Titre: Les liaisons dangereuses Tokyo
Rating: NC-17
Personnages/Pairings: mystère et boule de gomme....
Résumé: Masaki entre dans une prestigieuse université de Tokyo, réservée à l'élite. Il y fait de nombreuses rencontres plus ou moins heureuses...
Ceci est une version moderne des "Liaisons Dangereuses" de Choderlos de Laclos
![](http://pics.livejournal.com/tink_chan/pic/0001y3fd/s640x480)
Cette nuit-là, dans sa chambre close où seule régnait l'obscurité, Sho sentit un courant d'air le frôler. Il garda les yeux clos, frémissant en sentant sa couverture se soulever et un corps chaud se glisser à ses côtés.
Un souffle brûlant balaya son cou et son épiderme se dressa lorsqu'une bouche vint caresser sa jugulaire. « Sho... » résonna une voix rauque et pleine de désir au creux de son oreille, réveillant sa chair endormie.
Sho ne répondit pas, n'osant pas le regarder, de peur de briser la magie de l'instant. Puisqu'il dormait, tout était permis... la bouche remonta le long de son cou et vint se poser avec tendresse sur sa mâchoire carrée, évitant à dessein ses lèvres. Un sentiment de frustration le pinça avec délice et il sentit Jun sourire contre sa peau.
« Tu es tellement beau... » lui susurra-t-il encore en dessinant du bout des doigts des arabesque jusqu'à glisser le long de son flanc pour prendre sa main et enchevêtrer ses doigts aux siens. Jun amena leurs mains jointes à l'intérieur du pyjama de coton de Sho pour caresser du bout de leurs doigts son membre dressé. Du pouce, Jun en titilla l’extrémité, recueillant le précum qui en coulait et il passa son doigt humide sur la lèvre inférieure de Sho avant de le goûter du bout de la langue. Sho n'avait jamais rien senti de si délicieux que son désir sur la langue de Jun. Celui-ci redescendit le long de son ventre dur gémissant d’un plaisir anticipé et revint se placer sur la main inanimée de Sho qui n'avait pas bougé. Il la reprit dans la sienne et la posa sur son sexe, la faisant descendre jusqu'à la base avec une lenteur torturante, faisant gémir un peu plus Sho dont les hanches se mirent en mouvement sans qu'il ne puisse se retenir.
Jun l'embrassa encore, plus profondément et serra un peu plus la main de Sho, exerçant une plus forte pression sur lui, imprimant des mouvements de va-et-vient plus erratiques, le faisant crier un peu plus fort jusqu'à ce qu'il se libère dans sa paume. Il ouvrit les yeux pour regarder Jun mais ne rencontra que le noir de sa chambre calme et sa propre main couverte de sa semence. Il soupira pour reprendre son souffle et l'angoisse le saisit... c'était de Jun dont il avait rêvé, c'était Jun qui lui avait fait l'amour dans ses songes et pas un seul instant il n'avait pensé à l'arrêter, son cœur serré de bonheur et de désir.
Il se leva, l'esprit embrumé, et fila dans sa salle de bain pour effacer les traces de son crime. Car s'en était un, à n'en pas douter. Maki était partie depuis un peu plus d'une semaine et il avait tout fait pour éviter Jun depuis la scène qui s'était déroulée entre eux. Mais pas un jour n'était passé sans que celui-ci ne tente de lui parler. Sho était trop bouleversé encore pour lui adresser la parole... ils n'avaient rien fait de mal, c'était vrai. Il avait été une épaule consolante dans un moment de déprime, et il aurait dû lui en être reconnaissant, mais Sho savait intimement que ça n'avait pas été que ça. Il avait été remué par le regard qu'il lui avait adressé, par la chaleur qu'il avait dégagé, par la gentillesse dont il avait fait preuve et si cette femme n'était pas arrivée à ce moment précis, Sho aurait pu jurer qu'il aurait cherché à embrasser Jun. Et il aurait dû en subir les conséquences... Car l'autre lui avait dit qu'il l'aimait. Comment prendrait-il ce retournement de situation ? Comment en parlerait-il à Maki ? L'envie de l'embrasser était-elle déjà de la tromperie ?
La seule chose salutaire pour l'instant était de le fuir comme la peste... ce n'était pas courageux, ce n'était pas gentil pour Jun mais ça lui ferait moins mal que s'il restait à ses côtés avec l'état d'esprit actuel qui était le sien...
Il s'habilla en hâte avant de déjeuner et de passer la tête par la porte pour vérifier que la voie était libre. Personne. Il sortit et prit le chemin de sa maison.
Aujourd'hui c'était dimanche et il ne pouvait pas se soustraire au repas dominical familial.
Sho salua la bonne qui vint lui ouvrir, demandant des nouvelles de sa famille avant de passer au salon où son père était occupé à lire le journal. Il s'assit face à lui et sentit tout de suite qu'il avait l'esprit occupé. Mais quand il vit le visage pincé de sa mère qui l'invita à passer à table, il eut la confirmation que quelque chose s'était passé. Ils mangèrent quasiment en silence, n'échangeant que quelques nouvelles de l'entreprise et de la fac, et ce n'est qu'après le repas, lorsqu'ils repassèrent au salon, que la bombe explosa.
« Sho-kun... j'ai eu de la visite » commença sa mère.
Sho ouvrit grand les yeux dans une interrogation implicite. « La mère d'un des étudiants de Tokyo U...
-Oui ?
-Aiba... Hibaki-san.
-Je ne la connais pas.
-Elle, apparemment, te connait. Elle est dans la même œuvre de charité que moi et... elle est très au fait des histoires qui courent dans les cercles. »
Sho sentit ses joues s'enflammer en se souvenant soudain où il avait entendu ce nom... « Aiba », la femme du foyer...
« Elle m'a dit que tu avais un nouvel ami, ce Matsumoto-kun.
-Il est dans mon dortoir, effectivement...
-Elle vous a vu ensemble et elle a cru bon de m'en informer. Ce garçon n'est pas fréquentable, Sho... Il a une réputation déplorable.
-Il n'est pas méchant, Maman.
-Ce n'est pas le problème ! Si on t'associe à un homme pareil, tu imagines ce qui va se dire ?
-Qu'est-ce qui vous chagrine exactement ? » demanda-t-il un peu plus fort, sentant la colère monter en lui.
Sans savoir pour quelle raison, le fait qu'on attaque Jun le mettait sur la défensive.
« Il y a des histoires qui trainent à son sujet. Il a... séduit... l'année dernière, un fils de bonne famille. C'est un homosexuel notoire, Sho, qui prend plaisir à charmer d'innocents jeunes hommes, pour ensuite diffuser des photos de leurs 'ébats'... » soupira-t-elle avec dégout.
Sho se leva de son fauteuil et pinça le nez d'agacement.
« Les gens racontent n'importe quoi, Maman, ils sont jaloux de ce qu'ils ne comprennent pas !
-Je ne voulais pas en arriver là, mais tu ne me laisses pas le choix... » soupira-t-elle d'un air las en faisant un signe de tête à son mari.
Son père ouvrit le PC qui se trouvait sur son bureau et l'amena à Sho, lui mettant un dossier de photos sous le nez.
« Depuis que ces photos ont commencé à circuler, le garçon que tu vois a dû quitter Tokyo et la femme avec qui il était marié. Il a tout perdu à cause de cet homme ! Promets-moi que tu ne lui adresseras plus jamais la parole... Sho ! Je ne plaisante pas ! »
Le diaporama se mit à défiler, mettant sous ses yeux des images de Jun dénudé, dans des positions qui ne laissaient aucun doute quant à ce qu'il faisait à l'homme qui se trouvait avec lui au lit. La nausée le saisit soudain. Il regarda ses parents qui pudiquement s'étaient détournés et leur lança tout bas « Le plus étonnant est que des gens bien-pensant aient ce genre de clichés sur leur PC... » avant de prendre ses jambes à son cou et de retourner en courant jusqu'au parc le plus proche où il s'effondra, la tête en friche, prêt à exploser.
Il ne rentra au dortoir que plusieurs heures après et il regagna sa chambre sans accorder un regard au foyer et aux couloirs surpeuplés en cette fin de week-end.
A peine sa porte passée, il entendit frapper et sans surprise, vit Jun, qui le regardait avec inquiétude. Sho soupira et s'écarta pour le laisser passer.
« Ca faisait longtemps... » souffla Jun en s'asseyant sur le canapé. « Quoi de neuf ?
-Je... je suis allé manger chez mes parents aujourd'hui... » lança Sho en s'asseyant sur une chaise à quelques mètres de Jun.
« C'était bien ?
-C'était... instructif » continua-t-il le visage dur soudain.
Il était en colère. Contre Jun, contre lui-même qui ne pouvait pas s'empêcher malgré l'évidence de lui trouver des raisons, des excuses, des échappatoires...
« Ah ?
-On leur a donné quelques photos... »
Jun fronça les sourcils, semblant ne pas comprendre où il voulait en venir.
« Des photos de toi... et d'un autre homme. Au lit. Un homme marié qui a perdu sa femme et son travail à cause de ces photos. »
Jun se leva et vint à lui.
« Quel homme ?
-Il y en a tant que ça... ?
-Qui a donné ces photos à tes parents ? » grogna Jun, le visage défait par la colère.
« La femme de l'autre fois... mais ça ne change rien. J'ai promis à mes parents que je ne t'adresserai plus jamais la parole.
-Tu... plaisantes ?
-Non. Ça va trop loin.
-Sho ! Envoie-les au diable ! On s'entend bien tous les deux, tu ne vas pas te mettre à croire les racontars ?
-Et les photos ? Jure-moi que c'est un montage, Jun et je te croirais... » dit-il d'une voix ferme en le regardant au fond des yeux, quémandant un mensonge.
Jun le regarda à son tour. Il allait lui sourire et lui dire que c'était ces idiots qui voulaient le piéger, les séparer... Il allait marcher vers lui et lui mettre la main sur l'épaule dans un geste apaisant et Sho le croirait. Et une fois ce mensonge accepté, digéré, il accepterait tout de lui... même de le laisser se glisser dans son lit. Il gagnerait son pari et Nino serait enfin à lui.
Mais aucun son ne passa la barrière de ses lèvres. Il en était incapable. Il était incapable de lui mentir.
« C'était avant... » fut sa seule et pitoyable défense.
« Avant quoi ?
-Avant toi. C'est vrai, je suis un salaud, un noceur notoire, mais je peux te jurer que je suis sincère avec toi. Je n'ai regardé personne d'autre depuis toi.
-Tu n'as couché avec personne ?
-... »
Sho se maudit de n'avoir pas pu s'empêcher de poser cette question. Ça ne le regardait pas. Il n'avait aucun droit sur la vie sentimentale ou sexuelle de Jun... Alors pourquoi ce silence si révélateur lui faisait l'effet d'un coup de poing dans le ventre ?
« Sors... » murmura-t-il.
« Sho, s'il te plait...
-Je ne veux plus jamais te voir. Tu es mort pour moi. »
Jun fit un pas en arrière aussi sûrement que si Sho l'avait giflé. Il savait que Sho prenait la pleine mesure de ce qu'il lui disait. Il savait combien la notion de mort était définitive à ses yeux. Il ne put que répéter. « Sho, s'il te plait... » platement, le cœur au bord des lèvres, abasourdi par la dureté de sa sentence.
Il ne serait jamais à lui. Et en cet instant, il aurait tout donné pour revenir en arrière et être quelqu'un d'autre. Un homme qui n'aurait pas fait ce genre de pari, qui n'aurait pas piétiné le cœur des autres comme le sien était en train de se faire piétiner en ce moment même. Il aurait voulu rencontrer Sho en étant un autre, un autre qui l'aurait mérité, parce qu'il l'entendait cette voix dans sa tête qui se moquait de lui et lui criait qu'on ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce.
Il l'avait perdu à jamais.
Il ne l'avait jamais eu.
Pas une seconde.
Sho détourna le regard et Jun sortit sur la pointe des pieds, refermant la porte derrière lui avec douceur, pour ne pas lui faire plus de mal qu'il ne lui en avait déjà fait.
Quand il regagna sa chambre, son portable se mit à sonner et il reçut un mail de Nino qui lui disait qu'il l'attendait chez lui.
Jun en fit sa planche de salut et fonça chez sa mère.
Lorsqu'il entra dans le salon, il vit Nino qui était assis dans le fumoir et il était accompagné d'un garçon plus grand que lui, qui lui sourit lumineusement lorsqu'il passa la porte.
Jun arqua un sourcil vers Nino pour lui demander la raison de sa présence.
« C'est Masaki-kun ! Aiba Masaki-kun, tu te souviens, je t'ai déjà parlé de lui, la dernière fois que je suis venu ici...
-Oh... le diamant ?
-Exactement... » dit Nino dans un sourire, faisant un geste à Masaki qui ne comprenait pas l'échange.
« Et ? Quelle est a raison de votre présence ?
-Viens ici... » souffla Nino à Aiba en tapotant la place à côté de lui sur le canapé.
Il fit ce qu'on lui demandait pendant que Jun prenait place dans le fauteuil leur faisant face, s'allumant une cigarette.
Nino passa un bras autour de l'épaule de Masaki dans un geste doux, l'approchant de lui comme si c'était un chaton qui se pliait de bonne volonté aux caresses de son maitre.
« Masaki-kun a un problème...
-Tiens donc ? » dit Jun d'un air ennuyé.
« Il est amoureux de son professeur de poterie... chut... » souffla-t-il à Aiba qui s'agitait soudain. « Matsumoto-kun est un ami, on peut tout lui dire, ne t'inquiète pas. Je suis sûr qu'il peut t'aider. Dis-lui...
-Je... je suis amoureux d'Ohno-san.
-Et » le coupa Nino dont l'impatience grandissait. « il ne sait pas comment lui avouer qu'il l'aime, il est trop timide. Je lui ai suggéré de lui écrire une lettre.
-C'est une bonne idée. » accorda Jun en souriant à Nino.
Il savait exactement où il voulait en venir... il lui avait amené l'agneau sacrificiel... le fils de cette vipère...
Jun prit un air aimable et se pencha en avant, le sourire aux lèvres.
« Pourquoi ne passeriez-vous pas la nuit ici ? Il fait déjà nuit et je pourrais peut-être... t'aider à rédiger cette lettre... ?
-Vous feriez ça ? » glapit Aiba d'un air ravi son regard allant d'un oiseau de proie à l'autre.
Nino hochait la tête en lui caressant la joue.
« Tu vois, je t'avais dit que Jun-kun était gentil... le meilleur des hommes, ne, Jun-kun ?
-N'exagère pas » dit-il d'un air faussement humble.
« Alors, vas-y, Masaki-kun, on va te conduire à ta chambre et Jun-kun va venir t'aider, ok ?
-D'accord ! » dit-il en se relevant.
Il suivit le majordome que Jun avait appelé et ils restèrent tous les deux un moment.
Jun sourit à Nino.
« T'es prêt à tout pour arriver à tes fins, n'est-ce pas ?
-Avoue qu'il est mignon...
-Il est mignon » concéda Jun.
« Et ton affaire avec l'autre... benêt ? » souffla-t-il d'un air méprisant.
Jun l'attrapa par le col.
« Ne l'appelle pas comme ça ! » Son regard flamba de colère avant qu'il ne voit les yeux étonnés de Nino et le lâche en se reprenant. « Excuse-moi... je suis épuisé en ce moment.
-Je le savais... il est trop coriace pour toi. Ou alors, peut-être as-tu pitié de lui ? Ne me dis pas que tu es amoureux ?? Je ne me souviens pas que quiconque t'ait résisté quand tu t'en donnais les moyens.
-Il ne veut plus me voir. » mumura Jun, la tristesse le reprenant soudain, comme une lame de fond.
Nino en fut déstabilisé. Rien ne se passait comme d'habitude... il fallait qu'il le secoue ou il allait lui échapper.
« Et ça suffit à te rogner les griffes... ? Jun... »
Nino vint se mettre face à lui et attrapant les pans de sa veste, il posa les lèvres sur les siennes. D'abord immobile, Jun ouvrit la bouche sous la langue de Nino et posa les mains sur sa nuque, l'excitation familière montant en lui.
Nino s'écarta et lui sourit.
« Pense à la nuit qu'on va passer si tu gagnes notre pari... »
Il avait raison, se dit Jun. Qu'est-ce que c'était que ce sentimentalisme qui lui ressemblait si peu ? Il s'était perdu en chemin, mais heureusement Nino était là. Comme toujours. Il passa son pouce sur ses lèvres, le goût de la salive de Nino sur la langue et il lui sourit en baissant les yeux d'un air entendu.
« Mais pour l'instant, il y a quelqu'un qui t'attend. Et, je dois y aller.
-Tu rentres au campus ?
-Vous n'avez pas besoin de moi... et puis, je serais au bout de la webcam, ne t'en fais pas. Ja' » dit-il en sortant, non sans lui avoir fait un clin d'œil charmeur.
Jun se rajusta et monta quatre à quatre les marches, renforcé dans ses résolutions. Elle allait payer cette vieille bigotte... et elle serait sur la liste des heureux destinataires de cette merveilleuse vidéo amateur. La ferait-elle circuler comme elle l'avait fait pour les photos de Jun... rien n'était moins sûr.
Il entra dans la chambre sans frapper et Masaki fit un bond de surprise avant de lui sourire chaleureusement.
Il était allongé à plat ventre sur le lit et avait ouvert son PC devant lui, en mode bloc-notes, quelques lignes étant déjà rédigées. Il était en pantacourt et débardeur, prêt pour la nuit.
« Tu as commencé ? » demanda Jun en posant sa veste sur une chaise, avant d’ôter son gilet.
Il s'assit près de Masaki sur le lit et posant un bras par-dessus sa taille, et commença à lire par-dessus son épaule en fronçant les yeux. « C'est nul » dit-il d'une voix autoritaire et sentencieuse.
Aiba baissa la tête, honteux.
« Efface, je vais te dicter ce que tu dois écrire... »
Masaki s'exécuta et le regarda dans l'attente de la dictée.
Jun déplaça sa main baguée au-dessus de son épaule, la caressant avec légèreté en commençant à parler.
« Cher... comment tu l'appelles ?
-Satoshi-kun... » murmura-t-il en regardant la main qui descendait le long de son dos.
« Cher Satoshi-kun, je ne peux ignorer plus longtemps les sentiments qui m'agitent... tape ! » dit-il en le regardant avec étonnement alors qu'il dénudait le bas de son dos.
Masaki opina et fit courir ses doigts sur le clavier, rougissant brutalement en sentant son épiderme se dresser sous la caresse. C'était agréable, il devait le reconnaître, mais tellement inattendu... était-ce bien normal de faire ce genre de choses ? Il entendit Nino lui souffler que tout ce qui nous faisait du bien ne pouvait être mauvais, et il s'apaisa, laissant le frisson de plaisir le faire secouer. Jun sourit en le sentant réagir. Il lui passa son débardeur par-dessus les épaules en le laissant sur le ventre. Masaki ne protesta pas et se laissa faire. Il avait bien chaud soudain et quand il sentit la langue de Jun venir goûter le creux entre ses omoplates, il dut rajuster sa position pour soulager son érection naissante.
« Depuis que nous nous sommes rencontrés, je ne peux m'empêcher de penser à toi comme à un homme dont j'aimerais être aimé... »
Il se redressa et passa la main sous l'élastique de son pantacourt, mettant à jour sa chute de rein, plus qu'appétissante. Il y posa les lèvres lentement, en savourant la douceur, avant de faire glisser un peu plus le vêtement pour le faire tomber au sol. Aiba lui jeta un regard par-dessus son épaule, ne comprenant pas comment il avait pu se retrouver nu si rapidement sans même avoir eu l'idée de protester. Jun était bien trop imposant et dominateur pour qu'il en ait même l'envie. Il se laissait faire, ne luttant pas contre le plaisir qui le prenait.
Jun se leva et défit un à un les boutons de sa chemise.
« Je sais que pendant ces journées que nous avons passées ensemble, tu ne me regardais pas avec réticence et j'ai, bien audacieusement, eu l'espoir que tu éprouvais pour moi autre chose que de l'amitié... Quoi ?
-Nous n'avons jamais passé de journées ensemble.
- Ecris, c'est tout... » dit Jun d'un air qui n'autorisait pas la réplique, tout en reprenant son déshabillage. « Ou j'en étais déjà ? Ah... cette journée passée ensemble ! »
Il revint s'assoir près d'Aiba et de ses deux mains ouvrit ses cuisses, avant de passer son doigt entre ses fesses. Masaki le regarda encore, un peu inquiet. Jun lui lança un soupir excédé. « Quoi encore ?
-Je suis amoureux de Satoshi-kun...
-Je le sais, c'est bien pour ça qu'on écrit une lettre...
-Mais ce que vous êtes en train de faire... c'est bien ?
-Tu aimes ce que je te fais ? »
Masaki rougit un peu plus et opina lentement.
« Alors, il n'y a pas de problème. Et Satoshi sera bien heureux d'avoir un amant qui sait quoi faire pour le combler. Maintenant laisse-toi faire et dis-moi si tu aimes... »
Il s'était enduit les doigts de lubrifiant tout en lui parlant et les passa sur son intimité avant d'en introduire un en lui. Masaki se raidit légèrement et Jun vint se placer entre ses jambes et lui souffla à l'oreille
« Tu peux bouger contre le matelas pour te caresser... »
Aiba fit ce qu'il lui disait et poussa un gémissement de contentement. Jun positionna un deuxième doigt puis un troisième, l'étirant pour le préparer à sa venue. Plus personne ne songeait à la dictée maintenant et seuls leurs soupirs de plaisir emplissaient la pièce. Jun se pencha sur lui, mettant le Pc sur la table qui se trouvait au bout du lit et en voyant que Masaki avait les yeux fermés, sourit à la webcam, faisant un clin d'œil à son comparse qui ne devait pas en rater une miette. Il écarta un peu plus les cuisses de Masaki et se positionna entre elles, passant les mains sur ses hanches pour les faire décoller du lit, avant de placer son membre face à son entrée bien huilée.
Il l'embrassa dans la nuque et lui souffla en sentant l'excitation le prendre « Je vais entrer en toi maintenant, ça va te faire un peu mal au début, mais je te jure que tu vas vite adorer... »
Tout en parlant, il poussa en avant ses hanches pour le pénétrer en douceur, s'enfouissant dans son étroitesse avec délice, oubliant toutes ses préventions quant au fait que c'était Nino qui lui avait mis entre les cuisses.
L'entendant gémir, il alla un peu plus profondément en lui et ajustant l'angle de son bassin, tapa dans son point G avec lenteur. Masaki poussa un cri qu'il ne put réprimer et qui fit sourire Jun. Il ferma les yeux et son esprit se mit à dériver. Il se demanda si Sho était aussi chaud et aussi serré. Est-ce qu'il pousserait les mêmes cris de plaisir ? Est-ce qu'il ressentirait davantage de plaisir en se perdant en lui ?
Jun embrassa le dos de Masaki, allant mordiller la base de sa nuque et enchevêtrer les doigts aux siens.
« C'est bon ? » demanda-t-il en lui prenant le menton pour relever sa tête, baissant sa bouche avec douceur.
« O-oui... c'est bon... encore... » souffla Masaki à bout de souffle.
Jun le pilonna un peu plus fort, imaginant à la place de ce corps long et délié mais si beau, celui plus musclé et masculin de Sho. En ce moment c'était à lui qu'il faisait l'amour, y mettant toute la rage et la frustration qu'il ressentait depuis qu'il avait tourné des talons dans le foyer ce soir-là. Il avait été doux et compréhensif, ça n'avait pas marché, il allait devoir passer au mode plus agressif et en jouissant profondément en Masaki, son cœur explosa. Il était déterminé à aller jusqu'au bout et à remporter son pari. Nino serait bientôt dans son lit et cette fois-ci, il ne serait pas un simple spectateur, ce serait lui l'acteur principal de leur petite comédie érotico-sensuelle...
Il se retira de Masaki et s'allongea à côté de lui, lui caressant le visage en souriant.
« Alors ? » demanda-t-il « Tu as aimé ?
-Oui... c'était génial. Ça sera aussi bien avec Satoshi-kun ?
-C'est censé être encore meilleur avec la personne qu'on aime.
-C'est vrai ?
- Ca... je n’en sais rien... » dit-il avec une légère amertume. « Viens là » continua-t-il en ouvrant les bras. Masaki vint se nicher contre lui et Jun lui caressa les cheveux avec douceur avant qu'ils ne s'endorment ensemble.