[Fic] Les liens du sang - Chapitre 4

Oct 03, 2006 18:37


Titre: Les liens du sang - Chapitre 4 : Exode rural
Auteur:  krystalyne
Rating: PG13
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Un peu n’importe quoi ;)  En passant, nouvel avatar :D

De la brume.  Il n’y avait seulement que de la brume autour de Luna, qui errait sans savoir pourquoi.  Puis, un homme apparut soudainement devant elle.  Il était dans la trentaine, mais on pouvait facilement lui donner la quarantaine avec ces longs cheveux gras et cette barbe en broussaille.

- Qui êtes vous ? demanda la jeune femme.

L’homme, vêtus d’amples vêtements couleur terre, lui répondit :

- À quoi sert-il d’avoir un nom ?  Certains me nomment le Vagabond, d’autres, l’Ermite.

- D’accord, l’Ermite, dit-elle, irritée.  Je veux savoir ce que je fais ici !

- Il ne sert à rien de se fâcher.

- Je déteste ne rien savoir !

Elle voulut sortir son arme, mais elle se rendit compte qu’elle ne l’avait pas sur elle.  L’Ermite ricana.

- Ce n’est pas en me tuant que tu vas le savoir.

- Pfft !  Je voulais seulement vous faire peur, stupido !

- C’est plutôt toi qui devrait avoir peur…

Cette phrase troubla Luna.  Que voulait-il dire ?  La curiosité l’emporta et lui dit :

- Moi ?  Pourquoi ?

- Bientôt, ton ami de cœur va t’appeler.  Par la suite, il ne lui restera plus beaucoup de temps…

Impulsive, elle récria :

- Non !  Il ne peut pas mourir !

- Si !  Et, lorsque tu vas le rejoindre, il sera trop tard…

C’était un cauchemar, elle en était convaincue !  Il y avait sûrement une issue.  Alors qu’elle tentait der trouver une solution pour faire taire ce prophète de malheur, elle se sentit secouée.

- Luna ?

Sans crier gare, elle se retourna… et fit un crochet à Raulo !  Autour d’eux, il n’y avait aucune trace de brume ni d’Ermite.  Elle était dans le lit de Spirou alors que son homme de main était au sol, saignant du nez.

Elle soupira de soulagement, se laissant retomber sur l’oreiller.  C’était un cauchemar…  Rien d’autre qu’un horrible cauchemar…

- Est-ce la nouvelle façon de dire bonjour ?

- Désolée, Raulo.

Elle s’aperçut qu’elle était en robe de nuit et qu’il pouvait la voir vêtue ainsi.  Elle se fâcha.

- Qu’est-ce que c’est ces manières de me réveiller sans mon accord ?  Va préparer le petit-déjeuner !

- Mais patronne…

- QUOI ?

- Ils sont arrivés…

Déjà ?  Luna sortit du lit et vit en effet trois véhicules stationnés à l’avant.  Un sourire se glissa sur son visage.

- Perfecto !

-xxx-

Plus tard, dans le décalage horaire, soit le lendemain matin… enfin, le matin suivant la journée où Spirou, Fantasio et Spip sont arrivés au Canada…

Ororéa faisait une visite guidée du village à Spirou et Fantasio.  Spip, niché sur une épaule de la jeune femme, ne la quittait plus.

Sous les sapins, Red Meaples avait tout pour plaire au touriste typiquement européen : son architecture fin 19e siècle, son auberge champêtre, ses trottoirs de bois… même l’ancienne scierie avait son charme.  Car, il fallait le reconnaître, Red Meaples s’était développé grâce à la croissance économique du commerce du bois.  Tous les villageois de souche (du nombre approximatif de cinq cent personnes) avaient pour ancêtre un téméraire bûcheron… ou un riche exploiteur de ressources naturelles.

- C’est une bonne chose que le domaine soit éloigné du village, dit Ororéa.

- Oui, approuva Spirou.  J’imagine qu’avec tous ces aboiements, les villageois ne peuvent dormir sur leurs deux oreilles…

- Je parie deux noisettes que ces chiens chantent du karaoké toute la nuit, dit Spip.  C’est vrai, quoi !  Ils ne cessent de hurler les bonnes notes pour soutenir ce chanteur médiocre !

- Encore d’autres inconnus !

Spirou et Fantasio s’arrêtèrent, se demandant qui leur avait adressé la parole sur un ton malveillant.  Se retournant, ils virent trois vieilles femmes sur un balcon, toutes assises sur des chaises berçantes.

- As-tu remarqué, Betty ? dit l’une d’elles, sournoise.  Ces étrangers ont répondu à ton sarcasme.

Comprenant que c’était de l’anglais, le rouquin prit l’initiative de leur demander :

- Pourquoi ce sarcasme ?

- Tiens, regardez-le ! se moqua une autre.  Cet idiot se demande ce qu’il a fait !

Les trois femmes se mirent à rire, vexant du coup le blond.

- Je ne vois rien de drôle à vos remarques blessantes !  Vous allez vous excuser immédiatement !

- Pourquoi ? répondit sèchement Betty.  C’est plutôt à vous de vous excuser !

- Mais on a rien fait ! répliqua Spirou.

Ororéa, s’apercevant qu’on ne la suivait plus, se retourna à son tour.  Elle reconnut immédiatement celles qui répandaient les rumeurs au village : Betty, Charlotte et Rebecca.  Les trois sorcières, comme elle se plaisait bien à les nommer…  D’un pas résolu, elle leur fit face.  Elle les regarda froidement, puis empoigna le bras du rouquin.

- Venez, dit-elle à ses compagnons, il ne faut pas traîner ici…

- Oh, la fille à la noix de coco ! s’exclama faussement Charlotte.  Encore une fois, le mauvais esprit plane à cause de toi !

Ororéa faisait mine de l’ignorer, mais son sang bouillait intérieurement, comme les volcans du Pacifique.

- Enfant du démon !  vociféra Rebecca.  Retourne dans ton pays !

Cette fois, c’était la lave qui débordait du cratère !  Elle s’élança, faisant tomber Spip de son épaule.  Elle voulut se jeter sur elles dans le but de leur faire une bonne frousse, mais Fantasio la retint par la taille.

- Oh, fit calmement Betty, Roméo est en train de calmer sa Juliette ?

- Ce n’est pas ma copine, répondit le blond, les dents serrées.

Voyant que la situation pouvait se dégénérer, Spirou se chargea d’éloigner ses compagnons de ces vieilles commères.  Spip les rejoignit, mais avant, il grimaça à l’adresse de ces femmes.

- Pfft !  Écureuil mal élevé ! commenta Charlotte.

-xxx-

Une fois éloignés suffisamment du trio de radoteuses, Fantasio put enfin cracher sa haine.

- Aucun respect pour les jeunes ! siffla-t-il.  Mais où le monde s’en va ?

- Elles n’ont pas l’air d’aimer les étrangers, remarqua Spirou.

- Tu as trouvé ça tout seul ?

Encore une fois, les mots du blond dépassèrent sa pensée, qui se retrouva à nouveau penaud.

- Oh, excuse-moi…  Ces folles avaient de quoi me rendre dingue !

- Je sais que c’est dur, mais il ne faut pas les écouter, dit Ororéa, prenant dans ses bras un Spip fier de son insulte.  Elles sont toutes veuves, leurs enfants sont partis, alors elles n’ont trouvé rien de mieux que de se moquer de tout le monde.

- Leurs enfants…

Spirou réfléchit à cette parcelle de connaissance qu’il venait d’acquérir.

- Leurs enfants sont partis où ?

- Très loin d’ici, à ce que je sache, répondit la jeune femme.

- Alors, je comprends pourquoi elles nous en veulent.

- Il n’y a rien à comprendre ! répondit Fantasio.  Elles sont folles !

- Non, au contraire !  Leurs enfants sont ailleurs et non ici, comme elles l’auraient souhaité.  Elles généralisent les étrangers, ceux qui ont convaincu leurs enfants de partir loin d’elles.  Depuis, elles leur vouent une haine irraisonnée.

- C’est ridicule !

Le blond plongea sa main dans sa poche de manteau et réalisa qu’il manquait de tabac.

- Zut ! j’ai oublié de la remplir avant de partir.  Est-ce qu’il y a une tabagie dans le coin ?

-xxx-

Il n’y avait pas de tabagie, mais il y avait cependant un magasin général, miraculeusement préservé des épiceries et des supermarchés du 21e siècle.  On y trouvait de tout : de la nourriture, des sucreries, des outils de travail et bien sûr, ce que Fantasio voulait se procurer, du tabac.

Ororéa en profita pour faire les courses de Félix et de Katy, Spip lui apportant tout ce dont elle avait besoin, juste pour le plaisir de la voir sourire.  Spirou se sentit vite inutile, puisque son compagnon à fourrure était beaucoup plus rapide que lui pour trouver les denrées.

Soudain, un homme à moustache arriva dans le bâtiment, essoufflé.

- Mark ?  s’exclama la propriétaire et employée.  Mais que t’arrive-t-il ?

- Ma nièce…  Elle a… fait une fugue !

- Et une de plus !

Mark se retourna, faisant face à une Betty qui venait d’arriver.

- Ne vous mêlez pas de ça ! avertit farouchement l’homme.

- Ne vois-tu pas que ta nièce fait comme les autres enfants ? éclata la vieille femme.  Le village se vide, Mark !

- Ça ne m’étonne pas, vous découragez les jeunes avec vos plaintes du troisième âge !

Une gifle ne se fit pas attendre.  Furieuse, Betty quitta le magasin, sous le regard ébahi des consommateurs.  Fantasio fut le premier à s’approcher de Mark.

- Alors là, je vous dois tout le respect pour avoir remis à sa place cette râleuse, félicita-t-il.

- Il faut bien quelqu’un pour le faire, sourit légèrement l’homme.

Spirou fut ensuite le deuxième à lui adresser la parole.

- Votre nièce…  Quel est son nom ?

- Jessica.  Elle a 17 ans.

Puis, Ororéa s’ajouta dans la conversation.

- Pourquoi serait-elle partie ?

- Je l’ignore.  C’est une fille si gentille…

Il avait une pensée pour sa sœur, Nelly, la mère de Jessica, qui pleurait sa disparition.  Il éleva la voix, pour que tous les clients puissent l’entendre.

- Vous qui êtes dans le magasin, allez-vous m’aider à la retrouver ?

Bien qu’il ignorait tant de choses sur elle, Spirou était le premier à vouloir la retrouver… si on excluait Mark et Nelly, bien entendu.

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