MdJ - Barracuda

Feb 04, 2008 15:56


Pas très régulier, tout ça. u__u Enfin, si j'arrive encore à en produire au moins un par semaine, je suppose que c'est toujours ça de pris...

Warning : Nada.

Ah… Et voilà, ses pieds lui faisaient un mal de chien. Ou un mal de chat… Non, un mal de chien, elle détestait les chiens.

Son supérieur avait dû être un chien dans une autre vie, décida Viviane. C’est chiant, ça pue, ça grogne sur les petites mamies et les employées qui font bien leur boulot, et ça lèche les bottes du premier péquenot de service à exhiber une Rollex.

En attendant, ces chaussures la mettaient au supplice, elle avait couru pour rien, et pour ne pas arranger les choses elle avait perdu sa boucle d’oreille droite quelque part entre le siège jaune vomi du taxi et le tableau d’affichage l’horizontale-c’est-dépassé de l’aéroport.

Elle avait besoin d’un café. Maintenant.

Et lorsque le breuvage salvateur vint enfin réchauffer ses mains, elle oublia de compter les taches sur la tasse ou le faible nombre de centimètres la sauvant encore d’une mort horrible par compression entre le mur dégarni et la table en imitation marbre. Elle oublia tout et laissa la caféine glisser, lui sembla-il, directement de sa gorge dans ses veines, laissa ses orteils se recroqueviller de plaisir…

Aïe ! Ah, non, pas les orteils, très juste.

Il était encore tôt, le dernier avion venait de partir. Seule au comptoir dans le minuscule café quasiment désert, la serveuse la regardait bercer sa tasse comme si c’était son bien le plus précieux, un sourire perplexe figeant ses traits à peine sortis de l’adolescence.

Viviane laissa la gamine la dévisager sans vergogne aucune, attendant avec l’appréhension du pot de fleur perché en équilibre sur le rebord de la fenêtre que Dame Curiosité fasse son œuvre implacable.

« Vous avez raté votre avion, madame ? »

"Help meeeee !" criait le bégonia lorsque les rets de la gravité se refermaient sur lui, mais il est bien connu qu’aucune vigne grimpante ne parle anglais.

La tasse tinta sur la soucoupe et quelques gouttes du précieux liquide s’échappèrent de leur prison.

« Non, j’ai raté l’abruti qui m’a envoyée ici. »

Le laxatif dans son thé rituel avait bien fait son office quelques jours - il faut dire qu’elle y avait mis la dose - mais ce fils de gnou l’avait aussitôt soupçonnée. Et de l’envoyer à 9h27 à l’aéroport pour accueillir l’avion de 9h46 d’un gros client, pour finalement lui annoncer à 9h51 via téléphone qu’il y avait eu une erreur dans le dossier et qu’il était sur le prochain vol.

Haha, quelle bonne blague, n’est-ce pas Viviane, et dire que vous auriez pu être en retard, quelle veine non ?

La seule erreur qu’il y avait eue, c’était elle qui l’avait faite en écoutant cette vieille bohémienne ricanante quand elle lui avait affirmé que l’aconit n’était plus à la mode.

La serveuse cligna des yeux derrière sa crinière de cheveux aux racines mal teintes. De toute évidence, elle croyait avoir mal entendu son aveu rageur, mais il aurait été malpoli de faire répéter la femme d’affaires au strict chignon et à l’impeccable tailleur gris qui s’était assise de sorte que sa colonne vertébrale soit placée à exactement quatre-vingt-dix degrés du siège de sa chaise.

Même si elle avait passé les deux dernières minutes, les yeux fermés et les narines frémissantes, à humer le parfum émanant de sa tasse entre deux gorgées révérencieuses. Et même si elle venait de se débarrasser de ses chaussures d’un mouvement de chevilles pour mieux poser ses pieds à plat sur le carrelage.

Viviane tortilla voluptueusement ses orteils endoloris sur le sol frais, tout en fixant sur la serveuse un regard impérial.

« Vous êtes étudiante ? »

« Euh, oui… En Littérature » répondit-elle avec un sursaut coupable, détournant un regard rougissant vers une tache jaunâtre sur une table voisine qui ne devenait étonnamment pas plus propre sous son seul examen.

Viviane émit un "Hum !" de gorge, et sortit un dossier de sa serviette.

« Cessez de vous teindre les cheveux, ces colorants de basse qualité sont très mauvais pour la peau » trancha-t-elle. « Et faites quelque chose pour l’agencement de ces tables, on étouffe, ici. »

Elle ouvrit la bouche, blêmit, rougit, et parvint d’une manière ou d’une autre à bredouiller un "Bien sûr, Madame". Viviane ouvrit le dossier avec un claquement de papiers qui, malgré le fait qu’il ne s’agissait que de papiers, parvint tout de même à paraître autoritaire.

Le jeune fille sursauta et tourna les talons, manquant trébucher sur ses propres pieds, puis sur le pied d’une table.

Ca devenait urgent de redécorer, ici. Les gens avaient à peine la place de circuler ou de s’asseoir, c’était étouffant.

<3 Viviane. 
/repart se faire harceler par son dernier plot-bunny Naruto/

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