[Fic] Les liens du sang - Chapitre 1

Sep 27, 2006 11:24


Titre: Les liens du sang - Chapitre 1 : Un soupçon de méfiance
Auteur:  krystalyne
Rating: PG13
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Après un début en douceur, on brusque un peu les choses.  D’ailleurs, je me moque d’une certaine marque de commerce, ce qui ne se fait pas dans l’univers Spirou.  De toute façon, je fais toujours quelques interdits (ce qui explique pourquoi je ne pourrais être scénariste pour la série ;)).

- Je suis de retour !

Aucune réaction.  Deux sacs (en jute, c’est plus écologique) remplis de produits biologiques (tout OGM est banni de la demeure) en main, Spirou laissa entrer Spip, le seul qui avait accepté de l’accompagner dans ses courses.  Bientôt, il comprit enfin pourquoi ses colocataires ne lui répondaient pas.

Un bas au pied de l’escalier.  Un jean sur le sol du vestibule.  Plus il se dirigeait vers la cuisine, plus les vêtements jonchaient son chemin.  Il craignait de faire une mauvaise surprise, mais il n’entendait aucun bruit.  C’était cependant à la salle de manger que son cœur bondit : deux pattes de cette table avaient rendues l’âme.  Il avait une hypothèse de la cause en voyant cette veste bleue et cette camisole à caractère féminin.

Le rouquin soupira, reconnaissant là la chimie amoureuse entre Fantasio et de Seccotine, qui heureusement, n’étaient pas dans cette pièce.

- Ça nous a pris deux jours à construire cette table… un peu moins si on oublie le temps à chercher le dernier boulon.

- Ce n’est pas de ma faute si j’ai confondu boulon et noix, se vexa Spip.

Le journaliste haussa par la suite les épaules, puis se tourna vers l’écureuil.

- En attendant, pourquoi ne pas ranger tout ce qu’on a acheté ?

- Bonne idée !  Je n’ai pas envie qu’on touche à mes provisions de ce mois-ci…

-xxx-

Bien que Seccotine habitait avec eux depuis quelques mois, ses moments d’intimité avec elle étaient toujours rares, ce qui expliquait pourquoi Fantasio les savourait encore plus fort à chaque fois.  Aussi fronça-t-il les sourcils lorsqu’elle lui annonça son départ.

- Pas encore ! soupira-t-il, exaspéré.

- Je te fais signaler que j’ai une carrière ! se vexa la blondinette.

- Mais tu n’es ici que depuis hier…

- Je sais que ça ne te plaît pas, mais je crois être sur le point de détenir le scoop du nouveau siècle !

Devant tant d’excitation, il ne pouvait lui faire aucune reproche.  Le journalisme, c’était toute leur vie.  Il la laissa sortir du lit, où il put admirer son dos de porcelaine.

- Et où vas-tu ?

Dans son mouvement d’enfilage de sous-vêtements, la jeune femme s’arrêta.  Puis elle repris son geste, sa voix devenant soudainement sèche.

- Ça ne te regarde pas !

Aussi brusquement que ce changement d’attitude, Fantasio s’énerva.

- Pourquoi ça ne me regarde pas ?  Depuis quand est-ce que tu me caches tes projets de reportage ?

Après tout, afin d’éviter de se voler (sans le vouloir) continuellement leurs sujets, ils en parlaient, comme tout bon couple travaillant dans un même milieu.

- Cette fois-ci, c’est exceptionnel, s’excusa Seccotine.  Tu ne peux comprendre…

Bien entendu, la paranoïa fit son effet et apporta un flux d’imagination à son compagnon.

- Tu me caches quelque chose, n’est-ce pas ?

- Mais non…

- Si !

Il sortit du lit à son tour, où il put récupérer ses caleçons.

- Pourquoi plus d’absences qu’avant ?

Elle ne se préoccupa pas de lui alors qu’elle retrouva, à l’entrée de leur chambre, un de ses bas.  Il la suivit, trouvant de son côté ses pantalons.

- Pourquoi moins d’appels ?

Toujours aucune réponse, elle qui était au pied de l’escalier, remettant ses jeans et son deuxième bas.  Il ne cessait de se rapprocher de celle qui s’éloignait à nouveau.  À mi-parcours, il mis ses bas, mais dut courir pour la rattraper.

Chemise en main, il y arriva.  Ils étaient maintenant devant cette table, à moitié ravagée par leur première tentative d’ébats.

- Je veux la vérité, exigea-t-il.  Est-ce que tu as un amant ?

Une gifle lui vint en réponse.  Furieuse, Seccotine remit sur elle sa camisole et s’attacha les cheveux en vitesse.

- Je te suggère de réfléchir à deux fois avant de m’accuser d’une telle chose !

D’un pas pressé, elle se dirigea vers la porte, mais avant, elle se tourna à nouveau vers Fantasio.

- Je reviens ce soir !

Il n’avait rien entendu, sinon l’écho de la gifle qui résonnait encore dans ses oreilles.  Lorsqu’il put enfin entendre, c’était la voix de son meilleur ami qui lui adressait la parole.

- Mais qu’est-ce qui te prend ?

- Quoi ?  Tu ne trouves pas que c’est déjà assez, recevoir un tel coup ?

- Mais enfin, Fantasio !  Seccotine, avoir un amant ?  Le seul qu’elle a, c’est toi !

Il devait avouer qu’il était allé trop loin dans ses pensées.

- N’empêche, je voudrais bien savoir pourquoi elle n’est plus souvent là…

Il reprit finalement sa veste et un faible sourire éclaira son visage en voyant cette table.

- En passant, Spirou, j’avais raison : les tables d’IKEA ne sont pas solides.

-xxx-

Il attendit patiemment son retour.  Il était prêt à tout pour se faire pardonner.  Il eut heureusement l’aide de Spirou et de Spip, qui arrangèrent autant qu’ils le pouvaient la table cassée.  Résultat : avec une belle nappe, des chandelles rouges ainsi qu’un repas digne d’une reine, on ne voyait plus la colle qui dépassait des fissures.

- On va revenir dans quelques heures, dit le rouquin, sachant que lui et son compagnon à fourrure n’étaient pas les bienvenus dans ce dîner romantique.

Il attendit patiemment son retour, le temps que le repas se refroidit et que toutes les chandelles aient fondues de moitié.  Ce ne fut seulement que lorsque Seccotine revint qu’il s’énerva.

- Où étais-tu ?

- J’ai dîné dans un casse-croûte, c’est tout, répondit calmement la jeune femme.

- À 22 heures ?!?

Elle ne lui répondit pas et fila directement dans leur chambre.  Il la retrouva en train de plier bagages.

- Écoute, tu en fais un peu trop, Fantasio.  Je crois que tu as besoin de vacances.

- C’est justement ce qu’on allait faire au Canada !  Et toi, tu pars !

- Je n’y peux rien !

- Tu cherches à me fuir ou quoi ?

- Ce n’est pas de ta faute !

- Alors, c’est la faute à qui, hein ?

Sentant que la tension montait de plus en plus entre eux, Seccotine prit ses valises.

- Je sais que tu vas m’en vouloir, mais… n’essaie pas de m’appeler durant mon absence.

- Pourquoi ?

Elle se mordit les lèvres.  Elle voudrait bien le lui dire, mais elle ne le pouvait pas.

- De toute façon, mon portable sera fermé, soupira-t-elle.

Elle quitta la chambre en courant.  Il voulut la rattraper, connaître les réponses aux questions qui ne cessaient de croître…

BOUM !

Mais la table IKEA n’avait pas tenu le coup et les chandelles prirent feu dans la nappe.  Fantasio dut se résigner à éteindre l’incendie naissant.  Et lorsqu’il sortit dehors, Seccotine était déjà partie…

spip, fantasio, spirou, seccotine

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