Auteur : Tink_chan
Rating : NC-17
Genre : OS
Personnages : Arashi 0-0
Note : J'ai persisté...Ceci est un OS (en deux parties à cause du nombre de caractères limités du LJ mais posté en même temps!)
![](http://pics.livejournal.com/tink_chan/pic/00025cxx/s640x480)
"Sho....lève-toi!
-Quoi?
-Il hurle.
-Qui?
-Ton leg.
-Arrête de l'appeler comme ça. Et puis c'est pas 'il' c'est 'elle."
Sho sortit de son grand lit, laissant Jun se rendormir et se dirigea vers la nurserie où retentissaient les hurlements stridents d'un nourrisson. Le jeune homme ne cessait de s'étonner de la puissance qu'une si petite cage thoracique pouvait receler. Il alluma la veilleuse de la grande chambre et se passant la main sur les yeux pour tenter de les ouvrir davantage, alla vers le berceau où la petite fille se trouvait.
Elle était écarlate, ses traits déformés par une colère que rien ne semblait pouvoir endiguer.
Il passa doucement la main sur son ventre pour tenter de l'apaiser mais elle se tordit un peu plus dans son lit de bois et il dû se résoudre à la prendre dans ses bras. Elle ne se rendormirait pas si facilement...
Tout en chuchotant des mots doux il la promena dans la pièce, caressant son dos mais en la voyant se pencher en arrière avant de se lancer contre son torse de toutes ses forces la bouche ouverte, il pu établir un diagnostic rapide à la raison de ses pleurs. Elle avait faim. Encore. Sho regarda sa montre qui affichait 1 heure du matin et soupira de dépit.
Depuis qu'il avait accueilli le nourrisson, il n'avait pas dormi plus de 3 heures d'affilée et ça commençait à devenir problématique pour le bon déroulement de ses journées de travail. L'épuisement le guettait sérieusement...
En préparant un biberon d'une main et tâchant de l'autre de tenir correctement le bébé, il se prit à rêver à une personne qui pourrait parfois prendre le relais...
Il s'installa dans le rocking-chair de la chambre de la petite fille et sourit en la voyant chercher avidement la tétine qu'elle sentait toute proche. Quand enfin, elle se mit à téter ses pleurs cessèrent et elle regarda Sho avec le sérieux qui caractérisait les si jeunes nourrissons.
"Ne, Hana-chan, ce serait bien que tu songes à dormir la nuit...je commence à avoir du mal à tenir debout...mais tu t'en fiches, hein?"
Malgré tout, il devait bien admettre qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même...
Sho Sakurai avait une sœur aînée qui était son exact opposé. Aussi excentrique qu'il pouvait être formel, aussi fantaisiste qu'il était terre-à-terre. Chie était capable de disparaître des mois entiers sans lui donner de nouvelles et de revenir à l'improviste à Tokyo, s'installant chez son frère sans lui en demander la permission...avant de repartir comme elle était venue. Lorsqu'elle s'était présenté un jour à la porte de son appartement avec le ventre protubérant d'une maman à un terme bien avancé, il dû s'avouer que ça, il ne l'avait pas vu venir. Chie avait le don de le surprendre et cette fois-ci elle avait dépassé ses espérances.
Elle avait emménagé chez lui sans prendre la peine de dresser un état des lieux de sa vie actuelle, et Sho s'était dit qu'ils auraient probablement le temps dans le futur d'avoir une discussion importante sur les responsabilités d'une mère de famille et les difficultés d'être une mère célibataire. Surtout avec la profession de photographe qu'elle exerçait... Mais ils n'en avaient pas eu le temps.
Chie était morte en donnant le jour à une petite fille, laissant à Sho la garde de celle-ci par testament.
Dire qu'il n'était pas prêt à être père était un doux euphémisme...
Sho Sakurai faisait partie de ce qu'on pouvait nommer l'élite de par sa naissance autant que par son actuel statut social et il avait crée une maison d'édition qui commençait à avoir une jolie renommée. Il possédait une grande maison, un majordome, une cuisinière et même...un petit-ami, Matsumoto Jun qui était journaliste pour un magazine littéraire, et se trouvait être sans hésitation l'homme le plus réfractaire à la paternité que Sho connaissait.
Ils ne vivaient cependant pas ensemble et depuis l'arrivée du bébé, rares étaient les nuits qu'ils avaient pu passer tous les deux, Jun ne supportant que très peu les cris et la présence du nourrisson.
Il suppliait Sho de revenir à la raison en la confiant à ses parents ou en engageant une nurse qui s'occuperait de la petite fille à sa place. Mais Sho ne pouvait s'y résoudre. Ce petit bout d'être humain était tout ce qui restait de sa sœur, il ne pouvait pas la confier à quelqu'un d'autre...Dans la journée, son majordome et sa cuisinière assuraient l’intérim avec plus ou moins de bonheur, mais quand il rentrait le soir, il n'était plus qu'à elle. Cependant Hana n'était pas un nourrisson facile. Et Sho en comprenait parfaitement la raison...Comment être un être humain apaisé, lorsqu'on a causé la mort de celle qui était sensé vous protéger et vous aimer plus que quiconque au monde? Leurs peines jumelles les liaient étrangement, créant un lien filial qui bouleversait le jeune homme.
Il alla se recoucher sans bruit, tentant de ne pas réveiller son compagnon, mais celui-ci ne dormait pas.
"Ca ne peut pas durer comme ça, engage quelqu'un qui se lèvera à ta place la nuit...tu penses tenir combien de temps comme ça?
-J'en sais rien. Pour l'instant, j'arrive pas à faire autrement... »soupira-t-il.
« Alors ne comptes pas sur moi pour partager ton calvaire. Tu m’appelleras quand tu auras retrouvé la raison, ou quand le petit monstre aura suffisamment grandit pour que son oncle puisse avoir une vie sexuelle...
-Ne l'appelle pas comme ça!
-Ouais c'est ça...bonne nuit...il faut que j'ai l'air présentable moi demain."
Jun se retourna et mis autant de distance que le lit lui permettait entre lui et Sho.
Quand Sho se leva le lendemain matin, Jun était déjà parti et il petit-déjeuna seul.
Comme tous les matins à la même heure, son café l'attendait ainsi que son jus d'orange et le journal du jour.
Son majordome se tenait dans un coin de la pièce prêt à répondre à toute demande, étouffant un baillement discret.
"Fatigué?"demanda Sho sans se retourner.
"Non, monsieur. Tout va bien.
-Aiba?
-Oui, monsieur?
-J'aimerais passer une annonce dans le journal de la ville. Nous devrions trouver une nurse pour Chie. Tu ne penses pas?
-Certainement monsieur.
-Ca te soulagera de ne pas avoir à t'occuper d'elle pendant la journée...Je pense aussi qu'elle a besoin d'une certaine stabilité.
-Hana-chan sera probablement heureuse effectivement d'avoir une personne pour s'occuper d'elle.
-Pas besoin de prendre des gants... »sourit Sho en se retournant pour regarder son majordome qui affichait son air sérieux habituel « Elle t'empêche de travailler à pleurer sans cesse...tu seras soulagé de ne plus avoir à faire la baby-sitter.
-Effectivement monsieur » chuchota-t-il en rosissant légèrement. « Avez-vous des exigences particulières ?
-A quel sujet ?
-Pour la nurse, monsieur.
-Ah, non...qu'elle soit gentille et compétente, discrète si possible et surtout patiente. Ca devrait suffire. Je ferais les entretiens après-demain.
-Certainement monsieur. Je vais envoyer un e-mail au journal tout de suite.
-Merci Aiba. »
Sho mordit pensivement dans son toast, une petite pointe d'angoisse le saisissant à l'idée qu'il allait confier Hana à une inconnue.
+~+~+~+
« T'es viré !
-Vous rigolez, j'ai rien fait !
-C'est pas le problème, Nino. Y'a plus assez de travail pour 4 personnes au restaurant et tu es le dernier embauché...c'est bêtement mathématique.
-J'en ai besoin de ce job, vous le savez !
-Alors dis-moi, qui je vire à ta place ? Saki qui a 3 enfants à élever seule ? Hiro dont la femme attend un bébé ?
-Non, bien sûr que non...je comprends.
-Je te promets que si je rembauche un jour, tu seras la première personne que j’appellerai.
-Ok. Merci Chef. »
Nino déposa son tablier sur l'une des tables du restaurant et passa la porte pour la dernière fois. Il passa la main sur son visage, envisageant les options qui s'offraient à lui. Aucune. Pas de travail, pas de revenus, pas de logement...quelle merde, pensa-t-il en fourrant les mains au fond de ses poches vides.
Il alla s'asseoir dans un café proche et parcourut son répertoire de portable en revue, cherchant une idée qui lui sauverait la mise. Mais pour un jeune homme tel que lui, sans qualification particulière et venant des bas quartiers, les choix de carrière étaient plus que limités. Il savait tout faire mais n'avait aucun diplôme...c'était l'histoire de sa vie. De petits boulots en petits boulots, de précarité en précarité, la lassitude l'envahit. Pourtant l'abattement n'était pas dans sa nature...
La liste des noms défilait sans qu'il n'y prête plus vraiment attention jusqu'à ce qu'une idée lumineuse le frappe. Il sentit une lueur d'espoir briller...Nino se leva, paya son café d'une pièce et prit la direction des quartiers chics.
Il s'extasia sur toutes ces demeures de maître qui le firent sourire. Il n'avait jamais été à Disneyland, mais à n'en pas douter ça devait ressembler à ça...On pouvait vraiment vivre dans des maisons pareilles ? A combien ? 25 par étage ? On aurait pu faire tenir l'intégralité de son immeuble dans l'une des ailes de la plupart d'entre elle !
Il sonna à une des plus grosses. On apercevait à peine l'entrée de la maison de la grille forgée.
A son grand étonnement, on lui ouvrit sans qu'il ait à argumenter et il inspecta soudain son T-shirt qui sentait la cuisine chinoise et son jean élimé fait pour le travail mais sûrement pas pour ce genre d'endroit.
La porte était ouverte et l'entrée était pleine de femmes (?) assises sur des chaises alignées toutes plus raides les unes que les autres. Il les salua vaguement et commença à fureter dans les pièces attenantes à la recherche de celui qu'il cherchait.
« Nino qu'est-ce que tu fais là, bon sang ??
-Oi, Cousin, je te cherchais !
-Tu aurais pu m’appeler !
-Tu réponds jamais...j'ai préféré venir. Ben dis-donc tu ne dois pas t'ennuyer ici... »siffla Nino en levant les yeux pour voir les étages qui s'élevaient au dessus de lui. Masaki lui attrapa le coude et l'emmena jusqu'à l'entrée dans l'intention évidente de le mettre à la porte.
« Qu'est-ce que tu fais ?
-On se verra plus tard, sors de là !
-Mais je dois te parler ! Je viens de perdre mon job, j'ai pensé que ton boss avait peut-être un travail de jardinier à proposer ou j'en sais rien...y'a pas une pièce ou deux qui a besoin d'être rafraîchie ?
-Certainement pas !
-Allez Cousin, sois sympa pour une fois...
-Tu vas me faire perdre ma place, si on apprend que je viens d'un quartier populaire. Tu sais combien j'ai bossé pour avoir ce genre de travail !
-Ouais je sais, mais je dirais pas qu'on est cousin, je te promets. Tu peux dire que je me suis présenté à tout hasard...Masaki je suis vraiment dans la mouise. S'te plait....
-Gomen, Nino...je ne peux rien faire pour toi.
-Aiba !
-Oui monsieur ! »
Aiba lâcha Nino immédiatement et se tourna vers Sakurai qui venait de faire son apparition.
« Amenez-le !
-Pardon monsieur ?
-Le candidat. Maintenant, je suis pressé.
-Monsieur, ce n'est pas...enfin... »
Sho avait fait demi-tour et avait regagné son bureau. Nino leva un sourcil en direction de son cousin qui réfléchissait.
« Vas-y !
-Quoi ?
-Suis-le. »
Nino lui sourit et remercia son cousin sans bien savoir ce qui l'attendait...mais au moins il avait parlé de candidature, ça devait signifier qu'au bout un travail pourrait lui être proposé et savoir se vendre, ça, il savait le faire.
Il toqua légèrement à la porte entrouverte et au « Entrez » pénétra dans le grand bureau où était assis derrière un meuble massif l'homme qui devait être l'employeur de son cousin. Celui-ci était perdu dans un monceau de papier, des lunettes sévères sur le nez et fit un geste pour inviter Nino à s'asseoir face à lui.
« Excusez-moi...
-Alors, dites-moi.
-Pardon ?
-Pour quelle raison postulez-vous ?
-Hein ?
-Hein ? »répéta Sakurai en le regardant d'un air incrédule.
Le léger haussement de ton suffit à réveiller celle que Nino n'avait pas encore remarqué et qui se trouvait derrière Sakurai dans un cosy à balance. Le poupon poussa un hurlement strident auquel Sho ne prêta pas attention.
« Vous êtes venu pour quelle raison, monsieur... ?
-Ninomiya Kazunari desu, mais tout le monde m'appelle Nino.
-Ninomiya-san, vous avez des références, quelle école de puériculture avez-vous fréquenté ? »
Nino ne comprenait rien à ce qu'il lui racontait, mais au ton plus autoritaire qu'il employait, il voyait clairement qu'il était en train de s'agacer sérieusement. Cependant il ne parvenait pas à réfléchir avec les cris du bébé.
« Non, mais excusez-moi monsieur, vous comptez la laisser pleurer longtemps ?
-Pardon ? »Sho sentit la colère monter en lui brusquement. Mais qu'est-ce que c'était que cet homme ? « Excusez-moi de toute évidence vous vous êtes trompé et vous me faites perdre mon temps alors, je pense que je vais vous laisser partir. Merci » dit-il en se levant.
« Franchement... »souffla Nino sans prendre attention à ce qui lui était dit et se levant en direction du bébé. « Vous ne devriez pas la laisser pleurer comme ça...si vous ne lui répondez pas, elle va s'angoisser et pleurer encore plus. C'est des foutaises les histoires de « si on le prend il devient capricieux, elle a quoi...2 mois ? Comme si on pouvait être capricieux à 2 mois...je peux la prendre ? »
Sho le regarda avec étonnement ne comprenant pas exactement la façon de se comporter de ce garçon, franchement sans gêne et avant qu'il ai pu réagir, il avait détachée habilement la petite fille et l'avait pris dans ses bras, en la berçant.
« Elle a mangé ? »
Sho opina et le regarda faire avec étonnement.
« Je vais vous faire voir quelque chose. Ça calme toujours les bébés... »
Nino s'assit et remontant Hana contre son torse il releva le bas de son T-shirt et lui emmaillota les jambes, ce qui eu pour effet de faire taire les pleurs instantanément.
« Comment elle s'appelle ?
-Ha...Hana.
-Ne, Hana-chan, tu aimes ça hein ? C'est simple, les bébés dans le ventre de leur maman ont les jambes repliées sur elle-même comme une petite grenouille. Ca les calme de se retrouver en position fœtale. Enfin sauf bien entendu si elle a faim ou si elle est malade...mais ça vous permet d’éliminer déjà quelques éventualités. Elle s'est endormie. Je vous la donne ?
-Elle s'est endormie sur vous ?
-Bien sûr elle devait être épuisée...mais je suis sûr que vous saurez vous débrouiller la prochaine fois, faites ce que je viens de vous faire voir, ok ? »
Il déposa précautionneusement Hana dans les bras de Sho.
« Je vais y aller maintenant...excusez-moi pour le dérangement... »
Nino ouvrit la porte en remettant son T-shirt en place.
« Dites !
-Hum ?
-Vous ne cherchez pas du travail par hasard ?
-Excusez-moi ?
-Je cherche une nourrice pour Hana. C'était la raison de cet entretien que vous venez de réussir avec brio.
-Je ne suis pas une nourrice. »lança Nino en souriant.
« Mais vous savez vous y prendre avec les nouveaux-nés, et de toute évidence, vous vous entendez bien avec Hana-chan. C'est mieux que tout ce que j'ai pu voir aujourd'hui.
-Je devrais m'occuper d'elle ?
-C'est ça.
-Quand vous travaillez ?
-Non...en fait, je cherche une nurse qui s'occuperait d'elle à plein temps. Vous auriez une chambre dans la maison, près de la nurserie, un bon salaire et un jour de congé par semaine. »
Nino regarda l'homme qui tenait toujours son bébé dans les bras et le fixait d'un air désespéré. C'était plus que tout ce dont il aurait pu rêver, mais s'il sautait sur l'occasion sans discuter, il passerait pour un homme au fond du gouffre...ce qu'il était. S'occuper d'un nourrisson en étant payé et logé dans une maison de luxe, ça demandait vraiment réflexion ?
Nino lui sourit en coin.
« Je commence quand ?
-Quand êtes-vous disponible ?
-Je dois aller chercher mes affaires...donner mon congé à ma logeuse...demain ?
-C'est parfait. Je vais faire préparer un contrat à votre nom, il sera prêt à votre arrivée. On rediscutera des conditions précises demain, ça vous convient ?
-Oui bien sûr, à demain.
-A demain.
-Oh, comment vous vous appelez ?
-Sakurai. Sakurai Sho.
-A demain. »
Il ne fallu pas longtemps à Nino pour boucler ses valises qui étaient encore pleines dans l'appartement de l'ami chez qui il dormait depuis qu'il avait quitté son dernier petit-ami.
En milieu de matinée, il revint à la maison de Sakurai et sourit en traversant le jardin pour aller toquer à la porte. Celle-ci s'ouvrit sur le visage impassible de son cousin qui s'écarta pour le laisser passer.
« Yo Cousin !
-...
-Pourquoi tu ne réponds pas ?
-Tu le sais parfaitement ! Tu as réussi à te glisser dans la maison alors que je t'avais demandé de ne pas le faire.
-C'était pas prémédité ! T'imagines que j'aurais postulé pour être nourrice, franchement ?
-Effectivement non. Et je ne vois pas pourquoi tu as accepté...
-Hé ! C'est lui qui m'a supplié d'accepter ! Je ne vois pas pourquoi j'aurais refusé...
-Nino s'il te plait, ne fais rien d'inconsidéré, ok ?
-Promis. Je ne suis là que pour m'occuper d'Hana-chan.
-Suis-moi, je vais te faire visiter. »soupira Aiba.
Nino attrapa son sac et tapa sur l'épaule de son cousin familièrement.
« Voilà Nana-san, la cuisinière de la maison. Nana-san voilà Ninomiya Kazunari la nounou d'Hana-chan.
-Je préfère le terme de garde d'enfant, si ça ne vous dérange pas Aiba-san... »
Aiba leva les yeux au ciel et Nino sourit à la grosse femme qui lui lançait un regard chaleureux.
« Un homme de plus dans cette maison, hein ? Je ne m'en plaindrais pas ! Vous n'avez pas peur de vous occuper de la petite ?
-Non j'ai l'habitude des bébés.
-Alors je laisse Masaki-kun te faire faire le tour de la maison et puis tu viendras la chercher ne ? »dit Nana en lui désignant la petite qui dormait derrière elle.
« Je pose mon sac et j'arrive. »
Nino s'extasia sur la magnifique maison dont il n'avait eu qu'un aperçu la veille. Il se serait pincé pour croire qu'il allait être payé pour vivre ici...
« Tu seras au premier étage. La chambre d'Hana-chan est ici.
-Ouahhh... »
Ce n'était pas une chambre et le jeune homme avait vu des crèches bien moins équipée que cette suite.
« Ta chambre est contiguë. Il y a un dressing qui la sépare de celle-ci.
-Là-bas ?
-Oui, passe cette porte. »
Nino ouvrit grand le dressing qui faisait la taille de son ancienne chambre de bonne et entra dans celle qui allait devenir la sienne. Une grande fenêtre donnait sur le parc et elle était aménagée avec goût, bien qu'elle ai clairement été pensée pour une femme. Il devrait y apporter une touche personnelle, mais c'était loin de lui déplaire. Le jeune homme posa son sac sur le lit et retrouva le majordome qui l'attendait patiemment.
« Et toi, tu dors où ?
-Au troisième étage comme Nana-san.
-Et au 2ème ?
-Sakurai-san.
-Et sa femme, il est divorcé ?
-Non, il n'est pas marié.
-Ok... »
Nino était curieux de nature, mais son cousin n'avait pas l'air décidé à se laisser aller aux confidences...ils n'avaient jamais été amis aussi loin que sa mémoire remontait. Si lui avait toujours accepté sa situation sociale sans rancœur, au jour le jour, Masaki en avait toujours été honteux. Il n'avait jamais caché qu'il ne comptait pas rester dans ce quartier populaire quitte à renier ses origines, et si son choix lui avait attiré beaucoup d'inimitiés dans sa famille, Nino avait été le seul à ne pas lui tourner le dos. Peut-être réussirait-il à le comprendre davantage en vivant sous le même toit. Même si le majordome prenait sa présence pour une agression en règle...
Il retourna d'autorité dans la cuisine d'où il entendait quelques gémissements s'élever. Nino se pencha sur la petite qui ouvrait les yeux en s'étirant.
Elle le fixa un moment cherchant probablement où à qui elle avait à faire et commença à tordre la bouche en respirant lourdement, annonçant un déluge de pleurs.
Nino défit la sécurité du couffin et la prit contre lui, ce qui eu pour effet de la calmer immédiatement et arracha un « oh » admiratif et totalement spontané de la part de la cuisinière et du majordome.
« Tu as faim, ne Hana-chan ? Nana-chan ses biberons sont ici ?
-Oui, attends, je te les donne »répondit la ronde cuisinière en le tutoyant d'autorité au grand dam d'Aiba.
Nino prépara habilement le repas de la petite et s'installa dans un coin de la cuisine pour la faire manger. Nana les regarda dans un sourire, se disant qu'il était tout compte fait bien agréable d'avoir cette petite fille dans la maison...
Aiba écouta un moment son cousin babiller avec la petite fille qui ne le quittait pas des yeux avant de partir vérifier le travail effectué par les femmes de ménage.
Quand Sakurai rentra le soir de sa journée de travail, un peu en avance, il passa à la cuisine et après un rapide bonsoir à Nana, lui posa la question qui lui brûlait les lèvres.
« Alors ?
-Honnêtement ?
-Honnêtement...
-C'est un bonheur de les voir tous les deux. »
Sho ne pu réprimer un soupir de soulagement et fila à la nurserie où il trouva Nino en train de changer Hana.
« Bonsoir.
-Oh, bonsoir Sakurai-san !
-Comment s'est passée cette première journée ? »demanda Sho en se penchant sur le bébé pour l'embrasser.
« Très bien...je viens de la baigner. Elle a bien dormi aujourd'hui...je n'avais pas vraiment de compte-rendu sur ce qu'elle fait d'habitude, mais Nana-chan m'a un peu expliqué qu'Hana n'avait pas d'horaires réguliers...
-Oh...c'est vrai, on fait en fonction d'elle...enfin de ses pleurs, plutôt.
-Ne vous en faites pas, elle va trouver un rythme, elle est encore petite... »
Sho le regarda en souriant, réconforté par son ton confiant. C'était la première fois depuis qu'il avait accueillit Hana que quelqu'un semblait prendre ce bébé avec simplicité et bonheur. Au bout de quelques secondes en voyant le regard interrogateur de Nino, Sho se rendit compte qu'il le fixait sans ciller.
« Oh, excusez-moi » dit-il gêné en prenant Hana « je...je vais prendre le relais...merci Ninomiya-san.
-Je préférerais que vous m'appeliez Nino, si ça ne vous dérange pas, personne ne m'appelle Ninomiya-san...
-Très bien, Nino. Vous pouvez...enfin, faire ce que vous voulez maintenant, je vais m'occuper d'Hana-chan.
-Oh...très bien, je vais aller...voir Aiba alors. »
Nino lui sourit et quitta la pièce se demandant ce que pouvaient bien faire les serviteurs d'une maison durant leurs heures de liberté. Après tout, ce n'était pas leur maison...difficile de traîner en sous-vêtement dans le salon ou de squatter la télévision pour regarder sa série préférée. Il trouva son cousin dans la salle à manger en train de préparer la table pour le repas du maître de maison.
Il s'adossa à la porte et le regarda évoluer avec aisance dans la pièce, concentré sur son travail sans prêter attention au nouveau venu.
« Je suis impressionné...
-Par quoi ? »souffla Aiba tout bas.
« Je ne t'avais jamais vu travailler...en fait je ne savais même pas en quoi consistait ton travail. Je suis impressionné.
-Vraiment ?
-Vraiment. »répondit Nino sérieusement.
« Merci...
-Dis...qu'est-ce qu'on fait ici une fois que Sakurai-san est revenu ?
-Hum...on est à sa disposition au cas où il aurait besoin de nous. Sauf bien entendu quand il nous donne notre soirée.
-Et qu'est-ce que vous faites ?
-Le troisième étage est aménagé pour Nana-san et moi.
-Oh...
-Tu pourrais...
-Hum ?
-Tu pourras y passer si tu veux, plus tard...quand j'aurais fini mon service. »
Nino retint un sourire avant d’acquiescer. C'était un réel pas de géant entre eux...
Les premiers jours Nino laissa Sakurai gérer comme il l'avait toujours fait sa relation à Hana, ne souhaitant pas donner de conseils qui n'étaient pas souhaités. Il ne le connaissait pas assez pour savoir s'il ne se sentirait pas jugé en tant que père et ce n'était absolument pas son intention...peut-être que quand il lui poserait des questions se laisserait-il aller à lui donner quelques tuyaux...
Mais en le voyant évoluer chaque jour, continuant à se partager entre le travail qu'il ramenait à la maison et les soins concernant le bébé, il sentit qu'il était temps qu'il intervienne, pour le bien du bébé comme pour celui de son père.
Quand Hana se mit à pleurer au milieu de la nuit, Nino se leva et alla à son berceau.
« Qu'est-ce qui t'arrive ma poupée ? Viens avec moi... »chuchota-t-il en la prenant contre lui. En se retournant, il vit que Sho se tenait dans l'encadrement de la porte. Il alluma la lumière et le regarda avec étonnement.
« Nino ?
-Oh, Sakurai-san, excusez-moi...j'ai pensé que je pouvais m'occuper d'elle et vous laisser dormir. Vous avez de longues journées de travail, vous devriez vous reposer... »
Sho le fixa silencieusement un moment avant de s'asseoir dans un fauteuil face à Nino.
« Nino ? Je peux vous poser une question ?
-Bien sûr.
-Ca fait combien de temps que vous vous occupez d'Hana ?
-Presque trois semaines...
-Pas une fois vous ne m'avez posé de questions sur elle.
-Je ne m'en suis pas sentit le droit. Mais je dois avouer que j'en meurs d'envie. »
Sho se mit à rire et Nino se dit qu'il était vraiment beau garçon, bien plus encore en en tenue décontractée...quel dommage...
« Allez-y alors, je promets de vous répondre dans la mesure du possible.
-Hana-chan a une maman ?
-En réalité je suis son oncle et son tuteur, Hana est la fille de ma sœur défunte.
-Oh, je vois, alors elle a perdu sa maman...et...vous avez perdu votre sœur. Ca a dû être très dur.
-A vrai dire, je n'ai pas eu le temps de, comment dire, faire mon deuil...Chie est morte en lui donnant le jour et j'ai pris tout de suite Hana avec moi. Je me suis retrouvé à devoir prendre en charge un nouveau-né du jour a lendemain. Je n'ai pas vraiment l'impression d'être doué pour ça...
-Vous vous débrouillez très bien. Vous l'aimez c'est plus que suffisant. Les bébés sentent ce genre de chose.
-Vous croyez ?
-J'en suis sûr et certain. »chuchota Nino. « Je peux vous demander quelque chose encore ?
-Allez-y.
-La chambre d'Hana-chan est vraiment très bien équipée, hein, mais enfin...est-ce que vous accepteriez que j'achète certaines choses pour elle ?
-Qu'est-ce qui vous manque ?
-J'ai vu qu'il existait des écharpes de portage. C'est pratique pour se promener tout en ayant les mains libres et dans le cas d'Hana ça la rassurerait certainement, j'aimerais essayer si vous le voulez bien...
-Nino ?
-Oui ?
-Si je puis me permettre aussi une question...comment faites-vous pour en savoir autant sur les nouveaux-nés ? Vous...avez déjà eu des enfants ?
-Nonnn !! Non, ma sœur aînée a 5 enfants, 5 garçons pour tout dire et elle les a tous élevés chez mes parents. Il y a toujours eu des bébés à la maison, et je m'en suis toujours occupé...c'est en quelque sorte, naturel !
-Je comprends mieux alors...vous êtes un peu plus jeune que moi, et ça paraît tellement simple avec vous.
-Vous avez quel âge ?
-29 ans...
-Oh, alors on a 5 ans d'écart...
-Je vous semble tellement vieux ?
-Non, vous paraissez avoir tellement réussi dans la vie, vous avez l'air d'être un homme tellement fiable, alors que moi...
-Je suis admiratif !
-Arrêtez...vous n'êtes pas obligé de me flatter !
-Ce n'est pas le cas, je suis sincère... »répondit Sho du tac-au-tac faisant rougir Nino instantanément. Ca allait devenir bien compliqué pour lui, se raisonna-t-il s'il tombait amoureux de cet homme. C'était son employeur, certainement hétéro, et lui... « Nino ?
-O...oui ?
-Pourquoi est-ce qu'on chuchote ?
-Parce qu'Hana s'est endormie juste après que je me sois assis. »
Sho s'en voulut d'avoir même oublié pour quelle raison, lui et Nino en étaient venus à discuter en milieu de nuit dans la semi-obscurité.
« Elle avait faim, non ?
-Apparemment pas, elle voulait juste qu'on la rassure. Je vais la recoucher.
-OK. »
Nino la posa précautionneusement afin de ne pas la réveiller et sourit à Sho qui s'était approché de lui. Trop près, beaucoup trop près se dit Nino.
« Je...
-Oui ?
-J'irais demain, acheter l'écharpe...si vous le voulez bien.
-Je laisserais une carte bancaire pour vous à Aiba.
-Bonne nuit alors.
-Bonne nuit Nino. »
Nino lui tendit la main, bêtement avant de se rendre compte de l'idiotie de son geste. Il allait la retirer quand Sho lui prit et la serra chaleureusement. Une onde de chaleur traversa Nino et il ne s'écarta de lui qu'à regret, se grattant la tête pour cacher sa gêne. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de lui serrer la main ? Mais quel idiot !
Il se remit au lit et à travers le babyphone posé sur sa table de chevet il entendit la voix de son employeur.
« Tu en as de la chance d'avoir Nino, ne, Hana-chan ? »
Il posa le bras en travers de son visage pour tenter d'apaiser les battements anarchiques de son cœur. Non, il ne fallait pas, c'était hors de question...il ne pouvait pas tomber amoureux de lui...c'était absurde, totalement absurde. Demain il mettrait les choses au clair avec lui, c'était indispensable s'il voulait éviter toute étrangeté dans leurs relations.