A la découverte de... Blablabla.

Jul 18, 2010 23:46


Il y a encore deux mois, j’étais une fille sans histoire, que tout le monde croyait plus ou moins épanouie, qui avait une vie d’apparence stable, qui semblait aspirer à un avenir « normal ».
Pourtant rien de tout cela n’a jamais existé. J’ai toujours su que je resterais « déviante » aux yeux de tous. Ma meilleure amie à beau me dire « tu verras toi aussi, un jour tu te retrouveras avec un mec, un gosse, une maison » je n’y crois pas. Mais je n’en ai surtout pas envie. Ce qui me fascine le plus c’est cette manière de penser que c’est forcément ce que je souhaite, que tout le monde veut vivre ça. Certains de mon entourage pense à une imposture, j’ai toujours donné l’impression d’être heureuse d’après eux ; j’ai plutôt le sentiment qu’ils ne voulaient pas que je sois quelqu’un d’autre, parce qu’on aime bien cette Emilie, on aime bien la savoir un peu excentrique et exubérante derrière sa fausse timidité, mais au final elle doit rester fondamentalement normale (sinon on l’a chasserait comme une sorcière). Un petit festival à elle toute seule.
Lorsqu’on m’invite, j’ai l’impression d’être l’attraction principale, pourtant j’arrive à me fondre dans la masse, à rire des histoires de quartiers, de bébé-qui-écorche-ses-premiers-mots, des problèmes de poids et vergetures de madame, des histoires de taff de monsieur. Mais toujours en retrait. A force de m’accommoder aux autres peut-être en ai-je perdu ma propre identité ? Enfin perdre est un verbe un peu fort, je dirais plutôt qu’elle s’est enfouie quelque part sous la pile de linge sale que les gens déversent dans ma vie dans le but de me faire participer au nettoyage. Maintenant, ça me laisse pensive. Ma priorité, comprendre pourquoi la petite Princesse que j’étais à tout d’un coup grandit sans souhaiter prendre la suite en épousant un Prince et en construisant son château et faire de nouveaux Princes et Princesses. (Mais vivre dans un château et avoir du personnel de maison ne me poserait aucun problème ceci dit).
J’ai la mauvaise manie de toujours me demander « Mais qu’est-ce que je pense moi ? Que pense l’Emilie moulée à l’image qu’on a d’elle ? » Puis, vint le dilemme principal « Selon le caractère exponentiel (j’me crois en math) de celui qui me sert d’interlocuteur, dois-je tempérer mes idées ou bien dire ce que je pense de but en blanc ? » A force de se poser des questions, on finit par perdre le fil de ses pensées.
Je ne me suis jamais réellement posé la question du couple à proprement parler. Certainement parce que j’avais un exemple tout fait devant les yeux, mes parents. Evidemment dès l’enfance j’ai découvert que tout n’était pas rose dans un couple, que les parents ça pouvait se disputer, se déchirer, divorcer, que les hommes allaient voir ailleurs, que les femmes se donnaient aux hommes dans le seul but d’en faire des papas potentiels pour le bébé de l’ex (ce sont des exemples que j’ai recensé dans mon enfance). Je me suis demandé dès lors, pourquoi pour certain ça marche et pour d’autre ça foire ? Parce qu’ils le veulent ou non. C’est mon résultat à l’équation, je suis prête à découvrir d’autre théorie. Ma sœur a décidé que mon beau-frère était l’homme de sa vie, elle la voulu, c’est donc l’homme de sa vie. D’autre on plutôt tendance à ne penser qu’à eux-mêmes dans le couple, donc dès qu’il y a baisse de régime, pas de remise en question, on arrête et on recommence. Je ne comprends pas tout les mécanismes de la machine humaine, qui pourrait s’en vanter ? Mais ce que je sais c’est qu’il y a des idées, pas de réalité absolue et qu’on aura toujours à apprendre de nous même, de nos comportements, de nos réactions, de nos émotions. Rien est totalement établie, de toute manière on se sait pas ce que l’avenir nous réserve. On peut influer sur son découlement, mais on ne sera jamais à l’abri de l’influence de nos congénères.
Moi dans tout ça ? Je vis, j’observe, j’expérimente, j’apprends, je mets en œuvre.

Je pense que ce qui m’a sauvé durant ma période léthargique, c’est la réflexion que je me figurais sur un tas de sujets divers et variés, sur les autres, sur moi-même. Je n’ai pas explosé, je n’ai pas noircit mille pages d’opinions sur le vif, mais j’ai tout imprimé en moi. Une chose dont je suis convaincue, c’est que je me contrôle. Je sais qui je suis dans le fond, je cherche surtout pourquoi je suis. Que ce soit conscient ou non, on se cherche tous une utilité. Certain sont comblés en vendant du poisson, en conduisant un taxi ou en sauvant des vies. D’autres voient autrement. Je vois autrement. Comment ?
Est-ce que Kandinsky voyait autrement lorsqu’il a peint la première œuvre abstraite ?
Certain voit tout de manière concrète, moi j’insère dans mon univers des matériaux brutes, ce que la vie contient de plus pure, sans y mettre spécialement les formes qu’on imagine, ce qui est établie. Peut-être est-ce cet aspect de ma réalité qui fait fuir à un moment donné mon entourage ? Une incompréhension totale concernant la manière dont je dessine mon existence, la manière que j’ai de me faire du mal, de me retrouver dans des situations improbables parce que j’ai refusé les conventions.

Bon, comme qui dirait « ne pas reconnaître son talent c’est facilité la réussite des médiocres » ! Va falloir s’y mettre et à fond.
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