Zaaaaaaac !!!

Nov 25, 2009 01:32

Pardon, mais Zac est un de mes personnages originaux que j'aime le plus ( avec Gabriel, Erwan et Théo ). Les autres, je ne dirais pas que je ne les aime pas, ça serait faux, mais mes chouchous, ce sont ces quatre-là ; les premiers que j'ai créés pour mon recueil de nouvelles. Mais celui que j'aime le plus, c'est Gaby ! Enfin bref, on s'en fout...

Premier amour
Rating : K+
Commu' : 30_originaux
Nombre de mots : 2166
Notes : Le personnage prénommé Erwan est le même que dans "Pour un simple sourire" mais âgé de quatre ans de moins.
Résumé : Tout est dans le titre ( nul au demeurant )…

La première fois que Zacharie était tombé amoureux, il avait quinze ans. Il était alors élève en seconde au lycée Pierre de Coubertin. Jusque là, il avait eu le béguin pour deux ou trois de ses camarades, mais rien de sérieux. À vrai dire, il n'était encore jamais sorti avec personne. Ce qui ne le perturbait pas plus que ça ; il avait des problèmes bien plus importants.

Tout d'abord, il était orphelin. Enfin, pas vraiment mais il avait été abandonné à la naissance, alors, c'était tout comme. Depuis le jour où sa génitrice l'avait donné à l'adoption et jusqu'à ses huit ans, il avait vécu dans un orphelinat. Puis, étant prompt à se battre, il avait été placé dans un foyer. Et depuis l'année de ses treize ans, il vivait dans un autre foyer. Le cinquième de sa courte vie.

Second problème, et non des moindres, car c'était la raison pour laquelle il avait été abandonné et pourquoi sa vie était aussi difficile, il était albinos. Ses géniteurs étaient des bigots qui étaient convaincus que la maladie de leur enfant en faisait le fils du diable et ils ne pouvaient tolérer un tel être chez eux.

Troisième problème, lié aux deux premiers : les autres pensionnaires du foyer le traitaient comme un monstre, s'amusant à l'humilier, se moquant continuellement de lui. Heureusement, ils étaient peu nombreux à étudier dans le même établissement que lui, la plupart allait au lycée professionnel. Il était donc relativement tranquille en journée.

Et surtout, quatrième problème, il était homosexuel. Bien sûr, il ne le criait pas sous tous les toits mais des rumeurs couraient sur sa sexualité dans sa classe. Comment certains l'avaient découvert, c'était un mystère.

Il n'avait pas beaucoup d'amis, mais il ne s'en portait pas plus mal. Au contraire. Il aimait sa tranquillité et rien ne lui plaisait plus que de passer ses heures d'études au CDI, plongé dans un bon livre. Mais ce n'était pas du goût de ses deux amies, Clothilde et Gwendoline. Les deux adolescentes avaient entrepris de le sociabiliser. Et tous les moyens étaient bons : le traîner de force à la salle de jeux à chaque récréation, amener d'autres amis à elles au CDI quand il réussissait à s'y enfermer et l'intégrer à leurs conversations, le supplier pendant des heures pour qu'il aille chez l'une ou l'autre durant le week-end et en profiter pour inviter d'autres jeunes pour qu'il fasse connaissance avec eux. Mais surtout, elles essayaient sans cesse de lui trouver un petit-ami ( il leur avait dit pour son homosexualité quand les rumeurs avaient commencé à se répandre ).
Il ne pouvait pas leur en vouloir, il savait qu'elles faisaient ça pour lui, mais il était tellement habituer à devoir se débrouiller seul qu'il acceptait difficilement qu'on se mêle de sa vie à longueur de temps.

D'ailleurs, il pouvait se trouver quelqu'un tout seul. La preuve, elles n'étaient pas là quand il avait fait la connaissance de Paul. Il avait réussi à convaincre les filles de le laisser aller étudier au CDI ; il avait soi-disant des devoirs en retard. Bien sûr, c'était faux, il voulait seulement aller finir de lire Frankenstein ; est-ce que Victor allait réellement créer une femme pour sa créature ? Le "monstre" allait-il enfin pouvoir être heureux ?
Zacharie se sentait proche de ce pauvre être qui n'avait pas demandé à naître. Il se reconnaissait dans sa différence. Et comme la créature qui haïssait Victor, lui, détestait ses géniteurs.
Il était justement en train de se faire cette réflexion quand un jeune homme s'assit à sa table.

-Bon choix de livre. C'est ridicule d'en avoir fait des films d'horreur, cette pauvre créature n'a rien d'un monstre sanguinaire. C'est juste un être qui souffre de sa différence, commença le nouveau venu interrompant Zacharie dans ses pensées.
-Hum…, répondit le jeune homme qui n'aimait pas particulièrement parler à des personnes qu'il ne connaissait pas.
-Tu n'es pas d'accord ?
-Bien sûr que si. À vrai dire tu es le premier à être d'accord avec moi, d'habitude, les gens détestent la créature et plaigne Victor. Quand ils ne confondent pas Frankenstein et sa création.
-Ils ne savent tout simplement pas lire. Ou alors, ils considèrent que détester quelqu'un sous prétexte qu'il est "différent" est normal. Ce qui est une preuve de leur bêtise. Remarque, vu les abrutis qui nous entourent, ce n'est pas étonnant. Pourquoi devrait-on tous être comme ces crétins ? Pour en revenir au livre, la créature est bien plus humaine que cet idiot de Frankenstein.
-Alléluia ! Les personnes intelligentes et ouvertes d'esprit n'ont pas complètement disparu de la surface de la terre.
-Mais elles sont en voie de disparition. On doit être les deux derniers spécimens de cet établissement. Au fait, tu t'appelles comment ? Moi, c'est Paul.
-Zacharie.

***

Les deux adolescents devinrent vite amis, au plus grand plaisir de Clothilde et Gwendoline ; leur petit protégé, comme elles appelaient Zacharie, volait enfin de ses propres ailes. Il volait tellement de ses propres ailes qu'il passait de plus en plus de temps avec Paul.
Celui-ci avait un an de plus et était en première littéraire. Il était le seul garçon de sa classe et la compagnie le changeait de ses camarades, charmantes au demeurant, mais un garçon, ce n'était pas la même chose. Même s'il avait les mêmes conversations - ou presque - avec Zacharie qu'avec les filles de sa classe. Principalement de littérature, parfois un peu de cinéma. Ils avaient plus ou moins les mêmes goûts en matière de culture, même si Zacharie était un inconditionnel de Edgar Allan Poe alors que Paul ne se séparait jamais de son exemplaire du "Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde, son maître à penser.

Paul était un garçon d'une grande intelligence, sympathique, ouvert, bourré d'humour et relativement mignon. Alors Zacharie ne pu que tomber amoureux de son nouvel ami. Et voilà qu'il se trouvait avec un nouveau problème sur les bras. Comme s'il n'avait pas pu tomber sous le charme d'un autre jeune homme. Comment allait-il bien pouvoir cacher ses sentiments face au garçon qu'il aimait ? Et puis, il ne savait même pas vers quel sexe allaient les préférences de Paul. Il n'avait jamais osé aborder le sujet de l'homosexualité avec son ami, même s'il se doutait qu'il ne devait pas y être opposé outre mesure étant donné ses lectures. Mais de là à prendre avec le sourire que son nouvel ami soit attiré par les garçons… Il savait que le fait d'être personnellement confronté à la "différence" n'était en rien comparable à la théorie.

Mais heureusement pour lui, Zacharie maîtrisait relativement bien ses émotions et il parvint à ne rien laisser paraître devant Paul. Par contre, dès que le garçon s'éloignait, il se prenait à l'observer. Ce que Clothilde et Gwendoline ne manquèrent pas de remarquer.

-Mon petit Zacounet serait-il épris du beau Paul ?, sourit Clothilde alors que les trois amis étaient assis au self.
-M'appelle pas comme ça, Cloclo, répliqua ledit Zacounet en lançant une frite au visage de son amie.
-Hé !
-Il te plait bien, n'est-ce pas ?, renchérit Gwendoline.
-Mphf…, grommela Zacharie en se concentrant sur le contenu de son assiette.

Il n'avait vraiment aucune envie de parler de ça avec les deux pipelettes qui lui servaient d'amies. Et surtout en plein réfectoire. Mais c'était sans compter sur Clothilde qui insista.

-Allez, tu peux bien nous le dire à nous tes adorables meilleures amies du monde entier !

Parfois, cette fille pouvait être une vraie plaie. Mais il l'adorait.

-Pas envie d'en parler.
-Je le savais, s'exclama Clothilde en levant les bras au plafond en signe de victoire. C'est super !
-Je ne vois pas ce qu'il y a de si super, Clo'.
-Tu n'es pas au courant ?
-De quoi ?
-Il paraît que l'objet de tous tes désirs serait lui aussi attiré par les charmes des beaux garçons.
-Euh, en même temps, ce ne sont que des rumeurs, Clo', intervint Gwendoline.

Oui, des rumeurs. Et Zacharie n'avait pas l'intention d'aller demander au principal intéressé si elles étaient ou non fondées. Néanmoins, il ne put s'empêcher de s'imaginer ce qu'il pourrait advenir s'il le faisait et que Paul s'avérait effectivement être gay.
Non, c'était stupide. Même si son ami était homo, cela ne voulait en aucun cas dire que celui-ci allait lui avouer que ses sentiments étaient réciproques. D'ailleurs, qui voudrait de lui ? Qui voudrait d'un garçon aussi différent ? On lui avait assez souvent dit qu'il n'était qu'un monstre avec ses yeux aux reflets rouges et ses cheveux blancs. Cheveux qu'il devrait songer à teindre, ne serait que pour moins avoir l'air d'un cachet d'aspirine ambulant. Paul avait beau être ouvert d'esprit, il ne voudrait jamais de lui, il devait se faire une raison. Et voilà que son complexe de la créature de Frankenstein refaisait surface.

***

Dès ce jour, les deux filles n'eurent de cesse d'essayer de "caser" les deux amis ensemble malgré les protestation de Zacharie qui disait pouvoir se débrouiller seul. En réalité, il était seulement effrayé de perdre l'amitié de Paul si celui-ci venait à découvrir les sentiments que le plus jeune éprouvait à son encontre.
Et l'aveu de Paul concernant ces préférences sexuelles - lui avait gardé son secret à ce sujet - qui aurait dû renforcer son enthousiasme, ne fit que le plonger dans un plus grand désarroi. Son ami était gay et il était presque certain - pour avoir capter certains regards et phrases à double sens - que Zac l'intéressait. Ce dernier aurait dû en être heureux, mais ce n'était pas le cas ; il avait peur. Peur de quoi ?, même lui ne le savait pas, mais il était effrayé et ne voulait surtout pas s'ouvrir sur ses propres sentiments à Paul.

-Tu es ridicule, tu le sais ?, se moqua Clothilde. Tu es dingue de lui. Et il est dingue de toi.
-Ça, ça reste à prouver, répliqua Zacharie avec mauvaise foi.
-Pourquoi est-ce que tu ne veux pas tenter quelque chose ?, continua son amie sans faire attention à ses protestations.
-Parce que… C'est compliqué.
-Non, ce n'est pas compliqué. C'est toi qui complique tout.
-Tu as sans doute raison mais je…
-Stop ! Je ne veux plus rien entendre. Si tu ne veux rien faire, ok. Mais moi, et je suis sûre que Gwen m'aidera, je vais tout faire pour que vous soyez ensemble avant la fin du mois.

Ce qui donnait à la jeune fille une quinzaine de jours pour réussir sa "mission".
Durant cette période, Zacharie se montra distant envers Paul et refusa de se retrouver seul en sa compagnie. Mais Clothilde était bien plus obstinée que ce à quoi le garçon s'était attendu.
L'adolescente avait un plan très simple, mais très efficace. Puisque Zacharie ne bougerait pas, elle allait devoir faire en sorte que ce soit Paul qui réagisse. Et quoi de mieux que la jalousie ?
Alors elle laissa Zacharie jouer à l'autruche. Et elle demanda l'aide de son cousin, Erwan, un étudiant en lettres âgé de vingt ans. Celui-ci était comme son frère et il fut facile de le convaincre de venir régulièrement à la sortie du lycée et de sympathiser avec Zacharie. Il avait aussi pour consigne de faire du charme à Zac. En particulier lorsque Paul était dans les parages.

Et bientôt le petit stratagème des deux cousins porta ses fruits. Un soir, alors que le groupe d'adolescents - qui comprenait Zac, Clo', Gwen et Erwan - discutait joyeusement, Erwan faisant du gringue à Zacharie, Paul s'approcha rapidement et demanda à parler à son ami d'un ton sec.

-Quoi ?
-C'est ton petit-ami ?
-Non. Pourquoi ?
-Tu voudrais qu'il le soit ?
-Peut-être…, répondit Zacharie d'un air provocateur, agacé par les questions de Paul.
-Non.
-Quoi "non" ?
-Sors avec moi.
-Quoi ?
-Sors avec moi, répéta Paul fermement.

Zacharie se tut, ne sachant que répondre. Évidemment, il aurait voulu répondre oui, mais l'attitude de Paul ne lui plaisait pas.

-S'il te plait, Zac.
-Paul…
-Laisse tomber, j'ai compris. T'aimes l'autre, là-bas.
-Non. C'est juste un pote. Et puis, il y a déjà quelqu'un que j'aime. C'est… toi.

À peine Zacharie avait-il prononcé le dernier mot que Paul posait ses lèvres sur les siennes, sans prêter attention aux autres lycéens. C'était le premier baiser de Zac et il devait avouer que c'était agréable. Très agréable même. Quand son désormais petit-ami recula légèrement, Zac se fit la réflexion qu'il n'avait aucune raison de s'inquiéter, adviendra que pourra.
Pour la première fois de sa vie, il aimait et il se sentait aimé. Le reste n'avait aucune importance.

genre: romance, oc: zacharie thomas, série: destins croisés, couple: slash, fic originale, rating k+, oc: paul morvan, commu': 30_originaux, racontage de vie

Previous post Next post
Up