Pour Lunatanis, pas vraiment un drabble, et aussi fluff qu'était capable un canidé frustré ^^;;;;;

Dec 30, 2007 23:56



Depuis qu'il appartenait aux maraudeurs, Remus Lupin avait fait plus de choses stupides qu'il n'aurait pensé pouvoir accomplir en ses courtes seize années d'existence. Pourtant, il soupçonnait que dans les années à venir, il serait amené à repousser considérablement son propre record en matière de catastrophes et débilités profondes.
Dans cet état d'esprit, se retrouver debout au milieu de la nuit, en pantalon d'école et chemise de pyjama, dans la salle d'astronomie déserte, ne paraissait pas si dramatique que ça. D'accord, il se sentait horriblement fatigué, il mourrait d'envie de retourner sous son édredon, dans son dortoir. Pourtant, ça aurait pu être bien pire. Vraiment bien pire. Que ne soit jamais oublié la journée du 18 novembre 1974.
-Sirius, ouvre cette porte, je veux aller dormir, espèce de cabot idiot...
Comme de bien entendu, seul le silence lui répondit.
-Je sais que tu es là, Sirius, j'ai la carte. Je te vois.
Deux petites traces de pas surmontées d'un petit écriteau, juste en face de celui signalant la présence de Remus.
Deux petites traces de pas dont le propriétaire ne prit pas la peine de répondre. Il était une heure du matin, Remus se sentait las, et vraiment, vraiment, vraiment fatigué.
-Allez, s'il te plait... Prongs n'arrête pas de geindre qu'il ne dormira pas si tu prépares une aventure tout seul égoïstement et je te passe le reste de son monologue par compassion.
Il se détesta pour la petite note désespérée qui passa sans le vouloir dans sa voix. Se trahir, se mettre à nu, sans que cela soit d'aucune utilité.
La porte de la réserve resta close.
A cet instant, l'envie de dormir commença à être chassé par une vague d'inquiétude. Remus n'avait plus les paupières lourdes: Sirius était souvent un danger pour le reste de l'école, mais il était aussi malheureusement un danger pour lui-même. Que ce soit à cause d'une aventure qui avait mal tourné ou... Le souvenir de Sirius, prostré dans le dortoir, épaules tombantes, lui revint en mémoire. Il se mit à taper à la porte, tout en veillant à ne pas faire trop de bruit pour attirer l'attention de Filch, si jamais il trainait dans les environs.
-Sirius...! Sirius, ouvre, ça ne me fait paaAAAh!
La porte s'ouvrit à la volée sur une ombre aux yeux argentés, qui lui attrapa le poignet, et le tira violemment en avant.
Il s'effondra contre la forme indéterminée alors que la porte se refermait derrière lui, le laissant dans l'obscurité, allongé sur un corps qui sentait bon le parfum de Sirius, le cuir, le shampooing, et cette petite note salée que Remus associait maintenant avec le sexe.
Ses yeux papillonèrent et il se maudit intérieurement de son début de réaction, sang qui court dans les veines et réveille des parties plus traitresses et plus honnêtes de son anatomie.
Sirius, sourire brillant au milieu des ténèbres, semblait avoir un tout autre regard sur la situation.
-Mon bon Monsieur Moony, que vous tombez à point! Juste quand j'avais besoin de vous!
Un moment, Remus se laissa distraire par la pression des mains de Sirius, l'infernal mouvement de ses hanches, bien trop, ou peut-être trop peu.
En posant ses lèvres sur celles de Sirius, il ne fit que répondre à un instinct, un besoin, un manque qui avait commencé de l'habiter dès la première nuit où il a laissé Sirius s'approcher, trop près, trop loin.
-Anh...
Bien sûr, Padfoot, étant l'impossible cabot célèbre dans les annales de Poudlard, mit adroitement fin au baiser, renversant Remus sur le côté pour pouvoir s'allonger sur lui. Le rythme cardiaque de Remus augmenta encore, et Sirius devait s'y attendre, savait que son ami était fauble devant  cette domination clairement affichée, pouvoir s'abandonner à un égal, poignets prisonniers de l'emprise de celui qui sait mais ne fuit pas.
-Tu avais quelque chose à me dire, non, Moony? Tu criais comme un Serpentard abandonné à des prostituées moldues.
Idiot et sadique. Typique de Padfoot.
.....L'expérience avait prouvé que céder ne faisait que l'encourager.
-Prongs... voulait savoir ce que... tu faisais à cette... hnh...
Les mains de Sirius caressaient juste au bon endroit, pinçaient, agaçaient, titillaient... et pourtant Sirius continuait de se soustraire aux baisers de Remus. Les lèvres tentatrices s'étiraient sur un sourire amusé.
-Je préparais un petit quelque chose. D'ailleurs, tu remercieras Prongs, il a joué son rôle de façon parfaitement synchrone.
Le gromellement de Remus fut étouffé dans un soupir de plaisir... puis de frustration, quand l'index titilleur se retira.
-Pas d'empressement, Monsieur Moony... Avant le plat de résistance, j'ai une magnifique mise en bouche.
Sirius se rassit tout à fait, pour lui tendre une petite bourse en cuir.
-Pour toi.
Hors d'haleine mais incapable de trouver d'autre issues que s'incliner, Remus accepta le cadeau; avec un rien d'appréhension, toutefois.
Fort heureusement, la petite bourse ne contenait qu'une poudre argentée. Pas de membres humains ou de fluides d'origine suspecte. Cela dit, tout ceci restait...
-Hmmmm... Merci énormément, Sirius, mais... ....Qu'est-ce que c'est?
Sirius l'observait avec dans les yeux un sourire éblouissant.
-Je te donne un indice: c'est pour te consoler d'avoir raté l'éclipse du mois dernier.
-A la pleine lune?
Sirius hocha la tête d'un air fier.
-Et... Ca sert à...? Dis-moi que ce ne sont pas les cendres mortuaires de Severus.
-Snivellus?
Sirius eut une grimace écoeurée, avant de laisser de côté cette idée pour revenir à son enthousiasme premier.
-Lance en une poignée en l'air.
Finalement, la curiosité l'emporta sur l'inquiétude, et Remus s'exécuta.
La fine poudre s'éleva en un fin nuage argenté.
Elle ne retomba pas. Au coeur de cette poussière couleur de lune, se mirent à jaillir, par intervalles, des fins éclats de lumière.
Une pluie d'étoiles filante, juste pour eux deux.
-Ca te plaît? Je l'ai fait moi-même...
Le ton trop sucré parodiait les voix des adolescentes du collège, les mains de Sirius étaient revenues à l'attaque, mais Remus ne parvenait pas à détourner les yeux du spectacle formidable ornant le plafond de la petite réserve.
-C'est parfait...
Ils échangèrent enfin un autre baiser, et Remus se surprit à penser qu'il pourrait passer sa nuit ici, en Maraudeur, sur une couche de poussière d'étoiles.
Dans les bras de Sirius.

rl/sb, fic

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