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Aug 08, 2011 23:08

 Parfois des moments de musique nous transportent sans qu'on y fasse attention. Généralement, c'est un choc car on y est pas préparé. Un choc proche du coup de foudre je dirais. Par exemple, tiens Jeff Buckley. J'ai découvert au collège, c'était devenu un classique que par la suite j'ai bien moins écouté. C'est un peu comme un vieux couple (si vous me passez l'image), au bout d'un moment la routine s'installe et il faut que l'un des deux fasse ressurgir la surprise et l'envie. Halleluyah, c'est le titre que tout le monde connait et que généralement tout le monde adore. Moi non, je ne comprenais pas une telle dévotion envers un morceau de musique dont le titre très chrétien m'obligeait à rester méfiant et circonspect.

Et puis un jour, avec mon père, on était dans un embouteillage. Pour passer vainement le temps on décide de mettre la radio. Généralement, à la radio il n'y a rien ou alors pas grand chose (exception faite de FIP mais à ce stade, c'est pas de la radio, c'est de la musique * RFM, sors de mon corps !*) et là se produit un miracle. Ils passent ce titre. Et il se produit une sorte de communion. J'étais bouche bée, mon père était sur le cul aussi (bon, il conduisait mais encore). J'appelle ça mes petits chocs musicaux. Inutile de dire que rentré chez moi, la magie ne marchait plus, ce n'était pas le bon cadre, pas le bon moment.

Pourtant j'ai eu d'autres chocs musicaux. J'en ai même recrée parfois et ça a marché. Mais dans ce cas, c'était lié au fait que j'adore l'artiste en question d'une part (Keith Jarrett en l'occurence), que l'instrument en lui-même se plie aux conditions (le piano reste intemporel, certains groupes de rock ne peuvent malheureusement en dire autant) et que je me rejouais les morceaux qui m'avaient crées des chocs dans les mêmes conditions afin qu'avec le temps, ils fassent partie de ma propre perception. Dorénavant j'associe certains morceaux à la nuit, notamment, évidemment Keith Jarrett. Surtout quand il est seul au piano et qu'il improvise (ah oui, c'est vraiment de l'improvisation une majeure partie de ses concerts, ça me tue). Au lycée, quand j'avais cours à 8h et que j'arrivais constamment en avance, je marchais dans les rues de Paris, le lecteur cd dans ma veste, casque sur les oreilles, flanant, regardant le soleil se lever avec la musique de Blade Runner ou The city (tous deux de Vangelis).

Maintenant quand je rentre le soir, en voiture, je mets le piano de Keith Jarrett et je suis seul sur la route, les phares éclairant un monde fantômatique où seules ne résonnent que des notes éparses et fragiles...

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