DCU : Le souffleur

Jul 02, 2011 17:33

Le souffleur
Prompt : shopping pour bingo_fr
Personnages/Couples : Bruce, Damian, Dick, Tim (Bruce/Dick pré-slash, peut-être ;p)
Censure : G/K
Genre : fluff, flangst
Résumé : Bruce ne parle pas assez, Tim et Dick débattent costume, Damian angstise, mais tout le monde s’aime. Un jour ordinaire dans la vie de la batmeute.
Disclaimer : Je ne prends au DC que ce qui m’arrange :)
Date : jeudi 30 juin - samedi 2 juillet 2011

Note : je mets en ligne vite avant de décider que ça ne vaut rien XD Je m’auto-contrarie d’avance ! C’est le début de la schizophrénie.



L’appartement était silencieux. Bruce referma la porte derrière lui et pénétra dans le salon. Assis en tailleur sur un fauteuil en train de lire un magazine sur l’aviation, Damian ne daigna même pas lever le nez.
« Bonjour, Damian », dit Bruce calmement.
Les doigts de son fils se crispèrent légèrement sur le magazine mais il répondit à son salut par un « bonjour, père » marmonné.
Il en voulait encore à Bruce. Ce dernier eut un léger pincement de remord mais - sa décision était prise, Dick et Alfred approuvaient.
« Ça va être l’enfer au début mais c’est mieux ainsi », avait affirmé Dick.
Bruce tendit l’oreille. Il ne semblait y avoir personne d’autre.
« Où est Dick ? » demanda-t-il.
Damian renifla, hautain.
« Dans le bunker, grogna-t-il, avec Drake. Il fait son shopping. »
Faux mépris et colère, on s’était levé du mauvais pied ce matin. La présence de Tim en était peut-être un facteur.
Bruce décida de laisser son benjamin à son humeur. Il se dirigea vers l’ascenseur du batbunker et eut la surprise de voir que Damian le suivait, bras croisé, air rebelle défiant de faire un commentaire.
Il serait temps de corriger son comportement lorsqu’ils seraient officiellement… partenaires ? père et fils ? En attendant, laisser Damian tranquille était le seul moyen de se faire pardonner de l’enlever à Dick.

-

Bruce s’arrêta à l’entrée du batbunker, Damian à ses côtés. Plus loin, penchés sur une table, Dick et Tim discutaient avec animation.
« … en profiter ? C’est le moment où jamais ! s’exclama Dick d’un ton encourageant.
- Je ne sais pas, répondit Tim. Ce n’est pas vraiment nécessaire…
- Ça fait longtemps que tu le portes maintenant. Il ne faudrait pas que les gens s’habituent, quelques petites modifications, ça permet de garder l’attention.
- Ce n’est pas exactement l’inverse de ce qu’on recherche ? Et combien de temps tu l’as gardée, la dernière version de Nightwing ? »
Dick leva la main d’un air solennel.
« Incomparable, déclara-t-il. Je n’ai jamais trouvé mieux. Toi, par contre tu pourrais… »
Dick dessina quelque chose rapidement sur une feuille.
« Non ? Regarde, tu ne perds pas le côté un peu pesant et obscur maiiiiiis, tu libères tes cheveux. Tes cheveux me manquent, Tim.
- N’importe quoi, soupira ce dernier. Je croyais qu’on était là pour ton costume à toi.
- J’ai déjà presque fait toute ma sélection ! »
Tim montra les feuilles sur la table et croisa les bras.
« Tu as le style, vaguement. Tu n’es pas décidé sur la matière, les accessoires… Le seul truc dont tu es certain c’est que tu ne veux pas de cape ! »
Dick éclata de rire, franc et clair. Bruce ne put s’empêcher de sourire en réponse, réaction pavlovienne devant sa joie.
« Ne le répète pas, mais elle va presque me manquer, admit-il. C’était intéressant, j’ai pu remettre à jour mon style de combat et franchement, j’ai fait des trucs plutôt efficaces avec. C’est le genre d’accessoire dont je me serais bien passé, mais on s’y habitue.
- Comme Damian ? »
Bruce sentit son petit dernier se raidir à ses côtés. Presqu’instinctivement, il posa une main sur son épaule. Pour le réconforter, l’empêcher de réagir ? Bruce ne savait pas trop mais il s’était attendu à ce que Damian rejette son geste.
Ce ne fut pas le cas.
Lèvres pincées, le regard fixe, il fit comme si de rien n’était.
Dick avait passé des heures à rassurer Damian, à lui jurer que ce n’était pas un abandon, qu’il ne cherchait pas à se débarrasser de lui. Le convaincre était difficile.
« Tim…
- Non, ok, écoute-moi parce que je ne vais pas l’admettre deux fois, mais je crois que vous faites une erreur et que Damian serait mieux avec toi. Et je ne dis pas ça parce que je veux Bruce tout à moi !
- Je sais, ne t’inquiète pas. »
Bonne humeur soudain envolée, Dick regarda les plans sur la table d’un air distrait.
« Si je m’écoutais, dit-il d’un ton léger, je traînerais Bruce devant les tribunaux pour avoir la garde complète. Mais… »
Il tapota les feuilles, quelque chose dans son attitude se fit soudain sérieuse, tendue… professionnelle.
« Nightwing doit travailler seul. Comme ça, je peux travailler avec tout le monde. »
Surpris, Bruce haussa les sourcils. Tim se redressa un peu, tout aussi pris de court.
Dick ne parlait jamais du rôle qu’il avait dans la société des justiciers, apparemment inconscient des liens qu’il avait tissés et de leur importance. Tim avait émis l’hypothèse que cette sociabilité qui avait fait de lui un leader était trop naturelle pour qu’il en remarque les conséquences.
De toute évidence, quelque chose lui avait ouvert les yeux.
« C’est pour ça que tu quittes la JLA ? » demanda Tim
Dick hocha la tête.
« J’ai besoin d’être disponible. Être à la JLA avec Kara, m’occuper de Damian ça m’a fait prendre conscience que je suis un bon professeur. »
Bruce opina en même temps que Tim.
« Il y a quelque chose à creuser de ce côté, quelque chose que je peux faire pour aider les jeunes justiciers. Donc… voilà, disponible. »
Il inspira, Bruce regarda ses muscles se relâcher.
« Ça, ce sont les raisons bidons. La vérité, c’est que Damian a besoin de son père. »
Damian se raidit à nouveau. Bruce pressa à nouveau son épaule.
« Il a besoin de connaître Bruce, de savoir ce que c’est, d’être un fils - avec les punitions, l’éducation et l’affection que ça implique.
- Tu ne te débrouillais pas trop mal.
- Je ne suffis pas. Damian doit comprendre qu’il est accepté et aimé par Bruce, par son père, et que quand il se fait engueuler, c’est parce que son père s’inquiète pour lui, pas parce qu’il est déçu. »
Dick - toujours à lui faciliter la tâche, songea Bruce. À exprimer à sa place tout ce que Bruce devrait dire lui-même. Malgré l’envie, il n’osa par regarder l’expression de Damian, croiser son regard.
« Il sait - du moins j’espère - que je l’aime de façon inconditionnelle. Maintenant il doit savoir que Bruce aussi.
- Vu comme ça…
- Ce n’est pas tout. Bruce a tout autant besoin de Damian. Besoin d’être père. »
Ce fut au tour de Bruce de se raidir.
« On ne peut pas dire qu’il manque d’enfants, on est plutôt une grande famille », rétorqua Tim.
Dick secoua la tête.
« Tu étais déjà âgé et éduqué lorsque tu es rentré dans la famille, dit-il en énumérant sur ses doigts. Cassandra aussi et c’est Barbara qui s’est occupée d’elle, Jason était plus vieux que Damian et n’est pas resté longtemps.
- Et toi ?
- Bruce n’a pas été et n’est pas mon père. Mon grand frère, mon professeur, mon meilleur ami. Pas mon père. »
Tim croisa à nouveau les bras. Dick enchaîna immédiatement.
« Ça ne remet pas en cause le fait qu’il t’aime comme un fils, juste qu’il… n’a pas les mêmes responsabilités envers Damian qu’il a eues, qu’il a encore envers toi. Et grâce à ces responsabilités, j’espère que… »
Dick s’interrompit. Tim compléta pour lui :
« … que ça lui fera comprendre que sa vie ne s’est pas arrêtée à la mort de ses parents. »
Dick ne répondit pas, ce fut Tim qui ajouta :
« Je vois ce que tu veux dire, mais sur ce point tu te trompes. Il le sait déjà. »
Dick émit un bruit de gorge songeur.
« Mmh. De toute façon je vais complètement exercer mes droits de visite et venir les voir tout le temps et m’engueuler avec Bruce sur la façon dont il élève mon Robin, non mais sans blague. Bref, avec tout ça tu n’as toujours pas décidé de ton nouveau masque.
- Hé, choisis déjà la matière de ton costume et ensuite on verra !
- J’aime bien l’intuitif, j’ai toujours beaucoup aimé l’intuitif et il a bien évolué, mais sa régulation thermo est toujours aussi pourrie et… »
Bruce poussa doucement Damian en avant. Sans protester, il fit quelques pas, sortit de l’ombre et lança une critique cinglante à propos des hésitations de Dick.
Bruce les observa en silence, cette dynamique dont il ne se lassait pas ; les chipotages de Damian et Tim, les interventions apaisantes de Dick, l’affection évidente qu’ils se portaient tous - peut-être pas Damian et Tim, toutefois leur animosité apparente perdait de son venin.
Son regard s’arrêta sur Dick.
Son erreur, songea-t-il, c’était d’avoir toujours cru que Dick comprenait tout, implicitement.
Il y avait tellement de choses qu’il n’avait pas besoin de dire, que Dick savait d’instinct… Il en oubliait parfois, trop fréquemment, que Dick était souvent aveugle à ce qui, pour Bruce, était évident.
Bruce attendit quelques minutes encore puis les rejoignit.
Ce soir, il parlerait à Dick.
Ce soir, il prononcerait les mots qu’il aurait dû dire depuis longtemps.
Ce soir.

(fin)

1500 mots

dcu - couple : gen, dcu

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