Bon. Malgré mes bonnes résolutions non-officielles, c'est difficile pour moi de faire des reviews au fur et à mesure de mes lectures. Mais voici au moins la liste, afin qu'éventuellement, je revienne dessus pour la compléter.
1. Prenez le temps d'e-penser, Bruce Benarman, 2015Un essai de vulgarisation scientifique drôle, bien conçu et instructif - même si, en bonne fan de l'émission, j'avais déjà connaissance d'une bonne partie du contenu. Mais c'est toujours agréable d'entendre parler de science avec des réfs à Kaamelott ou à What The Cut d'Antoine Daniel et puis franchement, c'est pas tous les jours que ça arrive !! 7/10
2. Le Jeu des Sabliers, Jean-Claude Dunyach, 2003
De la SF assez sympa, ma foi : un concept de départ qui m'a fait penser au "used future" de Star Wars, avec des décors poussiéreux, une technologie avancée déjà vieille et un fond de fantasy ; un personnage féminin secondaire, Aléna (paye ta subtilité c'est Athéna à un son près) qui est très badass et intéressant car venue d'une société matriarcale, dépositaire d'un symbiote sur le dos qui vit en synergie avec elle, surarmée au quotidien ; une quête pas très originale mais avec des résonnances philosophiques qui m'ont rappelé La Horde du Contrevent par moments... C'était une bonne lecture, assez chouette, au style travaillé même si on n'est pas au niveau de Tanith Lee. Cela se lit bien et on passe, globalement, un bon moment. 7/10
3. Le Chasch, tome 1 du Cycle de Tschaï, Jack Vance, 1971
Un grand classique de la SF, qui est dans ma PàL depuis pratiquement des années. Eh ben putain on sent la date de parution sur celui-là. Maintenant, on est habitués à des personnages féminins sympas (Aléna dans le livre que je venais de finir, Rey dans le nouveau Star Wars, etc) ; là, y a juste deux femmes, ce sont des love interests clichés, et pouf voilà. Le sexisme permanent du livre m'a vraiment gâché beaucoup de mon plaisir d'immersion dans ce monde - au demeurant assez inédit, puisque la planète en question, Tschaï, a été peuplée par des vagues migratoires d'espèces aliens diverses, ce qui en fait un melting pot de tensions politiques extrêmement travaillé. Comme dans Les Voyages de Gulliver, le héros (humain lambda) débarque dans cette société et cherche à revenir chez lui - c'est mal barré - en changeant la situation au passage, par exemple en délivrant les êtres humains de leur esclavage. C'était pas mal, mais je sais pas si je lirai la suite. 6,5/10
4. The Ocean At The End Of The Lane, Neil Gaiman, 2014 (lu en VO)
Là par contre, je n'ai pas été déçue. Un très beau roman de la part de mon écrivain fétiche, qui revient sur son enfance (paraît-il) de manière romancée. C'est un récit de type fantastique, à propos d'un petit garçon dont la voisine, à peu près du même âge - du moins, en apparence... - qualifie d'« océan » la mare aux canards de la cour, au bout du chemin de la ferme. Je ne veux pas en dire trop pour ne pas dévoiler le charme de cette histoire, assez simple mais comme toujours chez Neil, très riche en symboles, en profondeur réflexive et en beauté narrative, mais j'ai vraiment été plongée dedans et en suis sortie très heureuse de ma lecture. 9/10
5. Tendres Cousines, Pascal Lainé, 1979
Il n'y a pas grand' chose à dire de celui-ci : c'est un roman érotique. Comme dans Les Exploits d'Un Jeune Don Juan d'Apollinaire, les aventures grivoires (tantôt ancillaires, tantôt incestueuses) se succèdent, racontées avec un mélange d'humour et de crudité. C'est parfois très amusant, d'autres fois, juste de très mauvais goût. Dans le même genre, j'ai déjà lu mieux. 5/10
6. Gone Girl, Gillian Flynn, 2012 (lu en VO)
D'habitude, le roman policier n'est pas mon genre de prédilection, mais j'ai assez apprécié celui-ci, du moins sur le plan du scénario. Au départ, tout est parti du fait que je n'aime pas voir un film adapté d'un roman sans lire ledit roman avant (c'est comme ça que j'ai commencé Carol ; plus de news dessus le mois prochain, j'espère). Là, l'intrigue - complexe et, oserai-je dire, machiavélique - est également beaucoup prétexte à des rants, que ce soit sur le sexisme de la société de consommation, les médias abrutissants ou la crise économique. C'est quelque chose qui m'a plu, mais en revanche, je n'ai pas aimé le choix narratif de mettre en scène un personnage féminin qui invente de toutes pièces un viol (est-ce franchement bien utile, en pleine ère de rape culture ?). Et puis j'ai détesté tout du long les deux personnages principaux : Amy m'est apparue comme une sale gosse de riches manipulatrice et Nick, comme un beauf adultère sans relief. 6/10
7. Le Mont Analogue, René Dauman (inachevé)
Une lecture... étrange. Certains éléments (la nature floue de la quête, notamment) m'ont rappelé La Horde du Contrevent. Les personnages cherchent une montagne, dont on ne sait si elle est réelle ou non, et racontent cette histoire avec tantôt un ton très prosaïque, tantôt des envolées philosophiques abstraites. Cela se lit vite et je me suis un peu laissée porter, même si finalement, je ne sais pas trop que penser de tout cela. 7,5/10
8. La Joie de Vivre, Emile Zola, 1883
Justement, il ne respire pas la joie de vivre, ce bouquin ! On a des moments de pur fluff au début, quand Pauline, petite orpheline riche, se fait adopter par une branche de sa famille qu'elle connaît mal, et sympathise avec son cousin Lazare - j'ai visualisé leurs câlins
comme ça au début mais après c'est devenu dégueulasse car y a une romance entre eux. J'ai bien aimé le thème des tuteurs scrupuleux que l'argent corrompt inconsciemment peu à peu. J'ai également le headcanon que Lazare est bipolaire (grands projets pharaoniques, voire bouffées délirantes, suivis de périodes d'abattement extrême, de dépression et de pensées noires) à une époque où le terme n'existe pas encore, et du coup, j'ai beaucoup aimé ce roman. Mais il m'a vraiment semblé très déprimant. 8/10
Relectures :
-Les Dames du Lac, Marion Zimmer Bradley (tome 1 et 2)
-La Horde du Contrevent, Alain Damasio (oui je sais)
En cours :
-Carol (or The Price of Salt), Patricia Highsmith
-Mes Météores, Christiane Taubira
-L'Oeuvre, Zola
...
Entre parenthèses, la bonne résolution informelle de l'année, c'est (aussi) de lire tous les Rougon-Macquart (et ptêtre même de finir la trilogie principale de La Comédie Humaine, maintenant que j'ai mis la main sur Splendeur et Misère des Courtisanes). Avec La Joie de Vivre, j'en ai désormais lu 6 sur 20. Le prochain sur la liste, c'est L'Oeuvre. je vous tiendrai au courant. ^^