ça commence à être dur de tout garder pour moi et de pas avoir de gens qui lisent, là... j'en suis presque à 20'000 mots et j'entame la 33eme pages (et le 3eme chapitre au passage...)
Horatio se rendit directement aux appartements du Roi et se fit annoncer, patientant dans l’antichambre en repensant aux derniers évènements. Quelques instants après son arrivée Melwinn pénétra à sa suite et Horatio eut un coup au cœur.
Il avait rencontré Melwinn pour la première fois voilà plus de quarante ans… le magicien était alors le disciple de Magnus et était un adolescent souriant et de tempérament doux. Aujourd’hui… c’était un vieil homme qui se tenait devant Horatio, semblant avoir pris dix ans alors qu’ils s’étaient vus en personne pour la dernière fois quelques mois auparavant. Rasé de près, ses cheveux gris lui arrivaient aux épaules et son visage ridé et expressif s’anima quand il croisa le regard d’Horatio, plissant légèrement des paupières. Ses yeux avaient été bruns dans sa jeunesse, mais ils s’étaient ternis dans ce qui semblait être un début de cataracte.
- Horatio ! s’exclama Melwinn en s’avançant. Douce Mère, chaque fois que je te vois j’ai l’impression que tu rajeunis.
Tous deux s’étreignirent avec chaleur et Horatio sentit la maigreur du vieil homme dans ses bras.
- J’ai bien peur, mon vieil ami, que ce soit toi qui vieillis, fit tristement le Chasseur.
- Bah, on vieillit tous… tu es simplement un peu en retard sur nous autres, fit le magicien en chassant cette ombre d’un revers de la main comme il repousserait une mouche un peu agaçante. Comment vas-tu donc ? Ce vieux grigou de Lazarius te laisse prendre du repos de temps à autres ?
Horatio n’eut pas le temps de répondre ; la porte des appartements du Roi s’était ouverte et le conseiller Lazarius se tenait dans l’embrasure.
- Ces choses immondes qui terrorisent le Royaume ne prennent pas de repos, elles, maître Melwinn.
- Certes, mais tuer Horatio à la tache serait perdre votre plus précieux atout face à elles…
Horatio retint un soupir d’agacement ; Lazarius n’était pas beaucoup plus jeune que Melwinn et tous deux avaient gardés en mémoire une sombre histoire de divergence de point de vue remontant à plus de trente ans. En vérité, le Chasseur soupçonnait plutôt une vieille querelle amoureuse et une femme qui, au final, n’aurait appartenu à aucun d’eux.
- Messire Lazarius, salua Horatio en omettant volontairement le Excellence qu’il aurait dû employer. Je pense que nous serons mieux dans les appartements de sa Majesté plutôt que dans l’antichambre pour discuter…
Le conseiller tiqua légèrement de se faire rappeler à l’ordre ainsi mais il savait mieux que personne que Horatio se trouvait au-dessus des règles habituelles. Il s’effaça pour les laisser rentrer, ignorant au passage le petit sourire en coin que lui servit Melwinn.
Les serviteurs avaient été congédiés et le Roi se trouvait seul dans son petit salon, confortablement installé dans un fauteuil, relisant ce que Horatio reconnu comme étant le rapport qu’il avait fait envoyer par Adso.
- Messieurs, fit le Roi en relevant la tête.
Horatio et Melwinn s’inclinèrent légèrement.
- Votre Majesté.
Le Roi Théodoric, sixième du nom, n’était âgé que de cinq ans lorsque la folie de Magnus avait tué le Roi Aaron et la Reine Florenche, mettant fin à la guerre par manque de belligérants. Par bonheur, le jeune héritier se trouvait alors à Hirval entre les mains de ses nourrices et précepteurs et avait échappé de ce fait à la folie meurtrière des magiciens qui se trouvaient pour la plupart au front.
Cependant, bien trop jeune pour gouverner, c’était Lazarius qui avait repris les rênes du Royaume. Horatio ne contestait pas l’immense travail que l’homme avait effectué en ces temps troublés, mais le jeune Roi était à présent âgé de vingt deux ans et, si Lazarius avait été relégué depuis quelques temps au niveau de Conseiller, il n’en restait pas moins extrêmement influent à tous les niveaux.
Lorsque les dégénérés étaient apparu huit ans auparavant, Lazarius avait rapidement réagis en faisant rechercher Horatio et Alidia pour recréer les Chasseurs de Dragons, cette vieille Phalange légendaire qui traquait les monstres et les dragons pour les bouter hors du Royaume il y avait plusieurs siècle de ça.
Le vieil homme avait recoupé des informations et des rumeurs pendant des mois, des années peut-être, et en était venus à la conclusion qu’Horatio et Alidia ne pouvaient pas être humain. D’une certaine manière, on pouvait dire qu’il tenait entre ses mains de quoi signer leur arrêt de mort. De ce fait, malgré tout le respect qu’il pouvait avoir pour lui, Horatio se méfiait de Lazarius.
Le Chasseur observa le jeune Roi a la dérobée. Il l’avait rencontré pour la première fois en privé cinq ans auparavant, quand il avait accédé au trône de manière officielle, et c’était alors encore presque un adolescent qui avait été abasourdi en apprenant l’existence de la Phalange des Chasseurs. Il avait les yeux noisette de sa mère et l’expression grave de son père et, depuis qu’il avait choisis de porter la barbe, la ressemblance avec Aaron était frappante. Cependant, Horatio trouvait qu’il n’en jouait pas assez.
- Si j’en crois votre lettre, Horatio, la limite ouest du Royaume vient de reculer de plusieurs lieues… commença Théodoric.
- On peut dire ça, majesté… j’ai bien peur que Vistone ne soit rayée de la carte.
- Quel gâchis… murmura le Roi en baissant la tête sur le parchemin froissé.
Il se leva soudain pour se mettre au niveau de ses visiteurs. Horatio appréciait la facilité avec laquelle le jeune homme pouvait mettre le protocole de côté ; il avait particulièrement bien compris la nature informelle du fonctionnement des Chasseurs de Dragons.
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mon profil nano ;p
(viens de se rendre compte qu'on ne voit que Horatio dans les extraits qu'elle a mit en ligne... va falloir te réveiller Atrus!!)