[Fic] Ce que les BD ne révèlent pas... - Épisode 6
Titre: Ce que les BD ne révèlent pas… - Épisode 6 : La cohabitation
Auteur: krystalyne
Rating: R, à la limite du NC-17
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Dernier épisode. Eh oui, je crois qu’il est grandement temps que nos journalistes préférés reprennent du service avec Les liens du sang, ma prochaine fic, encore plus sombre que Les crocs de l’hiver. Mais avant, cet épisode, le plus long de tous, fait le lien entre ces deux grandes aventures ;) Ah oui ! pour terminer, vous retrouverez un lexique, pour ceux qui ne se souviennent plus de certains mots ^^
L’été avait débuté depuis quelque jours et voilà que Félix leur avait envoyé un e-mail :
Salut mes chums !
Est-ce que vous vous souvenez de la maison que Katy et moi avons acheté le mois passé ? Eh bien, on avait pensé à vous inviter chez nous, si jamais vous passez dans le coin (quoique… il ne passe pas grand chose dans notre coin). En tout cas, pensez-y, et amenez vos blondes, Kat sera ravie de leur parler.
Amitiés,
Fel-X
P.S. : Bon, je sais que vous ne fêtez pas ça en Belgique, mais je tenais à vous souhaiter une bonne Saint-Jean-Baptiste.*
Environ un an et demi s’était écoulé depuis cette aventure reliant Montréal et Québec. Depuis, beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts… À commencer par Félix qui, malgré sa haine pour les Canadiens-anglophones (du moins, ceux qui ne reconnaissaient pas les Québécois comme une nation distincte), est finalement tombé amoureux de Katheryn « Katy » Hudson, Ontarienne d’origine. Pour cet amour, il a laissé tomber son métier de médecin d’hôpital pour… médecin de campagne !
Car, oui, depuis mai dernier, Katy est retournée à ses racines et a acheté la maison de ses grands-parents paternels, à Red Meaples**, un village paisible dans le nord de l’Ontario. La musher, qui avait enfin abandonné le circuit professionnel de courses en chiens de traîneau, s’était finalement décidé à consacrer son énergie aux chiens retraités, que d’autres mushers ne pouvaient s’occuper.
Or, les choses avaient aussi évoluées pour Spirou et Fantasio. Surtout pour Fantasio, qui, malgré les quelques querelles reliées à son métier, tissait des liens de plus en plus étroits avec Seccotine. Puis, il avait une de ces idées en tête, celle qui tombait à point, mais qui ne pouvait que le tourmenter. Spirou prit peu de temps à le remarquer, à l’heure du dîner…
- Quelque chose ne va pas ?
- Quoi ? Mais non, tout va bien !
- Je te connais trop bien pour savoir que tu me caches quelque chose.
Puis, sur un ton invitant à la confidence, le rouquin ajouta :
- Allez, raconte.
Le blond soupira, vaincu par cette perspicacité venant d’une amitié de longue durée.
- C’est Seccotine…
- Quoi ? Ne me dis pas que tu veux-
- Tu es fou ? Je ne veux pas rompre !
- Alors, quel est le problème ?
- Eh bien… pour être honnête, je voudrais qu’elle habite avec moi.
Rapidement, Fantasio remarqua ces yeux qui s’agrandirent de surprise. Et cette bouche s’ouvrir légèrement…
- Ah, je le savais que tu dirais non ! se découragea le photographe.
Cependant, l’expression de Spirou vira à l’amusement.
- Alors là, c’est incroyable ! Môssieur Fantasio qui veut se caser !
- Ah bon ? se vexa son ami. Parce que môssieur Spirou n’est pas dérangé ?
- Pas du tout. C’est toi qui a hérité de cette maison, pas moi.
Le blond était soulagé par cet accord. Ce qu’il avait hâte de la revoir… et de lui présenter cette demande si importante…
-xxx-
- Ça ne peut pas se terminer ainsi !
Il avait tout prévu. Ses vêtements dans une boîte, ses outils de travail dans une autre… même sa brosse à dents avait trouvé sa place dans l’une d’elles ! Mais il n’avait pas prédit l’arrivée surprenante de Luna, à qui il lui a confié, une fois assis sur le canapé, son départ prochain.
- Que veux-tu dire ? lui demanda-t-il.
- C’est insensé que tu partes pour une fille ! Rappelle-toi quand je t’ai demandé de venir avec moi. Tu as refusé. Pour lui, tu es resté.
- Ce n’est pas la même chose.
- Alors pourquoi était-il tracassé de te demander - et je n’exagère pas - la permission qu’elle habite avec vous ?
C’est vrai, Fantasio aurait très bien pu proposer à Seccotine de venir s’installer chez lui, sans même le demander à Spirou, étant donné que c’était lui le propriétaire. Au lieu de cela, il lui avait demandé son avis.
- Tu as raison, avoua le rouquin. Peut-être tient-il à ce que je reste, mais je n’ai pas envie de nuire à leur vie de couple.
- Je comprends. Mais, lorsque tu as voulu que je m’installe avec toi, as-tu pensé que j’aurais pu nuire à Fantasio ?
- Quoi ?! Mais non ! Je veux juste que tu t’entendes bien avec lui !
De cette réaction spontanée, un sourire lui répondit.
- Eh bien, voilà ! Il veut que tout se passe bien entre vous trois, tout simplement…
Il était sidéré. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? C’était si naturelle comme réponse… Il posa son front contre celui de la jeune femme, reconnaissant.
- De tous les psychologues que j’ai croisés dans ma vie, tu es la meilleure…
- Es-tu sérieux ? se moqua-t-elle. Car je n’en suis pas une…
- Si, je suis sérieux. Il en faut, du talent, pour pouvoir lire mon âme… même les plus diplômés n’en sont pas capables…
Doucement, leurs lèvres se touchèrent, créant une de ces tendresses qui se transformèrent en actes de fusion. Puisque Fantasio était parti, ils avaient libre cours pour le faire sur le canapé. Spip, qui avait été témoin de leur discussion, préféra se retirer de la pièce.
- Enfin ! s’exclama-t-il. Ce n’est plus moi qui va dormir là-dessus !
Un à un, les vêtements tombèrent au sol, dévoilant ces peaux qui ne demandèrent qu’à être effleurées. Heureusement qu’ils n’en étaient qu’aux caresses, car en parlant du loup…
Dès que Fantasio arriva dans le salon, ce dernier poussa un cri de surprise. Il était pas seul, Seccotine l’ayant accompagné. Et le seul réflexe que Spirou eut à ce moment… fut une chute du canapé.
-xxx-
L’embarras passé et les amants rhabillés, tous purent aider Seccotine à aménager ici - car c’était la raison pour laquelle Fantasio s’était absenté. On ouvrit une bouteille de vin seulement lorsque toutes les boîtes furent entrées - pour le déballage, ce sera pour une autre fois.
- Dis, Spirou, j’espère que tes boîtes n’ont rien à voir avec un déménagement, remarqua le blond.
- Euh… oui.
- Quoi ? s’exclama Seccotine. Tu n’allais tout de même pas nous abandonner !
- Pourquoi crois-tu que je t’en ai parlé avant elle ? demanda son copain. Qu’elle y soit ou non, je voulais que tu restes.
- D’ailleurs, il me l’a dit : « Seccotine, si tu ne tolères pas la présence de Spirou, je te conseille de ne jamais t’installer chez moi ! »
Son imitation grossière fit rire tout le monde, à l’exception de Fantasio.
- Vous voyez ? dit Luna. Tout s’arrange.
- Sauf que… je ne sais pas si tu viens t’installer avec nous, insinua Spirou, amusé.
- Oh, chaque chose en son temps ! Voyons voir comment vous vous en sortez et on verra après !
Fantasio leva son verre.
- Je propose un toast en l’honneur de la belle Sophie, Seccotine pour les intimes.
- Oh, flatteur, rigola la blondinette. Moi, je propose plutôt un toast en l’honneur de vous deux, toi et Spirou, vous qui m’ont accepté dans cette charmante demeure…
- Et pourquoi pas en l’honneur de l’amitié ? suggéra le rouquin. N’est-ce pas ce qui nous rassemble tous ici ?
- Alors, on peut inclure l’amour, dans ce cas, dit la brunette.
- Dans ce cas, c’est d’accord, accepta Fantasio. À l’amitié et à l’amour !
Et les verres tintèrent alors que Spip prit une autre noisette dans un bol. Cet emménagement marqua une nouvelle ère pour nos héros, pour qui l’amour avait transformé leur vie, sans pour autant altérer leur belle amitié…
* Saint-Jean-Baptiste : Fête nationale des Québécois, fêtée le 24 juin
** Red Meaples : j’ignore s’il y a un vrai Red Meaples dans le nord de l’Ontario, donc vous voyez bien que c’est inventé par moi :P
Lexique québécois/français :
Chum : dans ce contexte, mot québécois pour « ami »
Blonde : petite amie
À suivre dans : Les liens du sang