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Dec 15, 2009 23:55

Les marguerites
Fandom : original
Rating : K
Commu' : 30_originaux
Thème : #11 Fleurs

Je n'ai jamais aimé les cimetières. Je m'y sens mal à l'aise, oppressé, épié. Et ce silence tout autour de moi me fait froid dans le dos.
Pourtant, je suis là aujourd'hui, devant ta tombe immaculée, un bouquet de marguerites des prés à la main. Je ne connais rien au langage des fleurs, peut-être de telles fleurs apportent-elles un message négatif, mais pour moi, elle n'ont qu'une seule signification : je t'aime et ne t'oublierai jamais.

Mais qu'importe le message, tu n'as jamais su ce que je ressentais à ton égard. D'ailleurs, tu ne m'as même pas connu. Comment aurais-tu me voir, m'entendre, apprendre mes sentiments pour toi, plongé dans ton coma ?

Mais tu sais, Vincent, tu as perturbé mon monde et bouleversé tout ce que je considérais comme acquis à mon sujet. En particulier concernant le fait de tomber amoureux - surtout d'un garçon. Tu es entré dans ma vie et toutes mes belles certitudes ont volé en éclats. Et j'en suis heureux. Je suis heureux de t'aimer.

Mais tu me manques. Alors, comme à chaque fois que ton absence se fait trop ressentir, je viens sur cette tombe et je t'apporte des marguerites. Je sais que tu les aimais, c'est ta mère qui me l'a dit alors qu'elle te veillait sur ton lit d'hôpital. Tu sais, elle et moi avons beaucoup sympathisé en te regardant dormir. D'ailleurs, c'est elle qui a compris la première que j'étais tombé amoureux de toi.

Tu sais, je n'étais pas ton médecin alors je n'aurais jamais dû revenir auprès de toi après que l'on t'ait confié aux soins du docteur Antoine mais je ne pouvais m'en empêcher ; j'avais besoin de venir te voir chaque jour. Le chef de service a été averti de mes visites quotidiennes et il m'a été demandé de les faire cesser, mais ta mère a prétendu que j'étais un de ses amis et que c'était elle qui m'avait demandé de venir te voir régulièrement. C'est à partir de ce jour que nous nous sommes liés d'amitié et que mes visites se sont faites encore plus fréquentes. Dès que j'avais un moment de libre, je venais dans ta chambre et m'asseyais auprès de toi, te prenant parfois la main si tu étais seul.

Mais ta chambre était vide, comme morte, alors j'ai pensé à apporter des fleurs, c'est là que ta mère m'a parlé des marguerites. Visiblement tu lui en cueillais souvent quand tu étais petit et tu les avais toujours aimé.

Alors, une fois de plus, je t'apporte un bouquet de ces fleurs toutes simples et tellement parfaites. Tu sais, je les aime aussi beaucoup ; j'ai toujours préféré les fleurs sauvages que celles qu'on achète chez le fleuriste, ces dernières semblent trop artificielles. Ta mère a dû passer il y a peu, un autre bouquet est déjà posé sur le marbre.

Je lui rends visite de temps en temps quand ton père n'est pas là ; il ne supporte pas ma présence qui lui rappelle trop ton absence. Nous parlons de toi, encore et toujours ; je crois que ça lui fait du bien et que ça l'aide dans son travail de deuil. Et moi, j'en apprends plus sur toi. J'aime particulièrement lorsqu'elle sort ses albums remplis de photos de toi à tout âge. Ma préférée est une des dernières, prise seulement quelques semaines avant ton accident. Tu regardes l'objectif en souriant et le bonheur se lit dans tes grands yeux verts. Des yeux magnifiques que je n'ai malheureusement vu qu'en photo. Ta mère m'a donné un double de cette photo ; elle ne me quitte jamais, rangée dans mon portefeuille.

Je t'aime tant que ça me semble irréel ; il aura fallu que j'attende d'avoir passé la trentaine pour tomber amoureux pour la première fois, je ne croyais pas que ça puisse m'arriver un jour. Toi, je sais que tu l'étais - encore une chose apprise par ta mère - depuis quelques mois mais que ce n'était pas réciproque. Cette fille est stupide ; comment peut-on ne pas t'aimer ?

Le plus étrange, c'est que j'ai l'impression de vraiment te connaître alors que nous ne nous sommes jamais parlé. J'aurais tellement aimé pourtant. Si tu t'étais réveillé, nous aurions sans doute pu parler. Bien sûr, je sais que mon amour pour toi ne m'aurait pas été rendu, tu n'aimais pas les hommes et je doute que tu te serais, toi aussi, découvert une tendance à la bisexualité, ça aurait été trop beau, mais nous aurions peut-être pu devenir amis.

Mais ça ne sert à rien que je pense à ce qu'il aurait pu arriver si tu avais ouvert les yeux. Tu es mort, voici la triste vérité et rien ne pourra changer ça. Alors voici ces quelques fleurs qui j'espère te feront plaisir où que tu sois désormais.

Je reviendrai bientôt, je te le promets. Je t'aime.

genre: romance, rating k, série: destins croisés, oc: vincent verdier, couple: slash, fic originale, genre: angst, commu': 30_originaux, oc: maxime courtillon

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