Un mot par jour

Feb 21, 2014 22:18

Aujourd'hui on va attaquer un mot qui paraît familier à l'oreille russophone, mais qui possède en réalité plusieurs significations possibles, ce qui peut facilement porter à la confusion.

pavillon
Sens 1 Tente de forme ronde ou carrée, et terminée en pointe par en haut, qui servait jadis au campement des gens de guerre.



Pavillon (tente) du roi Louis XI.
  • Le pavillon du centre, comme place d’honneur, avait été assigné à Brian de Bois-Guilbert.
                  - (Walter Scott, Ivanhoé, Traduction de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
  • Mais voici que la pluie ruisselle sur les pavillons ; le vent qui glace la sentinelle engourdie.
                  - (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)

Sens 2   Bâtiment isolé ou un corps de bâtiment ordinairement carré. (Architecture) Bâtiment parfois de grandes dimensions, appartenant à un ensemble, destiné à une activité spécialisée dans un lieu d'exposition, une halle, un hôpital, etc.
  • Élevé jadis pour servir d'asile aux passagères amours de quelque grand seigneur, ce pavillon avait de très-vastes dépendances.
                                        - (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1832)
  • Les habitants des villas et des pavillons environnants passèrent rapidement de la curiosité malveillante à l’agression.
                                        - (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908 - Traduit par Henry-D. Davray & B. Kozakiewicz, page 235, Mercure de France, 1921)
  • L’agence vend un pavillon à plus de 200.000 euros une fois tous les deux mois environ.
                                       - (« Cherche maison, trois pièces + jardin », La Route des dunes, , 14 juillet 2011)



Pavillon (bâtiment) Sully au Louvre
  • Une grosse cloche, au-dessus de la tête de Florent, au coin du pavillon des fruits, se mit à sonner. Les coups, lents et réguliers, semblaient éveiller de proche en proche le sommeil traînant sur le carreau.
                                  - (Zola, Le Ventre de Paris, 1873, p.614)

  • Au milieu de la ville banale, aux rues droites et sans caractère, s'élevaient brusquement des hypogées d'Égypte, des chalets norvégiens (...), des pavillons d'exposition universelle, des maisons ventrues.
                                   - (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p.540)

Sens 3 Extrémité évasée d’une trompette, d’un cor, d’un porte-voix, d'un phonographe, etc.



Pavillon (cornet) sur un phonographe d'Edison
  • Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. Du pavillon sonore sortaient des paroles qui serrèrent le cœur de Bert d’une angoisse nostalgique.
                                     - (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908)
  1. Objet en forme de pavillon de cor.
  2. Cornet formé par la conque de l’oreille externe.
    • Le pavillon auriculaire, est la partie visible de l'oreille humaine, à l'extérieur de la tête.
Sens 4 Drapeau ou étendard, de forme rectangulaire, et dont le principal usage est de faire connaître à quelle nation appartient le bâtiment sur lequel il est arboré.
              - Note d’usage : On le place alors au mât de l’arrière ; placé à d’autres mâts, il sert à indiquer le rang de l’officier général de mer qui commande.



Pavillon (étendard) civil britannique.
  • Le pavillon britannique avait été arboré au sommet de la falaise et devait s'apercevoir de loin.
                            - (Jules Verne, Le Pays des fourrures, 1873)
  • …un mât fut dressé, et le pavillon danois monta lentement pour s'arrêter à mi-drisse ; il restait en berne, un accident était donc arrivé.
                            - (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  • Le Yacht Club salua mon départ de trois coups de canon, je répondis en amenant le pavillon français.
                            - (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, 1929)
  • De chaque maison pend un drapeau, un seul, le pavillon de la maison, un vieux drapeau d'avant 70, avec ses franges d'or.
                            - (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
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