Le gouvernement de Jean Charest (premier ministre du Québec), dans un ultime élan de sentiment anti-démocratique, a hier soir annoncé la création d'un loi spéciale afin de forcer le retour aux cours.
'Charest parie sur la loi spéciale': à
Le Devoir.
En réponse, il y a eu des manifestations monstre dans les rues des villes de Montréal et Québec, hier soir et cette nuit.
122 personnes ont été arrêtées.
Une
grande manifestation est prévue pour le 22 mai à Montréal, entre-temps il y aura des manifestations tous les soirs (je serai du nombre!).
Entretemps, la FPJQ (soit la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec)
demande aux leaders étudiants de condamner la violence envers les journalistes.
Voici un commentaire que j'ai fait parvenir à la FPJQ en réponse à ce communiqué.
'Commentaire de la part d'une étudiante'
Bonjour Madame, Monsieur,
(Commentaire en réponse au document: 'La FPJQ demande aux leaders étudiants de condamner la violence contre les journalistes'.*)
En tant qu'étudiante, je condamne la violence envers les journalistes. Je veux aussi cependant condamner la violence envers les étudiants, violence à laquelle ont collaboré les grandes organisations de presse québecoises.
De quelle violence s'agit-il, me demanderez-vous?
Il s'agit de la violence des policiers envers des manifestants pacifiques: celle-ci n'a pas seulement eu lieu à Victoriaville. Elle a eu lieu et continue d'avoir lieu lorsqu'on rapporte que '122 manifestants ont été arrêtés par la police'* sans rapporter les conditions menant à ces arrestations, et lorsqu'on refuse de se préoccuper d'une question pourtant pertinente: celles-ci étaient-elles toutes justifiées?
Je conviens que je n'étais pas aux manifestations qui ont eu lieu hier soir. Pour avoir parlé à divers autres étudiants cependant, il y a eu maints débordements de la part des policiers envers les manifestants durant ces dernières semaines. Un collègue étudiant me rapportait par exemple que la SPVM avait décidé de charger ses amis SANS LES AVOIR INFORMÉS QUE LA MANIFESTATION À LAQUELLE ILS PRENAIENT PART AVAIT ÉTÉ DÉCLARÉE ILLÉGALE. Les violences vécues par les manifestants à Victoriaville n'ont pas été les premiers et ne seront pas les derniers exemples de ces excès et de ces violences.
Pourtant, les grandes organisations de presse québecoises ont très peu parlé de ces abus
dont Amnistie Internationale s'est elle-même inquiétée.
Pourquoi? Pourquoi ne pas parler de ces atteintes à la liberté d'expression? Pourquoi être complice (j'utilise le mot de façon intentionnelle) de telles actions en refusant de présenter la vérité et de les condamner? Pourquoi refuser de poser les questions qui s'imposent, comme par exemple se questionner sur le rôle du gouvernement en lien à cette répression? Pourquoi ne présentez-vous qu'une partie de la réalité à vos lecteurs et auditeurs?
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes plus cordiales salutations.
*L'absence de guillemets français est suite aux lacunes de mon clavier.