On dirait pas comme ça, mais je scribouille, hein, et autre chose que pour
52_saveurs (allez, plus que 16, plus que 16...).
J'ai une quantité monstrueuse d'originales en route qui avancent piano mais sano, parce que je n'ai aucune auto-discipline et une capacité d'attention proche du Zéro Absolu (et tout ça sans l'Armure du Cygne, je suis trop forte, à genoux Hyoga !) alors j'ai besoin d'avoir plusieurs trucs sur lesquels bosser (ce qui du coup m'en fait oublier certains, mon ordi est comme un musée où l'on découvre régulièrement des catacombes pleines de Goa'uld endormis).
Mais bref, je me suis dit que j'allais vous sortir quelques échantillons, histoire de rigoler un peu :D, et des échantillons représentatifs de mon lunatisme scribouillale.
*Les Messagers (titre provisoire), ou la fic atteinte du syndrôme
Psyché. Autrement dit, elle s'écrit toute seule, les persos font joujou sans moi, je ne suis que les doigts qui tapent et font des fautes de grammaire.
Et comme c'est une originale, je ne sais quasi rien d'eux, je navigue dans un univers que je ne maîtrise pas, ne comprends pas, ne connais pas, la narration a sa vie propre (des bouts exigent d'être en italique SANS RAISON AUCUNE) et pourtant c'est compréhensible. Plus ou moins.
Je prends un extrait assez long, pour présenter les persos principaux, et puis sinon ça n'a pas de sens v_v
Raphaël ferma les yeux et glissa les mains dans l’argile, lentement, pour la réveiller en douceur. Il la caressa longuement avant de la presser plus fort, de la masser jusqu’à ce qu’il la sente frémir sous ses doigts. Elle se laissa faire sans rechigner et il sourit, sa peau frissonnait juste ce qu’il fallait. Aujourd’hui serait un bon jour. Il commença à former la silhouette générale, puis lorsque le souvenir ne fut plus suffisant, ouvrit les yeux et posa un regard pensif sur son modèle.
Ange Emmanuel, immobile sur ses pointes, attendait son jugement.
« Les mains plus légères, dit-il après un instant de réflexion. Tourne-toi un peu vers la droite. Attends. »
Il se leva, une caresse de mise en veille à la terre, et fit glisser ses mains sur les épaules et les bras d’Ange comme il l’avait fait pour son argile, sans se soucier des traces qu’il laissait, brun sur la peau pâle. Le corps se plia à la pression douce, se laissa conduire. Raphaël lui arqua un peu le dos.
« Comme ça », murmura-t-il.
Ange se mit à rire, les légers soubresauts firent trembler la main de Raphaël.
« Tu veux absolument que je m’envole !
- Pas toi, répondit Raphaël d’un ton sérieux.
- Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ?
- Je ne sais pas. »
Dialogue familier ; Ange posait toujours la question, Raphaël donnait toujours la même réponse.
« J’aime le moment où tu les sors du four, lui avait dit Ange un jour. Le moment où l’on découvre si c’est du verre, du cristal, de la porcelaine. »
Raphaël aimait le moment où ses doigts trouvaient ce que l’argile voulait bien être. Il plongea de nouveau les mains dans la terre et l’eau et Ange lança son babillage.
« Les loyers ont recommencé à augmenter du côté d’Olympia, Milo m’a dit que le Parlement s’était remis à vouloir purifier les quartiers et que ça ne devrait pas tarder à nous tomber dessus à notre tour. Il dit qu’ils ne vont pas pouvoir continuer à nous repousser du centre comme ça, c’est assez tendu dans la rue. Madame Félicia, tu sais, la fleuriste de Sol Street ? eh bien elle prétend que les milices ont déjà commencé à se réarmer et qu’on va encore se retrouver entre deux feus. Ça l’a pas empêchée de louer la chambre au-dessus de la boutique à un type que la rumeur fait appartenir au Grand Echassier. Milo trouve qu’elles sont ridicules et que… »
Petit à petit la voix d’Ange enveloppa Raphaël. Elle l’aidait à s’isoler, barrière du monde extérieur, et à tout concentrer sur ses mains. L’argile monta, prit forme, et un petit sourire éclaira le visage de Raphaël lorsque l’esquisse de la première aile apparut.
¤
L’aile tomba dans le four, comme beaucoup d’autres avant celle-ci. Trop de vie, pas assez, trop lourde, trop fragile, Raphaël ne trouvait pas la quantité nécessaire et au premier battement elle cassait. De toute façon, il n’y en avait qu’une qui avait poussé cette fois. Infirme.
L’aile avortée avait laissé une trace dans le dos de la figurine, comme une cicatrice. Raphaël caressa d’un doigt prudent une joue minuscule qui se frotta à lui en retour, puis posa la figurine sur l’étagère. Elle trouva sa place au milieu des autres danseurs et Raphaël les regarda l’intégrer à leur ballet avec un petit sourire.
« Raphaël, ronronna-t-on à son oreille.
- Mmmh… »
Deux bras lui capturèrent la taille et Antonio posa le menton sur son épaule. Raphaël sentait la chaleur de son souffle sur sa joue.
« Il fait froid, dit Antonio. Pourquoi tu n’allumes pas le chauffage ?
- Parce que j’ai mon loyer à payer ?
- Si tu as des soucis d’argent tu sais que…
- … je peux te mettre sur la paille au besoin, je sais. »
Il mit les mains sur celles d’Antonio.
« Je n’ai pas besoin que tu m’entretiennes.
- J’ai l’impression que nous passons notre vie à avoir cette conversation. Laisse-moi au moins t’acheter quelque chose.
- Est-ce que tu en aimes une ?
- Tu ne demandes pas s’il y’en a une qui m’aime ? »
Raphaël ne répondit pas et le laissa parcourir les étagères des yeux. Ses figurines étaient toutes attirées par Antonio et ce dernier le savait. Ils n’en parlaient pas, c’était inutile, dérisoire, et qu’Antonio le mentionne était déjà une rupture de contrat.
« Je les verrais mieux à la lueur du soleil », dit-il.
"Cette fois je reste toute la nuit" comprit Raphaël, et le sourire sur ses lèvres était presque apparent. Un baiser sur sa nuque ; Antonio l’attira de nouveau vers le lit.
Ils firent l’amour comme s’ils en avaient le droit. Antonio s’endormit pressé contre lui. Raphaël garda les yeux ouverts, fixés sur la fenêtre comme pour attendre le jour.
Antonio lui donnait toujours la sensation d’être celui qui repartait au matin. [...]
*Les Charmes (titre provisoire), ou la fic qui prouve que j'étais assidue au cours sur Jane Eyre en DEUG 2 Licence 2. Cette fic-là a un effet traumatisant chez moi. Il y a une absence de dialogue incompréhensible, et le héros insiste pour décrire tout ce qu'il voit. Décrire. Moi. Genre. Je veux dire, à un moment il doit téléphoner et au lieu de commencer la scène dans l'action, au moment où ça sonne déjà, comme d'hab, il décide de décrire la pièce et de marcher jusqu'au téléphone avant. *douzième dimension* Et en plus il parle avec des mots longs et pompeux. *grogne*
« Il n’y a pas de réseau disponible dans les sept kilomètres à la ronde. »
Léo lâcha son téléphone et se retourna d’un coup, le souffle coupé par la surprise. Il y avait une ombre dans les escaliers. Non, pas une ombre, quelqu’un habillé tout de noir, réalisa-t-il ; un jeune homme… un homme jeune plutôt, l’air grand mais c’était peut-être parce qu’il était sur une marche ou que Léo s’affolait. Des cheveux blonds lui faisaient comme une auréole, il se trouvait trop loin pour qu’on distingue la couleur de ses yeux mais son regard tétanisait Léo.
« C’est à cause de la vallée et de la forêt. Le relais ne sert à rien. »
Léo savait qu’il devait expliquer sa présence, mais aussi qu’à l’instant où il ouvrirait la bouche il dirait n’importe quoi.
Depuis combien de temps cet homme se trouvait-il là ? Léo venait de descendre l’escalier, mais il n’avait rien entendu, senti aucune présence.
« Je… suis désolé, finit-il par bégayer. Je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un, Clémentine m’avait assuré que personne ne serait là, je n’avais pas l’intention de déranger… »
Il parlait à toute vitesse comme à chaque fois qu’il était intimidé et gêné et se détesta pour ça.
« Ah, vous êtes un des chatons abandonnés de Marie Clem. »
Léo garda le silence, déconcerté, encore plus embarrassé. Dans sa panique il avait oublié que le vrai prénom de Clémentine était Marie Clémence et il y avait quelque chose de presque agressif dans l’utilisation de l’autre surnom, comme si l’inconnu délimitait leur place respective dans la vie de son amie ; dis-moi comment tu l’appelles je te dirai qui tu es. Il se sentait blessé, alors qu’il n’y avait aucune raison pour que le commentaire de cet homme qu’il ne connaissait pas et qui le jugeait si vite l’atteigne. Il resta les bras ballants, sachant que tout devait se lire sur son visage. Nathanaël aurait su quoi dire, lui. Il aurait rétorqué dans un grand éclat de rire, détendu l’atmosphère et justifié sa présence en quelques mots.
Le jeune homme s’était mis à descendre l’escalier avec une grâce de danseur et cette sorte de dignité toute aristocratique qui émergeait souvent chez Clémentine ; Léo entendit la montée dramatique des premiers violons, avant que le soliste n’accompagne ses pas, porte ses gestes lents. Il s’arrêta à une distance qui ne pouvait se mesurer en décimales tellement elle était délibérée, correcte, une distance de politesse parfaite et froide, et tendit une main de pianiste à Léo fasciné. Il la prit avec une boule dans la gorge, espérait qu’elle ne tremblait pas. La poignée fut à la fois ferme et douce ; les yeux - bleu sombre - s’emparèrent des siens avec la même fermeté, la même douceur.
« Je suis Gabriel D’Estreval, l’un des nombreux cousins de Marie Clémence. Bienvenue aux Charmes.[...]»
*ça ira mieux demain (titre provisoirement provisoire, ex-Couronnes d'Epines, dont la bande-annonce se trouve
sur ce post, et dont je parlerai en tant que "univers du SGC"), ça c'est ma fic-sitcom (productrice :
Meanne77) où le fangirlisme et le fanservice règnent en maîtres tout puissants (
Le Gaël de
Meanne77 fait du guest starring, c'est pas du fanservice, ça ?? XDDD) où tous les couples sont possibles (mais peu sont Vrais :D) et dont le générique serait chanté par François Feldman. Quand j'ai le maaaal de toiiiii, je raconte n'importe quoiiiiiii, que tu m'maaaaaanques pa-a-as, que j't'atteeeend pas, que j'ai des aiiiiiiiles, une vie nouveeeeeeelle, souriiiire devaaaant, souffriiiiir dedaaaaans *explose de rire
C'est encore plus dur de trouver un passage pour cette fic que pour les autres... Vais plutôt mettre des petits bouts de tout...
[...]
La porte se rouvrit à cet instant et la silhouette plus que familière apparut, un énorme sac noir à roulettes à la main. Le sourire de Cédric lui fit mal aux joues.
« Say ! » appela-t-il le plus fort possible.
Sayara tourna vers lui un visage à l’expression d’abord surprise, puis illuminée d’une joie pure.
« Ced’ ! »
Il lâcha son sac là, au milieu du chemin, courut jusqu’à Cédric et lui sauta dans les bras sans se soucier de la barrière qui les séparaient.
« T’es venu me chercher ! s’exclama-t-il, la voix étouffée quelque part dans le cou de Cédric.
- Oui. T’as mis du temps à sortir, je me suis demandé si t’étais pas parti avec un steward.
- J’aurais pu », répondit Sayara.
Il s’écarta un peu pour sortir de la poche arrière de son jean un bout de papier blanc sur lequel était écrit, sans aucun doute, un numéro de téléphone.
« Ben voyons, soupira Cédric, amusé. Allez, va chercher ton sac avant que quelqu’un crie à l’alerte à la bombe.
- Tu me flattes, Ced’ ! »
Cédric le poussa sans ménagement en arrière et Sayara sautilla jusqu’à son bagage.
« Tu pourrais avoir au moins la décence d’avoir l’air épuisé par le décalage horaire et tes longues heures de vol… » fit remarquer Cédric.
Il lui prit le bagage des mains et Sayara le laissa faire sans protester.
- C’est le bon sens pour moi. On prend le RER ?
- J’ai piqué la voiture de ma mère, idiot.
- T’es monté chez tes parents juste pour moi ? »
Cédric lui adressa un regard faussement agacé.
« Moi aussi je suis content de te voir, Say, mais tu peux arrêter de faire ta midinette, tu sais ? »
Sayara battit exagérément des cils avant d’éclater de rire, puis de dire d’un ton léger qui contrastait avec son regard sérieux :
« Tu m’as manqué, Ced’. » [...]
[...]
[Sayara] s’étira et sourit à Fabien.
« T’as quelque chose de prévu, maintenant ? demanda-t-il.
- Rejoindre Cyril.
- Vous passez vraiment votre temps ensemble, se plaignit presque Sayara.
- Ouais, bah c’est le mec que j’aime, tu sais ? J’aime bien passer du temps avec lui.
- Il est mignon », lui accorda le blond.
Fabien marqua un temps d’arrêt, la poitrine soudain compressée.
« Tu le connais ?
- Tu veux savoir si j’ai couché avec lui ? fit Sayara avec un regard en coin.
- Non, c’est pas… enfin… »
Peut-être un peu quand même, maintenant qu’il y pensait. Mais ce n’était pas vraiment ça qu’il avait voulu savoir. Sayara n’était pas exactement discret et l’idée qu’il aille déclarer à Cyril qu’il voulait se faire Fabien paniquait ce dernier. Ce n’était pas impossible et si Cyril ne lui en avait pas parlé, alors ç’aurait voulu dire qu’il l’avait mal pris…
« Mignon, mais pas mon genre, dit Sayara. Rassuré ?
- J’ai confiance en Cyril, répliqua Fabien. Tu… l’as vu où ? Vous vous êtes parlés ?
- Quand il est venu te chercher avant-hier et non, je voulais juste savoir à quoi il ressemblait. Pourquoi, t’as peur que j’aille le défier en public ? »
Sayara avait l’air de trouver l’idée très amusante et Fabien eut un instant de panique.
« Raconte pas de connerie !
- Je vois le tableau, rigola Sayara. Je vous défie, Monsieur, afin d’obtenir une nuit avec votre auguste petit ami. Rendez-vous à 19h devant le bâtiment des linguistes, le choix des armes est vôtre mais le sudoku est prohibé !
- N’importe quoi…
- J’ai pas l’intention de briser votre couple, juste de coucher avec toi.
- Tu te rends compte que c’est quasiment la même chose ?
- Ça, c’est toi qui le dis ! »[...]
[...]
Sayara bondit.
S’ensuivit un combat de chiffonnier dont le but premier se perdit quelque part en route. Sayara était résolu à mettre Gwenaël à terre, Gwenaël à garder les cours coûte que coûte ; de croches pieds en vêtement agrippés, ils finirent par s’effondrer tous les deux au sol, Sayara à moitié étalé sur Gwenaël, une main tendue vers les feuilles que son ami tenait toujours hors de portée. Mais incapable de faire un geste de plus, il resta là où il était.
Ils reprirent tous les deux leur souffle, puis après un silence, Sayara déclara d’un ton contemplatif :
« En fait, t’es comme une sorte de sangsue. Ou de parasite. Tu t’installes et avant qu’on ait le temps de comprendre, t’as tout envahi. T’es… un Goa’uld. C’est ça.
- Mets-toi à genoux devant ton dieu !
- Fallait le demander avant de m’essouffler, ça…
- Ton manque d’endurance me consterne.
- Mmmh…
- J’espère que t’as pas l’intention de faire la sieste là où t’es.
- T’as bien confiance en tes qualités d’oreillers, toi, répliqua Sayara sans pour autant faire mine de bouger.
- Et après ça, c’est moi qu’il traite de parasite.
- Je dois faire les courses en prenant tes goûts en compte, t’as une brosse à dents dans ma salle de bain… »
A ces mots Gwenaël lâcha les cours et d’un geste vif, inversa leurs positions ; Sayara émit un vague bruit de protestation, Gwenaël défit le bouton de son jean et le baissa d’un coup.
« J’en étais sûr, tu portes un de mes calbuts. [...] »
Sitcom, je vous dis :DDDDD Au passage, Gwenaël est à
Meanne77, parce qu'on aime se cross-overiser. Mwa.
*Faim* Je vais me faire à manger, moi...