[Fic] Les liens du sang - Chapitre 8

Oct 13, 2006 01:35


Titre: Les liens du sang - Chapitre 8 : Vivre et survivre
Auteur:  krystalyne
Rating: R
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Attention, vous pouvez vous attendre à tout !  Je dis bien : à tout !  Chapitre dédié à
averellzesane.  Bonne fête, Averell ^^ !

Dix heures et demie.  Fraîchement arrivée à Hearst, Luna était dans le stationnement, cherchant une voiture facile à voler.  Elle ne pouvait se permettre de prendre une Mercedes ou une Cadillac (même s’il n’y avait pas de Cadillac dans ce stationnement), ces voitures pouvant être repérées rapidement en cas de voler.

Elle choisit finalement une automobile de couleur beige, économique et sans toit ouvrable électrique.  Elle eut quelques difficultés à la faire démarrer, elle qui était plus à l’aise dans l’assassinat.  Puis, elle y parvint et put quitter le stationnement, ni vue, ni connue.

Or, à peine avait-elle quitté la ville qu’elle vit, sur l’accotement de la route, un homme aux longs cheveux gras et à la barbe en broussaille faire de l’auto-stop.  Elle immobilisa la voiture sur le gravier, se demandant si la fatigue lui faisait voir des hallucinations.

- Oh, mais on se connaît ?

Vive comme l’éclair, Luna sortit son revolver et le pointa sur celui qui venait d’ouvrir la porte d’en avant, côté passager.  Toujours cet inconnu malpropre vêtu de brun.  Un sourire étrangement impeccable illumina son visage.

- Oui, je vous reconnais facilement.

- Mais… comment est-ce possible ?  Il n’y a qu’en rêve que je vous ai vu !

Sereinement, l’étranger lui répondit :

- Nos esprits se sont vus en songe, en effet.  Cela est dû à ma capacité de faire de grands voyages astraux…

- Je ne vous crois pas !  Et puis, tous les vagabonds se ressemblent !

L’homme rigola.

- Oh, je ne crois pas que tous les vagabonds soient de descendance amérindienne comme moi.  Et qu’ils puissent parler aussi bien anglais et français.

- Ce ne sera pas suffisant pour vous faire embarquer !

Il la scruta profondément.

- Vous êtes amoureuse d’un homme présentement en danger.

- C’est du pur hasard !

- Un homme… aux cheveux roux.

- Une chance sur trois !

- Un homme… qui a un animal de compagnie.

- Encore un coup chanceux !

Un étrange sourire vint aux lèvres du trentenaire.  Il devait aller plus loin pour la convaincre…

- Avant de partir, il vous a dit de ne pas faire de folies.  Ce que vous faites présentement.

Vaincue, Luna devait reconnaître que c’était lui, l’Ermite.

- D’accord, vous pouvez rester.  Mais aucun arrêt jusqu’à Red Meaples !

- Ne vous inquiétez pas.  C’était justement pour Red Meaples que je faisais de l’auto-stop.

Étrange comment le destin pouvait réunir deux personnes sur la même route…

-xxx-

Onze heures.  Et Spirou et Spip n’étaient toujours pas revenus.  Au même moment, Félix revenait d’une visite hebdomadaire chez un de ses patients alors que Fantasio attacha solidement ses souliers.

- Où tu vas ? demanda le médecin.

- Ils sont partis trop longtemps.  Je dois les retrouver.

- Le terrain est trop grand.  J’ignore où ils peuvent être.  Faudrait appeler la police…

- La police se fiche de la disparition d’étrangers !

Le blond se leva, ne tenant pas compte de l’ampoule crevée et des protestations de Félix, et sortit dehors.  Katy, qui jouait mollo avec ses chiens, le remarqua.

- Où vas-tu ?

À l’instant près, Ororéa revenait de sa promenade à bicyclette.

- Vous ne voyez pas qu’on devrait agir ? se révolta Fantasio.

Il voulait le nier, mais il avait très peur pour ses amis.

- Si c’est pour retrouver Spirou et Spip, je te suis, répondit Ororéa, partante.

Il lui en était reconnaissant.  Il ne savait s’il devait l’embrasser ou la prendre dans ses bras, mais il se retint, sachant que ce geste pouvait être déplacé aux yeux des hôtes.

- Donnez-moi un morceau de vêtement porté par Spirou et mes chiens vont le retrouver.

- Katy, c’est plus raisonnable si tu restes ici, dit Félix.

- Toujours la même chanson ! s’énerva la femme enceinte.

- Iiiiikkk !!!

Tous firent le saut alors que les chiens, excités, coururent après Spip.  Ce dernier, puisant l’énergie du désespoir, sauta, grimpa le long d’une jambe et se cacha dans le chemisier d’Ororéa, qui cria de surprise.

Sans réfléchir, Fantasio plongea sa main dans le décolleté et, en sortant l’écureuil, croisa le regard de la jeune femme, qui rougit.  Il rougit à son tour, mais se considérait chanceux que Katy et Félix n’aient pas vu cette scène, trop occupés à calmer les chiens.

- Tout va bien, Spip, rassura le blond.

Se sachant enfin hors de danger, le rongeur soupira.

- Heureusement que vous êtes là, j’ai cru qu’on allait me dévorer.

- Spip, est-ce que tu sais où est Spirou ?

- Pourquoi crois-tu que je suis là ?  Pour une cueillette de champignons ?

Il voulut montrer à tous le lieu où le rouquin était prisonnier, mais il pensa à la blessure et sauta, puis sautilla sur la sacoche de médecin de Félix.

- Ik, ik, ik !

- On dirait qu’on va avoir besoin de toi, Félix… constata Fantasio.

-xxx-

Midi.  Seccotine ne voulait pas pleurer.  Si elle pleurait, ce serait montrer ses faiblesses.  Et des faiblesses, sa cellule n’en avait pas !  Elle avait beau cherché, elle ne trouvait aucune faille.

Zantafio entra dans sa chambre, un sourire aux lèvres.

- Alors ?  Avez-vous eu le temps de réfléchir à ma proposition ?

Elle le regarda courageusement.  Il était hors de question de plier, même s’il le fallait pour être épargnés.

- Oui.  J’accepte.

Le sourire s’étira.

- Parfait.  Il est maintenant temps pour vous de vous purifier…

Il la laissa aux soins des gardes, puis la quitta sur ces mots :

- Je vous attends dans ma chambre…

Le malaise commença à la gagner.  Elle savait qu’elle n’avait aucune chance contre ses sbires.  Il lui fallait donc gagner du temps.  Alors qu’elle croisa la cellule de Spirou, elle demanda à ses accompagnateurs de s’arrêter, le temps d’une courte visite.

- Deux minutes, pas plus, lui répondit l’un d’eux.

Elle regarda au-delà des barreaux.  Il était toujours assis, sa blessure continuait de saigner.

- Spirou ?

Il leva sa tête péniblement.  Sa douleur à l’épaule persistait.  Elle le regarda, navrée.

- Je suis désolée, Spirou…  Je dois le faire…

- Non…

La protestation n’était qu’un murmure.  Il n’avait plus la force de crier.

- Ne t’en fais pas, tout va bien aller.  Je vais m’assurer qu’on te soigne avant que je me donne à lui.

Elle savait ce qu’il allait lui dire.  Que sa blessure ne valait pas la peine de coucher avec une crapule de cette espèce.  Aussi lui répondit-elle :

- Je sais que ce n’est pas la plus brillante décision que j’aie faite.  Fais-moi confiance.  Ce cauchemar va bientôt finir…

Oui, ce cauchemar va bientôt finir…  Et elle va se réveiller dans les bras de Fantasio.  Il va lui dire que tout va bien.  Il est souvent optimiste.  Elle l’aime pour cela.  Et plus encore…

- Il faut partir ! annonça le garde.

À regret, Seccotine dut quitter son ami.  Malheureusement, elle ne vit pas les larmes qui coulèrent malgré lui…

-xxx-

Spirou était outré de ce chantage.  Il aurait préféré mourir plutôt que de savoir cette femme dans les bras de ce mégalomane !

Son épaule le faisait terriblement mal.  À chaque respiration, la douleur revenait et il devait serrer les dents pour ne pas se plaindre.  Ce tourment durant presque une éternité, il avait beaucoup de temps pour réfléchir…

Il espérait que Spip avait déjoué les gardes.  Il avait confiance en son compagnon, mais il ignorait s’il allait prévenir les autres à temps.

Jamais il ne s’était senti aussi seul…  Jamais il n’aurait cru que la présence des autres allait lui manquer…  Surtout celle de Luna, qu’il avait pourtant quitté il y avait à peine trois jours… et à qui il lui avait parlé hier soir.  Il se rappelait des sanglots dans sa voix.  Si seulement il pouvait la retrouver, la prendre dans ses bras et la rassurer ?

Voilà pourquoi il se résolut à ne pas se laisser abattre.

- Ce n’est qu’une vulgaire balle dans mon épaule, se dit-il.  Ce n’est pas ça qui va me faire mourir…

Il regarda les barreaux, tentant de réfléchir à une possible évasion.  Plus il pensait, moins sa douleur le hantait.  Alors, il s’encouragea, il élabora multiples plans pour s’en sortir…  Puis, les deux hommes gardant sa cellule furent assommés par Fantasio et Ororéa alors qu’une boule brune se faufila entre les barreaux et rejoignit son maître.

- Spip ! murmura-t-il.  Tu as réussi…

- Bien sûr que j’ai réussi !  Sinon, je ne m’appellerais pas Spip !

Pendant ce temps, Félix trouva les clés dans une poche d’un des gardes et ouvrit la porte.  Il accourut vers Spirou et déchira la chemise autour de la blessure, prêt à soigner.  Fantasio les rejoignit.

- Alors, vieux, pas trop amoché ?

Le rouquin lui fit un faible sourire.  Soudain, la pensée de Seccotine lui vint en tête.  Il devait le dire !  Lui seul pouvait la sauver !

- Fanta…  Secco… est… ici…

Avait-il bien entendu ?  Seccotine était ici ?

- Retrouve-la…

Il gémit.  Le blond lui serra la main, l’assurant qu’il avait bien saisit le message.

- Ne t’inquiète pas.  Je vais la retrouver.

Fantasio se leva, arme « empruntée» à un garde au poing, prêt à se lancer dans la recherche, mais Ororéa lui barra le passage.

- Je viens avec toi.

- Non, tu dois rester ici.

- Mais…

- Tu dois assurer la défense de Félix.

- Criss, j’suis capable d’me défendre tu-seul ! s’opposa le médecin.

- Pas pendant que tu soignes…

Comme un volcan éteint qui entrait en éruption, Ororéa embrassa le blond, mais ni Félix, ni Spirou, ni Spip s’en aperçut.

- Sois prudent, souffla-t-elle.

Troublé, Fantasio tenta de reprendre son aplomb.

- Ne… ne t’en fais pas.  Je crois savoir qui peut m’accompagner.  Spip ?

Interpellé, l’écureuil le suit.

- Si jamais on tombe sur Zantafio, je me fais la promesse de le mordre…

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