Here and now, passé, présent.

Jul 10, 2011 01:35


Bon. Là vous allez être servis en lecture.

Avec plein de superlatifs les zamis.


● Hier, vu ma directrice de mémoire. On a discuté pas mal d'un peu de tout, notamment of course, de ce qui me préoccupait en premier lieu. Elle m'a donc redit, comme le secrétariat le jour d'avant que c'était parfaitement normal (elle va quand même passer lundi au secrétariat). Je recevais le soir même au passage un mail du prof qui m'avait compté une absence injustifiée et qui n'avait pas donné de note, un message en forme d'excuse presque, assez touchant quand on connait le bonhomme en question qui est généreux, sympa, gentil, cordial et passionné. D'ailleurs la passion semble exsuder par tous les pores de la peau de mes profs, sans doute bien plus que de mon ancienne fac ou bien... différemment.

Avec ma directrice de mémoire, on a parlé bien sûr de mon texte, d'une dizaine de pages, elle m'a confirmé qu'en plus d'être là tout juillet, elle était là aussi tout le mois d'août, puis vis à vis de mon travail en lui-même, que j'avais pas spécialement le style universitaire, mais une grande sensibilité artistique, un style, une élégance tant dans mes cadrages, que mes textes. Elle ne savait pas que j'avais déjà des études artistiques en poches (je ne le lui ai dit qu'a la fin), mais elle avait tout capté rien qu'en lisant ce que j'avais produit. La classe, il n'y a pas à dire. On a aussi parlé du doctorat qui est un piège de concurrence entre facs, surtout dans notre domaine et que, comme je n'ai pas encore spécialement acquis une rhétorique assez universitaire, j'aurais du mal. Elle me voyait plus par contre dans les galeries, expos, rétrospectives... Ah. J'y avais pas pensé (mais I need money). Le doctorat... je ne sais pas... Sans doute mais avec un autre enseignant pour m'encadrer.

Et puis on a discuté cinéma aussi, de Malick à Antonioni, Visconti... L'italie, le Japon, L'Ecosse, le dessin, la peinture, la science-fiction, Haruki Murakami. Le café où on était installé diffusait du rock et je me rappelle avoir entendu aussi bien un Led Zeppelin qu'un titre de Eric Clapton, période Derek and the domino avant que ça embraye Soul music (soul de qualité qui plus est). Du bonheur en somme, chose que je n'aurais jamais eu avec mon ancien directeur de mémoire où la discussion restait confinée exclusivement au travail et qui du coup ne m'encourageait pas, me renvoyait ma propre impuissance et donc ma peur. Là c'est différent. Sans doute parce que c'est une femme et plus un homme, que je ne sens plus de froideur mais de la chaleur, et une ouverture vers la culture qui me pousse à vouloir travailler pour elle, par respect et attention et pour ce respect qu'elle semble me porter en me parlant avec intelligence. Cela me rappelle ma prof de français au lycée avec qui je parlais souvent une demi-heure, voire une heure après les cours, de livres de SF (je lui dois d'avoir découvert Philip.K.Dick grâce à elle, loué soit cette femme formidable), de films, d'Art. Je la considérais comme mon mentor en quelque sorte.



Mini pause cinématographique : Soy Cuba (1962).
(un film qu'il est beau)

● Aujourd'hui. Retrouvailles rapides avec un ami de forum. Grâce à Facebook, on peut encore garder le contact mais le virtuel a cette particularité inquiétante qu'il dissout les relations humaines dans le vide. Du coup si l'on ne revoit pas les gens de temps en temps, on risque par finir de les oublier. La dernière fois que je l'avais vu, c'était en 2009 lors du concert de Nine Inch Nails à Nîmes avec le panda. La fois d'avant encore, lors d'une journée cinéphilique à Paris où nous avions enchaînés un roman-porno de la Nikkatsu le matin (il avait détesté, moi j'avais bien apprécié. Il n'avait pas remarqué l'humour sous-jacent, l'esthétique du film, la pensée et le mode de vie oriental différent --là on a du bondage avec cordes très sado-maso, ce qui est un art à part entière au Japon-- et s'était concentré sur ce qu'il avait perçu comme une humiliation de la femme, réaction pourtant bien trop occidentale face à des choses que nous ne faisons pas chez nous ou plus dans un rapport de domination --maîtresse/esclave, cuir et autre--, ce qui n'a rien à voir avec eux. A la fin du film, elle domine les mâles en devenant plus lubriques qu'eux et en fait ses esclaves. J'y vois une attitude féministe et osée dans un type de film pourtant calibré pour un public ouvertement masculin). L'après-midi, du Bergman (à ma surprise, il avait plutôt apprécié, comme quoi... Mais Bergman est bien moins austère qu'on veut bien le croire, eh oui).

Et puis donc le revoilà aujourd'hui. Je l'ai trouvé moins extrêmiste qu'auparavant, plus dans une attitude de recul qu'il n'avait pas forcément (je me rappelle des batailles homériques par moments... qui entraînèrent une bataille d'Hernani sur un ancien forum que j'avais crée. A vrai dire au départ j'étais visé par un énième blob mais les amis servant à quelque chose, un engrenage s'était déclenché où tout le monde tirait à boulet sur le blob et son allié. Blob qui était une amie de mon ex à la base et aussi une amie à moi, l'erreur que je n'aurais pas dû faire. Et puis on ne va pas réécrire l'histoire mais se trouvant un jour un prince charmant, elle perda le peu de lucidité que sa cervelle pouvait actionner, toute chimie neuronale se trouvant soudainement déplacée au niveau des glandes du bas ventre. D'où bataille sur des broutilles. Mais comme j'étais assez fragilisé par ma rupture alors, je crois que c'est le fait qu'il y ait eu cette tempête et l'adjonction d'amis forumeurs qui s'engouffrèrent dans la brèche qui me permit de survivre (du moins à ce moment là parce que généralement l'histoire est généralement retorse et je perdais ma némésis pour, de Charybde en Scylla, en tomber sur une autre à la fac. CQFD, on est toujours la créature de quelqu'un fatalement)).

Moins extrêmiste aussi sans doute au fait qu'il a eu une copine entre-temps. Et ça c'est bien, c'est sans doute ce qui lui a permis de s'ouvrir à plein de choses que seul il n'aurait pu. Bref là ce soir, entre potes, je m'attendais à un débat d'idées sur Spielberg, quelque chose qui frôlerait les limites du lyrique, du passionné et bah, c'était convenu et retenu. Mais pas moins intéressant de le revoir of course. Un forum ne permet pas forcément l'épanchement des gens, les voir en vrai permet toujours de mieux se comprendre, on ne le néglige que trop.

friends, cinoche, work

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