur Salraces leur a promis un paquet de Lays si elles acceptaient de monter dans le bus.

...

Plus j'avance dans ma lecture, plus je pense que Maman Bidochon devrait coller un procès à la structure hospitalière qui a assuré le suivi de sa grossesse. Y'a un bon gros paquet de bifetons à se faire, moi j'dis. C'est quand même incroyable qu'avec tous les progrès scientifiques réalisés ces dernières décennies, les médecins n'aient pas été fichus de remarquer que si on peut entendre la mer en approchant un coquillage de son oreille, on peut voir l'univers entier en collant son oeil contre l'oreille d'Audrey. Pourtant, une pancarte "espace à louer" à l'endroit où aurait dû se trouver le cerveau du foetus, ça doit se voir à l'échographie, quoi, merde !

Heureusement que monsieur Salraces ne lui a promis du caviar parce que vu l'état d'excitation sexuelle dans lequel elle se se met pour des chips, produit par excellence que tu peux trouver dans une station Esso, elle aurait enlevé sa culotte. Enfin bon, c'est magique, voilà que Séraphine est prête à partir. Deux secondes du plus tôt, elle pleurait des larmes de sang en jurant ses grands dieux qu'elle préferait s'allonger sous une moissonneuse-batteuse plutôt que de tout quitter mais maintenant qu'elle sait qu'elle va pouvoir festoyer avec un jambon-beurre et des chips achetés dans on ne sait quelle station service, y'a plus rien qui la retient ici-bas. Heureusement qu'à elle non plus, on ne lui a pas proposé du caviar.

Une fois installées dans le bus, nos bécasses préférées font la connaissance de... OH PUTAIN ! Undertaker ! Vous ici mais quelle surpriiiiise ! Et en chauffeur de bus, en plus ! Dîtes-voir, Undertaker, vous êtes là en tout bien toute honneur et pas parce que vos passagères sont deux jeunes filles naïves et probablement vierges dont les petites fleurs n'attendent que d'être cueillies ? Non, hein, ce n'est pas du tout votre genre de jouer à pouët-pouët camion avec des mineures. Et on peut savoir pourquoi est-ce que vous vous pointez que maintenant alors qu'elles sont toutes seules dans ce grand bus ? Vous aviez peur qu'en vous approchant trop près du collège Ayvres, votre bracelet électronique fasse sonner tous les commissariats de France et de Navarre ?

A leur crédit, Séraphine et Audrey ont quand même des couilles en béton. Elles restent tranquillement sur leur siège, à papoter, alors qu'elles sont seules en compagnie d'une espèce de Gandalf du pauvre habillé en croquemort brittanique old school, avec des ongles de dix centimètres, un rire de pervers et une frange de deux mètres devant les yeux. D'autant plus qu'Undertaker est un Shinigami. Comme tous les Shinigami dans Black Butler, sa myopie l'empêche de voir à plus de cingt centimètres. Le laisser conduire un bus scolaire me semble être une aussi bonne idée que de demander à Gilbert Montagné de piloter un Boeing.

- Bonjour monsieur. Je suis ravie de vous connaître.
Le sourire de l'homme se figea, et Audrey aurait juré qu'il était surpris. Mais son petit rire reprit :
- On est rarement heureux de me connaître à la fin de sa vie...

Leur dit-il, alors qu'elles sont jeunes, en bonne santé et n'ont aucune raison de mourir dans les prochains jours. Du moins, pas naturellement. Ou bien Undertaker prévoit de les tuer après les avoir fourré comme une dinde le jour de la Saint-Sylvestre, ou bien il flaire le carambolage mortel faute de n'avoir conduit jusqu'à présent, XIX°siècle oblige, que des voitures tractées par des canassons. Enfin bon, avec un peu de chance, il ne saura même pas comment mettre le moteur en route.

Mais Audrey, elle s'en fout de finir en mannequin de crash test. Elle est super virile, elle a du poil au torse et des balls en acier, elle préfère parler frites :

- Et c'est quoi votre nom ? Vous bossez au lycée ou vous êtes juste chauffeur ? Vous aimez les frites ?
- Les frites ?, répéta l'homme en souriant. Je ne peux pas te dire, miss, j'ignore ce que c'est.
- Tu sais pas c'est quoi les frites ?!

Premièrement, Audrey, les gens civilisés ne disent pas "tu sais pas c'est quoi les frites ?!" mais "vous ne savez pas ce que sont les frites ?". Si tu pouvais t'exprimer comme un humain normalement constitué et non comme si tu avais été élevée dans une jungle par un chimpanzé nommé Cheeta, cette fanfiction gagnerait en qualité, merci à toi.

Deuxièmement, Undertaker, vous vous foutez de nos gueules ou je rêve ? Vous ne savez pas ce qu'est une frite ? Vraiment ? Et le fish and chips, c'est quoi, alors ? Que vous ne connaissiez pas la frite sous sa forme alumette comme celles de McDo, passe encore. Mais sachant que chips, en anglais, ça veut dire "frite", que ce mets existait à votre époque et qu'en plus il était très apprécié par les petites gens car bon marché, facile à préparer et très nutritif, excusez-moi d'insister mais si, vous savez forcément ce que c'est.
D'ailleurs, vous noterez qu'Undertaker, charmant croquemort tout droit venu du XIX°siècle, ignore ce qu'est une frite, par contre, conduire un bus scolaire, ça, il sait faire. C'est vachement logique.

Troisièmement, Audrey, t'es complètement tarée ou comment ça se passe ? Enfin quoi, merde, Audrey ! Tu te fais accoster par un mec qui ressemble à Pollux du Manège Enchanté avec des ongles de dix centimètres, une frange qui lui touche les pieds et une folle envie de tourner un Jackie Michel avec toi et Séraphine dans les goguenots à la turque de l'aire des trois petits chevreuils sur l'A13 et tout ce qui te passe par la tête, c'est de lui demander s'il aime les frites ? Mais que... ? Et puis, qu'est-ce que c'est que cette obsession malsaine que tu nous fait avec les pommes de terre ? C'est quoi, ça, une sorte de fétichisme sexuel ? 'Faut pas t'inviter manger à la Pataterie, toi. Tu serais fichue de débarquer en cuissarde et mini-jupe en pensant qu'on t'emmène à une soirée partouze.

Enfin bon, à peine tout ce petit monde embarqué qu'Undertaker pousse la bécane à plus de 160 à l'heure et fait des drift de folie à la GTA sur l'autoroute. Ma foi, ça promet. C'est pas un peu illégal ?! Demande cette ingénue de Séraphine. Pas dans mon pays, lui répond Undertaker. Il a pas tort, le corniaud. La perfide Albion du XIX°siècle était beaucoup moins hystérique sur les limitations de vitesse, la faute aux chevaux d'attelage qui ne dépassaient que trop rarement les 130 kilomètres/heure.

Comme escompté, Undertaker n'est pas la crème des chauffeurs : et vas-y que je te prends l'autoroute en contresens, et vas-y que je n'y vois aucun inconvénient à laisser Audrey grimper sur le toit (je vois pas trop l'intérêt d'emmener des élèves morts mais bon, 'faut croire que le lycée James Butler accepte de faire cours aux cadavres), et vas-y que j'effectue un modeste détour de quelques milliers de kilomètres pour aller chercher une gamine anglaise de douze ans nommée Lââm. Tu trouves que c'est pas très logique que Lââm, douze ans, soit envoyée au Lycée de Secours alors qu'elle est encore à des années lumières du brevet des collèges ? Rassure-toi, tu n'es seul :

Et par avance, oui, Lâân (Trotro) est un peu jeune pour intégrer un lycée, mais considérez le lycée James Butler plus comme un centre correctionnel que comme un lycée normal. (Ah ? C'est des thugs, maintenant ? Et elles ont fait quoi, Séraphine, Audrey et Lââm, pour mériter la prison à vie ? Une bataille de petits suisses à la cantine ?)

Elle est marrante, l'auteur. Non contente de prendre son lecteur pour un débile léger, la voilà qui exige qu'il se comporte comme tel. Vous allez voir que dans le chapitre suivant, elle va me demander de lui faire ses courses.

Bref, suite à moult péripéties et attentats au Code de la route, la fine équipe arrive finalement à l'académie James Butler, aussi communément appelée Lycée de Secours. En un seul morceau. Bizarrement, j'aurai pas parié un centime d'euro sur un dénouement si heureux, comme quoi, je suis mauvaise langue. Deuxième miracle de cette folle journée, Undertaker n'a pas non plus fait l'objet d'un contrôle routier alors que, rappelons-le, il est coiffé comme un bobtail, n'a pas le permis de conduire, est quasiment aveugle et conduit un bus scolaire sur l'autoroute comme s'il participait aux 24 heures du Mans avec, à son bord, trois mineures de moins de quinze ans dont les parents ignorent où elles se trouvent (ce qui n'a pas l'air de les affoler outre mesure mais bon, hein, c'est pour le principe). Au troisième miracle, on pourra le canoniser.

Et ainsi s'achève le chapitre deux, de même que le vent de folie qui soufflait sur cette fanfiction. Maintenant, on va retomber sur très chiant et il faudra attendre le chapitre huit avec l'arrivée de l'inénarrable Nadège Pruneau (ooooh ce nom !) et de sa clique de saltimbanques pour qu'on retrouve un peu l'esprit grand-guignol du chapitre deux. Autrement, non, c'est vraiment très chiant.

Bon, j'avoue, j'ai quand même eu un demi-espoir avec le chapitre trois quand Sebastian Michaelis, en mode mademoiselle-Mangin-balais-dans-le-derche, encastre d'entrée de jeu la gueule d'Audrey dans un mur pour lui apprendre la vie. Demi-espoir vite envolé en continuant ma lecture car mis à part ce moment coup d'boule-balayette de toute beauté, le Lycée de Secours n'est rien de moins que la bonne colo de vacances où tout le monde il est gentil, tout le monde il est mignon, tout le monde il rigole bien. Quoique niveau niveau hygiène et sécurité, c'est pas tellement la panacée. Pour économiser de l'espace, le directeur, alias ce grand con de Sebastian, n'a rien trouvé de plus intelligent à faire que d'obliger tout le monde, filles comme garçons, à partager le même dortoir. Et parmi les garçons, je rappelle qu'il y a Bard, la trentaine et toutes ses dents. What could possibly go wong ?
Question hygiène, là encore, c'est une autre histoire merveilleuse. On savait que les animaux de compagnie pouvaient déambuler en semi-liberté dans les couloirs du lycée mais ce qu'on ignorait, c'est qu'en plus d'être chauffeur, Undertaker est également cuisinier. Sachant que dans le manga, le bonhomme ne sait faire que des cookies et sert le thé dans les mêmes récipents qu'il utilise pour prélever les organes de ses clients décédés, je plains ces chers bambins.

Voilà pour le chapitre trois. Celui-ci n'étant, grosso merdo, qu'une visite guidée du lycée James Butler (que j'écris toujours "Jambes Butler", je sais pas pouquoi, la fatigue, sans doute) et que je me suis pas encore débarrassée de mon air bête de poule devant un couteau à cause du chapitre deux, je vais poliment l'ignorer. De toute façon, il est chiant comme une visite au musée de la pluie, promis, vous ratez pas grand-chose. Et puis, je n'ai encore plus de place sur cette entrée, putain de merde. LJ, t'es relouuuu.

Sur ce, comme promis, je vous laisse en tête à tête avec le roman-photo du chapitre deux (savourez-le bien, il m'a fallu du temps pour le faire, celui-là) et je vous donne rendez-vous à l'entrée suivante pour la dernière partie de cette critique. Et je dis bien la dernière parce que trois, ça commence à faire beaucoup.
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