Peu d'hésitation, beaucoup de peur.

Jun 10, 2007 06:48

J’ai encore sur les doigts, cette odeur de tabac de notre soirée d’hier. Tranquillement installés à une terrasse d’un café, à discuter avec notre prof de couleur. Mes meilleurs potes sont là, tous. Je profite pleinement de ce moment, je les écoute parler de tout et de rien avec notre prof, entre eux. J’interviens parfois. Je regarde les gens qui viennent et s’en vont dans la rue. Certains que nous connaissons viennent nous dire bonjour, discutent un moment avec nous, puis repartent.

« Vous venez à l’after chez Yann ? »
« Bien sûr ! »
« Alors on se retrouve là bas ! »

Et finalement, je me demande si je retrouverais vraiment ces ambiances l’année prochaine. Un sentiment de nostalgie mélangé à de la mélancolie ne me quitte plus depuis quelques jours, à mesure que notre bilan de fin d’année approche.

« On dirait le bac, tu trouve pas ? Après 3 ans, tout le monde se quitte et s’en va… »
« Je trouve aussi, c’est triste.»

Je n’y aurais passé qu’une année. Mais cette année m’a apporté tellement de choses. J’ai l’impression que plus je grandis, plus je fais attention aux gens avec qui je reste. Je me sens de plus en plus seule, alors comme pour tromper cette solitude qui vient de je ne sais où, je m’attache à eux, à tous.
Cette petite vie que je souhaitais tans avoir, colorée de nombreux amis, de sorties, d’une certaine liberté de rentrer à l’heure que l’on veut, voir les gens quand on veut, où on veut, aller à des fêtes, faire un arrêt, une pause, tous autour d’un café ou d’un cocktail, le soir, à la terrasse d’un bar, et discuter tranquillement avec les gens qu’on aime… Cette vie sociale, j’ai peur de la perdre, sans en avoir assez profité, comme si je n’y avais pas droit. Je n’ai pas envie de redevenir comme avant, sans sortir, ni voir personne. Je veux sortir, voir du monde, tisser des liens, faire des rencontres. Vivre encore plein de bons moments.
Est-ce que ça sera toujours possible l’an prochain, dans cette grande ville ?

« Pierre, j’ai vraiment peur, tu sais, pour l’année prochaine... »
« J’pense que t’as pas à t’en faire. Et puis, on est là nous, non ? »



(J'ai toujours cette vue là le matin quand je me réveille. J’ose jamais ouvrir le rideau tout de suite, je reste toujours un petit moment à rêvasser et penser, dans mon lit.)

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