[Fic] Ce que les BD ne révèlent pas... - Épisode 2

Sep 07, 2006 19:56


Titre: Ce que les BD ne révèlent pas… - Épisode 2 : L’amour à distance
Auteur:  krystalyne
Rating: PG-13
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Un peu romantique, un peu dramatique aussi, mais je suis fière de l’humour dont j’ai usée ^^

Il n’avait pas le temps.  Son boulot était sa vie et sa vie l’emmenait de l’Occident à l’Orient, des glaciers aux volcans, sur tous les continents.  Il ne pouvait la consacrer à une relation stable.  Il ne pouvait se caser pour une fille qui ne supporterait ni les longues absences, ni les risques du métier, ni une amitié de longue date.

Et… il y avait aussi la peur.  Pourtant, il ne craignait pas la mort, mais plutôt la peine qu’il infligerait en quittant ce bas monde.  Et puis - avouons-le - il était très timide envers les femmes.  Avec ses collègues du sexe opposé, aucun problème, mais dès qu’il s’agissait de séduction, il ne savait que faire…

Sur ce point là, Luna avait été très compréhensive avec lui.  Les moments où elle le taquinait sur ce problème, il la chatouilla jusqu’à l’insupportable… enfin, lorsqu’elle était présente, en chair et en os.  Chacun faisait son possible pour se voir régulièrement, au moins une fois par mois, selon l’endroit où il se trouvait pour son reportage : à Paris, à Londres, à Sydney.  Étrangement, la jeune femme avait les moyens de payer ses voyages.  Après tout, elle était toujours fille de capo…

Ou encore, comme ce jour-là, ils se retrouvaient au domaine Tanzafio, ce qui était rare, les moments de repos étant souvent interrompus par un appel de la rédaction.  Pour l’occasion, il avait installé, sur une branche solide d’un des plus gros arbres, une balançoire avec les matériaux les plus simples : de la corde et une planche de bois.  Lorsqu’elle vit cela, elle ne put s’empêcher de s’exclamer :

- Oh, Spirou… comment as-tu deviné ?

Le sourire aux lèvres, il lui répondit :

- N’est-ce pas ce dont tous les enfants rêvent de faire ?

Pour Luna, New York était toute son enfance.  Il y avait des balançoires, certes, mais jamais accrochées aux arbres.  Avec une fébrilité contenue, elle s’y installa, tout en replaçant sa robe couleur sobre, et attendit que le rouquin vienne la pousser.  Il y alla avec douceur, puis fermeté, provoquant des rires chez sa compagne.

Le temps se mit soudainement à figer.  Plus rien n’existait autour d’eux, hormis l’air vivifiant de la campagne.  Et cette liberté exercée par l’effet de pendule, qui donnait l’impression d’échapper à la gravité, ne serait-ce que quelques secondes.  Après quelques balancements, la jeune femme s’arrêta, puis tourna sa tête vers Spirou.

- Veux-tu prendre ton tour ?

Par courtoisie, le jeune homme refusa, mais devant l’insistance de la brunette, il se plia.  Alors qu’il s’assit sur la planche, la voilà qui l’enjambe, face à lui, son bassin posé sur ses cuisses.  Ses mains posées sur ses épaules, elle l’embrassa tranquillement.

- C’est beaucoup mieux à deux, tu ne trouves pas ? demanda-t-elle.

Il était tout à fait d’accord avec elle.  Il l’emporta avec lui dans ses élans balanciers, ce qui obligea sa belle à rester agrippée.  Il pouvait sentir le poids de son corps emprisonnant le sien et cette chevelure, qui n’était pas sienne, s’envoler dans le rythme des vents, enveloppant les deux amoureux

Enivré par ce plaisir partagé, il arrêta son mouvement et retrouva enfin ces yeux bleus.  Il n’y avait personne d’autre qu’elle pour lui faire vivre de grands frissons.

- Qu’as-tu fait pour me rendre fou de toi ?

Elle lui sourit, malicieuse.

- Contrairement à une connaissance, je n’ai pas usé de philtre d’amour, moi.

Il déposa un baiser sur ses lèvres, remerciant en même temps le ciel de cet amour.  À distance, certes, mais rien n’était impossible pour eux, malgré les durs coups de la vie.

- Pourquoi si loin de moi ? lui demanda-t-il.

- Tu sais bien qu’il n’y a que la terra de ma famiglia qui m’est familière, lui répondit-elle en parlant de l’Italie.  Mais pourquoi tu ne viens pas dans le coin ?

Spirou secoua tristement la tête.  Il ne pouvait pas laisser Fantasio dans ce manoir, si grand pour deux, mais encore plus lorsqu’on était seul.

- Je suis désolé, Luna, mais… c’est impossible.  Tu comprends ?

- Pourquoi ?

- Lorsqu’on partage avec un ami tant d’aventures, le lien ne peut être que plus fort.  Et, après tout ça, on ne peut imaginer sa vie sans lui.

- Je vois…

Au bout d’un silence, si long que cela en donnait le malaise, l’Italo-américaine sourit.

- Insinues-tu que tu es gai ?

- Quoi ?!?

- D’accord, je me suis trompée.  Bisexuel, alors ?

- N’as-tu pas hon- ?

Elle l’interrompit d’un long baiser langoureux.  Lorsque leurs lèvres se séparèrent, il la regarda ardemment.  Il n’allait pas tarder à lui prouver qu’il était bel et bien aux femmes….

-xxx-

Spip ne put regagner la chambre de son maître ce soir-là.  En effet, ce dernier était occupé à des jeux qui n’avaient rien à voir avec les arbres.  Il aurait pu demander l’hospitalité de Fantasio pour la nuit, mais l’écureuil avait son orgueil.  Il se hissa sur le sofa et se mit en boule, maussade.

- La prochaine fois, ce sera son tour de dormir sur le canapé.  Je ne vais tout de même pas me plier à ses caprices de princesses à tout coup !

spip, luna, spirou

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