lignes

Nov 03, 2009 23:01

Les lignes.

Une fois dans soixante ans il arrive que les étoiles se détachent et tombent du ciel. Les bêtes gens préparent les filoches et les bocals longtemps d'avance pour rattraper une des étoiles filantes mais elles volent trop haut. Seulement une s'est fendu et tombée dans la bocal. Les gens étaient heureux. Tout d’un coup ils ont fermé la bocal par le couvercle.
Si toute cette histoire est la vérité elle s'achévera de même que je m'achéverai moi-même.
Qui sera le suivant ? Qui volera ta couronne ?

Confie à l'océan et tu ne te noieras jamais. Tu te rappelles ? А onze ans, à la mer, ton étoile, elle s'est ouverte devant toi. Tu as relevé les manches de ta nouvelle chemise pour la prendre et en réponse la mer t'a inondé par la manche de l’écume. Le silence.
Alors, pour la première fois, j’ai perdu une ligne de toi. Maintenant je sais où est la vérité.
Elle est loin d’ ici. Je ne peux pas dire. Lis et tu apprends bientôt.

Je vois souvent le même rêve. De nouveau le bois. Quand j'étais ici la dernière fois, les arbres ne me semblaient pas tellement verts et le ciel tellement éloigné. L'étoile de qui nous sommes nés avec le temps est devenue plus chaude et éclatante. Parfois on peut y voir les autres Yaouli aussi.Mais pas souvent. Une fois dans trois cents ans, quand les planètes s'alignent à une file, Yaouli rejettent ses ombres gigantesques sur moi.
La nuit tombe. Elle est tellement sombre, que la terre devient presque invisible. Seulement les ailes des oiseaux innombrables brûlent par la flamme jaune dans ce silence mort, comme le réverbère jaune brûle par la flamme jaune près de ta maison. Brûle par la fenêtre directement dans le profondeur de tes yeux. Les yeux s'ouvrent, claquent, clignent et se ferment de nouveau. Et tu te souvient tout de suite des yeux jaunes du train filant de Moscou à Perm. Il file devant toi, laissant sa luminescence dans tes yeux humides.
Et а ce moment, quand tu te rappelles cela, je me sens un oiseau avec de belles ailes jaunes. Je vole attachée par la lumière du réverbère dans le bois magique... ou il est plus juste, probablement, de dire le feu jaune dans du réverbère, non, le feu jaune du réverbère. J'ai toujours peur d'arriver en retard, ne pas avoir le temps pour déchirer la ligne, ne pas avoir le temps pour te libérer de tes souvenirs.
J'ai peur, qu'autrement tu ne regarderas plus à moi par tes beaux yeux verts.
Et maintenant la lumiиre faisant peur devient plus proche. Je veux me jeter dans lui pour
détruire les yeux rusés du train. Le cri. Il est quelque part dedans et échappe à l'extérieur.

Maintenant nous savons où est la vérité. Elle est loin d’ ici. Mais maintenant c’est pas le secret. Nous pouvons la dire. Deux instants liés par une ligne sont la vie tout entière.

Juin 2006.

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